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Citations de Camille Goudeau (49)


Camille Goudeau
Moi j’ai pas compris pourquoi les hommes recherchent toujours la plus jolie femme et la plus jeune, pendant que les femmes s’en foutent de sortir avec des hommes qui ressemblent à des poissons crevés.
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J’arrive dans une petite boutique nommée L’Étoile Souvenirs, c’est un gros rectangle creux......
Les tours Eiffel sont de toutes les tailles et toutes les couleurs du monde, on trouve dans chaque recoin des cendriers de poche, miroirs de poche, accroches sac à main pour fixer à la table du bistrot, magnets, porte-clefs de tout et n’importe quoi, petits carnets pour écrire, sacs en tissu, dés à coudre, plaques en métal chat noir, marque-pages, T-shirts, macarons en plastique, fausses Jocondes, faux Van Gogh sans son oreille dans des petits cadres, bols pour le petit déjeuner, bavoirs tour Eiffel, briquets en forme de Notre-Dame… c’est écœurant, je veux sortir d’ici.
Mais je consulte la liste que mon cousin m’a dictée et je passe ma commande au vieux monsieur chinois derrière le comptoir. La règle d’or selon Bokné : plus c’est moche plus ça se vend, « donc si tu vois deux ou trois nouveautés moches qui pourraient faire de l’effet et qu’il te reste un peu de sous, tente le coup ».
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Le vide-grenier parisien n'est pas le même qu'à la campagne, il n'y a pas de pelouse, pas d'enfants qui courent partout, à Paris les enfants sont tenus à la main ou dans les bras, j'ai aperçu l'autre jour un enfant de quatre ans à peu près au bout d'une laisse, les parents se la passaient et tiraient dessus quand le môme faisait mine de s'éparpiller. La circulation du quartier n'est pas bloquée et ce n'est pas jour de fête, il n'y a pas de terrasses improvisées et moins de points de ravitaillement avec des frites et du pâté qu'en Touraine, d'ailleurs, il n'y a pas de pâté du tout.
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J’observe les fausses Jocondes à accrocher à l’envers au mur du salon pour dire au monde qu’on est original, ou à l’endroit dans les toilettes parce que ce sont des toilettes et qu’on y met toujours la Joconde à l’endroit.
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« Faire sa demande » sur les quais de Seine, ça veut dire postuler pour devenir un vrai bouquiniste. C’est comme une demande en mariage, c’est se lier à la vie à la mort aux trottoirs et aux livres, jurer fidélité à la caste des marginaux, des indépendants, des individualistes, des solitaires, des ensevelis sous la foule, de ceux qui paient cher la liberté. Bouquiniste, c’est devenir un élément du décor. Immuable.
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Bouquiniste. Ce matin, dans le brouillard de mon esprit, très loin, pour la première fois, quelque chose s’allume.
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Bokné a dit qu'un an ça me laisserait le temps de savoir si je veux faire ma demande. "Faire sa demande" sur les quais de Seine, ça veut dire postuler pour devenir un vrai bouquiniste. C'est comme une demande en mariage, c'est se lier à la vie à la mort aux trottoirs et aux livres, jurer fidélité à la caste des marginaux, des indépendants, des individualistes, des solitaires, des ensevelis sous la foule, de ceux qui paient cher la liberté. Bouquiniste, c'est devenu un élément du décor. Immuable. (p. 239)
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Un monsieur me fait comprendre avec une touche de mépris que Julien Gracq il ne le veut pas n'importe comment, "avec les pages non coupées", il dit, je l'ai. Corti ça s'appelle. Le client m'explique que quand tu es en ville et que la nature te manque, tu peux lire du Gracq, d'après lui ce type-là savait comment t'envoyer en pleine forêt avec tout ce que ça implique pour tes sens en deux paragraphes. je voudrais bien lire Julien Gracq. Mais je viens de le lui vendre. (p. 85)
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C'est difficile à expliquer comme on perd parfois l'image des autres tant elle est mêlée de fictions lorsqu'on est enfant. (p. 53)
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Je ne comprends pas pourquoi ma mère encombre toujours le paysage sans que jamais je l'aperçoive. (p. 19)
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- J'ai jamais pris d'ouvre-boîtes...
-De quoi ?
-Un remplaçant de bouquiniste, dans le jargon ça s'appelle un ouvre-boîtes.
(p. 70)
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A Paris, dans la grande ville, être seule, c'est pas pareil qu'ailleurs. La foule, du monde au-dessus, en dessous, sur les côtés. J'ai plus de repères, je les entends, je les vois et je les sens tous mais près de moi, accroché à moi il n'y a personne. C'est du vide, une chute dans les branches, ne pas pouvoir les attraper. C'est un manque des autres quand ils sont partout. Ce n'est plus comme être seule à la campagne, là où il n'y a personne dans qui se regarder. (p. 95)
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C'est affreux quand on prend conscience qu'on doit laisser les autres se débrouiller, on ne peut pas agir à leur place, on ne peut pas les sauver. ça doit être ça grandir. (p. 246)
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Mais bouquiniste, même si je gagne pas grand-chose, même si c'est incertain et temporaire, c'est formidable, c'est poétique, c'est libre, c'est fascinant. Les livres ou les avocats ? La rue et ses oiseaux, sa culture, ses crachats, ses heureux et ses malheureux, ses pieds en multitude sous le grand soleil ? Ou le guichet, le tailleur, la machine à café, les bips des portes, les cancans des collègues, la sonnerie du téléphone ?
Et moi j'ai dit que je voulais vivre avant tout. (p. 73)
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On ne doit pas se tromper, des boites de bouquiniste, ça se range un peu comme on jouerais au Tetris, les choses s'encastrent les unes dans les autres, on laisse le moins d'air possible pour optimiser l'espace et, si à la fin on ne peut pas fermer les couvercles, on a perdu, il faut tout recommencer depuis le début.
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Après c’est toujours la même histoire. Dormir dans les bras de quelqu’un et s’y réchauffer n’est pas si simple. D’abord il y a ce moment du sexe, souvent assez long et poussif parce qu’il faut en plus s’appliquer avec les préliminaires, on n’a rien le droit d’expédier. Mais moi, je n’ai jamais envie. C’est trop long, ça m’ennuie.
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C'est dû à la pauvreté des cerveaux, à la pauvreté tout court, à la grande mutilation de l'imaginaire, au dégoût des livres imposés par les profs de français et le parents stupides à leurs enfants. Le livre est compliqué, le livre est ennuyeux, le livre est élitiste, le livre est fait par des intellos méprisants, le livre ne m'aime pas, c'est un objet fait pour ceux qui m'exploitent, le livre est trop difficile à lire, je ne veux pas l'ouvrir, on m'a toujours bien fait comprendre que le livre n'avait pas été écrit pour les gens comme moi. Je suis trop bête pour le livre. Les écrivains sont un amas d'inside jokes destinées à l'élite. Et puis d'abord les livres qu'on m'a obligé à lire, à l'école, ils étaient chiants, ils ne me parlaient pas de moi, ils avaient un langage qui fermaient la porte au nez du mien. L'élitisme. Qui a tué Jack London ?
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[— J]’ai peur que ma vie s’en aille, je me réveillerai vieux un jour, en pensant, bah mince, j’ai pas pris la bonne direction. Par exemple, j’ai jamais voyagé, j’ai lu Cendrars en rêvant à des endroits lointains, à des vies de dingue, mais j’ai rien fait du tout.
— Moi non plus j’ai pas voyagé.
— Et ça te tente pas ?
— Non, je dis, tout le monde fait son voyage de jeunesse, je les vois bien les gens quand ils reviennent, ils pensent qu’ils ont tout compris mais ils sont pas plus avancés que moi.
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Je recherche des activités à faire, même si je n'ai pas vraiment envie d'être active seule. À Paris, dans la grande ville, être seule, c'est pas pareil qu'ailleurs. La foule, du monde au-dessus, en dessous, sur les côtés. J'ai plus de repères, je les entends, je les vois et je les sens tous mais près de moi, accroché à moi il n'y a personne. C'est du vide, une chute dans les branches, ne pas pouvoir les attraper. C'est un manque des autres quand ils sont partout. Ce n'est plus comme être seule à la campagne, là où il n'y a personne dans qui se regarder.
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C’est affreux quand on prend conscience qu’on doit laisser les autres se débrouiller, on ne peut pas agir à leur place, on ne peut pas les sauver. p 264
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