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EAN : 9782072930010
272 pages
Gallimard (01/04/2021)
3.66/5   204 notes
Résumé :
Soizic, vingt-deux ans, monte à Paris sur un coup de tête pour fuir une jeunesse sans perspectives. Elle se jette dans une ville où personne ne l’attend, vit de jour comme de nuit, découvre la débrouille, la violence et la beauté de la capitale. Un peu par hasard, elle devient bouquiniste sur les quais de Seine.
Entre les livres, les bibliophiles et les touristes, au milieu des passants et des égarés, elle tourne la page de l’enfance et se construit une nouv... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (46) Voir plus Ajouter une critique
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Jean-Claude, soixante-seize ans, torse nu au milieu du jardin, hurle à pleins poumons des phrases incompréhensibles. À deux mètres de lui, moi, Soizic, sa petite-fille, branche le tuyau d'arrosage et lui envoie le jet d'eau à la figure.”
Soïzic, un mètre quatre-vingts, vingt-deux ans, cheveux en pétard, short de pyjama avec des nains de jardin dessus vit en province chez ses grand-parents depuis que sa mère à ses quatre ans l'y a déposée et disparue à jamais. le grand-père part à l'asile, la grand-mère picole et Soïzic se tire à Paris, et va faire l'ouvre-boîtes chez son cousin bouquiniste sur les quais de la Seine....
Charmant premier roman très personnel d'une écrivaine elle-même bouquiniste....sur les quais de la Seine. Elle nous parle donc d'un monde qu'elle connaît bien, d'un métier qui fait rêver et fait penser à des choses poétiques, mais dont la réalité est bien différente. C'est aussi l'histoire d'une jeune femme qui a initié sa vie dans le chaos, abandonnée par sa mère , élevée par des grand-parents alcooliques, sans vrais amis à part un type douteux dans la quarantaine, qui dans une grande ville comme Paris où trouver ses repères est encore plus difficile, cherche sa voie et sa mère.
Bien que racontant une histoire triste, un roman plein d'énergie, au style tonique et à l'humour subtil qui m'a secouée . Soizic est un personnage à rencontrer et un premier roman très bien écrit à ne pas passer à côté, surtout pour nous les passionnés de lecture !

"C'est affreux quand on prend conscience qu'on doit laisser les autres se débrouiller, on ne peut pas agir à leur place, on ne peut pas les sauver. Ça doit être ça grandir."
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Bouquiniste, une occasion à saisir ?

"Petit Lapin ne vient pas à Paris
Y a trop de monde puis y a trop de bruit
le téléphone y résonne sans arrêt
Et t'en aurais les oreilles cassées
Ici en plus pour gagner sa salade
Faut travailler à s'en rendre malade
Et une fois que tu l'as bien gagnée
On vient t'en prendre la moitié
(C'est le destin !)"

Jacqueline aurait pu chanter cette chanson d'Henri Salvador à sa petite fille Soïzic lorsqu'elle lui a annoncé sur un coup de tête qu'elle partait vivre à Paris.
Mais Jacqueline, la grand-mère sans filtre et alcoolique, incapable d'arrondir les angles, a préféré se complaire dans l'incrédulité.
Soïzic, du haut de ses 22 ans, en a assez de cette vie minable et déprimante en Touraine. Lassée de s'accrocher avec une grand-mère qui l'accuse de vivre à ses crochets. Lassée de supporter un grand-père dont le bon sens part régulièrement en fumée.
C'est décidé, elle partira sans le sou mais remplie d'espoir commencer une nouvelle vie à Paris.
La ville où vit également sa mère qui l'a abandonnée et dont elle ne sait pas grand chose.
Sur place, après une installation et des débuts professionnels difficiles, Soïzic rencontre son cousin Bokné, bouquiniste sur les quais de Seine.
Elle parvient à le convaincre de travailler pour lui et se prend de passion pour une profession bien plus exigeante qu'elle n'y paraît..

Premier roman attendrissant, léger au premier abord mais qui aborde de nombreux sujets délicats comme l'amour filial, la solitude ou la précarité.
La plume est enjouée et apporte toujours une touche d'optimisme même lorsque le contexte est délicat.
Et quel bonheur de pouvoir partager le temps d'une lecture cette passion débordante qui anime les bouquinistes des quais de Seine.
Si vous êtes un passionné du livre, un farfouilleur de bacs à la recherche de la perle rare, vous pouvez vous jeter sans hésiter sur ce roman aux belles qualités.

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Lu d'une traite ce premier roman, plein de charme, de révolte, de passion et de rêves…en devenir !

Une très jeune femme,Soizic, abandonnée par sa mère et élevée par des grands-parents, abîmés par des non-dits, des secrets…, et l'alcool, décide de partir à Paris… Devant à 22 ans , prendre sa vie en mains, et trouver enfin un travail, une activité qui la fasse vivre… Cependant elle ne veut pas seulement « gagner sa croûte », elle désire conserver sa liberté…Elle cherche , cherche ce qu'elle souhaite « devenir »…et nous voilà partis… au royaume des bouquinistes, et pas n'importe lesquels, les « purs, les durs, les irréductibles »… ceux des quais de la Seine !

C'est ainsi qu'en parcourant le dernier bulletin des publications Gallimard, j'ai sauté littéralement de joie en prenant connaissance de ce premier roman d'une jeune auteure « bouquiniste »…, trentenaire !

Une très jolie lecture m'évoquant, en tant que libraire de « neuf » puis « d'ancien », mes propres fantasmes quant aux fameuses » boites vertes » des Quais, auxquelles j'ai voulu aussi accéder. A deux reprises, de façon velléitaire, j'ai imprimé le dossier de candidature… Je me contente donc de les fréquenter et de « savourer » la prose de Camille Goudeau, sur cet univers, qui fait tant rêver !

Camille Goudeau décrit merveilleusement Paris, sa magie, ses beautés, ses lumières comme les revers de la médaille…Telle la solitude vécue plus douloureusement dans la cité-Lumière et la foule…

« A Paris, dans la grande ville, être seule, c'est pas pareil qu'ailleurs. La foule, du monde au-dessus, en dessous, sur les côtés. J'ai plus de repères, je les entends, je les vois et je les sens tous mais près de moi, accroché à moi il n'y a personne. C'est du vide, une chute dans les branches, ne pas pouvoir les attraper. C'est un manque des autres quand ils sont partout. Ce n'est plus comme être seule à la campagne, là où il n'y a personne dans qui se regarder. (p. 95)”

Soizic monte à Paris, galère pour se loger, fait ses premières« armes » d' »apprentie-bouquiniste », grâce à un cousin retrouvé…Métier qui lui convient, qui l'aide enfin à grandir, à » respirer » enfin…dans un lieu, un espace qu'elle s'approprie progressivement…

Elle est cependant « habitée », en dehors de la galère « des sous »… par des idées sombres et une obsession : connaître peut-être sa mère ; cette mère qui l'a abandonnée toute petite ; celle-ci vit, habite Paris…Soizic fera…pas à pas ce chemin familial , bien déglingué. Après son enfance, son adolescence élevée par ses grands-parents maternels…lui ayant refusé de lui expliquer quoi que ce soit, eux-mêmes, passablement abîmés par le passé et l'alcool…Souci perdurant et ayant démoli grands-parents et mère de notre « narratrice »…mais sur les chemins cabossés de cette enfance, il y a cette rencontre heureusement décisive avec ce cousin bouquiniste, Bokné, lui mettant le « pied à l'étrier »… et réciproquement, grâce à Soizic, sa présence, son aide comme « ouvre-boîte »[***remplaçant d'un bouquiniste] il osera prendre des risques, réaliser un nouveau projet.

Ils se sont, en quelque sorte, « révélés » l'un et l'autre… Comment ne pas seulement « lire » sa vie mais la « vivre » ?! le merveilleux, serait les deux réunis !

Je quitte bien à regret « notre » jeune bouquiniste, Soizic… soulagée toutefois, qu'elle ait trouvé une profession « marginale » , de passion , de conviction… de liberté, et d'amour de la Littérature… qu'elle chemine, avec l'envie de se battre , de vivre ce métier si particulier…qu'il faut « mériter » !!

« Bokné a dit qu'un an ça me laisserait le temps de savoir si je veux faire ma demande. "Faire sa demande" sur les quais de Seine, ça veut dire postuler pour devenir un vrai bouquiniste. C'est comme une demande en mariage, c'est se lier à la vie à la mort aux trottoirs et aux livres, jurer fidélité à la caste des marginaux, des indépendants, des individualistes, des solitaires, des ensevelis sous la foule, de ceux qui paient cher la liberté. Bouquiniste, c'est devenu un élément du décor. Immuable. “(p. 239)

Bravo et MERCI à Camille Goudeau pour ce premier roman plus que prometteur, attachant, poétique, contrasté, avec un style fluide, plaisant, poétique, qui parle fort et vrai de la solitude extrême dans la grande ville, la résilience, les cabossages familiaux, les blessures fondamentales de l'enfance à réparer, les « thérapies » puissantes, magiques que sont les livres, la littérature et les métiers –passeurs de tout cela ! …

L'impression de lire le récit d'une « petite soeur »…au début de son chemin d'adulte , en construction, en recherche de « réparation » familiale, par la trouvaille une autre famille, celle-là, toujours présente, solide et éternelle : La LITTERATURE & LES LIVRES….Tant d'échos résonnent dans mon propre parcours, au fil de cette narration… jusqu'au prénom de la narratrice !!!

Le sourire me vient et surtout… le souhait que le chemin de Soizic , bouquiniste "en devenir", lui offre le meilleur… de ses rêves, en dépit des difficultés de la fonction…et soit le début d'un envol, d'un avenir riche de cadeaux "livresques "et "humains"...!

Auteure à suivre avec attention !


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Soizic, vingt-deux ans, vit chez ses grands-parents en Touraine. Son grand-père Jean-Claude est un habitué de l'asile psychiatrique et sa grand-mère Jacqueline est alcoolique. Bien qu'elle n'ait pas d'argent, un jour Soizic en a assez et « monte » à Paris. Elle se retrouve dans un hôtel minable à Château-Rouge et se demande ce qu'elle va bien pouvoir faire. C'est alors qu'elle devient bouquiniste, embauché par son cousin Bokné. ● Quelle belle découverte que ce roman tout à fait original non seulement par l'univers des bouquinistes qu'il décrit mais aussi par son ton que je rapprocherais de celui de Henry Miller, d'une désinvolture pleine de profondeur ! C'est à la fois léger et habité : magnifique ! le style est superbe. ● L'histoire pourrait être triste (une jeune femme paumée, que sa mère a abandonnée, dont la famille est branque, qui est sans le sou à Paris…) mais elle n'est pas du tout traitée de cette façon. C'est plein de sensibilité et d'humour. ● Merci @Bookycooky, j'ai adoré ! A mon tour je le conseille à tous les amateurs de littérature !
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Les chats éraflés, ce sont les personnages de ce roman, des personnages à fleur de peau, un peu paumés, qui vivotent à défaut de vivre. Soïzic, l'héroïne, en est le porte drapeau. Après avoir été élevée par des grands parents alcooliques en Touraine, elle décide de rejoindre Paris pour trouver sa voie et accessoirement sa mère qui l'a abandonnée toute petite. Elle y retrouve un cousin bouquiniste qu'elle ne connaissait pas. Elle le sollicite pour un emploi. Il accepte. La voilà désormais vendeuse de livres et souvenirs face à Notre Dame. Un dur métier, qui la passionne.
Ce roman est plutôt un instantané de vie. On suit sur une courte période Soïzic, ses envies, ambitions, amours et désillusions (beaucoup de désillusions ). C'est instructif, tonique, plutôt désenchanté.
Même si des questions restent en suspens à la fin du récit, j'ai pris plaisir à partager la vie de l'héroïne pour un court instant, et ce, malgré mon appétence limitée pour la plume de l'autrice.
Une lecture intéressante, tout en sensibilité.
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Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
J’arrive dans une petite boutique nommée L’Étoile Souvenirs, c’est un gros rectangle creux......
Les tours Eiffel sont de toutes les tailles et toutes les couleurs du monde, on trouve dans chaque recoin des cendriers de poche, miroirs de poche, accroches sac à main pour fixer à la table du bistrot, magnets, porte-clefs de tout et n’importe quoi, petits carnets pour écrire, sacs en tissu, dés à coudre, plaques en métal chat noir, marque-pages, T-shirts, macarons en plastique, fausses Jocondes, faux Van Gogh sans son oreille dans des petits cadres, bols pour le petit déjeuner, bavoirs tour Eiffel, briquets en forme de Notre-Dame… c’est écœurant, je veux sortir d’ici.
Mais je consulte la liste que mon cousin m’a dictée et je passe ma commande au vieux monsieur chinois derrière le comptoir. La règle d’or selon Bokné : plus c’est moche plus ça se vend, « donc si tu vois deux ou trois nouveautés moches qui pourraient faire de l’effet et qu’il te reste un peu de sous, tente le coup ».
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Le vide-grenier parisien n'est pas le même qu'à la campagne, il n'y a pas de pelouse, pas d'enfants qui courent partout, à Paris les enfants sont tenus à la main ou dans les bras, j'ai aperçu l'autre jour un enfant de quatre ans à peu près au bout d'une laisse, les parents se la passaient et tiraient dessus quand le môme faisait mine de s'éparpiller. La circulation du quartier n'est pas bloquée et ce n'est pas jour de fête, il n'y a pas de terrasses improvisées et moins de points de ravitaillement avec des frites et du pâté qu'en Touraine, d'ailleurs, il n'y a pas de pâté du tout.
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« Faire sa demande » sur les quais de Seine, ça veut dire postuler pour devenir un vrai bouquiniste. C’est comme une demande en mariage, c’est se lier à la vie à la mort aux trottoirs et aux livres, jurer fidélité à la caste des marginaux, des indépendants, des individualistes, des solitaires, des ensevelis sous la foule, de ceux qui paient cher la liberté. Bouquiniste, c’est devenir un élément du décor. Immuable.
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Bokné a dit qu'un an ça me laisserait le temps de savoir si je veux faire ma demande. "Faire sa demande" sur les quais de Seine, ça veut dire postuler pour devenir un vrai bouquiniste. C'est comme une demande en mariage, c'est se lier à la vie à la mort aux trottoirs et aux livres, jurer fidélité à la caste des marginaux, des indépendants, des individualistes, des solitaires, des ensevelis sous la foule, de ceux qui paient cher la liberté. Bouquiniste, c'est devenu un élément du décor. Immuable. (p. 239)
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Un monsieur me fait comprendre avec une touche de mépris que Julien Gracq il ne le veut pas n'importe comment, "avec les pages non coupées", il dit, je l'ai. Corti ça s'appelle. Le client m'explique que quand tu es en ville et que la nature te manque, tu peux lire du Gracq, d'après lui ce type-là savait comment t'envoyer en pleine forêt avec tout ce que ça implique pour tes sens en deux paragraphes. je voudrais bien lire Julien Gracq. Mais je viens de le lui vendre. (p. 85)
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Videos de Camille Goudeau (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Camille Goudeau
Camille Goudeau a 30 ans et est bouquiniste. Elle signe son premier roman, "Les chats éraflés » aux éditions Gallimard, dans lequel elle raconte l'histoire d'une jeune fille de 22 ans pleine d'énergie qui décide de changer de vie mais sans vraiment savoir ce qu'elle va faire. 
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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