Faisant partie d'un atelier d'écriture, ce livre nous a été conseillé par un membre de notre groupe.
Je parle de livre, car pour moi, c'est plus un essai qu'un roman.
Camille de Toledo, essaie de comprendre pourquoi son frère Jérôme s'est suicidé.
Il commence donc par ce tragique évènement pour ensuite nous dire que sa mère décède peu de temps après, le jour de l'anniversaire justement de son frère aîné et puis, vient la mort du père, qu'il va accompagner dans la maladie.
Pour essayer de se remettre de tous ces décès, il décide de partir avec sa famille en Allemagne, à Berlin.
Et enfin, il plonge dans l'histoire familiale : juif venant de Turquie, arrière-grand-père qui se suicide après le décès de son fils chéri...
Il essaie de comprendre s'il n'y a pas un lien entre l'histoire familiale, l'Histoire en général et le suicide de son frère.
Il souffre dans son corps tant il ne comprend pas.
C'est un roman sur la transmission, particulièrement intéressant et écrit de façon originale (pas de Majuscule, sauf pour les prénoms), parfois en italique, des photos...
Vraiment très intéressant.
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Bouleversant de bout en bout. Quand le corps prend le relais de la souffrance morale, quand la douleur psychologique devient telle qu'elle envahit le physique. Le tout servi par une écriture originale qui surprend au début, mais qui, très vite, nous happe et nous "prend aux tripes".
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Avis mitigé. L'impression que la forme concurrence le propos. Un peu fatiguant comme livre mais peut-être ne l'as-je pas lu avec toute l'attention qu'il mérite. L'auteur est en tous cas d'allure très sympathique. On sent l'intention honnête d'avoir créé un projet esthétique.
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Rien moins que le soulèvement légal de la terre... Où comment le parlement de Loire a réuni l'ensemble de ses réflexions issues des auditions de tous les acteurs concernés par la question suivante : le fleuve, la montagne, la forêt, l'océan, toutes les entités terrestres, mais aussi le végétal et l'animal peuvent-ils devenir sujets de droits pour que leurs intérêts propres soient défendus face à la prédation humaine ? S'inspirant des avancées juridiques d'autres pays comme la Colombie, la Nouvelle-Zélande ou le Canada, et comparant les différents systèmes juridiques, la réflexion se développe, sans rien ignorer des risques et des obstacles à surmonter et c'est stimulant et passionnant. Ici, le fleuve Loire est le protagoniste d'un combat qui pourrait bien, au delà de la portée symbolique de l'entreprise, aboutir dans un futur pas si lontain.
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Le contexte historique et les personnages servent bien la problématique du transgénérationnel. De Toledo pourrait nous convaincre tant son style est puissant et riche. Pourtant, je ne me suis pas senti touché par cette interminable chute en enfer. Dès quelques dizaines de pages, la musique lancinante du désespoir et de la mort s'installe à la manière du Boléro de Ravel. Je n'ai pas trouvé de rebond qui invite à y revenir avec empressement. Et je suis allé au bout sans la trouver cette étincelle !
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Le rythme de ce récit est proprement désarmant. Les thèmes reviennent inlassablement pour essayer d'épuiser le mystère de la mort, et la souffrance qu'elle engendre. La forme est belle, lyrique ; l'œuvre est touchée par une réelle grâce mais demande un effort de lecture. Il s'agit d'un livre entêtant qui ne fait pas souvent rire, et au contraire penche vers la mélancolie. Les répétitions finissent cependant par lasser sans qu'un élément nouveau vienne relancer la curiosité. L'auteur ne fait pas d'effort particulier pour aller vers le lecteur. A croire que Camille de Toledo a d'abord écrit ce livre pour lui, et non pour son public.
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"Doit on rouvrir les fenêtres du temps". Et remonter un fil d'Ariane du passé.... Voilà une question que nous pose le roman de Camille de Toledo, magnifique chant funèbre.
Un très grand roman, un livre d'une rare beauté, du très grand art...chaque mot, phrase, page est le fruit d'une réflexion recherchée et travaillée.
Ce n'est ni une autobiographie, ni une fiction, ni un documentaire.... Mais un brassage de tout ça... Un cheminement dans les affres du passé, pour supporter le présent et envisager la crainte de l'avenir.... Guérir du passé.
Un dédale dans la mémoire du temps pour démêler les pelotes des instants vécus autrefois.
2012, Thésée vient de perdre coup sur coup son frère, sa mère et puis son père.... Il fuit loin, quitte "la ville de l'ouest pour la ville de l'Est" en emmenant ses enfants et des cartons d'archives.
Il se plonge dans une longue descente en lui même, dans l'histoire de sa famille...un dédale sans fond pour une source de jouvence et de vie. Une fuite en espèrant l'oublie, renaître là où personne ne vous connaît et ne connaît votre histoire. Un exode sans un lieu neutre...
Une esthétique et une plastique parfaites pour ce texte, qui ne reste pas à la portée de tous, mais à un public averti.
Thésée pourra t'il sortir du labyrinthe et terrasser le minautore du temps...
Un roman émouvant qui égratigne votre cœur, photographie et poésie pour un récit sublime que je vous recommande.
J'attends vos retours...
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ce mortel ennui qui vous colle à la peau
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Elias et le narrateur sont dans un train, un train qui doit faire le lien entre le passé et l'avenir, entre la vieille Europe et ses conflits et la nouvelle qu'on voudrait pacifique. Un voyage dans les zones de conflits de la fin du XXè siècle avec pour point culminant Mostar et son célèbre pont détruit pendant la guerre civile. Un roman étonnant qui entraîne le lecteur dans une réflexion sur la culture et la paix.
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Nul, incompréhensible, frimeur et décousu. Sans autre commentaire. Ce serait superflu.
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Tel un long poème, Camille de Toledo nous plonge dans la tragique malédiction de sa lignée familiale
Grosse déception pour moi. Pourtant assez réceptif aux témoignages, je me suis totalement perdu dans le texte sans arriver à sortir la tête de l’eau. On avance de plusieurs pages avant de découvrir qu’on a pas compris grand-chose… Dommage pour moi
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J'ai beaucoup aimé cette lecture. Camille de Toledo rend hommage à son frère en écrivant ce livre. On suit ici l'histoire d'un Thésée moderne coincé dans le labyrinthe de la "lignée des hommes qui meurent". Thésée fuit vers l'Est avec ses enfants pour tenter de s'oublier et d'oublier le passé suite au suicide de son frère, suivi de la mort de sa mère et de son frère.
Seulement, des années plus tard, son corps lâche et il perd 80% de ses capacités motrices sans que les médecins ne trouvent de réponse. Ici, il s'agit du "corps-mémoire", c'est à dire que la douleur des ancêtres se répercute sur les descendants.
Il replonge alors dans le carton d'archives emporté avec lui et fait face au passé pour tenter d'affronter la pulsion de mort qu'il ressent.
Très belle phrase de l'auteur dans le post-scriptum :
"Et s'il y a un sens à trouver dans nos corps-mémoire, dans ce continuum matériel qui noue nos vies entre les âges, je nourris l'espoir que, face à cette évidence encore à documenter, nous accepterons de nous voir, nous, je veux dire, notre espèce, une fois encore, comme d'humbles ignorants face à une matière qui sait infiniment plus que nous."
Ce roman est écrit en s'afranchissant de certains codes littéraires comme la mise en forme du roman ou même les majuscules. Je trouve que cela permet à l'auteur de laisser aller sa pensée et son écriture pour permettre une analyse profonde des personnages.
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Thésée, sa vie nouvelle, est avant tout une réflexion sur « les approches transgénérationnelles de la psychologie » concernant les traumatismes. Bien que le narrateur se nomme Thésée et non Camille comme l’auteur, le récit apparaît comme autobiographique. Il traite des pathologies somatiques auxquelles les médecins ne trouvent pas de causes ; Thésée, mis au pied au mur par son corps qui le lâche, est obligé de se tourner vers d’autres hypothèses thérapeutiques. Le livre est le récit de cette tentative acharnée de guérir, à travers le tissage méticuleux d’une histoire de famille faite de morts violentes et de deuils inachevés. L’impossibilité de dire la peur, de dire la fragilité face à la mort des proches, cause une omerta qui se transmet d’une génération à l’autre, jusqu’à ce que les corps ploient, cassés et ne comprenant pas de quel mal ils souffrent. L’intérêt est de mettre cette histoire familiale en lien avec l’histoire européenne et mondiale : celle des juifs marranes, qui ont du cacher ou abandonner leur religion dans l’espoir d’être inclus à la France, le traumatisme des deux guerres mondiales, le refoulement qu’ont constitué les « Trente Glorieuse », où on veut croire à la possibilité d’oblitérer le passé pour construire un avenir de progrès infini… Ce livre critique abondamment la « modernité », source des maux dont souffre Thésée, comme de l’impasse du capitalisme dans l’anthropocène. Un livre important je pense, et souvent émouvant, qui me rappelle un peu Lignes de faille de Nancy Huston.
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