Citations de Carlo Collodi (155)
Finalement, apparut à la fenêtre une jolie fillette aux cheveux bleu-nuit et au visage pâle comme une statue de cire. Son regard était éteint et elle tenait ses bras croisés sur sa poitrine. Elle murmura d’une voix faible qui paraissait venir de l’au-delà :
– Il n’y a personne dans cette maison. Ils sont tous morts.
– Mais toi, tu peux m’ouvrir ! – cria Pinocchio, pleurant et suppliant. – Moi aussi, je suis morte.
– Morte ? Mais alors, qu’est-ce que tu fais là, à la fenêtre ?
– J’attends le cercueil qui m’emportera.
Sur ces dernières paroles, la fillette disparut et la fenêtre se referma sans bruit.
Chapitre 15
Pinocchio avait très peur du tonnerre et des éclairs, mais la faim était encore plus forte que la peur. Alors il poussa la porte et, filant à toute allure, arriva dans le village une petite centaine de bonds plus loin, la langue pendante et le souffle court, comme un chien de chasse. Tout était dans l’obscurité. Les boutiques étaient fermées, closes les portes et les fenêtres des maisons. Dans la rue, pas un chat. On aurait dit un village de morts.
Chapitre 6
La maison de Geppetto se réduisait à une petite pièce en rez-de-chaussée qu’éclairait une soupente. Le mobilier était des plus rudimentaires : un siège bancal, un mauvais lit et une table complètement délabrée. Au fond de la pièce brûlait un feu dans une petite cheminée. Mais ce feu était peint sur le mur, en trompe-l’œil. Une casserole, peinte elle aussi, bouillait joyeusement près du feu envoyant un nuage de vapeur qui semblait être de la vraie vapeur.
Chapitre 3
Il était une fois… un morceau de bois. Ce n’était pas du bois précieux, mais une simple bûche, de celles qu’en hiver on jette dans les poêles et dans les cheminées. Je ne pourrais pas expliquer comment, mais le fait est qu’un beau jour ce bout de bois se retrouva dans l’atelier d’un vieux menuisier, lequel avait pour nom Antonio bien que tout le monde l’appelât Maître Cerise à cause de la pointe de son nez qui était toujours brillante et rouge foncé, comme une cerise mûre.
Chapitre 1
Ils s’engagèrent sur la langue du monstre, une langue aussi large qu’une allée de jardin, et ils progressèrent sur la pointe des pieds.
Le requin, qui était très vieux, souffrait d’asthme et avait des palpitations cardiaques, si bien qu’il était obligé de dormir la bouche ouverte.
Quand on le peut, il faut se montrer bon avec tous si nous voulons être traités avec bonté à notre tour.
Il n'y a que les papas qui soient capables de pareils sacrifices.
Tout le monde, même les enfants, comprend la misère.
Ce n'est pas le bel habit qui fait le seigneur, mais l'habit propre.
Ne jette donc rien. Tout, en ce monde, peut servir à quelque chose.
Dans ce monde, il faut, dès l'enfance, s'habituer à manger de tout. On ne sait jamais ce qui peut arriver.
Chez les enfants, l'appétit grandit vite.
Malheur aux enfants qui se révoltent contre leurs parents et qui, par caprice, abandonnent la maison paternelle! Ils n'auront jamais de bonheur en ce monde et, tôt ou tard, ils se repentiront amèrement.
- Qui vous amène, compère Geppette ?
- Mes jambes.
- Qu'est-ce que vous faites donc par terre ?
- J'apprends l'arithmétique aux fourmis.
Rappelle-toi qu’il n’est jamais trop tard pour s’instruire et travailler.
La voiture était déjà toute pleine d'enfants de huit à douze ans, amoncelés les uns sur les autres comme des anchois dans la saumure. Ils étaient très mal à l'aise et empilés au point qu'ils pouvaient à peine respirer. Mais personne ne se plaignait, personne ne se lamentait.
La consolation de songer qu'ils arriveraient dans quelques heures, en un pays où il n'y avait ni livres, ni école, ni maîtres, les rendait si contents, si résignés qu'ils ne sentaient ni les malaises, ni les secousses, ni la soif, ni le sommeil.
– S’il ne te plait pas d’aller à l’école, tu pourrais au moins apprendre un métier, de façon à pouvoir gagner ta vie honnêtement.
– Tu veux que je te dise ? – répliqua Pinocchio, qui commençait à s’énerver – Parmi tous les métiers du monde, un seul me conviendrait parfaitement.
– Et ce métier serait ?…
– Celui qui consiste à manger, boire, dormir, m’amuser et me balader du matin au soir.
– Pour ta gouverne – lui répondit le Grillon-qui-parle avec son calme habituel – je te signale que ceux qui pratiquèrent un tel métier ont tous fini leurs jours à l’hospice ou en prison.
– Je ne partirai d’ici – répondit le Grillon – qu’après t’avoir dit une vérité essentielle.
– Bon, alors grouille-toi de me la dire.
– Malheur aux enfants qui se révoltent contre leurs parents et abandonnent par caprice la maison paternelle ! Jamais ils ne trouveront le bien en ce monde et, tôt ou tard, ils s’en repentiront amèrement.