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Citations de Catherine Delors (20)


Ceux qui disent que le temps atténue la douleur du deuil ne connaissent rien du chagrin.
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A l'époque, les maîtresses se divisaient en deux catégories. Les premières étaient mariées ou veuves, de rang égal à celui de leur amant. Ces liaisons ne s'affichaient pas de façon scandaleuse. Et puis il y avait les femmes que l'on entretenait. Elles recevaient, au vu et au su de tous, une compensation financière pour leurs services. Elles étaient à peine au-dessus des prostituées, si ce n'est qu'elles étaient censées réserver leurs faveurs à leur protecteur.
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Je ne pense pas, madame, avoir jamais rencontré quelqu'un d'aussi répugnant. Ces dames ne doivent pas être bien difficiles.
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Avec l'innocence et l'arrogance de ma jeunesse, je pensais maîtriser le cours des événements. J'aurais dû me souvenir d'une chansonnette en langue d'oc que me chantait Mamé Labro de sa voix haut perchée :
Fillettes de quinze ans,
Qui avez des galants,
Ne les aimez pas tant.
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Je ne saurais dire, citoyenne. Avant la Révolution, mon père était chiffonnier. Il fréquentait assez peu les salons.
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Mais il me semble que tu as bien vite oublié comment les affaires de justice étaient menées sous l'Ancien Régime. Je l'ai vu de mes yeux quand j'étais avocat. Les juges d'alors, ces juges qui nous méprisaient tant pour avoir été nommés par les élus du peuple, avaient acheté ou hérité leur charge. Il n'y avait pas de jury. Beaucoup d'accusés, les pauvres évidemment, n'avaient pas d'avocats. La procédure pénale était secrète. Même l'accusé et son avocat, s'il en avait un, n'avaient pas accès au dossier de l'accusation. Ils allaient à tâtons, sans connaître les preuves. Comment voulais-tu te défendre, dans ces conditions ?
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Certes, pour son père, Fouché était le pire des scélérats : impitoyable envers ceux qui tombaient en son pouvoir, servile envers ses supérieurs, prêt à trahir tout le monde dans la poursuite de son propre intérêt. En revanche, pour Roch, c'était un protecteur providentiel.
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- Tu oublies, chère citoyenne, que nous sommes tous nés libres et égaux en droits.
- Non, je ne l'oublie pas. Et justement, puisque je suis libre, je n'appartiens à aucun homme.
- Mais nous ne parlons pas de la liberté des femmes ici, mais de l'égalité entre les hommes! Si tu refuses les avances d'un homme au prétexte que tu en aimes un autre, tu violes le principe d'égalité.
- Sottises! Je n'ai pas besoin d'alléguer quoi que ce soit pour décliner les attentions d'un homme qui ne me plaît pas. Crois-tu donc qu'une femme a non seulement le droit, mais le devoir de se donner à tout homme qui sollicite ses faveurs?
- Absolument.
- Et quelle liberté aurais-je si je ne pouvais l'utiliser pour envoyer au diable un homme qui ne me plaît pas?
- Ah, mais tu ne le ferais pas au nom de la liberté! Tu le ferais par pudeur. Ce sentiment méprisable n'existe pas dans la nature. La preuve : les animaux ne sont pas pudiques.
- Mais nous ne sommes pas des animaux. Tes opinions, citoyen Lacoste, reflètent le mépris le plus absolu pour les droits des femmes.
- Les femmes n'ont pas de droits. Selon moi, la loi devrait établir des maisons de prostitution où tout homme pourrait convoquer, par la force publique au besoin, toute femme qu'il convoite. Je soutiens que cette règle devrait s'appliquer, quel que soit l'âge de la femme.
- Même si c'était une enfant?
- Évidemment. Et même si c'était la fille ou la sœur de l'homme en question.
- Citoyen Lacoste, tes idées sont pour le moins répugnantes .
- L'inceste, la sodomie, le blasphème, l'adultère, tous ces crimes dits religieux sont maintenant abolis. C'est l'un des plus grands acquis de la Révolution. Mais il faudrait aller beaucoup plus loin. Le mariage, à mon avis, devrait être interdit. Ce n'est rien d'autre qu'une forme de servitude.
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Je me déshabillais, ne gardant que mon corset et ma chemise que je nouai autour de mes cuisses. Je m'avançais prudemment dans la rivière. les bras écartés, attentive à ne pas glisser sur les pierres arrondies du fond.
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– Je descendais la rue Nicaise avec ma logeuse, la veuve Lystère, quand la voiture du Premier Consul est passée. Nous rentrions chez nous après une visite à des amis qui habitent près du Palais-Egalité. Nous avons vu les gardes et les voitures du cortège et nous nous sommes serrés sur le bas côté. Après, je ne me souviens que de l’explosion.
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J'assistais de temps à autre aux sessions de l'Assemblée nationale, installée dans l'ancien manège des Tuileries. Les tribunes réservées au public étaient toujours pleines, comme il se doit dans une jeune démocratie, et il fallait arriver tôt pour trouver à s'asseoir. Les députés prenaient place selon leurs opinions politiques : le parti de la cour, les aristocrates, à droite, et ceux que l'on commençait à appeler les patriotes, à gauche. Les indécis occupaient le centre. Le public acclamait, raillait, sifflait, applaudissait, se disputait avec les orateurs.
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Après cinq jours de voyage, le chevalier annonça que nous approchions de Paris. J'ouvris la fenêtre et me penchai au-dehors, impressionnée par la taille de la muraille fortifiée qui se construisait autour de la ville. Nous franchîmes une porte inachevée, ornée de colonnes dans le style antique. La poussière de la construction me fit tousser.
- Au moins, Paris sera défendu.
Le chevalier haussa la voix pour couvrir le tonnerre des marteaux et des cris des ouvriers.
- Ceci n'a rien à voir avec la défense de Paris, madame. Ce mur est construit tout autour de la ville au profit des fermiers généraux, pour empêcher les denrées alimentaires d'entrer en ville sans être taxées aux barrières d'octroi.
Il secoua amèrement la tête.
- Je crains que ce mur n'enflamme la populace. Les fermiers généraux sont déjà haïs. Ils sont chargés de la collecte des impôts et versent au trésor royal un montant fixe. Maintenant, ils seront accusés d'affamer Paris.
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- Je me suis fait à l'idée de devenir père, et, du reste, la grossesse te rend délicieuse, à prendre comme à regarder. J'aurai grand plaisir à voir mûrir en toi le fruit de ma virilité.
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- Ah, il ne manquait plus que les supplications ! Ecoute-moi bien, Yolande: je ne suis pas un amoureux transi qu'on apaise par de douces paroles, je suis ton mari. Tu feras ce que je te dis. A défaut, tu écouteras mes remontrances avec humilité et contrition, et tu me montreras, en changeant de conduite, que tu les as prises à cœur.
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La cour intérieure de l'ancien palais (du Louvre), noircie par le temps, était défigurée par des latrines puantes et des baraquements qui servaient d'ateliers à des peintres.
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Qui étaient donc ces gens ? Il imagina ce que son père en aurait dit. De vulgaires arrivistes qui avaient fait fortune en spéculant sur le déclin précipité des assignats, le papier-monnaie de la République. Ou bien des "riz-pain-sel" qui, depuis le début de la guerre, huit ans plus tôt, s'étaient enrichis en fournissant des denrées aux armées… Les partis politiques s'étaient formés, leurs chefs avaient été guillotinés, les clubs avaient fleuri, puis avaient été fermés, les gouvernements étaient tombés, mais la guerre, avec ses multiples opportunités, se poursuivait.
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Quand on aime,
Eût-on entendu,
Eût-on vu,
Quelque chose au désavantage de sa mie,
On ne doit croire ni ses oreilles, ni ses yeux,
On doit n'écouter que son cœur.
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- Les Etats généraux n'ont pas été convoqués depuis près de deux cents ans. L'institution n'est-elle pas archaïque ?
- Avez-vous une meilleure idée, madame ? Ce qui compte n'est pas l'âge d'uns institution, mais ce qu'elle peut accomplir.
- Que pourrait-elle accomplir de plus que l'Assemblée des notables ?
La Fayette soupira.
- L'Assemblée des notables, madame, a échoué parce qu'elle n'avait pas le pouvoir de lever de nouveaux impôts. Les Etats généraux, ont ce pouvoir. Je ne vois pas d'autre solution à la crise actuelle. De plus, les notables, choisis par le roi parmi le clergé et la noblesse, n'avaient aucune raison d'abroger leurs privilèges. Dans notre système, madame, les plus pauvres sont les lourdement taxés, alors que les riches ne paient presque rien en proportion de leur fortune. Cela ne saurait durer.
- Vous avez raison, monsieur, mais le problème ne serait-il pas le même avec les Etats généraux, où le tiers état, bien que représenté, aurait une position minoritaire ?
- Il en serait certainement ainsi, madame, si les votes étaient comptés par ordre. Mais le système pourrait être réformé pour donner un poids plus important au tiers état, par exemple en lui permettant d'avoir deux fois plus de députés, et en accordant une voix à chacun d'eux.
- En effet, monsieur, mais cela serait en soi une révolution. L'assemblée que vous envisagez ne serait plus les Etats généraux. Ce qui compte n'est pas le nom que l'on donne à une institution, mais à la manière dont elle fonctionne.
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Nous ne changeons pas progressivement, paisiblement, au fil du temps, mais nous subissons des accidents soudains qui détruisent nos plans les plus chers, altèrent notre caractère et bouleversent notre destin.
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- Avant que je te laisse, sais-tu, Gabrielle, qu'un homme qui incite une jeune fille à fuir la protection de son père ou de son tuteur est passible de la peine de mort ?
Cette phrase m'asséna le coup fatal.
- Et il y a des circonstances aggravantes dans cette affaire. Puisque tu es noble et ton séducteur, roturier, il ne sera pas pendu. Il sera rompu. Avant de te conduire à ton couvent, je te ferai assister à l'exécution de ce... ce... ce paysan, ce scélérat, ce fils de... Tu n'as jamais vu un criminel rompu et exposé sur la roue, n'est-ce pas ?
Je secouai la tête, terrifiée.
- Alors je vais te dire à qui t'attendre. Ton séducteur sera dépouillé de ses vêtements. Le bourreau l'attachera, à plat, sur une croix et le frappera avec une barre de fer aux bras, aux cuisses, aux jambes et aux reins. Une fois ses membres et ses hanches rompus, ce bandit sera détaché. Ses jambes seront repliées sous son dos, et il sera attaché à une roue de carrosse. Il restera exposé dans cette position, la tête pendant dans le vide et les os brisés perçant sa chair. Tu l'entendras hurler de douleur pendant des heures et supplier qu'on lui donne la mort. En général, mais pas toujours, on met fin à l'agonie du misérable en l'étranglant à la nuit tombée.
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