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EAN : 9782266332293
688 pages
Pocket (04/05/2023)
4.06/5   79 notes
Résumé :
Placée sous l’autorité de son frère, le marquis d’Espeils, Gabrielle a quinze ans lorsqu’elle croise le grand amour, un roturier du nom de Pierre-André Coffinhal. Mais les convenances interdisent leur union. Gabrielle est promise à un riche cousin, qui s’avère d’une rare brutalité.
Deux ans plus tard, la mort de l’odieux mari contraint Gabrielle à quitter son Auvergne natale pour rejoindre Paris. Elle y découvre l’impitoyable vie de cour sous Louis XVI et se... >Voir plus
Que lire après Gabrielle ou les infortunes de la vertuVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Une femme au XVIIIe siècle

Empruntée à Sade, le titre ne révèle pas le contenu du roman, car les aventures de Gabrielle sont loin d'être vertueuses !

Gabrielle Aigline de Montserra d'Espeils été placée juste après sa naissance en nourrice (comme les enfants au XVIIIe siècle) chez Marie Labro (une vraie mère) jusqu'à ses 6 ans. Puis elle a été élevée au couvent jusqu'à ses 11 ans, quand son frère le marquis d'Espeils la ramène à la maison, un peu prématurément.

Libre et solitaire, elle se promène à cheval dans la belle campagne D Auvergne. Lors d'une baignade elle rencontre un jeune roturier, Pierre-André Coffinhal. Les jeunes gens s'éprennent l'un de l'autre.
Le frère de Gabrielle refuse de donner la main de sa soeur et empêche Gabrielle de fuir avec Pierre-André.
La famille de Gabrielle la marie de force à un cousin le Baron de Peyre, plus âgé, qui se révèle être d'une extrême violence. Elle a une fille, Aimée, avec lui.

Après le décès de son époux, Gabrielle, par l'entremise d'amis, monte à Paris. Elle fréquente la cour de Louis XVI et devient la maîtresse d'un courtisan, Villers.
C'est normal en ce temps-là où les femmes qui n'exercent pas de métier, sont entretenues !

Après avoir connu les richesses et la vie facile, elle va connaître les affres d'être rejetée et assiste à la Révolution française de 1789.

Elle retrouva son amour de jeunesse, Pierre-André Coffinhal. Pourront-ils se pardonner et s'aimer ? Elle est aristocrate et lui juge au Tribunal Révolutionnaire.


Un premier roman historique très bien rédigé : dans un langage clair, proche de celui de XVIIIe siècle sans être caricatural ni lourd.
Les aventures de Gabrielle, de 1780 à 1794, sont loin d'être vertueuses mais parfois un peu longues… Vers les pages 450 l'histoire est plus trépidante et plus vive pour mon plus grand bonheur !

Il y a de nombreuses longueurs, mais l'époque est très bien restituée.
Dommage qu'il s'agisse encore et toujours d'une ci-devant amoureuse d'un sans-culotte !

L'originalité de ce roman est située dans le langage, mais aussi dans la réaction de toutes les classes sociales à l'arrivée de la révolution (nobles, roturiers, nonnes …) mais surtout dans le parcours d'un personnage peu connu de la Révolution : Coffinhal (Pierre André).

Commissaire de police de la section de la Fraternité. Membre du Club des jacobins, il participe à la journée du 10 août 1792 et devient juge du tribunal criminel extraordinaire créé le 17 août suivant, puis juge au Tribunal révolutionnaire.
En fuite après le 9 thermidor, il se cache pendant neuf jours, dénoncé, il sera guillotiné le 18 Thermidor an II.

La phrase qui lui est attribuée "La Révolution n'a pas besoin de savants !" lors du procès des Fermiers généraux est apocryphe, bien que reprise trop fréquemment notamment dans La Grande Librairie …
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Formidable fresque, Gabrielle ou les infortunes de la vertu, m'a immergée avec bonheur dans une période de l'Histoire de France essentielle et passionnante qu'est la Révolution française, propice à des intrigues littéraires.

Si le titre n'est pas sans rappeler le roman de Sade, Justine ou les malheurs de la vertu, en hommage à deux genres littéraires que sont le roman gothique et le roman d'apprentissage, l'héroïne de Catherine Delors évolue, quant à elle, dans un contexte historique tourmenté de l'histoire. Si elle ne subit pas la même éducation sexuelle que la pauvre Justine, elle n'en partage pas moins les mêmes conditions de domination faites aux femmes par les hommes.

Vendue à un mari violent, violeur, dominateur et sans coeur, par un frère aux tendances incestueuses, Gabrielle survit à ce mariage funeste grâce au souvenir de son premier amour. Mais le roman historique a le pouvoir de bouleverser les destins. Des ors de Versailles à la déchéance, du ciel bleu aux orages révolutionnaires, des spectacles ravissants aux exécutions publiques imaginées par le Docteur Guillotin, Gabrielle traverse le temps de la Révolution, tantôt dominée, tantôt féministe.

Catherine Delors mêle avec brio personnages fictifs et personnages célèbres. le rythme est soutenu et la plume élégante.

Paru en langue anglaise aux États-Unis en 2008 sous le titre Mistress of the revolution, Gabrielle ou les infortunes de la vertu, à été réécrit entièrement par Catherine Delors pour les lecteurs français, les différentes traductions ne lui convenant pas.

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Le roman historique a encore de beaux jours devant lui et c'est un véritable plaisir de découvrir, sous la plume d'une auteure contemporaine, un portrait de femme qui traverse la fin du 18ème siècle en souffrant à la fois des vicissitudes de l'ancien régime et des sanglants dangers de la Révolution.
On peut dire une chose, c'est que le titre "les infortunes" est particulièrement bien choisi puisque la malheureuse héroïne, proie de la convoitise des hommes, va de Charybde en Sylla...
Elle n'échappe que de justesse à l'inceste fraternel pour se trouver mariée de force à 15 ans à une brute de trois fois son âge qui la traite avec dureté.
Délivrée de son détestable conjoint par un accident de cheval, la voici déshéritée car elle n'a pas su donner à son mari d'enfant mâle. Elle "monte" à Paris avec sa petite fille et cède aux avances d'un bel aristocrate qui , s'il se comporte mieux avec elle que le défunt mari, n'en refuse pas moins énergiquement le mariage, contraignant la pauvre Gabrielle à accepter l'humiliation de sa condition.
Certaines se seraient contenté de leur sort , mais pas elle ! Elle résiste à l'amour que pourrait lui inspirer son bel amant et refuse même le mariage que celui-ci finit par lui proposer .
Les évènements politiques n'arrangent pas les affaires de la jeune femme qui en tant que noble bien introduite à la Cour, ne devra son salut qu'à son amour de jeunesse miraculeusement retrouvé . Juge au Tribunal révolutionnaire, il sera en effet bien placé pour lui accorder une protection dont elle a bien besoin.
Mais pourra t'elle retrouver les élans de sa jeunesse pour le beau révolutionnaire dont elle a été séparée par ce mariage maudit ?
Cette pauvre Gabrielle n'est vraiment pas douée pour le bonheur et ne profitera ni de la douceur de vivre, façon ancien régime, ni de la passion farouche animant les élans politiques .
Roman féministe ? Certes pas car la jeune femme ne fait que subir ce que les hommes lui imposent et ne se départira jamais du statut de victime qui lui colle à la peau. Obéissante et soumise , elle poursuit son chemin et ne profite guère de ses attraits.
A travers ce parcours, que je qualifierai de tragique, l'histoire est contée avec brio , de l'intérieur et on a l'impression d'assister en direct à ces terribles évènements qui ont ensanglanté la France. Les personnages historiques qui apparaissent au fil des pages sont bien vivants avec leurs faiblesses et leurs foucades. La reine Marie Antoinette n'est guère épargnée et le portrait qui est tracée de cette souveraine en fait une peste arrogante qui finalement a bien mérité son sort !
Ce roman est passionnant et puissamment ancré dans un contexte historique parfaitement documenté et la plume de l'auteure est d'une élégance qui colle à l'époque du récit. Dommage qu'à aucun moment on ne retrouve la légèreté ironique de la société élégante de la fin du 18ème siècle. Cette trop belle Gabrielle aurait mérité de s'amuser au moins un petit peu ....
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Catherine Delors nous offre avec ce roman une véritable fresque historique. Dès les premières pages, nous nous retrouvons juste avant la Révolution Française, dans la tête de Gabrielle qui nous livre son histoire. Cette jeune aristocrate va vivre mille vies en une. J'ai adoré lire ses péripéties et la suivre dans ses aventures. Il faut dire que la vie de Gabrielle regorge de rebondissements souvent malheureux, qui tiennent en haleine le lecteur.
J'ai adoré cette histoire qui m'a plongée dans la Grande Histoire. le personnage de Gabrielle m'a fascinée par sa personnalité forte. Etre une femme à cette époque n'est pas quelque chose d'aisée. La jeune aristocrate fait preuve de beaucoup de caractère et de force pour s'en sortir dans ce monde où les hommes dominent.
Catherine Delors a l'art de nous dépeindre une société en pleine mutation à travers le regard de son personnage. J'ai beaucoup aimé les tournures de phrases et le vocabulaire soigné qui contribuent grandement à rendre l'atmosphère de cette lecture si spéciale.
Gabrielle et les infortunes de la vertu est donc un excellent roman historique qui m'a transportée.
Lien : https://www.instagram.com/au..
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Si @gerardcollard en parle alors il faut foncer !!!!
🙏🙏🙏 Merci pour ce conseil !!!
C'etait captivant !!!
J'aime beaucoup les romans historiques et je n'ai pas été déçue !!!!
Gabrielle... Quelle vie !!!!
Une femme qui n'as pas eu d'autres choix que d'être forte pour survivre dans ce monde de bruts...
J'ai adoré...

📖Placée sous l'autorité de son frère, le marquis d'Espeils, Gabrielle a quinze ans lorsqu'elle croise le grand amour, un roturier du nom de Pierre-André Coffinhal. Mais les convenances interdisent leur union. Gabrielle est promise à un riche cousin, qui s'avère d'une rare brutalité. Deux ans plus tard, la mort de l'odieux mari contraint Gabrielle à quitter son Auvergne natale pour rejoindre Paris. Elle y découvre l'impitoyable vie de cour sous Louis XVI et se résout à accepter la protection d'un libertin, le comte de Villers. Mais la Révolution est en marche et, au coeur de la tempête, Gabrielle retrouve Pierre-André, juge au Tribunal révolutionnaire. En cette période où le vent tourne aussi vite que tombent les têtes, les amants réunis pourront-ils enfin construire ce bonheur qu'on leur a volé ?
Fresque flamboyante,Gabrielle ou les infortunes de la vertuest le roman d'apprentissage d'une jeune aristocrate déterminée à défendre sa dignité bafouée par les hommes. Son combat pour l'indépendance rencontre celui du peuple renversant privilèges et oppression.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
- Tu oublies, chère citoyenne, que nous sommes tous nés libres et égaux en droits.
- Non, je ne l'oublie pas. Et justement, puisque je suis libre, je n'appartiens à aucun homme.
- Mais nous ne parlons pas de la liberté des femmes ici, mais de l'égalité entre les hommes! Si tu refuses les avances d'un homme au prétexte que tu en aimes un autre, tu violes le principe d'égalité.
- Sottises! Je n'ai pas besoin d'alléguer quoi que ce soit pour décliner les attentions d'un homme qui ne me plaît pas. Crois-tu donc qu'une femme a non seulement le droit, mais le devoir de se donner à tout homme qui sollicite ses faveurs?
- Absolument.
- Et quelle liberté aurais-je si je ne pouvais l'utiliser pour envoyer au diable un homme qui ne me plaît pas?
- Ah, mais tu ne le ferais pas au nom de la liberté! Tu le ferais par pudeur. Ce sentiment méprisable n'existe pas dans la nature. La preuve : les animaux ne sont pas pudiques.
- Mais nous ne sommes pas des animaux. Tes opinions, citoyen Lacoste, reflètent le mépris le plus absolu pour les droits des femmes.
- Les femmes n'ont pas de droits. Selon moi, la loi devrait établir des maisons de prostitution où tout homme pourrait convoquer, par la force publique au besoin, toute femme qu'il convoite. Je soutiens que cette règle devrait s'appliquer, quel que soit l'âge de la femme.
- Même si c'était une enfant?
- Évidemment. Et même si c'était la fille ou la sœur de l'homme en question.
- Citoyen Lacoste, tes idées sont pour le moins répugnantes .
- L'inceste, la sodomie, le blasphème, l'adultère, tous ces crimes dits religieux sont maintenant abolis. C'est l'un des plus grands acquis de la Révolution. Mais il faudrait aller beaucoup plus loin. Le mariage, à mon avis, devrait être interdit. Ce n'est rien d'autre qu'une forme de servitude.
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A l'époque, les maîtresses se divisaient en deux catégories. Les premières étaient mariées ou veuves, de rang égal à celui de leur amant. Ces liaisons ne s'affichaient pas de façon scandaleuse. Et puis il y avait les femmes que l'on entretenait. Elles recevaient, au vu et au su de tous, une compensation financière pour leurs services. Elles étaient à peine au-dessus des prostituées, si ce n'est qu'elles étaient censées réserver leurs faveurs à leur protecteur.
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Mais il me semble que tu as bien vite oublié comment les affaires de justice étaient menées sous l'Ancien Régime. Je l'ai vu de mes yeux quand j'étais avocat. Les juges d'alors, ces juges qui nous méprisaient tant pour avoir été nommés par les élus du peuple, avaient acheté ou hérité leur charge. Il n'y avait pas de jury. Beaucoup d'accusés, les pauvres évidemment, n'avaient pas d'avocats. La procédure pénale était secrète. Même l'accusé et son avocat, s'il en avait un, n'avaient pas accès au dossier de l'accusation. Ils allaient à tâtons, sans connaître les preuves. Comment voulais-tu te défendre, dans ces conditions ?
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Avec l'innocence et l'arrogance de ma jeunesse, je pensais maîtriser le cours des événements. J'aurais dû me souvenir d'une chansonnette en langue d'oc que me chantait Mamé Labro de sa voix haut perchée :
Fillettes de quinze ans,
Qui avez des galants,
Ne les aimez pas tant.
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Après cinq jours de voyage, le chevalier annonça que nous approchions de Paris. J'ouvris la fenêtre et me penchai au-dehors, impressionnée par la taille de la muraille fortifiée qui se construisait autour de la ville. Nous franchîmes une porte inachevée, ornée de colonnes dans le style antique. La poussière de la construction me fit tousser.
- Au moins, Paris sera défendu.
Le chevalier haussa la voix pour couvrir le tonnerre des marteaux et des cris des ouvriers.
- Ceci n'a rien à voir avec la défense de Paris, madame. Ce mur est construit tout autour de la ville au profit des fermiers généraux, pour empêcher les denrées alimentaires d'entrer en ville sans être taxées aux barrières d'octroi.
Il secoua amèrement la tête.
- Je crains que ce mur n'enflamme la populace. Les fermiers généraux sont déjà haïs. Ils sont chargés de la collecte des impôts et versent au trésor royal un montant fixe. Maintenant, ils seront accusés d'affamer Paris.
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Vidéo de Catherine Delors
Catherine Delors, femme de lettres et auteure de romans historiques, nous éclaire sur le complotisme et le féminisme à la fin du XVIIIe siècle. Son nouveau livre, "Blanche et la bonne étoile", est paru le 4 mai 2023 aux Éditions Héloïse d'Ormesson.
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