Catherine Destivelle, triple championne du monde d'escalade signe la première bande dessinée sur l'histoire de ce sport qui connaît, depuis quelques années, une popularité fulgurante.
Des pionniers intrépides du XIXe siècle aux stars mondiales d'aujourd'hui, "
Il était une fois l'escalade" est un récit d'aventures qui s'adresse aux grimpeurs passionnés comme aux néophytes. Découvrez les exploits de grimpeurs légendaires comme
Paul Preuss,
Patrick Edlinger,
Lynn Hill, Chris
Sharma, Adam Ondra ou
Alex Honnold.
Cette bande dessinée de
Catherine Destivelle et
David Chambre, illustrée par
Laurent Bidot, vous emmène sur les voies les plus mythiques du monde : des parois spectaculaires du Yosemite aux majestueuses gorges du Verdon en passant par les rochers de Fontainebleau ou les blocs artificiels des Jeux Olympiques. Attention au vertige : frissons garantis !
À découvrir ici : https://arenes.fr/livre/il-etait-une-fois-lescalade/
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En revanche, pour le photographe, c'était une tout autre histoire. Il fallait d'abord une bonne demi-journée pour lui enfiler le baudrier. Il ne se sentait jamais bien, les parties intimes de Monsieur étant toujours menacées et il fallait d'ingénieux et compliqués réglages pour l'installer. Parfois, nous entendions Patrick hurler de douleur en pleine paroi ! Ensuite, nous lui avons appris à descendre en rappel en s'autoassurant, à s'attacher au relais, à remonter à l'aide de poignées autobloquantes, les Jumar. Le pauvre, je crois qu'il s'en souviendra toute sa vie, d'autant que, pour se familiariser avec ce genre de manœuvres, les gorges du Verdon ne sont pas idéales. C'est l'endroit le plus impressionnant que je connaisse. Les falaises sont lisses, verticales, et tout en bas le torrent gronde.
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J'aime bien l,Oisans, terre d'égalité à cause de l'absence de téléphérique. Par contre pour les glaces, rideau ! C'est l'endroit où j'appelle le plus ma mère. Ce rocher est pourri et je me fais des peurs horribles. A Chamonix, ce qui m'exaspère, c'est de voir la vallée. J'imagine les gens le soir bien au chaud dans leur petit chalet, en train de bouffer un bon petit frichti. Ils en ont de la chance ceux qui dorment sous une bonne couette dans un vrai lit...
L'Everest, 8848 m, est le plus haut sommet du monde. Il est situé dans l'Himalaya, à la frontière entre le Népal et le Tibet. Les Népalais l'appellent Sagarmatha, "tête de l'océan". Les Tibétains l'appellent Qomolungma, "déesse mère de toutes les neiges". Pour les occidentaux, il porte le nom de Sir George Everest, géographe anglais en poste aux Indes - alors dans l'Empire Britannique - entre 1830 et 1843.
En tant que kinésithérapeute, je me sens obligée de parler du dos. La colonne vertébrale est un mât soutenu par des haubans qui ne sont autres que les muscles abdominaux et dorsaux. Pour que cette colonne soit bien droite et équilibrée, il faut que tous ces muscles y exercent la même tension. En principe, les premiers muscles qui lâchent sont les abdominaux. Vous vous retrouvez le ventre en avant, les reins cambrés et les fesses en arrière. Pas très joli, et en plus, des douleurs lombaires apparaissent, sans parler du déséquilibre qui se répercute sur tout le corps : dos rond, nuque cambrée, pieds plats, enfin des douleurs partout à long terme.
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Et le 13 juillet, tout contents, nous voilà dans le petit train du Montenvert, petit sac léger sur le dos, prêts à affronter la foule du refuge et les parois de l'Envers-des-Aiguilles.
Au matin du 14 juillet, grand beau temps. Le ciel est tout bleu, pas un nuage. 8 heures, nous partons du refuge à l'assaut de la voie Pyramide dont le départ se situe à cinq minutes de là (pas trop dure la marche d'approche !). Je me sens en très grande forme et j'ai envie de grimper. Je suis tout exitée à la vue de ces parois de granit chauffées au soleil. Je fonce dans la neige pour arriver vite au pied de la paroi, Lothar juste derrière moi. A cinq mètres du rocher, je m'arrête pour admirer la face et deviner l'itinéraire.
En montant, bien que toujours très attentive, j'eus une pensée pour mes parents. S'ils me voyaient là, grimper en solo en pleine nuit dans cette horreur de rocher, ils ne seraient sûrement pas très contents. Ils m'ont toujours fait confiance, ils savent que j'agis prudemment. Mais depuis l'ouverture de la voie dans les Drus, ils sont devenus méfiants. Ma mère m'avait d'ailleurs dit un jour : "Si la presse en parle, c'est que tu dois faire des choses dures et dangereuses."
La montagne est le théâtre exceptionnel de mon épanouissement.
J'ai eu la chance d'avoir quelques dons pour aller jusqu'au bout de mes rêves.