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3.74/5 (sur 100 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Céline Etcheberry alias Encre Lyre est romancière et nouvelliste.

Trentenaire avide de littérature et de nouveaux horizons, Céline a une passion pour l’écriture depuis l’enfance, et pour les voyages dans tous les coins du monde. Elle avoue volontiers aimer aussi le vintage, le café, la pluie, les amants imaginaires et les insomnies. Dans ses histoires tantôt rocambolesques et inquiétantes, tantôt pudiques et feutrées, ce sont toujours des héros très humains qu’elle met à l’honneur, bourrés d’erreurs et de contradictions, qui ne laissent jamais ses lecteurs indifférents…

Site de l'auteure:
http://www.encrelyre.com/

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Bibliographie de Céline Etcheberry   (13)Voir plus

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Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
J’aurais dû comprendre, alors, que la norme n’existe plus dans une telle situation. Il n’y a rien de plus anormal que de perdre celui qu’on aime. Il n’y a rien de plus douloureux que de voir une vie chérie s’éteindre à l’aube de ses vingt ans, abandonnant derrière elle tant de rêves et d’espoir. Personne n’aurait pu affronter une telle souffrance dans les règles de l’art : l’art du deuil n’existe pas.
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J’avais des envies de grandes villes et de rencontres, alors que je me terrais pourtant la majeure partie du temps dans ma chambre. Là, où j’habitais, tout le monde se connaissait ou presque. Il était difficile d’échapper aux racontars. Je voulais sortir de cette vie-là, parcourir des boulevards sans connaitre personne et me noyer dans la foule. Je souhaitais être seul mais entouré de monde et suivre mes propres rêves à l’abri des commérages.
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On se croit unique, à vivre une adolescence difficile ou dorée et à affronter des problèmes que personne ne peut comprendre. Puis lorsqu’on sort enfin la tête de l’eau et qu’on daigne se pencher un peu sur ce qui anime le reste de l’humanité, on s’aperçoit que tout le monde a vécu la même chose, et pleuré devant les mêmes banalités. Ce n’est qu’une fois éloigné de ce marasme qu’on peut trouver cela presque drôle. Tous ces désespoirs d’adolescents nous semble alors bien futiles.
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Je ne pris le temps de saluer que Jade avant de quitter le lycée sans même me retourner. Bien sûr, quelques professeurs m’avaient marqué, d’autres m’avaient même inspiré peut-être. La plupart ne s’étaient distingués que par leur absentéisme et leur incompétence, ayant depuis longtemps abandonné la cause pour laquelle ils étaient devenus enseignants.
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Comme tous les Sillonneurs, je n’avais pas la moindre idée de mes talents, tout comme je n’imaginais pas qu’un autre monde puisse côtoyer le nôtre, et ses habitants se balader juste sous nos yeux, au quotidien. Du moins, jusqu’à ce que l’un d’eux décide de venir me rendre une petite visite.
Quatre ans de plus s’étaient écoulés avant que je n’entre en contact avec le Nid, couronnés d’une année supplémentaire de tests divers et d’expérimentations variées.
Une demi-décennie plus tard, je me souviens encore des trois premières mises en garde reçues de la bouche même de Claudie, durant notre « journée d’orientation » quelque peu ésotérique : ne faites jamais confiance à un Rabatteur ; ne coopérez jamais avec un Rabatteur ; et, un peu plus clair encore : les Rabatteurs veulent notre peau.
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Une forme me frôle, ou plutôt me bouscule. Par réflexe, je relève le bras pour couvrir ma gorge, mais il faut croire que Fifi a compris que je n’étais plus le danger principal. Cette fois, c’est mon tour de mettre Calame en garde :
— Gaffe ! Il approche !
Fidelio se jette sur lui sans état d’âme. J’hallucine en découvrant qu’au milieu de cette sanglante tentative de repas, il n’a pas lâché son ours en peluche. Malheureusement pour lui, la tenue de Calame le freine. Le tissu épais de son uniforme ne dévoile pas la moindre parcelle de peau, et quand Fifi mord dans son pantalon, le Rabatteur ne semble rien sentir.
Déjà, le faisceau du cube analyse le sillon, qui rétrécit à vue d’œil. Calame relève le bras, concentré sur sa tâche, alors que de l’autre il agrippe les cheveux du mioche pour lui écarter la tête de sa hanche. Le fait que Fidelio ressemble à un gamin d’à peine dix ans ne l’affecte en aucune mesure. Il se comporte avec lui comme avec une bête sauvage, ce qu’il n’est pas loin d’être devenu en cet instant, à vrai dire.
De nouveau sur pied, je presse une main contre ma gorge pour parer au plus urgent. Autant m’assurer que la blessure ne s’aggrave pas au lieu de me vider de mon sang. Je n’ose pas approcher du duo, trop inquiet de voir Fifi se retourner contre moi. Sa morsure m’a affaibli, je sens une douleur lancinante pulser le long de mon épaule. Pas besoin de m’offrir en pâture. Mais je peux toujours le distraire…
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— Merci, murmure-t-il sans oser me regarder.
Je n’ai toujours pas retiré ma main, captivé par la présence de Calame, par sa proximité. Depuis combien de temps n’ai-je pas touché quelqu’un ainsi ? Combien de mois, d’années, se sont écoulés depuis qu’un autre a réagi à mon contact ? Mes caresses ? Rares sont les hommes qui ont retenu mon attention au cours de ma vie, pourtant souvent mon cœur, mon corps, m’ont ramené vers eux. Et le soulagement poignant d’avoir sauvé celui-ci, ce garçon à peine sorti de l’adolescence, censé incarner mon pire ennemi, me prend toujours aux tripes, tout comme la façon dont sa langue pointe, une fraction de secondes seulement, entre ses lèvres, comme chaque fois qu’il se montre trop nerveux ou trop émotif – une vision qui me fait cette fois l’effet d’un électrochoc.
En une vague entêtante et implacable, un besoin ardent envahit mon corps. Cette simple sensation me glace le sang, et je m’écarte comme je me suis approché, sans un mot, avant de répondre en me détournant :
— De rien. Je… suis désolé.
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Comme hypnotisé par le danger, la main de Calame persiste à fixer sa torche sur cette enfant qui n’en est plus une. L’esprit relève la tête, et dévoile un visage creusé par les siècles, témoin d’hécatombes et d’agonies qu’elle n’a jamais connues. Je sens ma volonté ployer, noyée par une fin que je sais proche. Face à nous, la bouche d’Helena s’ouvre sans fin, de plus en plus grand, vociférant ce chant de détresse, de malheur. Sa peau flétrie pend autour de dents trop longues, me soufflant tout désir, toute espérance. Et c’est désormais moi, qui me retrouve emmuré vivant dans mon propre corps, anéanti par la terreur d’un millier d’âmes, mon cœur sur le point de lâcher battant contre mes oreilles, m’assourdissant presque. Mes geignements se joignent à ceux de Calame, alors que nous tombons à la renverse, la torche rebondissant près de nous et tourbillonnant quelques secondes pour s’arrêter, ironie du sort, sur le spectre qui nous hurle toujours sa détresse.
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— C’est une pleureuse ! Recule, Calame !
Toujours à l’aveugle, mes doigts retrouvent son poignet, alors que je le ceinture d’un bras, trop tard. La lampe met à jour la tête de l’adolescente, penchée sur ses genoux qu’elle tient serrés contre elle de ses mains. Ses cheveux retombent en paquet, masquant encore son visage.
— Ce n’est qu’une gamine, rétorque Calame, surpris, alors que je l’attire vers l’arrière.
Il manque trébucher, et me bouscule dans son élan.
Alors, son regard tombe sur sa précieuse tablette. Les courbes palpitent et se révoltent, le vert rassurant ayant viré depuis longtemps à un rouge vibrant de mauvais augure.
— Ce n’est qu’une…
Les mots de Calame meurent dans sa gorge, son souffle s’emballe. Tandis que je le maintiens contre moi, les sanglots se muent en clameur, et la voix d’Helena envahit nos esprits. Le désespoir s’immisce de nouveau en moi, tout comme je sais qu’il envahit Calame, telle une vague oppressante, implacable. L’air me manque, l’espoir, l’envie de vivre… Un tourment étranger me submerge, balayant toute pensée cohérente, une peur insidieuse et dévorante qui cogne dans mon cœur à le faire défaillir. Soudain, les murs me semblent plus près, bien trop proches. Ma main abandonne celle de Calame pour agripper mon col, espérant le libérer de son carcan qui m’étrangle, m’empêche de respirer. Les larmes d’Helena piquent mes paupières, je sens son chagrin se déverser le long de mes joues, ses pleurs se mêler à ceux de Calame, dont les jambes faiblissent sous l’angoisse et l’abandon.
Comme hypnotisé par le danger, la main de Calame persiste à fixer sa torche sur cette enfant qui n’en est plus une. L’esprit relève la tête, et dévoile un visage creusé par les siècles, témoin d’hécatombes et d’agonies qu’elle n’a jamais connues. Je sens ma volonté ployer, noyée par une fin que je sais proche. Face à nous, la bouche d’Helena s’ouvre sans fin, de plus en plus grand, vociférant ce chant de détresse, de malheur. Sa peau flétrie pend autour de dents trop longues, me soufflant tout désir, toute espérance. Et c’est désormais moi, qui me retrouve emmuré vivant dans mon propre corps, anéanti par la terreur d’un millier d’âmes, mon cœur sur le point de lâcher battant contre mes oreilles, m’assourdissant presque. Mes geignements se joignent à ceux de Calame, alors que nous tombons à la renverse, la torche rebondissant près de nous et tourbillonnant quelques secondes pour s’arrêter, ironie du sort, sur le spectre qui nous hurle toujours sa détresse.
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Une chose singulière me frappe alors que nous posons le pied dans cette chambre, pour nous retrouver face à une nouvelle mise en scène. Jamais, à travers tous les lieux hantés que j’ai fréquentés, je n’ai trouvé de spectres si organisés, rangés chacun dans leur propre pièce, à m’attendre. Les entités de cette île, parsemées à travers le manoir et ses collines, m’apparaissent trop soigneusement présentées – cataloguées faute d’autres mots. D’ordinaire, les fantômes se hâtent de découvrir les lieux qui les entourent, de venir à la rencontre des vivants qu’ils entendent ou aperçoivent, voire même sentent, grâce aux émotions qu’ils projettent. Pourtant, ici, nous les découvrons presque tous cantonnés dans leur rôle, sur les lieux de leur mort. Parqués, en somme.
Cette nouvelle pièce n’y fait pas exception. Spacieuse et autrefois bien agencée, elle n’a plus rien de l’adorable chambre d’enfants qu’elle a dû être, à une autre époque. Des volets clos filtrent une lueur blafarde qui strie la salle de longs filaments aveuglants. Les meubles et les décorations jonchent le sol en une mare éparse de jouets cassés, de débris de bois, et de lambeaux de tissu. Les rideaux mangés par les mites dégringolent des tringles de guingois, un miroir brisé reflète la lumière du jour au plafond, renvoyant les rayons du soleil à travers un mobile dont ne pendent plus que des fils et un unique avion sans ailes. Des membres de poupées se mêlent à la fourrure d’ours en peluche déchiquetés, aux voiles déchirées d’un navire de pirate foulé au pied, et aux pages trempées de dizaines de livres de contes.
Près de l’entrée, une série de têtes de baigneurs fixe le spectacle de leurs orbites noires.
Trônant au milieu de ce capharnaüm, une chaise à bascule va et vient en cadence. Sur celle-ci, une nourrice berce une petite masse emmitouflée dans une layette rongée par l’humidité. Du sang s’échappe des cavités vidées de ses yeux et de sa bouche, maculant ses joues laiteuses, son menton, sa chemise stricte.
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