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Critiques de Charles Daubas (39)
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Cherbourg

J'ai bien entendu certains esprits goguenards, parfois obligeamment moqueurs, prétendre qu'à chaque petit-déjeûner, avant même d'avoir ouvert un deuxième oeil, je ne me nourrissais exclusivement que de papier jauni et de vieux livres poussiéreux.

Que Dieu me savonne, et que Gutenberg me pardonne !

Me voilà presque sorti de ma zone de confort ...

"Cherbourg" vient de paraître.

C'est un premier roman sorti tout droit de la plume de Charles Daubas.

C'est un bel instant de lecture, un captivant roman policier.

C'est un livre au style fluide et maîtrisé.

Mais qui est donc ce Charles Daubas ?

Ne serait-il pas un peu sorcier cet horsain pour avoir si finement su capter l'atmosphère, le fond de l'âme de Cherbourg, cette ville endormie, coincée entre l'atome, son arsenal et l'indifférence de ses habitants.

Le décor, les personnages, et même une conversation sont portés par de courtes et splendides descriptions, descriptions d'ailleurs précises par instants, imagées à d'autres.

Le décor, s'il n'est peint qu'en demi-teinte, l'est assez pour être palpable et authentique.

Mais jamais trop pour nuire au récit, ni à l'épaisseur des personnages.

Charles Daubas réussit là un véritable exercice de belle écriture.

Le suspens est habilement entretenu dans un récit qui avance pas à pas au fil de l'enquête de l'attachante Frédérique.

Un premier mystère installe le malaise.

Les débris d'un immeuble détruit sont retrouvés flottant à l'entrée de la rade.

Quelques semaines plus tard, une analyse indépendante de l'ACRO révèle des taux anormalement élevés de tritium dans la baie d'Ecalgrain.

Un second mystère vient plus solidement encore ancrer l'intérêt du lecteur au récit.

Un gosse dit avoir vu une explosion ...

Que Dieu me savonne, et que mon bouquiniste me pardonne !

"Cherbourg" est un excellent roman policier d'atmosphère ...



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Cherbourg

Un petit matin brumeux, un train qui fonce dans le petit jour… destination : Cherbourg…

En mains, le premier roman de Charles Daubas : "Cherbourg", justement… une coïncidence ? Pas vraiment… Une lecture de voyage à propos, en route vers mon Cotentin natal.

Cherbourg qu'on nomme depuis peu Cherbourg en Cotentin depuis qu'on s'est rendu compte que le Cotentin pouvait être vendeur.

Le Cotentin : ses côtes si différentes de l'ouest, l'austère, à l'est la généreuse et maraichère ; ses vaches et leur lait, le beurre, la crème ; ses pommes et son cidre, brut parmi les bruts ; Cherbourg…

Cherbourg et sa rade. Cherbourg et son port. Cherbourg et son arsenal de la Marine... L'arsenal qui emploie bon nombre d'habitants aux alentours…



Cherbourg et le quartier des Provinces… La ZUP dans mon jeune temps… Une série de barres construites dans les années 60 : exode rural et baby boum…



Boum, justement ! le quartier sera détruit… Bizarre : on retrouve des blocs de béton issus du chantier flottant dans la rade …



Re-boum ! Une partie de la digue de Querqueville près de laquelle les bétons flottants sont stockés s'est volatilisée ou, plus exactement, a disparu dans les flots… Un adolescent, Jérémy a tout vu, il témoigne, Frédérique enquête… et Paul Bilebart à disparu dans l'explosion…





"Cherbourg", un petit bouquin où l'arsenal tient une grande place, comme dans Cherbourg, la ville…

Un petit bouquin pour lequel l'auteur s'est bien documenté : l'arsenal de la Marine, l'élevage de saumons…

Un petit bouquin ou le Cotentin est plutôt bien vu. On nous parle de la pluie. Certes, il pleut à Cherbourg (la ville) mais moins fort que dans Cherbourg (le livre) et plus longtemps : le fameux crachin qui tombe à l'horizontale, porté par le vent ; étrangement absent (ou peu présent) le vent…

Un petit bouquin où les gens d'ici comme aurait dit Gilles Perrault sont plutôt bien rendus, dans leur discrétion, voire leur détachement : "Daniel voudrait bien savoir ce qu'elle cherche exactement. Mais il ne demande rien".

Quelques bizarreries, néanmoins : Cherbourg au bord de l'océan (page 128 !?), on produit l'acier 100HLES des coques de sous-marins à l'arsenal...

Bref, une agréable lecture de voyage : une enquête bien menée à la conclusion surprenante ; une deuxième vite refermée qui nous laisse un peu sur notre faim ; une histoire annexe bien dans l'air du temps, mais pas indispensable… Le style est vif, la lecture facile, sur la route de Normandie.
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Cherbourg

Un roman étonnant par son cheminement qui nous emmène dans une direction pour mieux nous perdre et envoûtant par son atmosphère (très maritime) avec la rade de Cherbourg pour héroïne. Des questions jalonnent le récit, questions aux réponses parfois surprenantes : pourquoi la rade s’est effondrée ? Pourquoi une classification secret défense de cet effondrement ? Où est passé Paul, présent au moment de l’écroulement ? Le texte donne également une mine d’informations sur la radioactivité et sa fin est totalement inattendue. Un auteur à suivre.
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Cherbourg

Une lecture choisie pour le titre, en curiosité associée à une ville que je connais, m'interrogeant, amusée, sur le décor d'un roman dans ce coin tranquille (et pas très glamour, il fait bien le dire), du Cotentin.



C'est un singulier mélange de policier et d'uchronie écologique que nous offre Charles Daubas, dans une atmosphère toute aussi déroutante

Il décrit une ville un peu triste, indifférente à des phénomènes géologiques étranges, des disparitions de personnes, la chape de plomb mise par l'armée sur une affaire policière qu'une jeune policière refuse de lâcher. Et avec tout cela s'invite un très gros et très résistant saumon...



il convient de rappeler que la région est hautement concernée par le nucléaire, et qu'elle fournit nombre d'emplois dédiés.

On adhère ou pas au discours militant un peu simpliste dans le genre complot du silence/écolo/Greenpeace/antinucléaire/antimilitaire. C'est dans l'air du temps et même en littérature, ça peut être vendeur. L'auteur évite des clichés trop grossiers et un manichéisme de base mais nage en eaux troubles du genre « tous pourris ». Son propos un peu condescendant reste soft comme l'est sa narration serrée et efficace, sans affect appuyé.



Un livre étrange et peu empathique, qui n'a pas provoqué de radiations de plaisir dans mes neurones de lectrice. Pas loin de l'avoir trouvé carrément brumeux, ce qui colle bien à la météo cherbourgeoise.

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Le procès des rats

Le procès des rats est un roman étrange et confus.

Charles Daubas nous entraîne en 1510 entre Bourgogne et Morvan à Autun. Autun haut lieu religieux et médiéval. Son évêché en fait foi.

En cette année 1510 , les cultures ont été ravagées par une cohorte de rats et la peur de la peste s’immisce rapidement entre les remparts d’'Autun.

Comme cela se faisait au Moyen Âge, un procès contre les rats est intenté. Dans le rôle de l’accusateur, l’Église , dans le rôle du défenseur, l’avocat Chasseneuz .

Ce procès qui tient lieu de titre et de quatrième de couverture n’est pas le centre du roman. On en parle au début, on en parle à la fin. Une autre histoire fait vivre de façon confuse le roman : l’histoire de Jean Mortagne dit Caboche, boucher-éleveur , et de quelques enfants vivant dans la forêt et aux prises avec une ourse et d’autres animaux.

La superposition de ces deux histoires rend pour le moins le roman peu cohérent.

Bien que court ( 150 pages ), le roman paraît fastidieux et le but recherché par l’auteur est loin d’être perceptible.

Je n’ai malheureusement trouvé aucune philosophie, aucune poésie dans cette lecture.

Je pensais que serait développé une réflexion sur le pouvoir des hommes, des animaux. Quelle place donne t on à chacun..

Le procès des rats reste à faire.



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Cherbourg

En nommant son roman Cherbourg, Charles Daubas a placé la barre très haut. Pourquoi ? Parce qu’on s’attend à lire un Total Khéops made in Cotentin. Or, ce que Jean-Claude Izzo avait magistralement réussi avec l’histoire de Fabio Montale, Charles Daubas ne fait que l’effleurer avec son thriller sur la rade. D’où une légère frustration. J’aurais aimé en savoir plus sur cette ville portuaire que le secret défense et le mauvais temps isolent du monde, à l’exception notable d’une comédie musicale que nos petits-enfants ne verront jamais. Il y a quelques réussites, cependant. Charles Daubas parvient à nous inculquer une angoisse diffuse, un sentiment de malaise où vient se nicher idéalement le mystère sur lequel enquête la commissaire, Frédérique, personnage atypique et attachant. À Cherbourg, la résignation peut vite se transformer en cynisme. Le danger est omniprésent, monstrueux parce qu’invisible. Chez les militaires, les exploitants de la centrale nucléaire, parmi les ouvriers des chantiers, dans les filets des pêcheurs. Et partout, on étouffe la menace. Qu’est-ce qui peut conduire une population entière à dissimuler une cause vicieuse de mortalité ? Il faut que l’attachement à la terre (à la mer) soit viscéral pour lui pardonner de vous empoisonner. On touche à l’aveuglement et au masochisme collectif. Même si la symbolique est parfois trop voyante, j’ai aussi trouvé intéressant le thème du refus de l’enfant. Une façon de dire que certains ont ouvert les yeux ou, a contrario, et c’est déprimant, que la résignation dont je parlais plus haut conduit au renoncement. Un bon premier roman donc, et un auteur qui mérite d’être attentivement suivi.
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Le procès des rats

Oyez ! oyez ! braves gens !

Les paysans demandent un procès.

Accusés ?

Les rats.

Motif ?

Destruction des récoltes.

Devant la fronde et pour répondre à la demande paysanne, l'évêché d'Autun intente donc un procès.

Oui, mais voilà,  il ne suffit pas d'accuser et de condamner, il faut donner le droit aux rongeurs de se défendre.

Puisque c'est aux représentants de l'église que l'on va demander réparation, toutes les créatures de Dieu n'ont-elles pas les mêmes droits ?

C'est Barthélemy Chasseneuz, qui sera leur avocat.

Ridicule, dites-vous ?

Pourtant, l'histoire est véridique et se déroule en 1510, dans cette cité bourguignonne.

C'est l'un des sujets du nouveau roman de Charles Daubas.

Le romancier va ainsi nous conter cette incroyable affaire (pour nous, gens du XXIème siècle), qui n'avait rien d'exceptionnelle au moyen Âge.

L'auteur replace l'affaire dans son contexte en nous immergeant dans le quotidien d'une population qui vient à peine de sortir de longues années de peste.

Daubas est un conteur.

J'ai adoré son écriture, la langue qu'il manie avec virtuosité et qui sublime le plaisir de la lecture.

J'ai peut-être trouvé qu'il se disperse à certains moment et qu'il m'a embrouillé avec tous ses personnages, mais c'était quand même une belle découverte littéraire, sans parler de l'étonnante histoire de ces procès qu'on intentait aux animaux de toutes espèces.



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Cherbourg

J'ai envisagé d'acheter... et lire, bien sûr, ce court roman publié en avril 2019. Et puis, il est passé à l'arrière plan. Cette année, pendant le confinement, on m'a mis au défi de lire un premier roman édité en 201ç. Bingo ! Je tenais ma solution : répondre à ce challenge en lisant ce livre. Bon, confinement oblige, j'ai pris un peu de retard mais me voici au terme de cette aventure littéraire.



Cherbourg n'est pas un livre sur la ville. Ce n'est même pas un livre qui décrit correctement la ville. Ce serait une grave erreur que de le lire en le prenant pour un guide de voyage. Non, on ne lit pas Cherbourg avant un voyage à Cherbourg, comme on lit le voyage en Italie de Stendhal avant un voyage dans ce pays méditerranéen. Ce court roman est un petit thriller mitigé fantastique inspiré par la ville de Cherbourg. Ceux qui la connaissent la reconnaîtront tout en énumérant les différences. L'arsenal, le commissariat de Police, la digue de Querqueville, etc. Mais les nuances sont là qui font du décor de ce roman une ville alternative qui n'est pas celle que vous pouvez visiter.



J'ai utilisé le terme thriller mais en est-ce vraiment un ? Pas certain. Peut-être plutôt un roman psychologique mâtiné de fantastique. Oui. L'étrange est à chaque coin de page, raconté avec beaucoup de poésie.



En bref : J'ai beaucoup aimé même si ce roman est loin de mes lectures habituelles, plus orientées sur la SF et le fantastique pur et dur.
Lien : http://livres.gloubik.info/s..
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Cherbourg

Lu en 08/2019, ce livre m'a fait l'effet d'un camouflet. Peut-être suis-je un peu trop sensible à ce qui touche Cherbourg et le Cotentin ?!....mais j'ai ressenti une certaine amertume.

Et l'histoire " réelle " qui suit prouvera qu'il ne suffit pas d'être de Cherbourg pour être un peu demeuré : Cela se passe après le scandale du tuyau de déjections des eaux de l'usine de retraitement nucléaire; lesquelles, sachons-le sont traitées en amont, heureusement.

Un jour de marché à Cherbourg dans les années 80. Une " vacancière " s' approche d'un marin pécheur qui vendait ses homards. Elle lui demande :

- ce homard, il n'a pas été péché près du tuyau, j'espère ?

Le marin un peu énervé par ces temps de suspicion lui répond :

- Surtout ne le prenez pas ! Ce homard, il est né sur le tuyau, il a vécu sur le tuyau et je l'ai péché sur le tuyau.

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Cherbourg

Ce livre était dans ma PAL à lire depuis sa sortie en poche et le voici maintenant terminé. Cherbourg, 2012. Le front de mer, la digue, les chantiers navaux, les pêcheurs, les militaires, Greenpeace, la colinne de l'ancienne cité démolie maintenant et où de nombreuses générations se sont succédées, les policiers, les gamins, les vieux rades où se restaurer et boire un coup. Voici la galerie de personnages rencontrés au fil des pages, et il faut bien le souligner Cherbourg en est l'actrice principale. Une digue qui s'effondre, du béton remontant à la surface suite à la destruction de vieilles tours d'habitation, une affaire très vite classée secret défense par l'armée. Seulement un jeune de quinze ans affirme que trois jeunes ont disparu dans l'effondrement de la digue et qu'il y aurait même eu une explosion et de la fumée. Alors Frederique va envers et contre sa hiérarchie enquêter sur ce mystère.



Lu en deux fois, absorbée par ses courts chapitres, son écriture allant droit au but et une intrigue prenante. Le personnage de Frederique est touchant, elle veut croire à la version du gamin et fera tout pour éclairer les versions discordantes de ce jeune et des autorités militaires. Qu'a-t-il pu se passer cet été là sur cette digue ? Dans cette ville ?



J'attends la prochaine sortie littéraire de l'auteur début mai dont le résumé me paraît prometteur !

Belle découverte !
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Cherbourg

Un titre qui me parle, une quatrième de couverture qui vend un « thriller qui tient en haleine »…. J’étais partant...



Pourtant, de Cherbourg on ne va pas trop parler, si ce n’est par le fait que la ville est intimement liée à son arsenal (où on fabrique et où on répare les sous-marins nucléaires) et est fort proche de la Hague (et de ses installations nucléaires). En fait, ce qui intéresse l’auteur, c’est la prégnance de l’atome en nord Cotentin. La ville, la rade, ses habitants, ne sont qu’esquissés…

Du « thriller » reste une enquêtounette sur une explosion liée à des débris béton de jetée, et l’éventuelle disparition d’un jeune garçon. C’est pauvre – et pas même classé secret défense.

Le personnage principal, une policière hésitante quant à sa situation personnelle, n’offre rien, si ce n’est une modernité de comportement.

Et par dessus tout, le style, à base d’allusions jetées de paragraphes en paragraphe, coupures comprises, m’est difficilement supportable. L’auteur a du mal à enchaîner de façon fluide deux situations. La forme est lourde.

Bref, je suis passé complètement à côté de ce livre. Plouf, plouf, dans la rade ce Cherbourg ce bouquin.
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Cherbourg

Un roman comme une musique singuliere qui reste en tête et nous emmene. Singuliere mais très vite familière et intime. Ce livre vous amène ailleurs, et on l'y suit sans s'en rendre compte, mais bien volontiers ! J’ai eu l’impression d’avoir voyagé une semaine à Cherbourg en le refermant.

Un univers, une intrigue remarquable, haletante, mais pas que. Vraiment un grand bravo à ce jeune auteur dont je suis déjà impatiente de lire le prochain roman !
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Cherbourg

Atomique et Iodé, un thriller étonnant. Un premier roman à ne pas manquer !
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Le procès des rats

J'avais aussi lu le 1er, Cherbourg, et le 2e est pour le moins très différent ! Fini les sous-marins, la radioactivité et la bruine maritime, bienvenu à Autun, en lisière de forêt morvandelle et en plein Moyen Age. L'histoire est ici édifiante puisque Charles Daubas relate l'histoire vraie d'un grand procès intenté à des rats par l’évêché d'Autun. Le récit du procès est assez incroyable, notamment cet avocat qui défend les bêtes et cherche par n'importe quel moyen à repousser la sentence, n'hésitant pas à recourir aux arguments les plus improbables. Mais j'ai surtout apprécié le fait que le procès s'efface pour devenir la toile de fond d'une fresque plus large, où l'on suit des personnages qui tentent de survivre, de faire leur chemin et parfois de disparaitre pour échapper au destin d'une époque rude et remarquablement dépeinte. J'ai été vraiment pris par l'histoire, immergé dans un autre temps et un autre monde, mais qui ne paraissent jamais exotiques, peut-être en raison d'une écriture qui vient chercher l'intime de chaque personnage et parvient à nous les rendre si proches. Un voyage dans le temps, et un très beau roman qui reste longtemps en bouche.
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Le procès des rats

J’avais adoré le premier roman de ce jeune auteur, et si le second est toujours un passage difficile, j’ai été épatée par ce celui-ci également.

C’est un roman passionnant qui nous emmène à la fin du Moyen Age, pour retracer l'extraordinaire histoire d'un procès dans lequel les rats sont appelés à comparaitre, pour répondre de la dévastation des récoltes.

Dans un récit où tout s'entremêle, la peste, les intrigues politiques et les destins personnels, on suit la trajectoire de ces personnages attachants, et de ces animaux dont le statut est interrogé avec brio. Un roman inspirant et finalement très contemporain, utile pour penser bien des choses aujourd'hui. Je me suis régalée !
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Cherbourg

Décidément, les genres sont poreux, fluctuants au gré des éditeurs. Regardez ce premier roman, au titre sobre. C'est un polar mais il paraît dans la collection dite blanche alors que, par exemple, chez le même éditeur, Gallimard, le dernier Ron Rash, "Un silence brutal", pas vraiment un thriller, paraît lui dans la série noire... Mystère de l'édition.

Quoiqu'il en soit, c'est un roman. Le genre, en 2019, on s'en fiche de plus en plus ( et partout) pourvu que le plaisir de la lecture soit là. " Cherbourg" possède de toute évidence assez de qualités pour plaire à un lectorat qui aime être un peu surpris ou interrogé.

L'intrigue, classiquement policière, emprunte toutefois des chemins de traverse qui vont flirter avec la fable écologique voire avec un fantastique léger. La disparition mystérieuse d'un adolescent lors de l'effondrement d'un bout de falaise va se trouver emmêlée avec l'apparition dans la rade de Cherbourg de pierres flottantes ainsi que d'un saumon bien bizarre. L'enquête menée par une policière cherchant à faire un bébé par FIV ( oui cela a une certaine importance...), sous ses apparences de flic cool de province, va quand même nous faire entrer dans les silences d'une région qui ferme facilement les yeux devant certaines évidences écologiques. Cherbourg se trouve au croisement de deux pôles manipulant du nucléaire : La Hague pas loin et l'arsenal qui travaille autour des sous-marins eux aussi nucléaires. Et soudain, en s'intéressant à cet adolescent disparu, s'ouvrent d'autres mystères, d'autres raisons de se taire ou de camoufler certaines vérités. Cherbourg continue de se révéler toujours aussi triste, avec ou sans parapluies. Charles Daubas, avec son récit bien mené ( et avec une résolution inattendue, ce qui est un exploit dans le genre policier tant ratissé depuis des décennies ) parvient à nous passionner, nous faire réfléchir. Il est certain qu'après la lecture de ce roman efficace, le syndicat d'initiative de la ville de Cherbourg risque de limoger un peu de personnel, faute de touristes ( même si la plupart viennent des paquebots de croisière qui accostent régulièrement). Que vous pensiez aller en vacances dans le Cotentin ou pas,lire ce premier roman vous donnera dorénavant une vision un peu différente de ce joli coin de France verdoyant...

Un peu plus sur le blog...
Lien : https://sansconnivence.blogs..
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Le procès des rats



Voici un livre singulier.



Ce roman historique se déroule au début du XVIe siecle dans le village d'Autun en Saône-et-Loire. L'évêché gère le monde et les âmes. Les villageois se remettent d'une épidémie de peste. Un jeune avocat est chargé de la défense des rats accusés de dévaster les champs dans un procès retentissant.

Le boucher du village espère agrandir ses pâturages et devenir éleveur. Ses aprentis ont retrouvé la clôture vandalisée et une de leurs bêtes morte.

Un ours savant s'est enfui du village et erre à la lisière du pays dans la forêt sombre dans laquelle s'est réfugiée une jeune fille.



Un récit poétique, mystérieux, qui raconte la transformation du monde entre la fin du moyen âge et le début de la renaissance. Les hommes et la nature sont intimement liés et la limite entre le spirituel et le temporel est encore floue.



Dans cet univers envoûtant, Charles Daubas a construit une intrigue passionnante tout en abordant des sujets très actuels comme le statut des animaux.



Ce livre m'a transportée hors de notre temps. À lire sans hésitation
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Le procès des rats

J’avais lu Cherbourg qui m’avait plu et j’ai découvert ce 2e roman de ce jeune auteur : Le procès des rats.

le sujet est original et peu ou pas traité chez les romanciers. il s’agit de la question des procès des animaux qui se tinrent dans la France du Moyen Âge et de la Renaissance.

l’action se déroule à Autun en Bourgogne au début du XVIe siècle. Bien que ce sujet soit complexe et ardu, l’auteur parvient d’emblée à nous subjuguer avec talent dans le monde de cette époque, ses problèmes, ses passions, ses oppositions et ses mystères. Plus qu’à des longues et inutiles descriptions, l’auteur nous propose plutôt par touches successives et discrètes une immersion irrésistible dans un univers inconnu et pourtant si proche. La peste, les tensions entre laboureurs et éleveurs, paysans et bourgeois, religieux et laïcs, forêt impénétrable et ville médiévale, hommes et animaux, spiritualité et temporalité s’imposent dans un décor vivant et brûlant.

Toutes ces références apparemment anciennes, on le découvre vite, sont en effet d’une modernité brûlante…

Dans une langue magnifique et hors du temps, Charles Daubas parvient donc à nous impliquer dans une intrigue profonde et bouleversante qui englue nos chaussures de cette lourde terre du Morvan et de ses brumes mouillées…

Les phrases sont belles et nous envoûtent dans une poésie prégnante à chaque chapitre.

Charles Daubas parvient ainsi à nous convaincre du caractère éternel de notre condition humaine. C’est un de ses messages et il le fait simplement et modestement, en faisant appel à notre inconscient, comme il le fit déjà pour Cherbourg.

N’est-ce pas ce que nous lecteurs devons attendre d’un roman ? Sortir de nous pour partir à la découverte de territoires inconnus et en sortir plus riches et heureux, nouveaux détenteurs d’expériences insoupçonnées et inattendues?

N’est-ce pas la description idéale de la littérature ?

Une expérience et une découverte intime et personnelle… à partager.

J’ai bien aimé Le Procès des Rats et il m’en est resté longtemps un arrière goût dans la bouche…

A partager !

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Cherbourg

Un livre qui se situe à Cherbourg, avec une touche de fantastique, ne pouvait qu'interpeller la cherbourgeoise que je suis. Énorme déception. Si la première partie est très bien, avec un côté fantastique/mystérieux très agréable, la suite n'est qu'un délire psychologique sans queue ni tête, agrémenté d'un discours anti-nucléaire primaire très agaçant. Bref, j'aurai mieux fait de m'arrêter à la moitié !



La suite sur mon blog :
Lien : https://lauryn-books.blogspo..
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Cherbourg

Vivant quelques mois par an dans le Cotentin, j'ai sauté sur ce livre dès que je l'ai vu dans la vitrine d'un libraire. Je n'ai pas eu beaucoup de mal à en venir à bout mais mon sentiment est plus que mitigé.

D'un côté, il y a un écrivain qui a un certain talent, qui sait créer une atmosphère avec des descriptions simples et des dialogues dépouillés. Son style m'a fait penser à celui de Georges Simenon, en plus moderne.

Mais d'un autre côté, ce "roman" n'est pas un roman. C'est plutôt une fable écologiste de gauche déguisée en roman : l'intrigue n'est qu'un mélange pervers de réalité et de fiction (la digue de la rade de Cherbourg n'a pas explosé et le quartier des Provinces existe encore : la mise en scène de fake news deviendrait-elle un genre littéraire ?).

Et comme il se doit à notre époque, "Cherbourg" baigne du début à la fin dans un politiquement correct manichéen et sans saveur. Les personnages du roman sont pour la plupart des bons (une policière LGBT éprise de vérité, les ouvriers qui risquent leur vie au travail, ...) mais il y a en toile de fond l'omniprésence des mauvais, ceux qui ont du pouvoir ou de l'argent (les hauts représentants de l'Etat et les industriels, bien sûr).

Bref, Simenon et son commissaire Maigret, c'était beaucoup mieux...

Pour finir, je trouve qu'avoir intitulé ce livre "Cherbourg" est malhonnête car le titre d'un roman ne devrait pas être le lieu qui lui sert de cadre (sauf éventuellement si l'on est James Joyce écrivant "Dubliners").
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