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Critiques de Charles Pépin (347)
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La planète des sages : Encyclopédie mondiale de..

Aristote, Voltaire, Rousseau, Kant, Descartes... autant de grands penseurs que nous connaissons tous aujourd'hui, sans toutefois bien toujours discerner le contenu de leurs théories. Jul et Charles Pépin proposent de remédier à notre ignorance par le biais de cet agréable ouvrage de vulgarisation qui dresse le portrait de tous les grands philosophes de notre Histoire, toute époque et tout lieu géographique confondu. Chaque article se compose de deux pages : l'une comprenant une illustration humoristique sous la forme de bande-dessinée, l'autre constituée d'un paragraphe consacré aux principaux arguments apportés par l'intellectuel en question. Une construction judicieuse qui rend la lecture d'autant plus amusante mais qui limite le contenu de l'ouvrage. Car il s'agit bel et bien ici de vulgarisation et, si certains philosophes bénéficient d'un portrait soigné, le tout reste malgré tout très superficiel. Ne tient ensuite qu'au lecteur de poursuivre sa découverte par des ouvrages plus spécialisés ou bien par ceux-mêmes dans lesquels ces grands penseurs ont pu exposer leurs idées.



Les dessins sont pour leur part assez simplistes et pas toujours en rapport avec le texte mais apportent malgré tout une petite touche d'humour bienvenue. Montaigne et La Boétie qui trouvent le moyen de devenir ami, même sur meetic ; Machiavel qui postule pour la rubrique « People et monarchie » de Gala ; Montesquieu qui revêt le costume de Superman ; Saint Augustin arrêté par la police qui le prend pour un immigré (« Encore un gars des cités... ») : il faut avouer qu'il y a de quoi rire. En ce qui concerne les textes de Charles Pépin, on pourrait souvent regretter leur trop grande brièveté mais là encore l'ensemble permet de se faire une bonne idée des différentes thèses défendues par chacun de ces grands hommes (et quelques femmes...). Certaines des réflexions proposées par l'auteur ne manquent quant à elles pas de piquant, même si on est loin de « Platon Lagaffe », autre ouvrage cosigné par Jul et Pépin et qui portait un regard beaucoup plus acéré sur notre société en général et le monde de l'entreprise en particulier. L'ouvrage fournit aussi l'occasion au lecteur de découvrir des penseurs parfois peu connus du grand public, qu'ils soient Danois, Chinois ou Andins, ainsi que certains des courants ou institutions philosophiques les plus influentes de notre Histoire.



« La planète des sages » est donc un ouvrage habilement conçu qui ne manquera pas d'amuser et d'instruire les lecteurs curieux et pas nécessairement très calés en philosophie. D'un sujet qui pourrait au premier abord sembler un peu fastidieux, Jul et Pépin sont parvenus à réaliser une encyclopédie ludique et humoristique qui vous fera passer un agréable moment de lecture.
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50 nuances de Grecs, tome 2 : Encyclopédie de..

J avais vu passer il y a quelques temps déjà des critiques sur ce livre et le titre m avait bien plu. Un mélange de mythologie et de notre culture contemporaine ( si on peut parler de culture avec 50 nuances bref je m égare).



Un petit tour à la mediatheque et ce tome 2 qui me tend les bras ( si si!).



Alors j ai vraiment bien aimé. Les planches sont très drôles. J ai apprécié cette rencontre entre les mythes grecs et notre société. En particulier, les déesses qui lancent le mouvement #MYTH TOO. Bien pensé.



La partie philo est également bien pensée et agréable à lire.



Ca fait du bien une petite dose de mythologie.
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Les vertus de l'échec

J'aimerais dire à quel point j'ai aimé ce livre de Charles Pépin. Vraiment un grand merci à l'auteur.



L'auteur nous éclaire sur le thème de l'échec et de la résilience. J'ai trouvé que les chapitres étaient superbement bien écrits. Charles Pépin donne beaucoup d'exemples, notamment des personnalités qui ont échoué à plusieurs reprises et qui ont bien su revenir après et trouver leur chemin.



C'est une lecture qui m'a beaucoup inspirée et qui m'a pris du temps aussi. Je pense que j'ai dû me laisser pas mal de temps et d'espace pour digérer chaque chapitre.



C'est un ouvrage plein d'optimisme donc vraiment, lisez-le!
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La Rencontre, une philosophie

Charles Pépin nous propose de philosopher autour de la rencontre. Qu’elle soit amicale, amoureuse ou d’un autre genre, la rencontre de l’autre, des autres nous permet de mieux nous connaitre, d’en apprendre sur notre personnalité.

Si certaines rencontres donnent l’impression de n’avoir aucune sorte d’importance ou nulle conséquence sur nos vies, elles trouvent bien souvent une signification plus tard sur le déroulement des événements.

En ce sens, toute rencontre a sa place dans le puzzle d’une existence.

De rencontres fondamentales à d’autres plus insignifiantes, chacune laisse quelque chose à comprendre sur soi ou sur la chronologie du processus vital.

La rencontre peut être littéraire et opérer une transformation intérieure silencieuse, telle que celle avec la poésie et le calme qu’elle peut engendrer sur soi. La lecture d’un auteur peut révéler en soi des ressentis profonds et nous élever en fonction du moment où l’on va découvrir son œuvre.

En bref, ce manuel nous invite à la réflexion autour des rencontres que nous faisons qu’elles soient humaines, artistiques, matérielles, animales, et ce vers quoi elles nous entrainent, nous invitent. Lecture agréable et instructive.

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La confiance en soi, une philosophie

J'aime cette manière de rendre accessible la philosophie. A l'aide de multiples références, Charles Pépin nous explique ce qu'est la confiance en soi et surtout comment tenter d'y parvenir. C'est accessible et véritablement utile pour mener notre vie. Car il faut bien en convenir, notre époque ne cesse de valoriser - et responsabiliser - l'individu. La tâche s'avère souvent ardue et génère parfois une angoisse légitime. L'injonction première de Socrate de bien se connaître est fondamentale si l'on veut obtenir au moins une petite place dans cette société. Faire le point avec nos désirs en cohérence avec nos possibilités. Et faire confiance aux autres, à la vie, à tous les possibles. Ne pas hésiter à prendre des initiatives, être audacieux, dépasser les traumatismes du passé. Sentir la vie en nous. Ce petit livre est très bien fait et très pratique.
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Les vertus de l'échec

Pour avoir eu une petite formation scientifique, je sais que l'échec fait partie du jeu : trouver une théorie brillante, la tester et prouver qu'elle était fausse, ça fait peut-être mal à l'égo sur le moment, mais ça fait progresser tout le monde. Dans un autre registre, je suis en train d'apprendre une langue étrangère et le même problème se répète souvent : choisir de ne rien dire plutôt que de se risquer à la honte d'une phrase mal formulée. Aussi étais-je tout acquis au propos du livre.



Pourtant, j'ai un gros problème avec lui. C'est un livre sur l'échec, mais ça ne parle finalement que de réussites spectaculaires : des grands sportifs, des grands chefs d'entreprise, des militaires, etc. qui sont passés par plusieurs échecs retentissants avant de briller sous les feux de la rampe. Comme si connaître l'échec n'était finalement qu'une étape obligatoire pour pouvoir connaître ensuite le succès de manière certaine, une sorte de monnaie d'échange.



Au final, j'ai plutôt eu l'impression de me retrouver face à un séminaire de pensée positive, à base de « quand on veut, on peut » répétés en boucle. D'autant que cette accumulation de témoignage ne repose que sur le biais du survivant, et oublient de préciser qu'après des échecs, une large partie de la population ne connaîtra qu'un autre échec, ou un succès si mesuré qu'il compensera à peine les coups des essais précédents.



Et justement, ce n'est pas grave ! Ce sont plutôt ces développements-là qui m'auraient intéressé : comment vivre l'échec en lui-même, sans forcément essayer de lui trouver une contrepartie positive qui arrivera forcément plus tard. On les voit parfois poindre de temps en temps avec des références au stoïcisme antique par exemple, ou la constatation que les regrets font mal plus longtemps que les échecs, mais ils disparaissent bien trop vite à mon goût. Même les passages qui décrivent des expériences en tant que prof face à des élèves banals a plus d'impact à mon sens que les réussites spectaculaires de stars.



­À mon sens, un livre qui manque un peu sa cible : quand on est au sommet d'une vie brillante, ce n'est pas compliqué de se retourner et de considérer ses erreurs avec bienveillance. C'est qu'on est dans le dur qu'on a besoin de conseils, et à mon sens, on en trouvera bien trop peu dans cet ouvrage.
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La Rencontre, une philosophie

Cette promenade en pays de rencontre est indispensable en cette période de pénurie de relations sociales. Charles Pépin continue dans la lignée de "La confiance en soi, une philosophie." Son propos est alerte, documenté et chaleureux. Il s'appuie aussi bien sur des films – Sur la route de Madison, Out of Africa – que sur Hegel, Camus ou Levinas, pour danser la rencontre avec l'ouverture à l'autre, à soi, à la différence. La rencontre ne se commande pas mais elle peut être provoquée. La rencontre est agir ; pour réussir à sortir de soi, il faut commencer à sortir de chez soi.

L'auteur enjoué nous raconte une belle histoire en trois parties : Les signes de la rencontre ; Les conditions de la rencontre ; La vraie vie est rencontre. Nous pouvons croiser quelqu'un sans qu'il y ait rencontre, ce moment délicieux où de nouveaux horizons nous apparaissent, où le partenaire d'une minute, d'une heure ou d'une vie révèle une part insoupçonnée de nous-mêmes. La rencontre nourrit, ravit, questionne.

La lecture de ce livre philosophe avec légèreté prépare idéalement le retour à la vie courante. Charles Pépin redore la valeur des contacts humains, vécus avec curiosité, intensité, amitié , amour. Une rencontre peut matérialiser un potentiel virtuel qui attend d'être éveillé par la parole de l'autre, son rayonnement, son empathie.

J'ai eu une belle rencontre tant il est vrai que l'amour des livres, d'un film, d'une peinture peut aussi faire advenir à l'expérience de l'altérité. Seul, nous sommes bien pauvres.


Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
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Les vertus de l'échec

Au départ, avis plutôt mitigé. N'ayant que faire des exploits de Nadal ou Gasquet, je ne savais pas trop quelle direction prendrait le propos. Mais, au fil de la lecture, si on élague un peu les références sur telle ou telle personnalité, on obtient un très bon essai philosophique. L'utilité de l'échec face à la réussite. C'est un domaine où chacun peut se retrouver. L'auteur ne se prive pas au passage d'éreinter le système éducatif français, devenu maintenant une fabrique d'inégalités. Les nombreuses références viennent étayer le discours philosophique qui reste très abordable. C'est un livre qui permet de mieux se connaître au-delà de nos échecs et de comprendre pourquoi nous échouons.
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50 nuances de grecs, tome 1 : Encyclopédie de..

J'aime beaucoup les bandes dessinées de Jul surtout la série Silex and the city et j'aime également beaucoup la mythologie grecque, ce livre était donc fait pour moi.



J'aime également le clin d'oeil avec ce titres 50 nuances de Grecs, tout comme La planète des sages des mêmes auteurs nous avons ici une planche de dessin et un texte explicatif des dieux et héros mythologiques.



Je ne peux pas dire que j'ai appris des choses car je connaissaient déjà les histoires mentionnées ici mais je n'ai pas boudé mon plaisir lors de cette lecture.



Je trouve que cela peut même amené les adolescents à s'intéresser à la mythologie de façon ludique, je me rappelle avoir étudié cette période durant mon année de 5ème et j'avais beaucoup aimé.



Carton plein pour moi avec ce roman graphique lu en deux petites soirées.
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Platon La Gaffe : Survivre au travail avec ..

Le jeune Kevin Platon effectue un stage d'observation dans une boîte de communication du XXIe siècle. Dieu en personne dirige cette entreprise dont les employés sont des philosophes célèbres. Vous aurez reconnu sur la couverture Sartre, Montaigne, Marx, Nietzsche, Confucius et quelques autres.



Synergie en action : la collaboration entre Jul et Charles Pépin est parfaite.

Alternent

- deux planches humoristiques de Jul qui présentent des scènes du monde du travail, ceci avec le ton qu'on lui connaît : jeux de mots, comique de situation, répliques pertinentes et amusantes, clins d'oeil aux célèbres penseurs mis en scène

- deux pages de texte de Charles Pépin qui reprennent les aspects évoqués en dessins avec quelques explications "théoriques" très accessibles (notions de philosophie et de sociologie simplifiées).



Le choix des fonctions de ces philosophes au sein de l'entreprise est particulièrement judicieux, eu égard à leurs pratiques et modes de vie, pensées et théorisations (ah, Diogène !!). Quelques parallèles peuvent en revanche sembler un poil tirés par les cheveux. Qu'importe, je trouve particulièrement réussi ce cocktail qui évoque avec humour quelques aspects du monde du travail : hiérarchie, harcèlement, pression, pots de 'convivialité', open-space...

De quoi jubiler (même si certaines situations peuvent renvoyer à des événements douloureux), mais aussi réviser en douceur les classiques, les grands traits de leurs pensées, et apprendre à en connaître.



--- Un grand merci à Babelio et aux éditions Delcourt !
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50 nuances de grecs, tome 1 : Encyclopédie de..

50 nuances de Grecs, il faut tout de suite que le ministre de l'Éducation nationale inscrive ce livre au programme philo de Terminale! Voilà un moyen génial de réconcilier les ados avec cette discipline avec humour et bon sens!



Le tandem Jul le dessinateur et Charles Pépin le philosophe est une grande réussite. J'ai beaucoup ri devant les échanges irrésistibles entre les dieux des dessins de Jul. Et les textes de Charles Pépin offrent matière à réflexion (philosophiques bien sûr) en se basant sur la mythologie grecque. Ce, de manière amusante et sans tomber dans une lourdeur didactique.



Grâce au duo, dieux et héros se tiennent au courant de l'actualité, à travers de savoureux clins d'oeil : Héraklès cherche des travaux à Acropole Emploi, Charon voit rouge pour son commerce avec la concurrence déloyale des passeurs de migrants, Ulysse et Héraklès à nouveau se plaignent de la malbouffe qui envahit la civilisation, la libéralisation du marché de l'énergie rend Zeus très morose, etc. J'ai un coup de coeur tout particulier pour Sisyphe ministre de l'Éducation et le problème des talons d'Achille.



Chacun des chapitres de 50 nuances de Grecs est une pure merveille et procure une lecture jubilatoire et enrichissante. A lire, relire pour rerire (et tant pis si ça n'existe pas), à partager autour de soi.
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Platon La Gaffe : Survivre au travail avec ..

« Platon Lagaffe ». Plus qu’une bande dessinée comme je l’ai supposé à l’écoute de l’interview de Charles Pépin à la radio, il s’agit d’un album constitué d’un mille-feuille de textes à caractère philosophique et de planches de BD due au dessinateur Jul.



Le thème : l’entreprise et ses différentes fonctions, toutes représentées par un ou des philosophes. On trouve Frédéric Nietzsche à la DRH, Thérèse d’Avila au secrétariat de direction, Nicolas Machiavel comme conseiller principal du Directeur. Le Directeur : Jean-Philippe Dieu, le seul qu’on ne voit pas, mais dont l’aura illumine l’entreprise, la Cogitop, une Société à Rationalité Limitée.



Notre guide dans ce monde si particulier que constitue l’entreprise : Kevin Platon, un collégien en stage de découverte du monde du travail.



Le mille-feuille en question : une structure commode composée de planches de BD, propices au calembour (« C’est encore Montaigne, le pauvre… ça fait 35 ans qu’il est en période d’essais » ou encore, Pascal : « je l’aurais parié ! ») et à la caricature - particulièrement réussie par le dessinateur Jul - des philosophes cités ; en alternance avec des pages de texte façon chronique permettant de présenter sommairement les dits philosophes, ainsi que les différents aspects et fonctions de l’entreprise.



Certes, il ne s’agit pas là du « Monde de Sophie », l’excellent ouvrage de vulgarisation philosophique composé par Jostein Gaarder, mais c’est frais, c’est plaisant, efficace et parfaitement réussi. On peut juste déplorer la mention de seulement deux philosophes femmes, Hannah Arendt et Ste Thérèse d’Avila … ce à quoi l’auteur répond que les femmes, en matière de philosophie ne sont pas aussi nombreuses que les hommes ; ceci expliquant cela…

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La planète des sages : Encyclopédie mondiale de..

TOUT CE QUI ME FAIT RIRE ME REND PLUS FORT*



(*Très librement adapté de Friedrich Nietzsche)



A ma gauche - page de gauche -, Jul, dessinateur et scénariste de Bande-dessinées essentiellement destinées à un public adulte. On lui connait déjà Il faut tuer José Bové, La Croisade s'amuse et autres désopilante série Silex in the City.



A ma droite - page de droite, donc-, Charles Pépin, écrivain, essayiste, philosophe et vulgarisateur. Il a à son actif Platon la gaffe (déjà avec son partenaire dessinateur sus-cité), Les Philosophes sur le divan ou encore Les Infidèles.



Laissez ces deux là quelques bons moments ensemble. Secouez vos méninges sans excès. Faites mariner les réflexions. Ajoutez un zeste d'humour bien déjanté sur la page de gauche, appliquez des notices biographiques bien senties sur la page de droite. Appliquez à trois mille ans de philosophie occidentale et orientale. Servez chaud : c'est un délice qui se déguste rapidement - trop sans doute -, mais source de réel plaisir. Permettra à tous ceux ayant trouvé leur année de bachot décidément trop rébarbative lors des cours de philo de se réconcilier un peu avec cette matière pourtant tellement vivante, bien qu'elle soit, reconnaissons-le, parfois des plus arides.



Impossible de ne pas céder au plaisir de retranscrire les premiers mots de Charles Pépin, consacrés à une philosophe tant appréciée, par son intelligence, par son humilité, par la beauté et la force de ses écrits, par l'intransigeance qu'elle eut d'elle-même pour elle-même, l’immarcescible Simone Weil, pour conclure cette trop brève critique :



"Vous savez ce que c'est, la classe chez un(e) philosophe ? C'est la cohérence. C'est vivre comme on pense ; vivre sa pensée jusqu'au bout. Être à la hauteur de l'ambition de la philosophie antique : que la philosophie soit autant une spéculation théorique qu'une manière de vivre. Simone Weil a cette classe, et c'est assez rare."



Quelques lignes sans artifice, et (presque) tout est exprimé de l'essentiel. Un très bon petit ouvrage de vulgarisation. Intelligent et drôle, légèrement iconoclaste tout en demeurant fidèle et sincère.

Mais décidément trop court. Ne reste plus, pour prolonger l'effet, qu'à se plonger directement dans la profondeur des textes !
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La Rencontre, une philosophie

Babelio – Masse critique mars 2023

La rencontre – Charles Pépin*****



Entre poison et miel la rencontre ne choisit pas elle reconnaît les deux comme jeux de miroirs et de reflets identifiants ou déroutants, une alchimie plus que miraculeuse qui s’opère souvent à notre insu. Après son effet, notre regard en arrière peut prendre le temps de l’analyser.

Deux cents pages de taille à mettre dans la poche parlent de la Rencontre en trois parties, les signes, les conditions et finalement sa définition.

Structure claire, cohérente, exemples abondants, ouvertures multiples qui laissent passer une certaine lumière celle du trouble, du hasard, de la souplesse de l’esprit, du regard au-delà de son propre nez. Une position d’accueil physique et intellectuelle est nécessaire, chaleureusement recommandée, même vitale sans exagération aucune, et si cette position n’est pas naturelle, la vie nous apprend à la faire nôtre et à nous en réjouir.

Une fine remarque de la part de l’auteur tient à souligner que la rencontre, cette ouverture, curiosité, mouvement et pas de côté ne devrait pas être un but mais des manières de vivre à éduquer pour qu’elles deviennent nos outils naturels de vie.

« La rencontre n’est pas un agrément, une alternative accessoire, elle nous est essentielle, elle modèle notre personnalité ; elle est au cœur de l’aventure de notre existence...elle nous révèle à nous-mêmes et nous ouvre au monde. C’est là sa force et son mystère : j’ai besoin de l’autre, de rencontrer l’autre pour me rencontrer. Il me faut rencontrer ce qui n’est pas moi pour devenir moi. »p.11, autrement dit sortir de chez soi pour rentrer en soi p.107, à l’écoute des autres pour nous découvrir nous mêmes et nous entendre. p.110

La rencontre, action et disponibilité « l’action nous tourne vers l’avenir, nous jette vers demain. La disponibilité, elle, est un art du présent. »p.118

Un livre qui peut se lire rapidement, mais le contraire, je crois, serait bénéfique et captivant, j’irai jusqu’à dire exaltant.

La rencontre avec les autres est une sorte d’amour qui se construit pour rentrer comme dans sa maison et laisser toutes les portes ouvertes sans craindre les courants d’air.

Christian Bobin est cité :« Je me moque de tout ce qui appartient à un genre et lentement s’étiole dans cette appartenance. Il m’aura fallu plus de soixante ans pour savoir ce que je cherchais en écrivant, en lisant, en tombant amoureux, en m’arrêtant net devant un liseron un silex ou un soleil couchant. Je cherche le surgissement d’une présence, l’excès du réel qui ruine toutes les définitions. »p.131, et il est cité encore : « Les voix sont des trésors que les gens nous donnent, mêmes les avars. »p.132. Accueillir un moment présent, lui être ami féal, faire fi du temps qui passe.

« Il y a une faille en toute chose, c’est par là qu’entre la lumière », chante Léonard Cohen dans « Anthem »p.146. Si seulement cette lumière était l’amitié, ou l’amour, ou l’empathie ou tout ce qui nous donne des forces quand nous montrons notre faiblesse.

La rencontre, une philosophie, celle de Charles Pépin, nourrie de ses nombreuses rencontres avec les écrits des philosophes, écrivains-philosophes, artistes et suite à ses expériences personnelles, une réflexion sur notre vie en relation avec les autres, la rencontre est ce moment qui nous bouscule quand « nous sentons la présence, au cœur du réel, de cette force qui pulse et qui est la Vie même ».p.203.

Une pensée réjouissante.

Un grand merci à la Masse critique de Babelio et à l’équipe Pocket pour cette rencontre avec Charles Pépin et sa philosophie du vivre ensemble.
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50 nuances de Grecs, tome 2 : Encyclopédie de..

Merciiii à Ziliz de m'avoir fait découvrir ces deux tomes de philo à la sauce JUL.

A mettre entre les mains des collégiens, lycéens et nostalgiques de tout acabit. Des cours d'histoire de sixième, de philo, ceux qui l'on suivit, ou subit et ceux qui n'ont pas eu la chance de la rencontrer...

Un rafraichissement de mémoire, d'un coté la BD qui peut se suffire à elle même, de l'autre le commentaire explicatif de Charles Pépin.

Après avoir juste auparavant lu , les mémoires de Zeus de Maurice DRUON, un écho bien plaisant.

5 étoiles pour JUL 4 étoiles pour Charles, pour ses digressions et parti pris, difficile de rivaliser avec ceux de Zeus, transcris par Druon
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Platon La Gaffe : Survivre au travail avec ..

Une semaine après vous avoir vanté les mérites de la BD jeunesse Mon père ce héron du décidement très prolixe Jul, revoici une chronique d'une BD de Jul, plus axée pour les adultes celle ci, mais tout aussi jubilatoire et tout à fait conforme à ce que je connaissais et j'aimais chez lui, tout en l'ouvrant sur un domaine autre, la philosophie.



Pour rappel, j'avais déjà dit tout plusieurs fois le bien que je pensais du talent de ce Jul, transfuge de chez Charlie Hebdo et auteur de cette série Silex in the City qui sortait vraiment des sentiers battus avec cette idée de revisiter les problèmes de société à la sauce préhistorique, avec un effet garanti sur les zygomatiques grace aux nombreux anachronismes particulièrement bien trouvés .



Ici, dans "Platon la Gaffe", une BD publiée chez Dargaud en mars dernier, Jul et le philosophe médiatique et chéri de ses dames Charles Pépin nous proposent une réflexion très pertinente autour du monde de l'entreprise et de ses rituels expliqués et décodés par les grands philosophes. Le monde du travail est déjà la thémathique centrale de Silex in The City, mais l'approche philosophique, entre vulgarisation et érudition ( deux pages de BD pour deux pages d'explication plus théorique et philosophique analysant la planche qu'on vient de voir) est une approche nouvelle et parfaitement réussie de ce projet.



Jul et Pepin arrivent à rendre attrayants et accessibles les grands principes philosophiques et les idées principales de ces grands penseurs que l'on connaissait surtout de nom, et cette approche donne fortement envie de nous plonger dans leurs oeuvres respectives.



On y retrouve en effet , parmi les collègues de travail de (Kevin) Platon le jeune stagiaire qui ne connait rien au monde de l'entreprise, Socrate, Héraclite, Foucault, Montaigne, Bourdieu, Jean-Jacques Rousseau, bref de quoi réviser en douceur les classiques, les grands traits de leurs pensées, et apprendre à en connaître mieux les tenants et aboutissants.



Mais cette approche pédagogique ne doit pas entraver le principal et l'essentiel chez toutes les oeuvres de Jul : cette BD est avant tout très drôle avec un humour plutot fin et particulièrement bien vu sur le monde du travail dans lequel on retrouvera forcément pas mal de vécu (on appréciera notamment les problèmes de bourrage papier dans l'imprimante, la didcature de l'urgence, la mode du friday wear, la présentation des powerpoints)..Descartes qui va aux toilettes pour méditer, Montaigne en période d'essais, Derrida le déconstructeur en train de déconstruire la photocopieuse : toutes ces idées fonctionnent à merveille et font à la fois rire et réfléchir.

Finesse, humour, non sens et jeux de mots: la totale pour ce petit bijou qui mélange habilement le rire et la réflexion, bref le pari est largement réussi !!


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Platon La Gaffe : Survivre au travail avec ..

Excellentissime, un raccourci brillamment mené sur des siècles de philo, le tout appliqué à l'entreprise, ou plus simplement au monde du travail.

Et un rappel, non moins des moindres...Le travail; aliénation ou exploitation?



Ce travail qui nous réduit et nous définit, ce travail qui est une contrainte physique, imposant une présence à heure fixe dans un lieu précis, imposant au corps une position précise, derrière un bureau ou une machine, nous imposant la fréquentation d'individus que nous n'avons pas choisi...travail, doux nom d'objet de supplice archaïque.

Ce travail qui peut être humiliant, décevant, cimetière d'ambitions....Mais il y a probablement pire aujourd'hui, à l’ère de la "modernité", des droits de l'homme et du travailleur, et hélas, contradictoire, c'est ne pas avoir de travail...
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Quand la beauté nous sauve

Voici un propos intéressant : pourquoi la beauté est-elle à ce point importante ? Parce qu'elle rassemble, parce qu'elle sauve ce qui est humain en chacun d'entre nous.



Au-delà de cette idée de départ, je n'ai sans doute pas adhéré au propos déiste de l'auteur, mais qu'importe, je dirai, il va de soi que la beauté peut nous apporter et force et sagesse à celui qui sait écouter et regarder.
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Platon La Gaffe : Survivre au travail avec ..

Nietzsche, Platon, Spinoza et consorts ont eu la chance de se passer le temps agréablement, en écrivant leurs petits livres, parce qu’ils n’ont pas connu notre époque où le travail se résume le plus souvent à tourner en rond dans une société de services tertiaires. Pourtant, la tâche est propice aux questions philosophiques. Vous-même, travailleur éploré, cachez peut-être le philosophe du siècle nouveau lorsque, devant l’imprimante bourrée de papier, vous comprenez que la maïeutique grecque ne vous sera d’aucun secours. Entouré de collègues et de supérieurs aux noms aussi éloquents que Machiavel, Spinoza, Descartes ou Spinoza, ces lointains aïeux dont la pensée pouvait paraître désormais obsolète sauront démontrer leur pertinence contemporaine –il s’agit moins de divination que d’universalité et d’atemporalité de leurs idées.





Charles Pépin ne nous permettra pas réellement de sortir du cadre pédagogique de la philosophie. Il a beau foutre Platon à poil, ses private jokes philosophiques sont sévèrement gardées par des exposés de vulgarisation appliquée au monde du travail. Pas inintéressants, ils ne sont pas non plus indispensables si ce n’est qu’à l’instar du travail, qui nous permet de mieux apprécier notre temps libre, ces exposés didactiques font ressortir l’attrait de planches dessinées où Nietzsche, Spinoza et Platon luttent à bras le corps sous l’œil sévère et distant de leur caméra-surveillance Dieu.

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Les vertus de l'échec

Eux : Vous enseignez quoi ?

Moi : Entre autres, l'échec !

Eux : Vous êtes un grand maître alors ?

Moi : Non cela ce sont les échecs ; moi c'est l'échec que j'enseigne…

Eux : Ah ?! Mais cela consiste en quoi alors d'enseigner l'échec ?

Moi : Bien je parle de mes échecs, des échecs des autres,…

Eux : Mais vous m'avez dit de …

Moi : Ok. J'enseigne la « failure ».

Eux : La fêlure ? des couples ? des vases ? des os ?

Moi : Non la « failure ». Comme dans la « sucessfull failure » dans Apollo XIII ; vous savez bien le film avec Tom Hanks et « Houston, we have a problem », Tom Hanks,…

Eux : … et vous savez si Tom court toujours ?



Avec ce préambule, vous comprendrez que je ne suis pas vierge sur le sujet de l'échec et sur les écrits sur l'échec. Ce n'est donc pas Les vertus de l'échec qui m'a permis de déflorer le sujet. Bien au contraire, j'enseigne L'art de l'échec ou comment réussir à échouer pour mieux réussir par la suite.



A quelques jours de commencer une nouvelle session de cours, je suis tombé sur ce livre de Charles Pépin. Après avoir vite lu le quatrième de couverture, je me suis dit que ce bouquin pourrait peut-être me servir même si mon cours est dans la langue de Beckett. D'habitude on dit la langue de Shakeaspeare mais je fais volontairement référence à Thomas Beckett : Beckett a écrit Cap au pire, un livre souvent cité pour parler d'échec et notamment parce qu'il y écrit « Essayer encore. Rater encore. Rater mieux encore. Ou mieux plus mal. Rater plus mal encore. Encore plus mal encore. »



Je vais être (ou du moins je vais essayer) ici aussi bref* que ma lecture aura été rapide. Je n'ai strictement rien appris dans la mesure où Charles Pépin ne fait que recycler des choses archi rabattues sur Thomas Edison, André Agassi, Steve Jobs, J. K. Rowling et bien d'autres - à part sur Barbara dont je ne connaissais pas le parcours vu que sa musique ne me passionne pas. Ainsi, il n'y a pas une technopole, un incubateur ou une structure de ce type dans le monde où la phrase de Thomas Edison « I have not failed. I've just found 10,000,ways that won't work » n'est pas affichée. de même, le web foisonne d'extraits du commencement speech de J.K. Rowling à Harvard et l'histoire de sa vie a été maintes fois racontées ici et là. Et ne parlons pas de l'histoire Steve Jobs.



Certes, le point de vue de Charles Pépin est de partir du constat que l'échec est peu étudié par les philosophes. Pour autant, son traitement est décevant de ce point de vue : il ne suffit pas de citer deux ou trois philosophes pour traiter le point de vue de l'échec sous l'angle de la philosophie et des philosophes.



Au surplus, Charles Pépin n'a strictement aucun regard critique sur l'engouement pour l'échec venu de la Silicon Valley ou de ses avatars (comme les Fuck Up Night) et qu'il ne fait que répéter et diffuser. Dans The Other F word, John Danner et Mark Coopersmith, tout en proposant une lecture de la « failure » et de son utilisation par les leaders, équipes ou entrepreneurs intelligents, se démarque de cet enthousiasme très siliconien** et leur livre est infiniment plus intéressant que celui de Charles Pépin ; et que dire d'un Karl Weick ou d'un Pascal Finette dont les lectures sont plus que dignes d'intérêt.



Il restera dans ma bibliothèque un livre jaune bien tape à l'oeil - je pense que je n'en n'avais pas de cette couleur - mais à la lecture dispensable***.



* Ce qui cadre bien avec le nom de l'auteur.

** Voir aussi La silicolonisation du monde d'Eric Sadin sur ce thème.

*** Et dont je me serai bien passé si j'avais su.

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