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Critiques de Christelle Saïani (165)
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Lumière

Pour son premier roman Christelle Saïani nous invite à faire la connaissance d’Ambre, une jeune femme victime d’une rupture amoureuse aussi brutale qu’inexpliquée. En proie à une souffrance profonde, elle ne supporte plus de croiser Olivier, ce voisin qui respire le bonheur en compagnie de sa femme et de ses deux enfants. Un jour, exaspérée, elle lui déverse toute sa frustration, mais découvre bien vite que derrière cette joie de vivre se cache un drame terrible… Ce sera pour eux le début d’une très belle amitié…



La couverture de ce roman résume parfaitement son contenu. Tout d’abord ce fond noir, qui donne immédiatement le ton et préfigure du contenu peu réjouissant de ce récit, qui aborde des thèmes extrêmement douloureux tels que le chagrin d’amour, la dépression, la maladie et le deuil. Puis il y a ce titre, lumineux, qui s’installe au diapason de l’approche foncièrement positive que l’autrice réserve à ces sujets particulièrement sombres. Christelle Saïani s’attelle en effet à livrer un véritable hymne à l’amour, à la famille et à l’amitié en proposant une leçon de courage parsemée d’espoir.



Ce roman choral alterne les points de vue en donnant la parole aux trois personnages principaux au fil des chapitres. Si le lien entre Ambre, Léo (l’ingénieur en robotique sous-marine qui la largue via SMS) et Olivier (le voisin) m’a semblé un peu trop artificiel et pas assez solide au début, l’auteure finit par développer une très belle relation entre Ambre et Olivier. La plume de l’auteure, emplie de poésie et de métaphores, s’avère très riche, voire même un peu trop travaillée lors des premières pages, et accompagne avec brio ce récit qui ne manquera pas de toucher ses lecteurs.
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Lumière

Je viens d'éteindre ma liseuse mais Lumières de Christelle SAIANI brille en moi.



Un livre lu en deux temps repris plusieurs fois depuis le début, car il me semblait que c'était une histoire à lire en retenant son souffle. C'est bien de cela dont il s'agit, la vie, la maladie, l'échange, le silence, l'amitié, la respiration divine d'Olivier personnage central de cette histoire.



En ce dimanche gris, et après une nuit presque sans sommeil, j'ai décidé de poursuivre ma lecture au gré de ma fatigue. Je n'ai pas facilement fermé les yeux, tellement j'étais happée par cette histoire haletante, belle, percutante, triste mais aussi une histoire d'amitié indéfectible qui ne résiste qu'à l'épreuve de la mort. Ce sont les petits mouchoirs revisités avec une écriture riche en vocabulaire, qui fait éprouver les sentiments, les non-dits, la chaleur des corps, ces instants magiques partagés, rares qui nous font aller chacun jusqu'au bout de soi quant la vie nous transperce et nous pousse dans nos retranchements.



Ces partages qui vous boostent pour aller plus loin, pour avancer dans la vie. C'est cela lumières, une ode à la vie alors que la mort frappe à la porte.



C'est une lecture envoûtante, combative

qui met la maladie à l'épreuve de l'amitié et de l'amour.



Une histoire vibrante, où Olivier et les siens sont des plus authentiques dépouillés de tout, à l'ombre des derniers instants. J'ose écrire ces mots : parfois ce sont dans ces moments-là que l'on vit intensément et paradoxalement de très beaux moments en fin de vie, car le malade en acceptant de se laisser partir vous donne la force de combattre et de continuer à vivre dans son souvenir.Cela ne retire rien au chagrin, mais dans ces instants fatidiques, la mort délivre de la souffrance.



Et puis après il y a des signes que le défunt nous laisse, c'est du vécu. Fils de berger, mon père à sa mort, dans le chemin qu'il le menait à sa dernière demeure, des moutons ont bêlé pour nous dire un dernier au revoir. Nous avons eu aussi un arc en ciel…. Chacun en pensera ce qu'il veut, pour ma part rien n'a été retranché à ma peine, mais cela a été un début de consolation.



Pour conclure sur ce magnifique ouvrage, je vous laisse quelques paroles de Catherine Bensaïd, auteur de « Je t'aime la vie », un livre phare pour moi qui m'a aidé dans mes pertes.



Les deuils changent une vie, ils font mourir ce qui nous faisait mourir à nous-mêmes. Ils nous aident à nous détacher d'une histoire passée afin que de nous offrir une vie nouvelle : une vie nouvelle à soi, pour notre bien, mais aussi pour le bien de ceux qui nous entourent. Ils constituent le premier douloureux mais nécessaire, sur le chemin – sur les chemins car chacun a le sien- de la renaissance.



lumières c'est l'illustration de cela, dans une grande écriture, sensible, belle, résiliente.

Laissez vous emporter par la magie de ses mots et sa sensibilité.



Merci Christelle pour cette histoire qui touche le lecteur et l'emmène aussi avec ses protagonistes dans une grande émotion. Toute ma reconnaissance à Siabelle pour m'avoir fait rencontrer cette autrice.



« Que la mort me trouvant plantant mes choux, mais nonchalant d'elle et encore plus de mon jardin imparfait » dit Montaigne.

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Lumière

Merci Christelle Saïani pour le moment intense, fort, beau que vous m'avez fait passer et en plus vous avez une plume magique qui m'a transportée. Merci, merci! Il est impossible de rester insensible à l'histoire que vous racontez, vos personnages Olivier et Ambre sont d'une telle beauté ! Je sais que je ne serai pas satisfaite de ce billet car je ne trouve pas les mots ni la façon d'exprimer tout mon ressenti face à "lumière", j'aurais envie d'être à la hauteur de tant de générosité, mais tout le monde ne s'appelle pas Olivier, Ambre ou encore Christelle Saïani.!

L'histoire de ces deux êtres terrassés par la maladie, le cancer pour l'un et la maladie d'amour pour l'autre nous touche, nous bouleverse, nous habite. Ces deux êtres vont se croiser et LA rencontre va se faire. Cette rencontre est sublime.

Je referme ce livre avec regret, je n'avais pas envie qu'il y ait une fin... Mais cette fin est toute relative car vos personnages vont continuer à vivre dans mon coeur.
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Lumière

"Lumière" est une belle découverte littéraire. Un très beau livre émouvant, rempli d'amour et de douceur.

L'auteure sait manier les mots et les émotions, sa plume est délicate et sensible, au service des sujets abordé dans ce livre : la maladie, la souffrance, la mort mais aussi l'amour.

C'est l'histoire d'une rencontre.

C'est l'histoire d'un diagnostique.

C'est une histoire d'amitié et d'amour.

C'est l'histoire de la lumière.

Je recommande chaudement le premier livre de Christelle Saïani.



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Lumière

Je remercie chaleureusement l’auteure Christelle Saïani pour cette lecture et sa confiance !





Il est important de conserver un espace pour les auteures auto-éditées que je n’ai jamais considérées différemment sur ce blog que ceux qui sont publiés dans les maisons d’édition les plus prestigieuses. Aujourd’hui, j’ai choisi de vous parler d’un livre qui me tiens tout particulièrement à cœur : « Lumière » de l’auteure Christelle Saïani. C’est toujours difficile de jouer le jeu des comparaisons mais j’ai trouvé le livre de Christelle absolument magnifique, et je le situerais dans la lignée d’une Anna McPartlin, d’un Philippe Forest. Une plume d’une rare sensibilité, à fleur de peau, des personnages forts auxquels on s’attache, de la tendresse, de l’amitié et beaucoup d’amour qui infusent, qui se dégagent de ce très joli roman. Une leçon de vie, de courage, d’abnégation. Ce roman est tout sauf plombant, bien au contraire il est lumineux et porte bien son nom « Lumière ». J’ai apprécié le style d’écriture, sa richesse et sa justesse dans les moments les plus poignants comme dans ceux plus heureux. A présent parlons plus en détail de l’histoire de ce roman. Ambre aime Léo mais celui-ci décide de rompre brutalement. Le choc est rude et l’univers s’écroule autour d’Ambre. Elle perd du poids, sombre dans un état dépressif. Un jour au marché du quartier où elle habite, elle manque de défaillir. C’est alors qu’un homme propose de l’aider. C’est un de ses voisins. Elle le rabroue en colère et rentre chez elle. Quelque temps plus tard, elle souhaite s’excuser de s’être emporté à son encontre. Elle découvre alors la faille d’Olivier, son cancer du poumon contre lequel il se bat avec courage et abnégation, entouré de sa famille et de ses ami(e)s. Le personnage d’Olivier affronte la maladie avec un courage admirable. Il est tourné entièrement vers le don. Ambre retrouve à son contact le goût de la vie, de l’amitié, elle retrouve confiance peu à peu, mais c’est un long chemin, une montagne à gravir. Un roman plein d’authenticité, une peinture réaliste des épreuves de la vie mais aussi de ce qui nous la rend belle à savoir l’amitié et l’amour. J’ai beaucoup aimé. Amoureux des mots, épris des histoires pleines d’intensité, profondément humaine, jetez-vous sur ce livre « Lumière » de Christelle Saïani qui a l’image d’une Anna McPartlin, aborde la question du deuil, de la perte, de cette vie qui continue malgré les épreuves, avec brio. On est touché, bercé par les mots si justes de l’auteure. Un roman coup de cœur que je vous invite vraiment à découvrir.
Lien : https://thedude524.com/2020/..
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Lumière

Ils sont deux. Deux qui souffrent, mais pour des raisons différentes. Deux qui a priori n'ont rien de commun, si ce n'est qu'ils se croisent parfois dans l'escalier.



Ambre, jeune femme au coeur tendre, croit avoir rencontré l'amour de sa vie en la personne de Léo. Mais quand celui-ci rompt brutalement, sans un mot d'explication, elle sombre.

Olivier a tout pour être heureux : la cinquantaine épanouie, une femme aimante, des enfants charmants, et des amis fidèles. Ambre les observe de la fenêtre de son appartement, qui donne sur leur jardin : une famille parfaite comme on en rêve et ça l'agace prodigieusement.



Sauf que.

Sauf que Olivier est atteint d'un cancer des poumons, et que le combat contre la maladie est très rude.

Entre ces deux personnages qui n'ont rien à faire ensemble, va se tisser une amitié inopinée, sans raison apparente, solide, profonde. Et les conduira à une traversée sans pareille.



Dans « Lumière », il est notamment question des corps : ceux qui maigrissent et déclinent, par dépression, mais aussi des corps avalés par la maladie : on suit pas à pas la descente du corps d'Olivier sous les coups du cancer qui dévore.

Mais qui fait toucher du doigt l'essentiel. Telle cette rencontre avec un père à côté de qui on est passé sans l'avoir jamais vraiment rencontré : ne pourrait pas ce saisir de ce moment exceptionnel pour se réconcilier ?



Il y a les images – celles de la marche dans les replis de la Montagne Sainte Victoire, désormais interdite à Olivier – mais aussi les odeurs et les sons : tout un univers sensoriel que l'autrice dévoile pour nous, avec une grande palette d'adjectifs choisis avec sensibilité, à l'image de ce court passage où Ambre emmène Olivier voir la mer, peut-être pour la dernière fois :

« Mes pieds nus ont disparu, ensevelis sous deux petites pyramides brunes. Ma langue pique sous le sel de l'air marin. Mes poils se hérissent sous le chandail.

- Ca fait du bien de se sentir vivant ! »



« Lumière » est empreint d'une grande humanité. On sent chez leur autrice une profonde empathie pour les personnages et particulièrement quand ils souffrent. Et ce qui aurait pu être un récit pétri de bons sentiments ne tombe jamais dans le pathos et le sentimental. Oui, ça fait du bien de se sentir vivant, et de se le rappeler de temps en temps, tout simplement.

Alors pourquoi ce titre « Lumière », alors qu'il est question de séparation, de deuil, et de souffrance ?



Tout est là, tout naturellement : parce que, malgré tout, malgré la souffrance, il y a ces sentiments profonds qui unissent les personnages : amitié – celle d'Alexandre, l'ami d'Olivier, est juste et profonde – amour, tel celui que Naïs, la femme d'Olivier, porte à son mari, sans tomber dans l'angélisme, et cette relation improbable qu'Ambre et Olivier vont tisser jusqu'au bout. On aimerait les croiser dans la vie, ces personnages si attachants : on aurait aimé parler avec Olivier avant qu'il ne disparaisse, et on aurait aimé dire quelques mots à Ambre, sur le palier de l'appartement d'un même immeuble.



Avec beaucoup de délicatesse, de finesse et de pudeur, Christelle Saïani nous embarque dans le sillage de ses personnages et on la suit sans sourciller. J'ai lu ce récit pendant la période dite « des fêtes » qui cette année avaient un goût tout particulier.



En cette période où l'on peut douter de l'avenir, où nous avons tous connu un deuil proche ou lointain, ce livre apporte la chaleur de sa lumière après l'avoir refermé, et qui rien que pour cela Christelle Saïani doit en être remerciée.








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Lumière

Prendre une pleine respiration. A s'en faire éclater les poumons.



Regarder une dernière fois le soleil se lever sur l'horizon et se laisser glisser.



Ne plus penser à rien.



S'immerger dans les eaux froides de notre existence. de notre passé. de ce présent qui s'enfuit. De l'avenir qui ne sera pas.



Laisser nos rêves disparaitre dans l'écume des flots à mesure que l'on s'enfonce et que l'apesanteur nous gagne.



Savoir que le ressac ne nous atteindra plus. Que la houle n'est plus qu'une berceuse languissante mais qu'un nouveau pas de danse nous attend de l'autre côté.



Laisser le bleu du ciel faire place aux nuances turquoises des premiers mètres. Au bleu de France qui nous enveloppe de douceur.

Bleu cobalt, Bleu de Prusse. Ils défilent, ces bleus de l'âme, jusqu'aux fonds marins tels de vieux amis venus nous rendre une dernière visite avant l'obscurité.

Puis vient le bleu nuit.... La nuit. Juste la nuit...



Avoir conscience du temps qui passe et ne revient jamais... Au fond du gouffre abyssal, y trouver sa lanterne. Prendre un dernier appui. Remonter. Respirer. Encore une fois, respirer.

Et retrouver la lumière...



* * *



Lumière…



Christelle Saïani aurait-elle pu choisir première de couverture et titre plus adéquats à ce roman ? Je ne le pense pas…



À travers un portrait de femme en clair-obscur, elle dessine avec énormément de sensibilité les contours d'une vie humaine rongée par la maladie.



Que vaut une vie si elle ne peut être vécue pleinement, en prenant le temps de répandre l'amour et l'amitié autour de soi et de dire à nos proches combien on les aime ? Elle est si courte cette vie !



C'est un premier roman et c'est remarquable ! Christelle Saïani a un don pour dépeindre avec précision les odeurs qui parsèment le chemin, parfois douloureux, de la vie et les couleurs qui l'habillent. Ses personnages sont parfaitement ciselés, dans leur physionomie et leur caractère. L'écriture est à la fois douce et violente, poétique, métaphorique...



Si je devais mettre un petit bémol à ce livre, je dirais toutefois que les dialogues qui parsèment le roman m'ont parus par moments « surfaits », avec un phrasé trop recherché, peu naturel, ce qui enlève un peu de crédibilité aux échanges.



Mais ne vous arrêtez pas à cela. le livre de Christelle Saïani est un livre positif, un roman-lumière qui doit en appeler d'autres !



Merci Christelle, pour cet envoi !

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Lumière



Il y a des livres qui vous habitent après la fermeture de la dernière page, des livres dont il n’est pas facile d’expliquer le pourquoi de cette permanence dans notre tête, d’autant plus subtile, cette permanence , qu’aucune scène particulièrement frappante ne la rend crédible.

Ceci étant dit, « Lumière » nous détaille deux tableaux dans les deux premiers chapitres : l’un, femme couchée, nue, sans défense, devant rester dans l’attitude voulue par celui qui la peint. J’ai tout de suite pensé à un nu de Modigliani, mains derrière la tête, offerte et en même temps presque froide.



Le deuxième tableau, la Montagne Sainte Victoire, Cézanne, dont Christelle nous décrit les couleurs, rouges les sentiers, « des sentes fines et sanguines courent le long du terrain, pénètrent comme des couleuvres dans la végétation » blanc et bleu le sommet « Plis, failles, ravines, falaises calcaires, terre rocailleuse et aride »



L’histoire, c’est simple, Ambre s’est fait plaquer par Leo avec qui elle se sentait soudée par une magie « qui sidère ses peurs ». Sans un seul mot d’explication, après la volupté et le tissage de leurs deux cœurs ensemble, le chocolat léché dans la bouche l’un de l’autre, Ambre reçoit juste un message « je ne viendrai plus. Je te demande pardon ». Elle souffre non pas seulement de la rupture, ne plus connaître le plaisir partagé, ne plus être avec celui qu’elle aime, penser que sa vie est finie, mais surtout de ce qu’elle ne comprend pas, de la raison de cette rupture.

Ambre devient ombre, et Christelle Saiani trouve tous les mots adéquats pour exprimer cette souffrance. Ambre sombre, elle devient une ombre et une scène particulièrement révélatrice, c’est celle de la rencontre avec un homme qui n’arrête pas de lui asséner des propos libidineux « Cette nuit j‘ai pensé à vous »avec un « art consommé de la litote pour me dire que ses plaisirs solitaires me sont redevables » et qui, lorsqu’il la croise inopinément au marché ne la voit même plus, comme si son chagrin l’avait rayée de la carte.

Que Christelle Saiani me pardonne si je me trompe, il m’a semblé qu’autant ce quidam semblait lourdingue à son héroïne avec ses insinuations à la noix quand elle même était remplie de bonheur, autant elle éprouve une sorte de dépit à se voir ou non désirée, ou pire encore, pas simplement vue.

Bref, Ambre est larguée, elle souffre, et cette souffrance se ranime en rancœur lorsqu’elle voit le bonheur conjugal de ses voisins. Je pense à Ferré ( un autre Leo, tiens : « Quand je vois un couple dans la rue, je change de trottoir » .

« Lumière » , c’est une succession de couleurs, le rouge sang de la Montagne Sainte Victoire, de sensations, de sentiments, d’odeurs de cuisine méditerranéenne, les tomates aillées à l’huile d’olive, régal, de fleurs, tout un univers fait de souvenirs parentaux, d’amour de ce couple qui transmet le meilleur à ses enfants, d’amitié basée sur la compréhension de la souffrance de l’autre, et , aussi, la maladie décrite en détail et la mort en issue fatale , la culpabilité d ‘Olivier lorsqu’il apprend sa maladie mais aussi la victoire sur la mort quand elle est acceptée, quand le défunt est accompagné ,quand l’amitié préside).

Ne pensez pas à une sorte de roman feel good, tout est bien, même la mort, même la souffrance, même les douleurs, Lumière, c’est infiniment plus que ça.

En particulier, la manière tout à fait personnelle de parler d’amour en termes culinaires, réussissant à magnifier les deux. « Un cumulus s’irise, se déploie et mue comme de fins cristaux de sucre qui s’évanouiraient en dessert gazeux. Ce matin, le ciel est une mousse de couleurs, de fragrances, soyeuse et charnelle. A mon image, infiniment légère. Je suis amoureuse et mon état me tapisse de désirs sucrés. »

Et la manière tout à fait remarquable de parler d’une lettre reçue« S’asseoir à une table pour peser ses mots, choisir une à une de petites perles chocolatées, noires, lactées, onctueuses, laquées, aromatiques, longues en bouche, pour le seul plaisir de mon palais ».

Et bien sûr, aussi, la drague subie « chapelet d’ordures enrobées sous le sucre d’un berlingot ». Peut on mieux définir le harcèlement indélicat ?



Cristelle S fait aussi, parallèlement, puisqu’elle parle de la mort, des allusions : Eden , Requiem paien, Halleluiah, et sait comment raconter l’agonie d’Olivier, fort comme un arbre, voulant vivre, se désespérant de laisser sa femme seule au monde, rempli d’amour envers sa famille et ses amis… mais condamné.

C’est un livre pétri d’intelligence du cœur, un livre qui fait du bien, un livre dont le ton est juste à travers toutes les péripéties, un livre qu’Alain ( jvermeer) m’a conseillé de lire et je l’en remercie .

Ce livre reste en moi, il m’habite et m’enrichit.



L’auteur a eu aussi la bonne idée de m’écrire sur babelio et je lui en suis reconnaissante : son message, la lecture et le partage de sa « Lumière » formant un tout cohérent, sensible et intelligent.



Conseil à mon tour : lisez, lisez « Lumière » vraiment j’insiste, lisez.

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Lumière

Vous savez que je suis assez transparente dans mes retours et que je suis franche. Ce livre et moi n’étions pas sensés nous rencontrer.



La quatrième de couverture, me laissait présager une pseudo romance et la romance ça me donne de l’urticaire ! Bon, je parle surtout de la romance que je vois beaucoup passer : j’appelle ça de la romance à torse ! Désolée, pour celles et ceux qui en lisent, je respecte totalement et chacun est libre de se faire plaisir, mais ce n’est pas ma came. Mais j’ai vu le titre passé chez Frédéric du blog la culture dans tous ses états, dont j’apprécie les ressentis et qui en parle bien mieux que moi d’ailleurs.



J’avoue avoir lu son avis en biais, car j’étais dans les transports, mais le titre et la couverture ont fait le reste….



Premier roman de Christelle Saïani, « lumière » porte bien son titre et la quatrième de couverture est juste parfaite. Je ne lis que très rarement les quatrièmes de couverture, souvent elles dévoilent bien trop l’intrigue, ce qui gâche le plaisir du lecteur ou sont complètement à côté de la plaque, ce qui peut vraiment être énervant !



J’aime aussi la couverture sobre, même très sobre, qui laisse déjà le lecteur s’imaginer ce que pourrait contenir ce livre. C’est un pari, alors que l’auto édition regorge de couvertures parfois trop « bidouillées ». Soyons honnête, une couverture peut donner envie ou rebuter et Christelle Saïani met la barre assez haut puisqu’elle mise tout sur son contenu. L’enveloppe est sobre, mais si on épluche, les mots, les phrases, sont lumineux. Suffisamment pour se dire que le titre a été pensé dans ses moindres détails. Je suis d’ailleurs curieuse de savoir, si l’auteure avait une idée de son titre avant l’écriture ou bien au point final.



Les mots s’alignent, se croisent, se mêlent et s’entremêlent pour une sonorité, une musicalité d’une rare qualité. Il n’y a aucun faux pas, tout est savamment dosé.



Les personnages sont brossés, sans fioriture, les sentiments sont à fleur de peau, sans jamais tomber dans la flagellation, le pessimisme ou le nombrilisme. C’est empreint de sentiments forts, où l’amour côtoie l’amitié, en passant par le don de soi, l’acceptation, mais sans baisser les bras.



La résilience a cela de beau, que la vie continue malgré tout. Il y a une infinie tendresse entre les personnages, qui malgré l’envie de hurler au désespoir, acceptent. La souffrance n’est pas là où l’on serait en droit de l’attendre… Le fatalisme rend parfois les choses plus douces à supporter, l’acceptation permet de faire ressortir le meilleur en nous.



Une vraie leçon de vie, qui laisse un héritage prégnant… Un héritage lumineux où la lumière est un guide pour ceux qui décident que le bonheur n’est jamais loin…



J’ai été touchée par cette sensibilité qui se dégage entre les lignes, pas seulement celle des personnages, mais surtout celle de l’auteure qui a su aborder le deuil, tout en leur insufflant la vie, pour un hommage sous-jacent à l’amour, le vrai…



Une lecture que je vous recommande chaudement…
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Lumière

Ambre et Léo se sont rencontrés il y a quatre mois. Un seul regard a suffit. Ils se sont immédiatement plu.

Léo vient de partir pour une mission en Inde et Ambre l'attend avec impatience. Elle souhaite lui déclarer sa flamme. Mais Léo décide de rompre, brutalement, sans aucune explication. Ambre sombre dans une profonde dépression et n'arrive pas à refaire surface. Plus temps passe et moins elle supporte son voisin et sa vie parfaite. Son bonheur la crucifie. Un jour, elle s'en prend à lui alors qu'il lui propose son aide. Ambre s'en veut et se rend chez lui le lendemain afin de lui présenter ses excuses. Elle découvre que les apparences sont parfois trompeuses ... Une belle amitié naît entre eux.



Tout en abordant des thèmes sombres tels que la mort et la maladie, ce roman est lumineux et ne tombe jamais dans le pathos ou la mièvrerie. Il fait la part belle à tous ces petits moments simples et précieux qui rendent la vie unique. L'amour et l'amitié en étant les principaux moteurs.

L'écriture est riche, fluide et sensible. Elle nous enveloppe tel un cocon. Un récit prenant qui sonne juste. Beau et touchant. La lumière est en chacun de nous. Il suffit d'emprunter le bon chemin.



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Lumière

Sublime, oui, ce mot est juste, Lumière de Christelle Saïani est sublime !

Un livre plein de tendresse et d’émotion. Après l’émerveillement que j’ai ressenti tout au long de ma lecture, j’ai peur que ma chronique soit bien fade, peur de ne pas savoir exprimer mon ressenti, mon émotion, peur d’une écriture ordinaire au regard d’un chef d’œuvre.

Ambre est amoureuse, elle le dit elle-même : « Le jour où j’ai croisé la vie de Léo, mon désir m’a transpercée. » Ambre et Léo se sont rencontrés chez Guillaume, un ami d’Ambre, artiste peintre, pour lequel elle pose nue. Malheureusement, Léo, ingénieur en robotique sous-marine se déplace souvent et sa prochaine mission est en Inde.

Lors du déplacement de Léo, elle rencontre ses voisins du rez-de-chaussée et leurs deux enfants, une belle famille qui reflète le bonheur, Olivier, Naïs et leur petite famille affectionnent la montagne Ste Victoire et y randonnent régulièrement. Mais ce jour-là, Olivier un peu fatigué est à la traîne, il tousse beaucoup depuis quelques temps, une vilaine bronchite qui ne passe pas.

Alors que Léo et Ambre doivent se rendre à Arles pour y découvrir les vestiges romains, elle reçois un message de Léo, message court mais explicite : « Je préfère arrêter. Pardon Ambre. »

C’est pour elle un cataclysme. Elle se replie sur elle-même, reste prostrée, elle est dévorée par le chagrin.

Olivier quant à lui se décide à consulter un médecin et bientôt le terrible verdict tombe………….

Le hasard fait parfois bien les choses, Ambre, transformée par son chagrin, répond sèchement à son voisin. Gênée par son comportement, elle décide d’aller s’excuser.

C’est ici que je m’arrête, il faut bien vous laisser découvrir la suite, futurs lecteurs, surtout ne vous attendez pas à une histoire à l’eau de rose, (si c’est ce que vous recherchez, arrêtez tout de suite vous vous êtes trompés) non, ce récit est bien plus profond.

Christelle a une écriture très poétique, son vocabulaire est juste et riche, je me suis prise à lire plusieurs fois les mêmes phrases, juste pour le plaisir, j’ai du mal à trouver une citation parmi toutes ces phrases et pour bien faire il faudrait copier l’intégralité du livre !

L’auteur nous fait une description très riche des couleurs de la Montagne Sainte Victoire et même que de la vie indienne dans le Kerala.

C’est également une belle histoire d’amitié, d’amour, une description de la souffrance physique mais également de la souffrance morale, avec des mots qui ne tombent jamais dans le mélodrame.

Christelle, je vous remercie de m’avoir envoyé votre livre, merci également pour votre confiance. Votre livre m’a profondément bouleversée, c’est une ode à la vie, à l’espoir, à l’amour, à l’amitié, à la souffrance, à l’endurance…………bref votre livre est une merveille d’écriture. MERCI



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Lumière

En préambule, un grand merci à l'auteure qui a eu la gentillesse de me proposer l'envoi de son roman au vu de mes commentaires sur les critiques de mes amis. Je ne l'aurais sans doute pas lu sinon, déjà parce que ma médiathèque n'en avais pas entendu parler avant que je ne l'évoque, mais aussi parce que j'ai un peu de mal avec le thème de la maladie. Pour avoir côtoyé des proches en fin de vie (cancer, mais aussi alzheimer et sida), je sais quelle terrible épreuve cela peut être que de voir, impuissant, s'étioler jour après jour une personne qu'on aime. J'ai donc attendu un peu avant de me lancer dans cette lecture.

Mais point de pathos ou de sinistrose dans l'écriture de Christelle Saïani. Au contraire, elle nous convie à une fête des sens, évoquant les couleurs de la montagne Sainte-Victoire, les goûts et les odeurs de la cuisine du soleil, et les musiques que ma génération affectionne, notamment Bob Marley ou Léonard Cohen...Le toucher a également une large part dans ses pages, les personnages se témoignent facilement leurs sentiments en s'étreignant ou simplement en se prenant par les mains (pas de distanciation sociale, dans ce roman, quel bonheur !).

Le sujet n'est pas joyeux pourtant : entre Ambre qui sombre dans la dépression après avoir été "larguée" (par sms et sans explications) par Léo,

et Olivier qui apprend tout juste qu'il est atteint d'un cancer des poumons, difficile de bâtir un roman optimiste ! Pour couronner le tableau, Ambre n'éprouve au départ que mépris et antipathie pour Olivier et sa famille, qui semblent la narguer de leur bonheur alors qu'elle va si mal ! Mais un jour, elle va frapper à la porte de ce voisin pour s'excuser de l'avoir rembarré alors qu'il lui proposait son aide. Et à partir de là, une relation pleine de tendresse va se nouer entre la jeune femme solitaire et tout l'entourage d'Olivier, sa femme Naïs (un personnage très fort et attachant), ses enfants, mais aussi les copains qui le soutiennent et l'aident à garder goût à la vie.

Olivier fait preuve d'un courage et d'une résilience hors du commun, et entraîne Ambre dans son sillage. Chacun va aider l'autre à sa mesure.

"Lumière" nous donne une leçon de vie, à nous qui souvent nous plaignons pour peu de choses (sisi, ça nous arrive...) et ignorons parfois les souffrances de personnes que nous côtoyons. L'écriture est riche, immersive, et les narrations alternées d'Ambre et d'Olivier nous font suivre l'évolution de leurs états d'esprit respectifs. J'ai moins apprécié les interventions de Léo, sans doute parce que je n'entends rien à son métier, et que je n'ai pas trop compris sa façon de rompre avec Ambre. Au début du récit, j'ai trouvé certaines descriptions un peu longues, mais je n'étais pas encore vraiment "dedans". Par la suite je me suis mieux immergée dans l'histoire, et cela ne m'a plus pesé.

Je ne peux pas parler de coup de coeur, je n'en ai je crois jamais eu pour ce genre de sujet, mais "Lumière" restera une lecture agréable et qui ne m'aura en aucun cas "plombée le moral" !

Je tiens à rappeler, même si d'autres l'ont déjà fait, que Christelle Saïani reverse ses bénéfices d'auteur à la Croix-Rouge pendant toute une année de diffusion, cela mérite d'être signalé.
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Lumière

"Ma petite pierre veinée de cicatrices"...c'est ainsi qu'Olivier appelle Ambre, sa voisine. Avec son sourire, son regard plein d'empathie, Olivier a ouvert sa porte à Ambre et l'amitié a pansé les plaies d'Ambre et Ambre a accompagné Olivier jusqu'à ....

Qu'il m'est difficile de poser quelques mots sur ce roman lumineux. Lumière des mots, Lumière du coeur, Lumière de partage sans jugement, Lumière douce ou violente, Lumière tendre ou cruelle, Lumière source de Vie ou de départ.

Christelle Saïani prend son lecteur par la main, lui susurre à l'oreille une complainte pleine d'amour et de tendresse. La musique des mots , les silences rythment ce texte et de l'obscurité surgit la Lumière.

Christelle Saïani, une autrice à découvrir ...







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Lumière

Malgré des sujets difficiles, une rupture, la dépression qui s'ensuit et surtout la maladie et la fin de vie, Christelle Saïani a réussi à écrire une ode à la vie, à l'amitié, à l'amour avec des mots magnifiques.

La superbe écriture de ce roman est ce qui m'a d'abord interpellée. La beauté des mots m'a fait penser à la plume de Gabrielle Danoux.

Ambre, enfermée dans son chagrin depuis que son petit ami l'a quittée, ne supporte pas la gaieté de ses voisins. Ce qu'elle ignore, c'est que le père de famille, Olivier est atteint d'un cancer.

Après la découverte de la souffrance de cette famille, celle du malade ainsi que celle de ses proches, Ambre et Olivier vont se rapprocher et se soutenir.

Lumière est un roman bouleversant, écrit avec une grande sensibilité et beaucoup de poésie.

Certes il est question de maladie, j'évite en général ces sujets dans mes lectures, mais c'est avec un immense talent que Christelle nous parle des liens très forts d'amitié et d'amour qui sont d'un très grand secours dans l'accompagnement de ces épreuves. Christelle nous offre un roman lumineux, le titre correspond tout à fait à l'espoir et à la qualité des sentiments présents dans ce livre. C'est une belle philosophie de vie que nous présente Olivier.

Quant à la couverture, les contours d'un visage éclairés, lumineux aussi, sur fond noir, elle est parfaitement choisie, très "classe" pour accompagner ce roman plein d'émotions.

Merci Christelle pour ce magnifique roman et pour cette Lumière !

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Lumière

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Dire que je n'ai fait qu'aimer le livre de Christelle Saïani serait inexact. Je l'ai dégusté voluptueusement comme une friandise. le titre LUMIÈRE et le sobre graphisme de la couverture conviennent parfaitement à cet ouvrage lumineux, tout en émotion poétique.



La lecture par hasard d'un extrait des premières pages du roman avait suffi, curieux, pour que je me décide à commander le livre chez mon libraire. J'avais été saisi par le beau paragraphe décrivant une jeune femme, telle une odalisque, le corps offert, qui acceptait de se déshabiller pour servir de modèle à un ami peintre ayant su faire fondre sa pudeur. Je m'étais dit « C'est ainsi qu'il faut conter l'acte de création d'un artiste », et j'avais voulu en savoir plus.



Ayant particulièrement apprécié la qualité littéraire, une seule méthode s'est imposée à moi pour donner voix à ce livre : laisser parler l'auteure elle même.

La trame du récit s'appuie étroitement sur les deux personnages principaux : Ambre, jeune femme amoureuse, sensuelle, chaleureuse, sensible, traînant quelques cicatrices ; Olivier, généreux, ouvert, qui forme avec sa femme Naïs un couple magnifique.



Je m'efface derrière le style des phrases de l'auteure qui m'a séduit.



Un peintre « croquant » Ambre :

« Mais l'image qu'il avait extraite de mon anatomie était fascinante : une femme callipyge, ensorceleuse, Vénus à chair de lait, sur un lit torturé de nuances pivoine, pourpre et sang. Fusion de la sensualité et d'une forte sensibilité, érotisme manifeste qui crevait la pudeur. »



Ambre et sa sensualité débordante avec Léo. L'aventure se termine mal pour elle.

« Lorsque je me suis endormie dans ses bras, j'étais à lui, sans retenue et sans pudeur, terre labourée et fertile, plus vivante que jamais. Mon corps croulait d'épuisement, brisé par le ressac d'un effort physique poussé à l'acharnement mais fanatisé et refusant de demander grâce. »



Olivier nous décrit sa Sainte-Victoire. Un régal ! Ce joyau de la Provence inspira Paul Cézanne toute sa vie. Son pinceau se délectait des tonalités et des courbes féminines de la roche.

« Ici, la terre est rouge, argileuse, chargée d'oxydes de fer. Elle saigne. Plus haut, renflée à sa base, la Sainte-Victoire, blanche et bleutée, étire son immense colonne vertébrale vers le ciel. Plis déjetés, failles, ravines, falaises calcaires, terre rocailleuse et aride : j'aime cette montagne comme aucun autre endroit, sa géométrie, ses lignes de force, sa lumière. »



Ambre, dépressive, rencontre Olivier dont elle lui envie sa famille et sa joie de vivre :

« Ce sourire, je ne l'attendais pas, ou plus. C'est la vie qui jaillit magnifiquement et sans bruit à travers une rangée de canines, d'incisives, de molaires et de prémolaires. La vie qui claque et frappe un jeu de quilles. »



Olivier, atteint d'un cancer, apprend, avec sa femme, qu'il vient de passer six mois de combat thérapeutique pour rien :

« Je n'ose me tourner vers Naïs. Je te demande pardon chérie, je ne suis pas parvenu à guérir. Je te l'avais promis. Ta main tremble sous mes doigts. Je ne ressens que les ondes de surface. À l'intérieur, les ondes de corps sont en train de te ravager. Ne pas te regarder. Ne pas pleurer. Ne pas céder à l'envie de hurler. »



Une très belle réflexion sur une mère (les mères) :

« C'est la mère qui nous fait naître au monde. Lové en son sein, le foetus découvre ses premières sensations, épurées, adoucies. Lumière, sons, caresses. Il baigne dans un univers d'éther dont il est le soleil, soudé à une chair qui lui est vouée et dévolue. le ventre maternel, la matrice ? Un état sans conscience, délivré du désir et de la peur. »



Ambre rencontre chez Olivier, Alexandre, son futur compagnon de vie :

« Cheveux poivre et sel en spirales épaisses, visage d'adolescent sur lequel courent de fines ridules, regard noir et vif, lustré comme le cuir d'une chaussure italienne. Alexandre me sourit avec aménité et dépose un baiser sur ma joue. »



Tom, le fils d'Olivier, demande à son père de lui décrire à nouveau sa rencontre avec Naïs :

« — Et là… une décharge électrique me traverse des pieds à la tête et me hérisse poils et cheveux : une personne vient de me foudroyer en me frôlant pour s'installer à ma droite sur la banquette : Maman. Bien sûr, elle ne m'a pas encore vu. Une reine peut-elle voir un simple sujet ? Moi, je ne vois qu'elle et sa beauté me décroche littéralement la mâchoire. »



Olivier, très malade, souhaitait voir la mer. Sur la plage, il se confie à son amie Ambre :

« Même si je fais le grand saut, je serai toujours là pour toi… et si l'envie te prend un jour de te balader avec moi, met tes baskets et viens me retrouver sur le massif de la Sainte-Victoire. C'est là que je serai. »



La fin du roman est triste, mais positive et si belle.

Ce livre est riche de chaleur humaine, de joie et de sensibilité. Comme beaucoup de lecteurs j'ai été bouleversé.

J'ai apprécié la comparaison de la frêle silhouette de Naïs avec la « Jeune fille à la perle » de Vermeer, mon peintre préféré.



Dans un message l'auteure m'a expliqué les raisons qui l'ont poussée à écrire ce livre : rendre hommage à un être cher disparu très jeune qui avait la hantise d'être oublié. le personnage d'Olivier incarne tout ce qu'il avait représenté pour elle. Quel bel hommage vous lui avez rendu, Christelle !



Pour un premier essai Christelle Saïani a réussi un coup de maître qui offrira au livre d'autres horizons car il mérite largement de continuer sa route. « Vole »

Merci Christelle.



***


Lien : http://www.httpsilartetaitco..
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Lumière

Magnifique livre ! et merci à toi Casimir qui par ta critique, m'a donné envie de découvrir ce livre....



Avant de parler du livre lui-même : la couverture. Quelle réussite ! J'avais l'impression d'un dessin et j'ai découvert qu'il s'agissait d'une très belle photo d'un profil féminin. La couverture est vraiment réussie.

Le livre ensuite. Comme vous l'avez sans doute compris, j'ai bcp aimé. Deux histoires qui se croisent, deux destins qui s'approchent, s'accrochent.

Ambre qui sombre suite à une rupture. Qui finit par tout détester y compris la famille de voisins si parfaite. Le tableau des voisins est beau en effet, mais une ombre y apparaît et envahit la toile.

Livre émouvant mais sans pathos. Fait d'ombre et de lumière, mais surtout d'ombre.... Une belle écriture.

J'aimerais trouver les mots pour vous inviter à cette lecture, à ce livre si bouleversant....
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Lumière

Frappés par la douleur, par l abandon, la maladie, la déception amoureuse, qu est ce qui nous empêche de sombrer dans les ténèbres ?



C est cette lumière qui surgit dans nos vies sous de multiples formes. Pour moi, ce fut la naissance de mon fils qui me fit voir le bout du tunnel, ou du moins retrouver quelques forces pour vivre à nouveau.



Pour Ambre, une jeune femme abandonnée lâchement par son amoureux (par SMS et sans aucune explication), qui dépérit , cette lumière se fut la rencontre avec Olivier son voisin. Et pourtant ! Qu est ce qu elle a pu le détester ce voisin qui semble tout avoir: une famille heureuse, des amis. Alors qu Ambre se sent si seule.



Une rencontre qui commence plutôt mal. Alors qu Olivier lui propose son aide, Ambre le rembarre férocement. Prise de honte et de culpabilité, Ambre frappe à la porte de son voisin pour s excuser. Loin de lui claquer la porte au nez, Olivier va prendre la jeune femme sous son aile et lui ouvrir la porte de son cœur. Une belle amitié va naître entre Ambre et Olivier ainsi que sa famille. Ambre va découvrir qu Olivier est très malade et va devenir à son tour une lumière pour Olivier pour supporter ce qui lui arrive et l accompagner jusqu au bout.



Abordant des thèmes graves et bouleversants, ce roman est plein d espoir et de bienveillance. Forte en émotions, cette histoire m a remué les trippes. Je suis toute émue en écrivant ce billet. D ailleurs j ai laissé passer quelques jours avant de rédiger ma critique pour éviter de pleurer sur mon écran.





L ecriture de Christelle est très belle, les mots soigneusement choisis. L histoire est aussi très courageuse.



Je ne suis pas prête d oublier Olivier et Ambre.



Merci beaucoup Christelle pour ta confiance.



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Lumière

Voici un livre que j’aime relire, auquel j’ai eu une attitude particulière. L’histoire est émouvante et intense.

Ambre blessée de sa rupture avec Léo, envie la vie de famille parfaite d’Olivier, son voisin. Voisin qui va changer son regard sur elle et les autres.

Arriver à la fin du chapitre « Le hanneton », j’ai songé à poser le livre : par tristesse, le refus de terminer l’histoire, de voir la maladie vaincre. J’ai eu le sentiment de faire partie des amis d’Olivier et le suivre dans la maladie.

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Lumière

Intituler son premier roman, Lumière, est sacrément osé, mais le voyage que m'a proposé Christelle Saïani a tenu toutes ses promesses.

Le récit démarre comme une curieuse gourmandise, cette gourmandise de la vie qui côtoie les pages jusqu'à la fin du livre, c'est peut-être ce que je voudrais retenir avant tout...

Mais il y a bien autre chose...

Bien sûr il y a ici des personnages aux destins différents qui se croisent, s'effleurent, s'étreignent, comme Ambre, Olivier, Naïs, Léo... c'est un roman choral où chacun vient apporter sa voix, mais le personnage principal de cette polyphonie, c'est bien la lumière qui entre ici par ricochet...

Que serait la lumière sans l'ombre ? Parlerait-on d'étoiles sans évoquer un seul instant la nuit ?

Le roman commence par l'histoire d'Ambre et de Léo, un amour fusionnel... Un jour, Léo rompt brusquement cette histoire sans explication, par un seul et laconique texto... Ambre ne comprend pas ; il n'y a jamais de pourquoi pour dire l'amour qui naît, pourquoi y en aurait-il pour dire l'amour qui finit ?

Ressentir férocement le manque d'une peau contre la sienne, l'absence d'un coeur.

Alors brusquement le sol s'ouvre, Ambre plonge dans une descente abyssale... Pour Ambre, vient l'envie de disparaître, ne plus exister pour soi-même...

« Ne plus exister pour soi-même n'implique pas de ne plus exister pour les autres. »

L'amour fait mal, le bonheur des autres aussi qui lui devient insolent, carrément insupportable, surtout celui de ses voisins Olivier et Naïs... Pourtant, Ambre fait le pas pour s'excuser un jour d'un propos agressif à l'encontre d'Olivier. C'est alors le début d'une rencontre, une autre histoire, un éveil, car Olivier, dans sa joie qu'il offre à Ambre, lui révèle qu'il est atteint d'un cancer et a décidé de se battre... Ambre se relève...

Ce roman est une incroyable insoumission aux malheurs ordinaires, aux blessures de l'existence, à la maladie...

Dès lors, les personnages vont découvrir en eux et autour d'eux des territoires insoupçonnés...

J'ai aimé l'écriture poétique de Christelle Saïani, une écriture qui révèle l'audace, la sensualité à fleur de peau, l'embrasement, nos rêves, nos doutes, nos failles, nos défaites. Ce livre est empli d'odeurs, celle de la terre après la pluie, celle de la peau avant l'amour, celle de la peau après l'amour, ce livre est façonné de respirations et d'odeurs. Et brusquement, au détour des pages est venue l'insoumission, une envie folle d'aimer la vie.

C'est un rendez-vous avec soi, avec les autres.

C'est une invitation à faire la paix avec ses proches, accepter, refermer la porte tranquillement. Se souvenir des belles choses.

Les mots de Christelle Saïani sont des instants de grâce saisis dans l'apesanteur de nos vies, sur ce fil invisible où parfois nous devenons brusquement funambules sans trop savoir comment redescendre sur terre, sauf à avancer un pas puis un autre, les ailes tendues au-dessus du vide.

La rencontre d'Ambre et d'Olivier est un rendez-vous, un chemin qui va permettre de cheminer sur ce fil tendu au-dessus du vide, ce fil qui couture les âmes soeurs et qui s'appelle l'amitié.

« Avoir encore le souci du bonheur au moment où l'univers se rétrécit. »

Sous les rétines de nos yeux étonnés, les pages se déroulent comme si nos doigts éprouvaient ce besoin vital de soleil, de rires en cascade, retenir quelque chose, un geste, un regard, une lumière...

« Aimer et être aimé, c'est ce qui rend la mort redoutable. »

Dire la vie, se faufiler entre les arbres, entre les ramures du vent, parmi les champs de blé, saisir la joie innocente d'un enfant qui ne comprend rien à ce qui arrive ou à ce qui va arriver...

Dès lors que la maladie est là, chaque jour, chaque pas dans l'univers qui rétrécit, devient une forme d'insubordination.

Avec acuité, ce récit dit le corps qui renonce, ce qui devient un souvenir animal... Mais il y a autre chose aussi...

Brusquement, c'est comme un éblouissement : ne plus exister que par notre relation à ceux que nous aimons...

Ce livre m'a touché au coeur par sa petite musique, la justesse, la pudeur des sentiments, le réveil de quelques pans de mon existence forcément, le souvenir de proches qui sont partis comme cela, mon père, ma soeur, des amis aussi. Je pense à ma mère qui disait à propos de ma soeur partie trop vite : « ce n'est pas dans l'ordre des choses ». Mais ce fut juste dans l'ordre des choses qu'une mère protège dans ces moments-là sa fille, son enfant devenue fragile...

C'est ce qui me fait dire que ce récit intime touche à l'universel.

Lire et aimer ce livre n'interdit pas les larmes, elles viennent comme des digues qui s'effondrent, des rivières, des fleuves plus tard, plus loin, mais cela fait un bien terrible.

À présent que j'ai reçu la lumière de ce roman comme une offrande, je voudrais la faire voyager à travers vos yeux, vos rires, les interstices de votre peau, vos bouches gourmandes, vos coeurs fragiles et épris d'un bonheur que je souhaite fou...

«  Ce n'est pas tout de dire la vérité, toute la vérité, n'importe quand, comme une brute : l'articulation de la vérité veut être graduée, on l'administre comme un élixir puissant qui peut être mortel, en augmentant la dose chaque jour pour laisser à l'esprit le temps de s'habituer. »

Vladimir Jankélévitch
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Lumière

Ce roman vibrant de sensibilité porte bien son titre car sion sujet est bien plus un hymne à la vie et à l'amour qu'un chemin vers les ténèbres. Le thème initial est pourtant la maladie d'Olivier qui le conduit inexorablement vers la mort. Il doit avancer vers le renoncement à une vie qu'il adore alors que son chemin va croiser celui d'Ambre qui n'attache plus d'intérêt à la sienne. Ces personnages sont magnifiques,tout comme la femme d'Olivier et leurs amis.

Je ne sais pas où Christelle Saiani a puisé son inspiration mais la force des émotions, la pudeur des sentiments, le réalisme de ce cheminement me laisse penser que sa plume a trempé dans une encre bien personnelle...

J'ai beaucoup retrouvé de l'émotion éprouvée avec "Tout le bleu du ciel" avec cette lecture. Ces deux roman ramènent à l'essentiel, à l'envie, voire le devoir, de partager chaque parcelle de vie avec ceux qu'on aime.
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