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Citations de Christian Léourier (195)


L'exil était-il le prix à payer pour la survie de l'espèce? Peut-être. Mais c'était à coup sûr se condamner à une tâche sans fin. La conquête des étoiles était un leurre, une entreprise démesurée dans laquelle l'humanité épuisait ses dernières ressources pour un gain illusoire. La partie était perdue d'avance: il y aurait toujours plus d'étoiles que d'êtres humains dans l'univers. En se lançant dans l'aventure, les hommes avaient choisi d'ignorer un vérité fondamentale : ils ne vivaient pas sur la Terre, mais en symbiose avec elle.
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L’homme n’est pas adapté au réel. La preuve : nous manipulons chaque jour davantage de symboles que d’objets.
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- Mon mari a parlé quand il devait se taire ! dit-elle. Mais il n'a pas menti. Je courrai contre tes chevaux et, ainsi qu'il l'a prétendu, je gagnerai la course. Cependant, tu dois m'accorder un délai, car, ainsi que tu peux le constater, je vais bientôt accoucher.
Mais Conchobar s'entêta.
- J'ai été insulté par Crunnchu devant l'assemblée des Ulates, c'est devant l'assemblée que tu dois prouver ses dires. Remporte cette course aujourd'hui même, ou il mourra.
- Cela est contraire à la justice : tu ne peux exiger une telle épreuve d'une femme grosse !
Pour toute réponse, Conchobar adressa un signe au guerrier qui se tenait près du billot. Celui-ci leva sa hache. Alors Macha se tourna vers le peuple.
- Tous, vous êtes nés du ventre d'une femme ! Laisserez-vous s'accomplir un tel forfait ?
Or, aucun n'osa affronter la colère de Conchobar, surtout pour une inconnue.
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Un instinct millénaire avait incité l'homme à repousser sans cesse les frontières de son domaine. Après avoir exploré la moindre parcelle de sa planète, il s'en était affranchi. Il avait bientôt dépassé les limites du système solaire à la recherche de mondes nouveaux. L'exil était-il le prix à payer pour la survie de l'espèce ? Peut-être. Mais c'était à coup sûr se condamner à une tâche sans fin. La conquête des étoiles était un leurre, une entreprise démesurée dans laquelle l'humanité épuisait ses dernières ressources pour un gain illusoire. La partie était perdue d'avance : il y aurait toujours plus d'étoiles que d'être humains dans l'univers.
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Le beau n'est pas mesurable, il relève d'un jugement de valeur. Partant, il est corrélé à la personnalité de l'observateur. En d'autres termes, toi aussi tu as été formé à associer certaines sensations à ce concept. Ton jugement se réfère comme le mien à une table de correspondance préétablie. Comment expliquer, sinon, que cette catégorie varie selon les lieux et les époques? La beauté n'est pas dans la chose, mais dans le regard porté sur la chose. Or, le regard est le fruit d'une éducation - ou, dans mon cas, d'une programmation, si tant est que la nuance ait un sens.
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Depuis la branche sur laquelle Kélia a pris place, le regard porte loin. Or, ses yeux ne sont plus ses yeux, ses oreilles ne sont plus ses oreilles. Ce qu'elle voit, Eilkin le voit, ce qu'elle entend, Eilkin l'entend. Et ce qu'il perçoit à travers elle, ce n'est pas seulement la mêlée confuse, les mouvements des cohortes qui, telles les vagues opiniâtres de la mer, attaquent et refluent. Du champ de bataille elle a certes une vision globale, celle qu'aurait le vautour planant au zénith. Mais elle a aussi celle du chien de guerre, au ras du sol. Elle voit les hommes tomber, tranchés, hachés, défoncés. Pis : elle est le fer qui frappe, elle est la plaie qui s'ouvre. Elle est le cri, elle est la fureur. Elle est le désespoir, elle est la peur.
Elle tremble de tous ses membres, au risque de chuter. Elle aimerait fermer les yeux, se boucher les oreilles. Eilkin ne le lui permet pas. *Je dois savoir. Je dois éprouver dans ma chair la souffrance de ceux qui meurent pour moi* Eilkin a pris possession de sa volonté, de ses yeux, de ses oreilles. Et ses sens s'en trouvent multipliés. Pourquoi ? Pourquoi moi ? Elle a déjà connu cette communion intime avec lui, mais c'était dans des jeux autrement agréables. Pourquoi m'imposes-tu cette épreuve ? *Je n'ai pas choisi. Tu es venue à moi et la pierre a frémi comme jamais. Tu n'es pas à mon service, je suis au tien. Tu es celle par qui le sort du Monde se nouera.*
Que veut-il dire ? Est-ce seulement bien lui qui s'est exprimé ou vit-il un fantasme suscité par un sursaut de son esprit enchaîné ?
O sistr enarf og sistra sistr enarf
Ô mes sœurs et sœurs de mes sœurs
Voici que le bourgeon éclate
Tombent les écailles
Voici que la fleur éclot
Quel est le bourdon qui hume sa corolle ?
Sœur de mes sœurs
Et voici que l'enfant nous échappe
Sur le bord du monde
Et sur le bord de l'autre monde
Chantez
O sistr enarf og sistra sistr enarf
Springa ettaerg knappur
Synga
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Si les dieux étaient prévisibles, ils ne seraient plus des dieux.
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Un des collecteurs de crut autorisé à manifester un enthousiasme hors de propos à l'annonce de ce duel et, plus grave encore, à lancer les paris. Une flèche mit un terme à sa bévue en même temps qu'à sa vie.
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Si l'homme n'est pas le jouet de dieux dont les raisons lui échappent, il faut qu'il ait le cœur bien sombre pour infliger à ses semblables ce qu'il leur fait subir.
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Depuis trois générations, la cité palatiale de Dàsborg s'étiole, sans qu'on en comprenne la raison.
Peut-être le Monde est-il trop vieux.
Le temps fait moins injure à une cité qu'à ceux qui l'habitent. Néanmoins, qu'on la croie éternelle ne l'empêche pas de s'écrouler. (p. 11)
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Le statut de planète franche dont bénéficiait Hao concrétisait nombre de compromis obtenus au terme de tractations difficiles. Aussi l'Instance Suprême de Coordination Galactique préférait-elle détourner le regard des multiples entorses à la Charte Universelle du Commerce dont se monde se rendait coupable, plutôt que de compromettre un équilibre obtenu après de si méritoires efforts. D'autant que quantité de ses membres y entretenaient des intérêts occultes : quand on ne peut éradiquer un fléau, il est stupide de ne pas en profiter un peu.
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Ceux qui s’effacent de votre vie conservent à jamais l’aspect qu’ils revêtaient au moment de leur disparition. L’usante banalité des jours ne vient jamais plus ternir leur image. Peut-être est-ce pour cela qu’ils n’en finissent pas de nous hanter.
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S’il était une leçon que la vie lui avait apprise, c’était bien que chaque individu joue sa partie aux dépens des autres et qu’on ne peut être trahi que par ses proches.
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Si l’homme n’est pas le jouet de dieux dont les raisons lui échappent, il faut qu’il ait le cœur bien sombre pour infliger à ses semblables ce qu’il leur fait subir.
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-Est-ce que là d'où tu viens, on ne fait jamais l'amour ? riposta-t-elle. Tu me désirais, tout à l'heure. C'est donc que je te plais un peu !
Qu'aurait-il pu lui dire ? Qu'il avait été entraîné aux rapports sexuels au même titre qu'à la manipulation des armes et des outils ? Qu'il allait la prendre en s'efforçant de se débarrasser des réflexes acquis, qui voulaient qu'il enregistrât le comportement culturel de sa partenaire dans cette circonstance ? Qu'il n'y parviendrait pas réellement ?
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-Pourquoi les livres ne m'ont-ils pas parlé ?
-Les livres ne parlent pas.
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- Un jour, un jour je te sortirai de là, murmurai-je.
C'était bien entendu ridicule. D'ailleurs, je le lus sur son visage. Mais moi, je le disais avec une réelle conviction.
- Quel genre d'homme es-tu devenu ? cracha-t-elle. Tu as vendu tes copains pour une pute, et tu voudrais que je te croie ?
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Aurais-tu fait tout ce chemin pour refuser de franchir le dernier pas ? Les anciens Harnogéens avaient un proverbe : « Qu’importe les mille fois mille pas qui t’ont conduit aux remparts de la ville, seul compte celui qui te permettra d’en franchir la porte. »
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Le propre des dieux est d'exister aussi longtemps qu'on croit en eux.
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Pourtant, les hommes auront sans doute abandonné Nàma depuis longtemps, ne laissant comme traces de leur passage que ces monticules de déchets, la blessure béante de la mine à ciel ouvert, les ruines et la base abandonnée et les squelettes des machines qu’il n’aura pas été rentable de récupérer. Puis viendra le temps où ces vestiges, à leur tour, auront disparu, dispersés par le vent, dissous par les pluies alcalines. La présence humaine sur ce monde rendu à l’anonymat n’aura été qu’une brève parenthèse.
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