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Citations de Christian Poslaniec (112)


CHAQUE VISAGE EST UN MIRACLE...

Un enfant noir, à la peau noire, aux yeux noirs, aux cheveux crépus ou frisés, est un enfant.
Un enfant blanc, à la peau rose, aux yeux bleus ou verts, aux cheveux blonds et raides, est un enfant.
L’un et l’autre, le noir et le blanc, ont le même sourire quand une main leur caresse le visage, quand on les regarde avec amour et leur parle avec tendresse. Ils verseront les mêmes larmes si on les contrarie, si on leur fait mal. [..]
Il n’existe pas deux visages absolument identiques. Chaque visage est un miracle. Parce qu’il est unique. Deux visages peuvent se ressembler ; ils ne seront jamais tout à fait les mêmes. La vie est justement ce miracle, ce mouvement permanent et changeant et qui ne reproduit jamais le même visage. [..]
Vivre ensemble est une aventure où l’amour, l’amitié est une belle rencontre avec ce qui n’est pas moi, avec ce qui est toujours différent de moi et qui m’enrichit.

TAHAR BEN JELLOUN - Mots et merveilles
11. Tous égaux
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J'ÉCRIS POUR APAISER...

J'écris pour apaiser les scrupules de l'herbe,
Pour mettre un peu d'amour dans le foyer du vent,
Pour permettre à l'oiseau de s'éveiller proverbe,
Pour agrandir l'espace, éterniser l'enfant.

Pour opposer des faits d'écorce et de pelage
Aux dénis du lexique, aux gommes du savoir,
Si je dis que le hêtre est une vierge sage,
Je retarde d'un feu l'enchère et l'abattoir.

J'écris pour réchauffer blé neuf et jeune vigne
Dieu plus encor que l'homme à la merci du gel ;
J'écris pour rassurer, j'écris pour rendre digne,
Pour que la solitude ait un nom de famille,
Pour implanter un lieu qui ne soit pas mortel.


JEAN ROUSSELOT - Maille à partir, 1961
22. Dis ce que vouldras
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LA MORT DOUCEMENT ( Extrait )

On meurt lentement à ne pas voyager, à ne pas lire, à ne pas écouter de la musique, à ne pas rire de soi.
On meurt lentement à détruire son amour-propre. C'est peut-être une dépression, maladie sérieuse qui requiert une aide professionnelle. Alors on dépérit jour après jour à ne pas vouloir être aidé.
On meurt lentement à ne pas travailler ni étudier, et la plupart du temps, ce n'est pas par choix mais plutôt le destin : alors un gouvernement négligent peut tuer lentement une bonne partie de la population.
On meurt lentement à se plaindre tous les jours de malchance ou de la pluie incessante, abandonnant un projet avant de l'avoir commencé, ne cherchant pas à se renseigner sur un sujet méconnu et refusant de répondre quand l'autre s'enquiert de ce que l'on sait.
Nombre de gens meurent lentement, et c'est la mort la plus ingrate et la plus traîtresse qui soit, car lorsqu'elle approche vraiment, on est alors beaucoup moins endurant pour parcourir le peu de temps qui reste. Puisqu'on ne peut éviter une fin soudaine, que l'on évite au moins une mort à petit feu, en se rappelant toujours qu'être vivant exige un effort bien plus grand que le simple fait de respirer.

MARTHA MEDEIROS - texte inédit 2014
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SAISON DE NEIGE

l’aïeule taille mes draps
dans l’étoffe du ciel
remue mes rêves
avec la braise
et met le jour à lever
dans la cuisinière

tôt le matin
elle lave à grande eau
les ombres sur ses photos
en garde la paisible clarté
et l’énigme de ces noms
que j’égrène
avec des baies de sureau

sur son tablier
blotti contre le vieux chat tigré
le monde ronronne
entre ses doigts de lait

dehors
ivre de silence
la neige boit les collines
à perte de vue
et je cherche à mes pieds
où pourrait finir demain

je ne sais pas
que la neige brûle
au bout de ses gants troués

CÉCILE OUMHANI Poème inédit
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CERTAINS JOURS…

Certains jours
Le jour est si bleu
Qu’on voit l’avenir
À sa porte
Il fait froid
Mais la sève éclate
Une fois encore
La terre gonfle ses jupes
Pour de nouveaux matins
Mille projets sont dans l’air
Et la vie s’active
Que vas-tu faire
De tes mains
Sans amour ?

Hélène CADOU - mise en musique par Martine Caplanne
Mise à jour, 1989
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ADRESSE

En deçà et au-delà
De nos identités originales
De nos appartenances communautaires,

En deçà et au-delà
De nos langues détournées, transgressées,
De nos noms reconnus, ressourcés,
Des terres de nos îles morcelées, archipélagées, dispersées,

En deçà et au-delà
De nos ruptures, brisures, cassures,
Des clans guerriers, clans paroles, clans écritures,
Clans mémoire, clans histoire,

En deçà et au-delà
Des mélopées funèbres, désespérances de nos béances,
Manques dans nos corps, de l’âme et de l’esprit en nos sociétés
multiples,

En deçà et au-delà
De tout ça qui fonde et nourrit nos interventions et écritures
particulières,

Nous gardons et emporterons dans nos bagages quelque essence
qui est :

Sur nos chemins de partage,

L’apport par chacun de son brin de conscience,
De réflexion, d’humanité,
Pour commencer à dire ensemble,
Avec nos mots, nos sonorités, nos musiques intérieures,

La chose à transmettre,
L’esprit de juste mémoire :

Tailler, ajouter, renouer, rénover,
Aplanir, étendre et retresser la natte humaine.


Flora AURIMA DEVATINE - Littérama’ohi, n°5, 2004
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S’ABSENTER

Partir est toujours une façon d’être là,
on le sait par les trains, les bateaux et les pas,
le coeur en alarme et le regard accroché
à ce port qui s’éloigne, à l’amarre d’un quai.

Mais rester à demeure est aussi ambigu :
demeurer en rêvant à des pays perdus
au fin fond de l’enfance et de la vie flouée
est un moyen naïf d’encore s’absenter.

On marche comme on s’arrime à la terre, on va
pour appartenir au chemin, trouver sa place
dans le paysage incertain. On tourne en rond

en quête de la présence, d’un gué, d’un pont.
Que l’on s’arrête alors le monde devient plat
Et soi-même on se perd en recouvrant ses traces.


Michel BAGLIN
Un présent qui s’absente, 2013
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LEVÉE EN MASSE

Ne serait-ce qu’une fois, si tu parlas de liberté,
Tes lèvres, pour l’avoir connue, en ont gardé le goût du sel,
Je t’en prie,
Par tous les mots qui ont approché l’espoir et qui tressaillent,
Sois celui qui marche sur la mer.
Donne-nous l’orage de demain.

Les hommes meurent sans connaître la joie.
Les pierres au gré des routes
attendent la lévitation.

Si le bonheur n’est pas au monde
nous partirons à sa rencontre.
Nous avons pour l’apprivoiser
les merveilleux manteaux de l’incendie.

Si ta vie s’endort,
Risque-la.

JEAN MALRIEU, 1995
17. Et pourtant je vous dis que le bonheur existe
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Enfance de la nuit où rêve une syllabe
Enfance du ruisseau, des territoires bus (...)
Enfance des champs clairs, des sentes infinies
Enfance des soleils qui tournent comme un souffle
Enfance des maisons, des murets qui s'enflamment
Enfance des baisers, joues rougies sur la plage
Enfance du sureau, du chant des sarbacanes(...)

Jeanine Baude.
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LE CHAT ET LE SOLEIL

Le chat ouvrit les yeux,
Le soleil y entra.
Le chat ferma les yeux,
Le soleil y resta.

Voilà pourquoi, le soir,
Quand le chat se réveille,
J’aperçois dans le noir
Deux morceaux de soleil.

MAURICE CARÊME
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Les mots aussi ont une enfance.
Ils se sont formés à l'opaque, loin de notre bouche.
Chaque mot.
L'enfance n'est pas candide. Sa blancheur n'est qu'attente.
Elle attend que les mots viennent.
Elle attend d'être inscrite.
C'est cet état qui est le mien quand j'écris.
Je suis in-fans devant chaque mot.
Et je n'enfante rien.
Ma seule attente est celle de la révélation.
Renouvelée.
Le miracle humble du poème.

JEANNE BENAMEUR Poème inédit
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Le temps perdu


Devant la porte de l’usine
le travailleur soudain s’arrête
le beau temps l’a tiré par la veste
et comme il se retourne
et regarde le soleil
tout rouge tout rond
souriant dans son ciel de plomb
il cligne de l’œil
familièrement
Dis donc camarade Soleil
tu ne trouves pas
que c’est plutôt con
de donner une journée pareille
à un patron ?


//Jacques Prévert
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Du soleil sur les mains,
de l'ombre dans la tête,
fillette d'aujourd'hui et de toujours,
à jamais modelée par l'enfance;
lécheuse de contes enrobés de chocolat,
chaque nuit t'emprisonne
dans le cerceau de tes rêves
de sucre candide et d'incertitude glacée,
autour duquel s'enlacent avec lenteur
les guirlandes du souvenir.

Jeanine Moulin
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DÉRIVE EN ROUGE

Parce que chaque mot cache une fin du monde
et que l’ombre rend plus vive la lumière
la vie belle de sa blessure rouge
flamboie de tristesses éparpillées
Un rouge exubérant à en mourir
un rouge à aimer sans prendre souffle
à boire comme un merveilleux poison
Le rouge de mon amour me brûle si fort

Le flamboyant rouge au silence violent
feu de joie ou sacrifice sanglant
le flamboyant carnivore suce le sang de l’été
mon coeur en fait autant, j’en suis maculée
Nous sommes comme des amants voraces

Qui me dira qu’il n’est pas beau de pleurer
qui me dira de me livrer dans l’instant vermeil
et pourquoi le sang tenace de l’été renaît
dans l’orgasme du flamboyant

Un pétale deux pétales trois pétales
rouge sang rouge vulve rouge Ogou
Tu dérives ma fille, tu dérives et t’emmêles
point de garde fou dans la saison du flamboyant
La passion est rouge, rouge et mouvante
elle exulte au coeur de l’été en chute libre

Et mon désir sans aucune honte me colle au corps
omniprésent omnivore affamé d’instants multicolores
Le rouge flamboyant dans mes veines réclame son dû
comme les lèvres dévorantes d’un été scandaleux

KETTLY MARS ( née en Haïti en 1958 )
19. Que le corps exulte !
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Je sifflotais le monde
Les lucioles festoyaient dans mes mains
C'était cela l'enfance
Quand je prenais la vie pour un conte plus vrai
Que le chuchotement des étoiles

Ernest Pépin
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Sur nos chemins de partage,

L'apport par chacun de son brin de conscience,
De réflexion, d'humanité,
Pour commencer à dire ensemble,
Avec nos mots, nos sonorités, nos musiques intérieures,

La chose à transmettre,
L'esprit de juste mémoire :

Tailler, ajouter, renouer, rénover,
Aplanir, étendre et retresser la natte humaine.

Flora Aurima Devatine ( Nouvelle-Calédonie)
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C'est un gamin qui n'a pas 4 ans. Il habite près d'un étang où vit un héron. Un jour, l'oiseau blanc passe au-dessus de la tête de l'enfant. Celui-ci le désigne et balbutie "Tapon ! Tapon! " Le lendemain quand le héron passe de nouveau, le gamin récidive : " Tapon ! Tapon ! " Quand le troisième jour ça recommence, l'oiseau vient se poser près de l'enfant, le regarde dans les yeux et lui dit gentiment " Héron ! Héron, petit, pas Tapon "
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Ce soir la lune déborde
Une mélodie raconte un son
Une incantation de tambour chante une terre
Un loup hurle sa joie
Les caribous sont là
Un coeur bat
Un rythme sonne un sourire
Une danse invite
A une seule musique
Où les pas laissent leurs traces

Joséphine Bacon
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C'est paresseux, les arbres.
Mon chêne, par exemple,
glandouille tout l'été.

Une seule exception : le bouleau.
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Les gros mots ne pèsent pas
davantage que les autres.

Sauf peut-être le mot "cœur",
quand on a le cœur gros.
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