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Citations de Christiane Rochefort (170)


Christiane Rochefort
Il y a un moment où il faut sortir les couteaux.
C’est juste un fait. Purement technique.
Il est hors de question que l’oppresseur aille comprendre de lui-même qu’il opprime, puisque ça ne le fait pas souffrir : mettez-vous à sa place.
Ce n’est pas son chemin.
Le lui expliquer est sans utilité.
L’oppresseur n’entend pas ce que dit son opprimé comme un langage mais comme un bruit. C’est dans la définition de l’oppression.
En particulier les "plaintes" de l’opprimé sont sans effet, car naturelles. Pour l’oppresseur il n’y a pas d’oppression, forcément, mais un fait de nature.
Aussi est-il vain de se poser comme victime : on ne fait par là qu’entériner un fait de nature, que s’inscrire dans le décor planté par l’oppresseur.
L’oppresseur qui fait le louable effort d’écouter (libéral intellectuel) n’entend pas mieux.
Car même lorsque les mots sont communs, les connotations sont radicalement différentes. C’est ainsi que de nombreux mots ont pour l’oppresseur une connotation-jouissance, et pour l’opprimé une connotation-souffrance. Ou : divertissement-corvée. Ou : loisir-travail. Etc. Allez donc causer sur ces bases.
C’est ainsi que la générale réaction de l’oppresseur qui a "écouté" son opprimé est en gros : mais de quoi diable se plaint-il ? Tout ça, c’est épatant.
Au niveau de l’explication, c’est tout à fait sans espoir. Quand l’opprimé se rend compte de ça, il sort les couteaux. Là on comprend qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Pas avant.
Le couteau est la seule façon de se définir comme opprimé. La seule communication audible.
Peu importent le caractère, la personnalité, les mobiles actuels de l’opprimé.
C’est le premier pas réel hors du cercle.
C’est nécessaire.
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Rentable Patrick l'était encore moins, dès qu'on essayait de le faire boulonner il fallait rembourser les dégâts au lieu d'empocher la paye. Comme disaient les vieux c'est vraiment pur dévouement d'avoir des gosses pour ce que ça rapporte quand c'est grand. Fallait prévenir avant que c'était un placement à intérêts, répliquait Patrick, à juste titre ; je serais pas venu.
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- Si le bonheur consiste à accumuler des appareils ménagers et à se foutre pas mal du reste, ils sont heureux, oui ! éclata Frédéric. Et pendant ce temps-là les fabricants filent leur camelote à grands coups de publicité et de crédit, et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes...
- Capitalistes, dit le père.
- Le confort c'est pas le bonheur ! dit Frédéric, lancé.
- Qu'est-ce que le bonheur ? dit Ethel.
- Je ne sais pas, grogna Frédéric.
- Mais dis-moi, qu'on arrive à se poser ce genre de question au lieu de comment bouffer, ça ne prouve pas qu'on a tout de même un peu avancé ? dit M. Lefranc.
- Peut-être, dit Frédéric. Peut-être bien, dans le fond.
- Pour découvrir que le confort ne fait pas le bonheur, il faut y avoir goûté, non ? C'est une question de temps.... Quand tout le monde l'aura, on finira bien par se poser la question. Ce qu'il faut c'est regarder un peu plus loin.
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A la mi-juillet, mes parents se présentèrent à l'hôpital. Ma mère avait les douleurs. On l'examina, et on lui dit que ce n'était pas encore le moment. Ma mère insista qu'elle avait les douleurs. Il s'en fallait de quinze bons jours, dit l'infirmière ; qu'elle resserre sa gaine.
Mais est-ce qu'on ne pourrait pas déclarer tout de même la naissance maintenant ? demanda mon père. Et on déclarerait quoi ? dit l'infirmière : une fille, un garçon, ou un veau ? Nous fûmes renvoyés sèchement.
Zut dit mon père c'est pas de veine, à quinze jours on loupe la prime. Il regarda le ventre de sa femme avec rancœur. On n'y pouvait rien.
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On ne peut pas garder la Grâce sans la foi mon amour, c’était une illusion, il ne pousse rien sur la lune, l’espérance ne s’invente pas.
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Penser à tout ce futur sans whisky était trop accablant, il fallait s’en consoler d’avance. Et puis comment écrirait-il s’il ne buvait plus ? Car il ne pouvait écrire qu’ayant bu, il l’avait constaté. Il allait se lancer, et ensuite ça roulerait tout seul.
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 On ne peut pas forcer à boire un cheval qui n’a pas soif. 
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Toute la conscience du monde y est rassemblée, qui n’est qu’amour inutile sans objet, amour désespéré, goutte d’eau dans le désert, je suis une goutte d’eau dans le désert, comprends-tu enfin que je puisse avoir soif ? Non, l’amour toi tu ne sais pas ce que c’est ; je sais de quoi je parle, tu ne sais pas ce que c’est. C’est l’impossible.
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On souffre si on est dans la vie, parce que la douleur vous en arrache, vous en distrait de force. C’est le refus qui fait le plus mal. Je m’en moquais. Ce n’étaient que de petits ennuis, des dérangements dans ma paresse.
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J’aimais les femmes et la perfection d’un plaisir qui connaît tout de l’autre, aussi accompli à donner qu’à recevoir.
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Il y a des gens qui ont des mauvais rêves. Moi, je les vivais. Ce n’est pas une métaphore. Ils avaient lieu la nuit et c’était vraiment des rêves, avec tous les caractères des rêves : caprices de l’espace et du temps, matière changeante, parfois distendue comme l’étoile, parfois lourde comme le noyau ; répétitions hallucinantes, aura prémonitoire, métamorphoses des personnages, et jusqu’au sentiment d’irréalité.
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Rien de moins libre que l’alcoolique ; tandis qu’il se croit livré à sa fantaisie pure, il a ses manies, il est prisonnier d’incompréhensibles mais immuables attachements à des havres hors desquels il est perdu.
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Rien de moins libre que l’alcoolique ; tandis qu’il se croit livré à sa fantaisie pure, il a ses manies, il est prisonnier d’incompréhensibles mais immuables attachements à des havres hors desquels il est perdu.
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 Quand les parents boivent, les enfants trinquent. 
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L’alcoolique est celui qu’on ne voit pas boire et qui n’est presque jamais ivre ; il dispose de ressources aussi infinies pour cacher son vice que pour le satisfaire.
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C’est difficile de barrer la route à une mère.
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Jouir incite les femmes à l’apostolat psychologique, je l’ai maintes fois constaté : c’est une forme noble de la reconnaissance du ventre, particulière aux intellectuelles.
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 Un jour, j’écrirai un traité. Je l’appellerai « De l’Amour ». Ça existe déjà mais ça a besoin d’un sérieux remaniement. Je l’appellerai : « De l’Amour », et je serai contre. J’y démontrerai que l’amour n’existe pas. De la manière suivante : que si de l’amour on enlève tout ce qui lui est étranger il ne reste rien. Absolument rien.
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 J’aime être utile. Même à de petites choses. Ça me donne le sentiment d’exister.
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La pitié n’est pas forcément bonne conseillère, j’avais toujours été un peu naïve…
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