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Critiques de Christina Sweeney-Baird (74)
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La fin des hommes

Un roman surprenant d'abord par le sujet : dystopie légère, puisqu'il débute en 2025, il nous raconte une pandémie dont les premiers cas sont diagnostiqués en Écosse et qui se répand rapidement à la surface du globe, quasiment toujours mortelle. Et pourquoi donc surprenant alors que nous venons de vivre cette situation dans la réalité : parce que l'auteure l'a écrit avant l'épidémie de Covid. Comme elle l'explique dans sa préface, elle se serait passée de ce gage d'authenticité et n'aurait imaginé vivre réellement quelques-unes des situations qu'elle avait décrites dans son roman.



Le virus en question, surnommé le Fléau, a ceci de spécifique qu'il ne frappe que les hommes, même si les femmes le transmettent aussi. Elles sont protégées par leur double chromosome X. Vu le taux de mortalité, c'est quasiment 50% de la population mondiale qui est éradiqué : cette population reste quasiment entièrement féminine, avec un certain nombre de conséquences que l'auteure nous détaille à travers les récits de quelques femmes, qui vont jouer des rôles clés dans la gestion de l'épidémie.



Imaginez par exemple un hôpital au personnel essentiellement féminin, les infirmières ne manquent pas, mais les médecins sont très largement en sous-effectif. de même, plus d'éboueurs : les ordures envahissent les villes, très peu d'électriciens même si ces métiers avaient commencé à se féminiser.

Dans les conséquences plus heureuses, moins de guerres et des négociations plus fructueuses, moins d'accidents sur les routes.



Le récit nous raconte les cinq années qui font suite au déclenchement de l'épidémie, avec les différentes phases qui vont se succéder, de la panique et du désespoir à la force et l'adaptation en passant par la survie et la résilience. Beaucoup de choses vont devoir changer, la vision du monde va être profondément modifiée et les femmes vont prendre naturellement des rôles qui leur étaient difficilement attribués auparavant. J'ai été fascinée par le talent de l'auteure pour imaginer les conséquences de cette situation, certaines sont évidentes, d'autres beaucoup moins, Celles-là je ne vous les détaillerai surement pas …



À côté du sujet et de son traitement, j'ai beaucoup aimé aussi la façon dont la romancière nous le partage. Chaque chapitre est raconté par un personnage différent, principalement des femmes mais aussi quelques hommes. Certains ne feront qu'une apparition, certains seront des personnages récurrents du livre et de la gestion de la crise. Un peu déroutant au début, parce qu'il n'est pas forcement facile de se rappeler qui est qui (j'ai au bout de trois à quatre chapitres noté le nom des intervenants, leur métier et leur lieu de résidence, cela m'a permis de les resituer rapidement, quand ils réapparaissent), ce procédé nous permet d'assister à toute une palette d'évènements, de réactions, ce qui aurait été plus difficilement réalisable en se concentrant sur une ou deux personnes.

L'emploi de la première personne par chacun nous permet d'être au plus près de leurs sentiments, leurs réactions et de partager leur vie ou survie dans des conditions parfois effroyables.



Je me demande quelle aurait été ma perception de ce livre si nous n'avions pas vécu entre son écriture et ma lecture l'épidémie de Covid. Il est frappant de reconnaitre dans le roman certaines des situations que nous avons vécues, même si l'impact du Fléau est sans commune mesure avec celui du Covid.

Un grand merci à Bernard (Berni_29) dont la critique enthousiaste et intrigante avait attiré mon attention sur ce livre.

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La fin des hommes

C'est grâce à deux amis dont je préserverai l'anonymat, Anne-So et Berni-Chou donc, que j'ai découvert ce premier livre de Christina Sweeney-Baird.

Un thriller médical / anticipation... Hmmm "Y'a bon Banania", comme on disait au siècle dernier. Un roman fait pour moi, donc.

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L'histoire démarre 5 jours avant le début de la pandémie, et nous entrons dans la vie de Catherine, son mari Antony et Théodore, leur fils. Nous sommes à Londres, et c'est Halloween. Je vous passe les détails.

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Arrive très vite le "Jour 1" et nous retrouvons Amanda, à Glasgow. Médecin urgentiste, c'est elle qui s'aperçoit que certains malades sont victimes d'une sorte de grippe foudroyante. Après de rapides recoupements, elle subodore se trouver devant un début d'épidémie et en alerte immédiatement le Service public de santé en Écosse...

Bien entendu, personne ne la croit et l'épidémie se transforme vite en pandémie incontrôlable.

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J'ai beaucoup apprécié le découpage du livre, dans lequel nous voyagons d'un protagoniste à l'autre, vivant avec eux l'impact de la maladie sur leur vie, leur façon d'appréhender les événements, les précautions prises, la peur qui les tenaille, l'isolement forcé même au coeur d'une même famille, puis les deuils successifs.

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Le virus a la particularité de ne frapper que les hommes. Les femmes doivent donc s'organiser pour les remplacer dans toutes les fonctions et tous les métiers. Électricité, plomberie... mais aussi des scientifiques, des P.D.G., des ministres, etc.

Seuls quelques hommes sont immunisés. 10 %, c'est peu.

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Par ailleurs, évidemment, c'est la course à la recherche d'un vaccin efficace. Seule une personne se lance dans une enquête pour trouver la source de l'infection. C'est la chose qui m'a un peu surprise, il faut dire, puisque dans la vraie vie, ce serait plutôt le branle-bas de combat pour découvrir cet élément primordial.

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J'ai dévoré ce roman avec avidité, presque aussi vite que ma Yaya fait un sort à une tablette de chocolat, c'est dire...

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Encore une fois, les courts chapitres et le fait de passer d'une personne à l'autre, malgré le côté un peu déstabilisant des quelques secondes nécessaires pour se rappeler qui est qui et qui fait quoi, furent très agréable.

Je vous rassure, on remet les gens très vite dès le début du premier paragraphe, à la lecture de leurs faits et gestes et je n'ai pas été perdue, ce qui est étonnant, parce que d'ordinaire, dès qu'il y a plus d'une poignée de personnes, je ne retrouve plus mes petits.

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La plume est agréable, on s'attache à pratiquement tous les personnages, on a peur pour eux, on souffre avec eux, on espère aussi. En deux mots, immersion complète.

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Ce livre peut être mis entre toutes les mains et je le conseille vivement.

Je vous invite également à consulter les excellents retours de mes amis dannso et berni_29. Je ne sais pas si j'ai trouvé les mots pour vous séduire, mais les concernant, c'est incontestable.
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La fin des hommes

- Mes amis, je vais vous parler d'un roman d'anticipation, La fin des hommes, histoire de vous changer les idées.

- Chouette !

- Un roman dont le sujet est ... une pandémie.

- ?!

Oui je vois votre étonnement et je vous entends déjà tempêter : " Quoi ?! Une pandémie : un sujet d'anticipation ? Tu veux nous changer les idées avec ça... ? "

Allons, approchez, pas trop près quand même à cause du virus qui peut-être sévit encore, approchez, vous allez comprendre...

Nous sommes en 2025, vous voyez que c'est un roman d'anticipation... Quand vous saurez que le roman a été écrit entre septembre 2018 et juin 2019, votre étonnement peut-être se dissipera pour laisser place à un autre...

2025, une mystérieuse maladie baptisée le « Fléau » se répand dans le monde entier. C'est un virus qui a comme particularité de ne toucher que les hommes. En revanche, ce sont les femmes qui contribuent à le diffuser par des gestes anodins, des gestes de tous les jours, des gestes d'amour, des gestes familiers, des gestes fraternels... Car ces hommes, ce sont des pères, des fils, des frères, des amis...

Très rapidement, le virus se répand comme une trainée de poudre dans le monde entier, touchant la moitié de la population mondiale. La maladie est impitoyable, les effets sont rapides, dévastateurs, il n'y a aucun traitement efficace, les victimes meurent au bout de deux jours après l'apparition des premiers symptômes. Cependant, certains d'entre eux sont immunisés. Ce n'est ni un hasard, ni un miracle, la recherche médicale finit par cerner une hypothèse qui semble tenir la route en guise d'explication... Ces survivants du monde d'avant vont susciter, comme vous pouvez l'imaginer, une certaine convoitise...

Malgré ce thème de la pandémie qui pourrait, - au mieux ennuyer au pire horripiler, j'ai été tenu en haleine jusqu'au bout de l'histoire, jusqu'au jour 1976, c'est-à-dire cinq ans et demi après l'apparition du virus...

La fin des hommes est un premier roman d'une autrice anglaise, Christina Sweeney-Baird.

Ce récit est construit de manière chorale. Des femmes, plusieurs femmes vont venir faire entendre leur voix ici, à commencer par Amanda médecin urgentiste, celle qui a soigné le patient zéro, des femmes donc, mais quelques hommes aussi le temps d'un sursis, d'un espoir, de quelques heures encore avant l'implacable sort qui leur est réservé...

Dans cette polyphonie qui mêle l'intime à l'universel, nous voyons des femmes raconter la manière dont leur existence est entrée en collision avec ce virus, fauchant des vies, celles de leurs proches ou bien celles de patients. Souvent les premiers jours ressemblent à une épée de Damoclès... Ces hommes, des pères, des maris, des fils, survivront-ils ? Savourer chaque seconde. Accepter le deuil... La vie s'organise comme on peut, tandis que des scientifiques, des femmes essentiellement, s'affairent pour chercher un vaccin...

L'originalité de cette dystopie, sa force, c'est bien cette fin des hommes qui sonne comme un glas, donnant à cette pandémie une dimension genrée dans sa manière de porter sa déflagration sur le monde entier. Comment envisager la vie avec cela, comment imaginer le monde d'après, le construire ? Vivre, survivre ? Recommencer ou plutôt commencer, bâtir quelque chose de nouveau.

En écho aux bouleversements que subit le monde, ce sont des voix, des tranches de vies qui s'expriment, avec la manière dont une catastrophe planétaire peut exacerber les sentiments qui prévalaient avant son arrivée : la joie, la générosité, l'entraide, l'amertume, les jalousies, les ambitions effrénées...

Dans cette polyphonie qui nous promène aux quatre coins du monde, de l'Écosse à Singapour, de la Russie aux États-Unis, de Douarnenez à Oulan-Bator, de Biscarosse à la Patagonie, j'ai entendu de l'émotion, de la douleur, des chagrins qui dévastent, mais aussi de l'espoir, de l'empathie... J'ai été captivé, touché aussi...

Ici une femme attend un bébé et c'est un drame lorsqu'on lui apprend que ce sera un garçon...

La communauté LGBT est en crise elle aussi. Des hommes ont perdu leurs compagnons. Ils ont vu leur cercle social, leurs vies voler en éclats. Ils ont besoin d'aide.

Comment ne pas se laisser émouvoir par cette femme qui à toutes forces veut sauver ses garçons en les isolant... ? Comment ne pas être touché par cet homme qui s'exprime sur son blog, persuadé d'être immunisé, qui meurt seul, qui disparaît après avoir supplié quelqu'un de dire à sa mère hospitalisée, qu'il l'aimait.

Même cette femme chercheuse, avide de pouvoir et de célébrité, avide d'être celle qui sera la première à découvrir le vaccin, avide de décrocher le prix Nobel de médecine tant qu'à faire, vous vous rendez compte, une femme scientifique décrochant un prix Nobel, c'est si rare, elle serait la dix-huitième... Même cette femme ne nous paraît pas foncièrement antipathique...

Vivre ou survivre, ce n'est pas pareil. Recommencer, commencer quelque chose de nouveau. le monde alors change après cela. L'histoire va se fabriquer autrement désormais... Et puis, comment trouver l'amour dans un monde nouveau ? Dans ce grand besoin d'amour, des femmes découvrent qu'elles peuvent aimer d'autres femmes...

La fin des hommes, un monde où une pandémie efface peu à peu les hommes de la surface de la Terre, ce sont aussi des passages de ce récit que j'ai trouvé savoureux voire jubilatoires... La mortalité routière chute vertigineusement... de nombreux pays, y compris les plus improbables, voient arriver à leur tête des femmes présidentes, des guerres disparaissent même si certaines femmes veulent s'enrôler à la place des militaires hommes décimés non pas au champ de bataille mais dans leur lit... Des guerres disparaissent tout simplement parce que désormais les négociations pour obtenir la paix se font beaucoup plus facilement. Ah ! Comme j'ai trouvé merveilleux et si inspirant ce petit contrepied à notre tragique actualité...

Roman féministe ? Je ne l'ai pas perçu ainsi. Il est pour moi un roman au ton universel, un joli pas de côté, parfois grinçant, sur notre monde d'avant et notre monde d'après.

Le talent de Christina Sweeney-Baird est d'avoir su mêler harmonieusement et avec intelligence des vies intimes et une humanité traversée de vertiges, de doutes et d'espoir.

Je remercie Babelio et les éditions Gallmeister, qui m'ont permis de découvrir ce roman dans le cadre d'une récente opération Masse Critique.
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La fin des hommes

On ne l’a pas croisé mais Christina Sweeney Baird faisait partie des nombreux auteurs présents le week-end dernier au festival Quais du Polar.



La fin des Hommes est-il pour autant vraiment un polar ?



Non dans le sens où il n’y ait pas question de crimes ou de délits, ni même d’enquête mais ce premier roman se lit comme un page turner en maintenant un suspense quant à la survie de l’espèce humaine.



Le pitch :



L’histoire commence à Londres, 5 jours avant le début du fléau en 2025 et par la « voix » de Catherine qui a un enfant de 3 ans et se demande, pressé par son mari, si elle est prête à une nouvelle FIV.



Dans le chapitre suivant, Amanda à Glascow, médecin aux urgences à l’hôpital, constate un décès très soudain d’un homme, puis 3 puis 5. Elle alerte tout de suite les instances médicales soupçonnant un virus nouveau et très contagieux mais on la prend pour une folle.



Le lecteur vit au fil des jours la propagation du virus (mortel et qui ne touche que des hommes) à travers le monde et par la voix de différents personnages féminins.



Face au deuil et à une société complètement bouleversée, reconfigurée, chacun réagit à sa façon.



Paradoxe d’un fléau qui s’étend partout et donc d’un monde utra connecté mais alors que tout le monde vit la même chose, l’auteure suggère la solitude, l’isolement de chacun (parfois même réelle comme ce bateau qui va rester deux ans au large de l’Islande ou cette cabane dans la forêt dans laquelle un ado est obligé d’aller se réfugier pour ne pas être contaminé).



La fin des Hommes interroge bien entendu sur la place des hommes dans la société (aussi bien dans la sphère publique que dans la sphère privée), sur le deuil, sur jusqu’où un état peut aller dans l’ingérence personnelle (ici au niveau des naissances) pour sauver un pays, une société.



Comme Catherine, Amanda et d’autres femmes sont des personnages récurrents, la fin des Hommes arrive à allier à une tragédie universelle une intimité profondément bouleversante.




Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La fin des hommes

Ou comment le romancier peut faire don de prophétie



La fin des hommes, comme son titre l'indique, ou en tout cas met bien sur la voie, raconte comment un virus mortel, ne touchant que les hommes, peut éradiquer une grande partie de la population en un rien de temps. On y parle aussi de distanciation sociale, de confinement et de vaccin.

Ce roman, sorti cette année, ne peut que nous faire écho. Pourtant, comme l'autrice a tenu à le faire savoir en avant-propos, il a été écrit en 2019, avant que l'épidémie de covid ne devienne une pandémie.



J'ai acheté ce livre pour plusieurs raisons. D'abord, parce qu'il s'agit d'une sortie des éditions Gallmeister, que j'aime beaucoup, trouvant leurs romans généralement très qualitatifs et les traductions à la hauteur. Ensuite, parce que j'apprécie de plus en plus les romans d'anticipation, du moment que ce n'est pas totalement barré. Et ici, l'autrice place son intrigue dans un futur très proche (quelques années), dans notre propre société, ce qui fait que je m'y retrouve totalement, que j'ai (presque) l'impression de lire de la littérature blanche contemporaine, qui reste quand même l'un de mes genres préférés.

Et je peux avouer qu'encore une fois je n'ai pas été déçue par cette maison d'édition, ni par le genre : j'ai trouvé le roman plaisant à lire, palpitant et réaliste à la fois.

La plume de Christina Sweeney-Baird, dont c'est le premier roman, se prête bien au genre: elle est simple, sans être simpliste, elle raconte une histoire – ainsi que plusieurs histoires dans l'histoire – qui tient – tiennent - la route, elle donne envie de tourner les pages. J'ai dévoré ce roman en deux jours, ayant beaucoup aimé la façon de faire de l'autrice, soit en faire un roman choral, à la polyphonie très bien maîtrisée il faut le dire, développant plusieurs personnages principaux (ou plutôt principales car il s'agit en très grande majorité de femmes) sur le juste avant, le pendant et l'après pandémie. Certains pourraient lui reprocher d'être restée en surface, ou de ne pas donner assez de place aux hommes. Pour ma part, j'ai trouvé qu'elle avait fait une vraie proposition, imaginant les dérives qu'un monde (presque) sans homme pourrait donner, racontant aussi les débordements qui arrivent au moment de la catastrophe, ou ce qu'il advient lorsque certaines personnes profitent de la peur qu'un tel virus inocule à la population. Et, je dois ajouter, que je n'ai jamais perdu le fil de l'intrigue malgré les nombreux personnages, et ce parce qu'elle a su rendre ces derniers vivants, humains.



En lisant ce livre, je n'ai pu m'empêcher de faire un parallèle avec deux autres romans lus ces dernières années : le pouvoir de Naomi Alderman, qui raconte comment les femmes prennent l'ascendant sur les hommes grâce à un artefact particulier, mais aussi Les hommes protégés de Robert Merle qui narrait déjà l'histoire d'un virus ne touchant que les hommes et qui donnait, par conséquent, le pouvoir aux femmes. C'est étrange de voir comment ce sujet, entourez l'option qui vous convient le mieux, fascine, dérange, démange, interpelle, perturbe, etc..., et ce depuis de très nombreuses années voire décennies. Et ce n'est pas fini vu le nombre de sorties récentes sur le sujet, mais aussi le nombre de romans déjà écrits dessus, soit d'un monde sans homme. Ou presque



En résumé, un livre que j'ai globalement beaucoup apprécié. C'est simple, je l'ai terminé il y a plus de deux mois et je m'en rappelle encore très bien, preuve s'il en est qu'il m'a marquée. Et, surtout, il m'a confortée dans l'idée d'aller encore fureter sur le sujet, j'ai déjà prévu de lire Moi qui n'ai pas connu les hommes de Jacqueline Harpman, Les filles d'Egalie de Gerd Brantenberg, ou encore Herland de Charlotte Perkins Gilman qui raconte « l'incroyable équipée de trois hommes piégés au royaume des femmes ». Siphonnée vous avez dit?
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La fin des hommes

Je vous épargne le résumé que vous pouvez lire sur la fiche Babelio.

Je vais aller directement à l’essentiel et vous dire pourquoi je n’ai mis qu’une seule étoile.

Je me faisais un plaisir de lire ce roman qui était dans ma PAL depuis sa sortie.

Une dystopie, une épidémie, l’apocalypse, une autre approche de la société (population divisée par 2 avec la mort de 90% des hommes) : tous les ingrédients pour passer un bon moment étaient réunis !

Mais en me mettant à table, je découvre des personnages trop nombreux, quasiment similaires au point où on ne sait plus qui est qui. J’ai souvent confondu les personnages.



Le rythme du livre m’a surpris également : c’était lent, long…

Je suis arrivée à la fin de ce roman lassée et déçue.

Ce n’est pas une lecture qui me marquera en me laissant un bon souvenir.
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La fin des hommes

Rédigé avant la pandémie de Covid 19, ce roman imagine une sorte de grippe , extrêmement mortelle et ne touchant que les hommes. Nous sommes en 2025, parti d’Écosse, le mal se répand d'abord au Royaume Uni, puis dans le monde entier. Mais, hormis quelques incursions dans certains pays étrangers, l'action restera centrée sur le Royaume Uni .

Le récit est pris en charge par plusieurs narratrices, ce qui permet de varier les points de vue (scientifique, historique, politique). Mais, il faut bien l'avouer, tout ceci reste assez superficiel et l'autrice privilégie bien plus l'aspect émotionnel qu'économique par exemple. Elle se débarrasse d'une pichenette désinvolte de certains problèmes, (faute de données , toute la situation en Afrique,  par exemple, ne peut être évoquée) même si elle souligne certains biais misogynes  de la société ante pandémie. En outre, un épisode de violence domestique, réglé façon humour noir,  par le Fléau a lieu en ...Russie. Aucun cas d'alcoolisme ou de violences faites aux femmes au Royaume -Uni ?

Bref, même si j'ai lu jusqu'au bout les 471 pages de ce roman, je n'ai pas été totalement convaincue par le traitement de l'intrigue.









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La fin des hommes

Christina Sweeney-Baird a grandi entre Londres et Glasgow. Elle a étudié le droit à l'université de Cambridge et a été publiée en tant que journaliste indépendante dans The Independent et le Huffington Post. Elle travaille aujourd'hui comme avocate spécialisée dans le contentieux des entreprises. Son premier roman, La fin des hommes, écrit en 2019, vient de paraître.

En 2025. Un virus mortel, baptisé « Le Fléau » et parti d’Ecosse se répand à une vitesse folle dans le monde entier. Sa particularité, si les femmes en sont porteuses, seuls les hommes en meurent. L’organisation patriarcale du monde s’effondre et les femmes doivent au plus vite trouver des solutions et des parades pour réorganiser les sociétés et assurer leur subsistance.

Bien évidemment le sujet du roman s’avère troublant car écrit avant que ne se déclare la pandémie que nous connaissons encore, un point qui personnellement me laisse indifférent mais un sujet qui me semblait prometteur. Hélas, j’ai vite déchanté. Objectivement, je pense que le bouquin n’est pas mauvais, il est juste moyen. Comme je ne suis pas là pour être objectif mais donner mon avis voici ce qui m’a déplu :

Le roman est fait de mini chapitres de presque autant d’acteurs, chacune des femmes (puisque les hommes meurent) apportant son témoignage en tant que médecin urgentiste, spécialiste des virus, responsable politique ; à moins que ce ne soient ces femmes devenant subitement veuves ou perdant leur enfant. Cet empilage roboratif m’a franchement barbé et j’avoue avoir lu en biais de nombreuses pages même si le but recherché était « de comprendre l’impact culturel et social du virus. »

La forme m’a déçu et le fond pas comblé ; le sujet est excellent mais ça manque d’envergure et de puissance dans le traitement. Trop superficiel dans le concret, trop porté sur le pathos et veuillez m’excuser (une fois encore pour ce genre de remarque), il s’agit pour moi d’un roman bien trop féminin (sans être féministe pour autant) où l’on s’épanche sur le décès d’un mari ou d’un enfant…

Un bouquin qui trouvera son public, sans honte, mais pas avec moi.

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La fin des hommes

Et si une pandémie s'abattait sur le monde ? Ah, mince, c'est déjà fait... Mais imaginons que cette pandémie ne touche que les hommes, au point de presque tous les éradiquer ? Quel serait l'avenir de l'humanité ?





La fin des hommes, est un des romans d'anticipation les plus flippants et réaliste que j'ai lus ces dernières années. Pourtant, point de zombies ou de vilains, non, juste la quasi-extinction des hommes et seulement eux.





En commençant la rédaction de son manuscrit bien avant la pandémie actuelle, Christina Sweeney-Baird joue au devin. Ou peut-être a-t-elle su observer l'état du monde et en capter son essence. Peu importe, le résultat produit est aussi passionnant qu'impressionnant. Roman choral divisé en plusieurs parties, celui-ci s'étale sur plusieurs années et démontre ainsi les réflexions poussées de l'auteure.





On y constate que la domination masculine dans certains secteurs professionnels avec pour conséquence une pénurie de main d'œuvre. De nouveaux modèles de sociétés sont donc proposés, des révolutions éclatent, le monde est suspendu, bouleversé à jamais.





Loin d'en faire un procès contre les hommes, La fin des Hommes, s'attarde surtout la résilience, le deuil ou encore la place de chacun dans la société. J'ai aimé toutes ces femmes qui voient leur vie chambouler, ces femmes qui se soutiennent ou qui parfois reproduisent le comportement masculin.





Des chapitres très courts, des personnages passionnants et une écriture plaisante font de ce roman une convaincante et perspicace pépite féministe.



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La fin des hommes

Écrit AVANT le covid, ce roman en imagine une version pernicieuse, touchant exclusivement les hommes. Aucune allusion (ni mention) du roman de Robert Merle (Les hommes protégés, 1974) au propos identique. Le traitement est tout autre, assez insupportable de mon point de vue : une alternance de très courtes pastilles consacrées à des personnages récurrents, avançant le long des parties bien différenciés : avant, pendant, etc. Procédé déjà assez artificiel, enfoncé par une tonalité mièvre crispante. Bref, ça n'a pas fonctionné pour moi même si je me suis accrochée pour le terminer (en l'ayant un peu abandonné entre temps quand même); je voulais voir le type de société envisagée avec les hommes en grande minorité mais c'est très superficiellement esquissé.
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La fin des hommes

La fin des hommes de Christina Sweeney-Baird est un excellent roman d'anticipation.

En 2025, une maladie appelée Fléau, se répand dans le monde, ne tuant que les hommes. On suit donc plusieurs personnes à travers le monde, d'abord avec l'angoisse d'attraper la maladie pour les hommes et pour leurs familles.... Et ensuite la force qu'il faut à ces femmes pour se relever et pour diriger le monde.

Il y a beaucoup de personnages mais toutes avec leurs histoires sont très touchantes.

J'ai beaucoup aimé suivre cette épidémie jours après jours, de le découverte du patient 0 à la découverte du vaccin puis à l'après.

Certains passages sont très émouvants.

C'est un livre très bien écrit qui se lit facilement.

L'auteure a écrit ce roman entre 2018 et 2019, avant le covid donc, et en le lisant, je me suis dit quand même que cette personne a eu un sacré instinct visionnaire.

Merci à Gallmeister pour leur confiance.







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La fin des hommes

Roman choral autour d'une épidémie



Cette épidémie est dévastatrice car elle tue en l'espace de quelques jours 90% des hommes. Par contre les femmes ne tombent pas malades même si elles peuvent transmettre la maladie.



Le roman commence par l'histoire d'une responsable des urgences qui assiste à la mort du parient zéro (en quelques heures)

Elle essaie de prévenir les autorités sanitaires mais personne ne la croit, elle se confine alors chez elle avec son mari et son fils.



Les autres personnages sont majoritairement féminins : une journaliste, une politicienne…..



Ce roman a été écrit avant le covid et est paru en 2020. Cela donne une bonne idée de la catastrophe qui aurait pu avoir lieu si le covid avait été plus mortel.



Cinq ans après, presque la moitié de la population mondiale a disparu : la Chine a « explosé » en Provinces autonomes, le monde est radicalement changé….



Un roman bien construit et finalement pas si apocalyptique que cela (je me demande si l'effondrement du monde ne serait pas plus grand si cela se passait en « vrai »)
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La fin des hommes

J'ai mis 5 étoiles à ce roman car dans sa globalité, je l'ai apprécié. Le sujet- une pandémie qui ne décime que les hommes est original et traité de manière peu commune: on suit l'histoire personnelle de nombreux personnages à travers le monde. Alors oui parfois, on ne sait plus qui est qui, mais on retrouve vite le fil. J'ai aimé la réflexion de l'auteur sur ce sujet, la disparition des hommes, et le fait qu'elle traite l'avant et l'après pandémie, la transformation du monde tel qu'on le connaît.
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La fin des hommes

j’ avoue que j’ai hésité avant d’acheter ce livre parce que honnêtement rien que les mots épidémie ou pandémie aujourd’hui me donnent des boutons ! Oui ces mots me sortent par les yeux. Pourtant le sujet avait de quoi m’intéresser : la fin des hommes ! Quoi? Un virus qui ne tuerait que les hommes? Ça interroge quand même sur ce que pourrait devenir l’humanité si les hommes étaient si minoritaires qu’ils n’auraient plus les moyens de dominer et d’imposer quoi que ce soit. Qu’adviendrait il de nous, humains, si les femmes se retrouvaient par la force des choses aux postes clé qui jusqu’à présent étaient réservés en grande partie aux hommes ?

Alors comme j’avais très envie de voir ce qu’aller nous raconter l’auteur je l’ai lu.

Et la façon dont elle s’y est prise est plutôt originale. Nous voyons évoluer les effets de cette élimination sélective au travers des yeux de plusieurs femmes.

La peur évidemment est ce qui arrive en premier. Ces femmes voient le mari, leur fils, le père disparaître sans pouvoir rien y faire. Certains hommes fuient, quittent tout en espérant leur salut. Certaines femmes tentent tout pour protéger les hommes de leur famille.On a donc de part et d’autre une nette vision comportementale de chacun et chacune face à la panique provoquée par ce virus si sélectif.

Et donc est ce que les femmes sont plus aptes à prendre en charge l’avenir de l’humanité?

Les femmes sont en général différentes des hommes dans leur façon de penser, d’agir, il est donc évident que l’humanité s’en trouvera changée. jusqu’à quel point et jusqu’à quand ?

C’était une lecture très riche émotionnellement et donner la parole à ces femmes confrontées chacune à des défis, un devenir difficile sans ces hommes qui faisaient partis de leur vie, c’était bien vu.

J’ai beaucoup apprécié cette approche découpée qui tend quand même à donner l’espoir d’un avenir bien différent du précédent …du moins pour un temps.
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La fin des hommes

Livre a lire après la pandémie de covid sinon c'est la déprime totale. Ceci dit c'est un très bon roman d'anticipation écrit bien avant ce qu'à connu le monde ces deux dernières années. L'auteur nous emmène dans un monde sans hommes où la valeur des femmes 😁😁 est mise en avant ainsi que la valeur du travail.
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La fin des hommes

Que j ai aime cette lecture pourtant l anticipation n est pas mon genre de lecture de prédilection..

L auteur a beaucoup d imagination mais quand nous faisons un parallèle à ce que nous vivons et avons vecu quelle visionnaire .

C est ce qui m a plu dans ce roman.

Un petit clin d œil pour sourire les femmes prennent le pouvoir ce n est pas sans me déplaire

Un livre conseille par ma librairie une couverture toute rouge et originale une sélection Babelio tout m a attiré et j en suis ravie

Helas un livre dont à ma connaissance nous n avons pas beaucoup entendu parler

N hesitez pas.
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La fin des hommes

It's a Woman's, Woman's, Woman's World



“La fin des Hommes ». A la lecture du titre, au lit, douillettement calé entre deux oreillers moelleux, je me dis in petto: Tiens, Alice Coffin comm… publie un nouveau livre ?

Non.

Il ne s'agit pas du dernier opus de l'auteure toute en mesure, du « Génie lesbien » (descendu ?), mais d'un ouvrage de Christina Sweeney-Baird, inconnue de mon bataillon



La première impression au bout de quelques pages, est plutôt bonne, même si elle repose sur l'acceptation du fait que ce récit a été écrit AVANT la crise du Covid, comme l'explique la préface, ce qui en fait un roman d'anticipation, l'action se déroulant en 2025.



Nous voici donc en présence d'un virus appelé le « Fléau », qui a le bon réflexe de ne frapper que les hommes, ce qui, compte tenu de l'état du monde, est plutôt une perspective tentante. Tout juste pourra-t-on reprocher à ce virus de ne pas épargner au moins, les hommes de goût, tels que les fans des Beatles, les lecteurs de Marcel Aymé ou les supporteurs de l'OM.



La pandémie démarre en Ecosse avant de déferler sur le globe. (Là-encore, on pourra regretter que ce soit ce magnifique pays qui serve de point de départ à une catastrophe, mais passons.)



L'intérêt du récit par rapport à ce que nous avons vécu, réside surtout dans la vision d'un monde uniquement privé d'une partie de l'humanité. On mesure ainsi en creux, ce que signifie la surreprésentation masculine dans certains secteurs tels que la police, l'armée, les ramasseurs d'ordures ménagères…



Restent donc les femmes qui, protégées par leurs chromosomes XX (anciennement Twitter Twitter) doivent faire face à la disparition des pères (ça doit bien arriver un jour), des maris (pourquoi pas ?), des amants (ah oui, quand même !) et surtout, des enfants mâles.



Pendant une moitié de livre, les conséquences de ce fléau sélectif, les inquiétudes, les espoirs de découverte de vaccin, les avis scientifiques divergents, les petites combines…bref, tout ce que nous avons vécu il n'y a pas longtemps, confèrent au récit un réel intérêt. Certains passages émeuvent autant qu'ils conduisent à réfléchir.



Hélas, le roman reposant principalement sur les récits de multiples personnages féminins récurrents vivant dans divers points du monde, il tourne en boucle, devient confus, oblige à d'incessants et lassants retours en arrière pour se rappeler qui est qui…Certains témoignages semblent même totalement incongrus (Rosamie à Singapour) et sans intérêt. Au final, ce livre finit par agacer et ennuyer.



J'ai tenu jusqu'à la page 423, soit en 2030, mais avec une mâchoire ankylosée à force de bâillements, comme après une écoute prolongée d'un disque d'Etienne Daho.



Une belle idée, gâchée par une construction bancale.

Prions également pour qu'on n'apprenne pas un jour que Christina Sweeney-Baird n'a pas écrit ce roman en 2018 comme elle l'affirme (eh oui, la théorie du complot a aussi prospéré derrière nos masques).

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La fin des hommes

Cette maladie foudroyante touche le monde entier mais ne tue que les hommes. Alors que les représentants du sexe fort, vulnérables, deviennent une minorité en voie d'extinction, les femmes s'emparent des postes clés et cherchent une solution à ce qui pourrait signer la fin de l'humanité. Comme Robert Merle avant elle, l'auteure, qui en profite pour remettre en question les notions de famille, d'intimité, de rapports de force et de domination, s'interroge sur les fondements de la société patriarcale, sur sa disparité et sa pertinence, sans se heurter à l'écueil revanchard inhérent à cet exercice ni tomber dans le pamphlet féministe outrancier. Elle aborde ces concepts avec intelligence et, prenant toujours soin de rester à hauteur des individus, elle donne la parole aux citoyens et multiplie les points vue sans se disperser pour autant.



Ces derniers points me font me dire que l'avant-propos est une simple maladresse. En effet, le livre qu'il introduit est malin, son propos est pertinent et sa réflexion sociétale est fine. Mais c'est surtout la crédibilité de sa projection qui m'aura le plus impressionné. Tous les aspects de la pandémie sont pensés. Or, je crois que ce qui nous semble une évidence depuis les années Covid n'avait rien de si évident auparavant. Ainsi, les contraintes sanitaires, les gestes barrières, les certificats de vaccination, le confinement, les visioconférences, la paranoïa, le sentiment d'injustice, les porteurs sains, les complotistes, l'impuissance des politiques, le cynisme de l'industrie pharmaceutique, l'opportunisme des lobbies, tout y est. À tel point qu'il est parfois difficile de croire que ce livre ait pu être écrit avant 2020.



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La fin des hommes

Roman prophétique, imagination prémonitoire ? Christina Sweeney-Baird commence la rédaction de « La fin des hommes » en 2018, soit bien avant le début du COVID. Elle imagine un virus qui ne toucherait qu’une partie de la population. « Une souche de grippe particulièrement agressive apparue à Glasgow début novembre a touché des dizaines de milliers de personnes en Écosse. (…) Selon des rapports isolés, le virus grippal affecte exclusivement les hommes. » Les femmes sont asymptomatiques, certaines portent le virus et le transmettent à leurs fils, leurs époux, leurs pères, leurs collègues. Le récit commence par l’apparition de cette sorte de grippe, les premiers symptômes, les premiers morts et explore la lutte de l’humanité, les actions menées et les solutions mises en place. Il dresse également un état des lieux d’un monde où seuls 10 % des hommes ont survécu et où tous les aspects de la société doivent être réinventés par les femmes. Roman choral, toutes les voix sont féminines, obligées de surmonter peine et douleur de la perte pour lutter ensemble et survivre. Enfin, la question « le monde irait-il mieux si les femmes étaient à sa tête ? » est largement développée, n’en déplaise aux féministes les plus acharnées, la réponse est loin d’être aussi évidente.



Magistral d’intelligence, de pertinence sur les problématiques soulevées, « La fin des hommes » est un concentré d’émotions entremêlé de questionnements, de réponses et d’analyses finement trouvées. Christina Sweeney-Baird explore réellement tous les aspects sociétaux qu’il faudrait régler si une telle épidémie venait à apparaître. Je n’avais même pas conscience de la somme des incidents qui pourraient survenir, de ce qu’il faudrait mettre en œuvre pour les gérer. Un énorme travail de réflexion a été fait par l’auteur, ce qui donne au texte une véritable crédibilité, des pensées perspicaces et lucides sur une humanité en reconstruction. Nous avons malheureusement vécu une énorme crise sanitaire qui nous a sensibilisés aux efforts à mettre en œuvre pour en venir à bout. Nous avons aussi expérimenté la peur, le doute, la scission de la société, les conséquences sur nos enfants, la panique de l’augmentation du nombre de décès, mais nous avons pu échanger avec nos proches tous sexes confondus. Ici, le Fléau a un autre visage. Il divise les familles, il frappe un genre particulier, il oblige chacun à voir sa moitié ou ses enfants mourir. Et mourir seul. Pour protéger les autres mâles de la maison. Un crève-cœur imaginable. Le temps est compté à partir de l’identification du cycle viral : asymptomatique pendant 2 jours, transmission durant ce laps de temps, apparition des symptômes « grippaux » et d’une forte fièvre le troisième jour, décès le 5e jour. Le Fléau survit 38 heures sur une surface, autant dire une éternité.



Les femmes sont les héroïnes de « La fin des hommes ». Elles sont toutes remarquables, mais pas forcément pour les mêmes raisons, encore moins pour les mêmes qualités. Ce qui les rassemble est une lutte commune, un même but, pas forcément des moyens identiques pour y parvenir. Dans le brouillon du roman figurait une quarantaine de portraits de femmes, toute classe sociale confondue, à travers plusieurs pays. Dans la version finale, il n’en reste que quelques-unes, mais ô combien emblématiques ! Elles témoignent, elles agissent, elles décident sur un terrain laissé vide par la gent masculine. La nature ayant horreur du vide, certaines deviennent des loups, d’autres des bergers. Au-delà de toutes les réflexions que suscite « La fin des hommes », une large part est accordée aux émotions. Celles des survivantes, épouses, mères, filles. De facto, ces émotions nous sont transmises à l’état brut. Puisque nous avons vécu une situation approchante, sans doute sommes-nous plus à même de compatir et de nous attendrir. Ou pas. Le résultat frappant de réalisme ne peut laisser indifférent. J’ai été cette épouse, cette mère, cette fille. J’ai ressenti la panique, le désespoir, l’instinct de survie, la résilience, la force qui renaît, l’urgence de s’adapter.



« La fin des hommes » en dit beaucoup sur notre (in)humanité, c’est sans doute cela le plus troublant. Comme dans la « vraie vie », des personnalités ou des actions se démarquent, des scissions se creusent, des avis divergent et des menaces de luttes intestines grondent. Le roman ne peut pas se raconter, il doit se vivre. Au plus profond de nos entrailles d’êtres humains, nous connaissons le danger qui nous guette, mais aussi la force de l’amour et l’instinct de survie capable de renverser des montagnes. Christina Sweeney-Baird a construit son roman d’une manière brillante. Il est le fruit incontestable de réflexions très poussées, d’une imagination paroxystique portée par une seule question : « Et si ? » Les réactions en chaîne engendrent d’autres problématiques auxquelles elle répond en menant toutes ses interrogations jusqu’au bout. « Et si ?… Alors, que faudrait-il faire ? » Le danger était de ne susciter aucune émotion, d’aboutir à une longue liste alimentée par des états des lieux successifs. Il n’en est rien. L’émotion est au cœur du roman, aussi forte que l’épidémie, plus forte qu’elle, car au bout il y a la vie. Formidable de justesse et d’intelligence, un roman absolument sublime de la première à la dernière ligne, qui risque fort de devenir une référence dans les années à venir.


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La fin des hommes

Lire ce livre en sachant qu’il a été écrit avant le Covid , donne un sentiment bizarre de « déjà-vu » . Le « Fléau », le confinement , laver ses courses , limiter les contacts. On se replonge dans nos propres souvenirs sauf que heureusement le Covid a été beaucoup moins meurtrier que le Fléau ! On suit plusieurs femmes, différents profils, dans un monde qui se vide de sa population masculine . J’ai mis du temps à lire ce livre du coup j’avoue que j’avais du mal à retrouver qui était qui.
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