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Citations de Christopher Lasch (73)


Christopher Lasch
"The family is a haven in a heartless world."
La famille est un refuge dans un monde cruel.
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Christopher Lasch
La publicité sert moins à lancer un produit qu'à promouvoir la consommation.

(cité par Pierre Dumoncel_La Marche du siècle)
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Les rôles que l'on se crée pour soi-même deviennent aussi contraignants que les comportements sociaux dont ils sont censés nous soulager par le détachement ironique.
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Dans la mesure où travailler ne représente guère plus qu'une agitation sans grande signification, (..), le salarié cherche à échapper au sentiment d'inauthenticité qui en résulte en créant une distanciation ironique par rapport à sa routine journalière. Il tente de transformer le rôle qu'il joue en une évaluation symbolique de la vie quotidienne, et se réfugie dans la plaisanterie, la moquerie, le cynisme.
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Loin de considérer le passé comme un fardeau inutile, je vois en lui un trésor politique et psychique d'où nous tirons les richesses (pas nécessairement sous forme de "leçons") nécessaires pour faire face au futur. L'indifférence de notre culture envers ce qui nous a précédés - qui se mue facilement en refus ou hostilité militante - constitue la preuve la plus flagrante de la faillite de cette culture. L'attitude qui prévaut aujourd'hui, aussi enjouée et dynamique qu'elle paraisse, tire son origine d'un appauvrissement narcissique du psychisme, ainsi que d'une incapacité à distinguer nos désirs selon la satisfaction qu'ils nous donnent. Au lieu d'en juger par notre propre expérience, nous laissons les experts définir nos besoins à notre place ; après quoi nous nous étonnons que ceux-ci semblent incapables de jamais nous assouvir.
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Aux Etats-Unis en particulier, la liquidation des racines a été considérée comme la condition essentielle du développement et de la liberté. Les symboles dominants de la vie américaine, la « frontière » et le melting pot, incarnent, entre autres, cette croyance selon laquelle seuls les déracinés peuvent accéder à la liberté intellectuelle et politique.
Ce modèle implicite d’éducation éclairée exige d’être révisé. Il est à bien des égards profondément fallacieux. Il sous-estime la solidité et la valeur des attachements traditionnels. Il donne à tort l’impression d’une stagnation intellectuelle et technologique des sociétés « traditionnelles », et il encourage par la une surestimation des réalisations de l’esprit moderne émancipé. Il présente le sens du lieu et le sens du passé comme absolument réactionnaires dans leurs implications politiques, ignorant le rôle important qu’ils ont joué dans les mouvements démocratiques et les révolutions populaires. Non seulement il exagère les effets politiques du déracinement, mais il défend une conception très pauvre de la liberté. Il confond en effet, la liberté avec l’absence de contraintes.
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Telle est bien, en définitive, l’aliénation spécifique dans laquelle se débat de nos jours l’individu libéral-libertaire, prototype humain désormais fabriqué en série, dont la gauche n’a pas le monopole, bien qu’elle constitue à l’évidence son refuge de prédilection.

Cet individu, en effet, doit s’imaginer en permanence qu’il est dans la marge afin de pouvoir continuer à se tenir dans la norme ; il lui faut croire à tout instant qu’il vit dans la transgression, le libertinage et la volupté épicurienne – modes de vie bien évidemment au-dessus de ses pauvres moyens – pour demeurer le pantin pathétique qui s’agite désespérément dans l’univers ennuyeux, tyrannique et puritain de la consommation obligatoire et de ses changements incessants. On pourrait presque dire, en employant l’ancien langage, qu’il doit s’épuiser à être « de gauche » pour que le monde continue à être « de droite »

(extrait de la préface de JC Michéa)
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La critique de la “privatisation”, bien qu’elle continue à maintenir en éveil le besoin d’une existence plus communautaire, devient fallacieuse alors que diminue la possibilité d’une authentique vie privée. Il se peut qu’à l’instar de ses prédécesseurs, l’Américain contemporain se montre incapable d’établir aucune sorte de vie commune, mais les tendances à la concentration de la société industrielle moderne n’en ont pas moins sapé son isolement. Ayant livré ses compétences techniques aux grandes entreprises, il ne peut plus pourvoir lui-même à ses besoins matériels. La famille perd non seulement ses fonctions de productions, mais même certains aspects de sa fonction de reproduction ; hommes et femmes ne parviennent plus à élever leurs enfants sans l’aide d’experts certifiés. L’atrophie des anciennes traditions d’autonomie a érodé notre compétence à conduire les affaires de notre vie quotidienne dans un grand nombre de circonstances, et nous a rendus dépendants de l’Etat, de la grande entreprise et autres bureaucraties.
Le narcissisme représente la dimension psychologique de cette dépendance. Malgré ses illusions sporadiques d’omnipotence, Narcisse a besoin des autres pour s’estimer lui-même ; il ne peut vivre sans un public qui l’admire. Son émancipation apparente des liens familiaux et des contraintes institutionnelles ne lui apporte pas, pour autant, la liberté d’être autonome et de se complaire dans son individualité. Elle contribue, au contraire, à l’insécurité qu’il ne peut maîtriser qu’en voyant son « moi grandiose » reflété dans l’attention que lui porte autrui, ou en s’attachant à ceux qui irradient la célébrité, la puissance et le charisme. Pour Narcisse le monde est un miroir ; pour l’individualiste farouche d’antan, c’était un lieu sauvage et vide qu’il pouvait façonner par la volonté.
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Ce n'est pas avec les médias de masse et les autres entreprises d'homogénéisation culturelle, ni avec la vision d'une société sans autorité, sans pères, et sans passé, que la gauche doit chercher à s'allier, mais avec les forces qui, dans la vie moderne, résistent à l'assimilation, au déracinement et à la "modernisation" forcée.
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Assailli par l’anxiété, la dépression, un mécontentement vague et un sentiment de vide intérieur, « l’homme psychologique » du XXe siècle ne cherche vraiment ni son propre développement ni une transcendance spirituelle, mais la paix de l’esprit, dans des conditions de plus en plus défavorables. Ses principaux alliés, dans sa lutte pour atteindre un équilibre personnel, ne sont ni les prêtres, ni les apôtres de l’autonomie, ni des modèles de réussite du type capitaines d’industrie ; ce sont les thérapeutes.
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La récente vogue de la "thérapie d'affirmation", un "contre-programme" destiné à équiper le client de défenses contre la manipulation, témoigne de ce que les gens désormais comprennent que l'agilité dans le domaine des relations interpersonnelles détermine le succès, ou ce qui passe pour tel. Les techniques d'affirmation de soi, ont pour objet de débarrasser le client des "sentiments d'anxiété, d'ignorance et de culpabilité que... les autres exploitent contre lui pour l'amener à faire ce qu'ils veulent".
...
jeu mortel qui consiste à intimider ses amis et à séduire autrui.
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La disparition de presque toutes les formes d'association populaire spontanée ne détruit pas le désir d'association. Le déracinement déracine tout, sauf le besoin de racines.
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Le fond du problème, c’est que l’accroissement de la consommation et de la satisfaction dans la vie privée est un accroissement du rien.
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Les débuts de la société de consommation s’accompagnent de la naissance d’un nouvel égoïsme, qui voit les individus se retrancher de la sphère publique et se réfugier dans un monde exclusivement privé. Sans projet, otages d’un monde hallucinatoire dopé par le marketing et la publicité, les individus n’ont désormais plus de modèles auxquels s’identifier.
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L'affaiblissement des allégeances institutionnelles permet, même aux élites en charge de la société, de considérer l'entreprise, l'université ou le gouvernement lui-même comme des voies de promotion et d'avancement personnels. Tandis que le bureaucrate introdéterminé s'identifiait à l'institution de laquelle il tirait son statut social, même lorsqu'il était mal récompensé de ses services, le chef d'entreprise et le politicien d'aujourd'hui n'envisagent leur charge que comme l'opportunité de dépenser des fonds publics, d'accorder des avantages et des faveurs à leurs amis et d'accumuler des biens de luxe.
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Cette enquête débuta par une question faussement simple. Comment se fait-il que des gens sérieux continuent à croire au Progrès alors que les évidences les plus massives auraient dû, une fois pour toutes, les conduire à abandonner cette idée?
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Herbert Gans : « si l'on éliminait la culture populaire, les ouvriers pourraient devenir des intellectuels, et le deviendraient en effet ». Pourquoi les ouvriers devraient-ils devenir des intellectuels ? J’ai du mal a imaginer perspective moins attirante qu'une societé composée d'intellectuels. Ce qui compte, c’est que les travailleurs et les travailleuses aient davantage de contrôle sur leur travail. Il importe également qu'intellectuels et travailleurs veillent à ce que cette question du contrôle ne soit pas qu'une question politique ou économique mais aussi une question culturelle.
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L'identité est devenue incertaine et problématique non pas du fait que les gens n’occupent plus des positions sociales fixes – explication passe-partout qui incorpore, sans réfléchir, l’assimilation moderne de l’identité au rôle social – mais parce qu’ils ne vivent plus dans un monde qui existe indépendamment d’eux.
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Qu'ils soient conservateurs ou radicaux, les critiques du système éducatif s'accordent sur un point essentiel : les critères d'excellence intellectuelle sont, par nature, élitistes. Les radicaux attaquent l'enseignement tel qu'il est pratiqué, parce qu'il perpétue une culture littéraire démodée, un mode de penser « linéaire » lié à la chose écrite, qu'il s'efforce d'imposer aux masses. Dans cette perspective, les efforts effectués pour maintenir un bon niveau d'expression littéraire et de cohérence logique ne serviraient qu'à maintenir dans l'ignorance la vaste majorité de la population. Ainsi, sans le vouloir, en matière d'enseignement, le radicalisme fait écho au conservatisme. Ce dernier postule que les gens du peuple ne peuvent espérer maîtriser l'art du raisonnement ou parvenir à s'exprimer clairement ; les familiariser de force à l'enseignement secondaire ou universitaire aboutit inévitablement à l'abandon des critères intellectuels rigoureux. Les radicaux adoptent, en réalité, le même point de vue, mais justifient l'abaissement des niveaux d'enseignement, étape nécessaire sur la voie de l'émancipation culturelle des opprimés.
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Quand les personnalités officielles prétendent ne chercher qu'à "servir", la population considère cette affirmation, à juste titre, comme le plus gros de tous les mensonges. Elle se soumet, certes, aux règles de la vie en société, mais uniquement parce que la soumission représente habituellement la dernière ligne de résistance, et pas du tout parce qu'elle croit au caractère juste des règles ou aux bonnes intentions de ceux qui les ont promulguées. Le public tient pour acquise l'idée selon laquelle le pouvoir corrompt tous ceux qui l'exercent ; il ne la considère pas même pas avec indignation , mais plutôt comme le sentiment résigné de son inéluctabilité.
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