Citations de Clayton Lindemuth (61)
Il a sa façon de s’exprimer, j’ai la mienne et on se connaît suffisamment pour communiquer sans perte d’information. Pas de doute : à une borne de distance, il savait que c’était moi qui arrivais ; il n’a grondé que pour manifester son mécontentement et, maintenant que c’est fait, il peut se rendormir.
Le pauvre en a bien besoin.
J’ai passé ma vie à changer de trottoir pour éviter menteurs et escrocs et les laisser se tromper et se voler mutuellement. Question repérage de menteurs, je suis champion. Mais ces mecs-là, autour de l’arène, ils sont au-delà du mensonge.
La différence entre les hommes et les femmes, c'est que les femmes désirent cent choses différentes d'un seul homme et les hommes désirent une seule chose de cent femmes.
Bon Dieu, j’ai des ennuis.
Le sang dans ma chaussure est gelé, la glace raidit le velours de ma jambe de pantalon. Sur le lac, elle est assez épaisse pour supporter un camion, mais j’ai envie d’être au chaud et je détesterais passer au travers d’une couche plus mince et me noyer.
Il neige et un fort vent de face m’envoie les flocons dans les yeux. Je viens de parcourir trois, quatre kilomètres en boitant. Je n’ai pas de manteau et mon mollet est nu là où j’ai découpé le velours côtelé. Ma peau ne sent plus rien. J’ai les poumons en feu. Devant moi, une maison grise se dresse sur la rive, au milieu de la tempête crépusculaire.
Je mate Jeanine, une serveuse bandante qui bosse de l’autre côté de la rue : deux ans que je me dis qu’un de ces jours, je la servirais volontiers sur ce bureau.
Des fils de pute veulent que je dégage ? Le shérif Bittersmith, dégager ?
[...]
Je maugrée à voix haute, Fenny m’observe de son bureau. Les femmes vieillissent deux fois plus vite. Y a vingt années de femme, Fenny était canon. Maintenant elle a les cuisses comme des épis de maïs et les nichons comme de la pâte à crêpe.
"Pourquoi que tu râles ?" Quand elle sourit, elle est assez jolie pour être baisable. Tout juste.
Souvent, on sait d’avance ce qui va nous détruire et on a parfaitement raison.
[...] – Vous allez encore essayer de me tuer ? Parce que j’aime votre fille et que je veux prendre soin d’elle ? Qu’est-ce qui va pas chez vous ? »
[...] Pour la première fois, j’ai compris que tout le monde savait, sauf moi.
[...] Je n’allais pas avoir la vie facile si je me dressais comme la statue de la justice pour lui dire de laisser sa fille tranquille.
[...] - Burt, vous ne pouvez pas continuer éternellement de faire ce que vous faites avec elle. Ce n’est pas dans l’ordre des choses.
[...] J’ai entendu parler d’un chat qui aime se promener chez les vieux et s’installer sur les cuisses de la personne qui va mourir bientôt, et j’ai entendu parler de chiens qui flairent le cancer. Une fille qui entend de la musique avant que quelqu’un meure, sans doute qu’un jour les scientifiques trouveront une explication à ce phénomène.
[...] Les motoneiges entourent la maison en rugissant, des deux côtés. Depuis le début j’ai l’impression qu’il n’y a pas moyen que ça se termine bien.
[...] – Elle a volé ta musique », dit Liz.
Un style à part et une histoire mêlant à la fois le moderne et l'ancien. On retrouve un peu le style (au cinéma) de Tarantino, dans ce choc pour la survie.
On a beau être adroit pour ôter la coquille, si elle est sale, l’œuf le sera aussi.
On apprend à ressembler à ce qu’on n’est pas. On lit des trucs sur les familles et on adopte leurs codes – et quand on rencontre un inconnu on a l’air normal, comme si on avait passé toute sa vie à se bagarrer avec les frères aînés et à tirer les couettes de ses petites sœurs.
Un orphelin se demande à quoi ça ressemble d’avoir une famille, mais seulement un moment, car il se dit ensuite qu’il préfère ne pas en avoir, et que s’il avait des parents il leur dirait d’aller se faire foutre parce qu’il aime la solitude. Mais c’est un mensonge. Ce qui se passe en réalité, c’est qu’il comprend lentement que le monde est obscur. Certains naissent sur la troisième base, d’autres sur le banc de touche.
Bien habillés, un homme et une femme peuvent crapahuter toute la journée, et avec un peu de jugeote construire un abri et faire du feu pour rester en vie pendant une nuit.
Les filles sont des grandes gigues avant de devenir des femmes, quand il n’y a plus rien de droit chez elles.
Les paysans sont parfois superstitieux, mais leur estomac les contraint au pragmatisme si bien qu’ils passent le plus clair de leur temps libre à établir toutes sortes de pronostics selon des éclairages différents, à faire de lugubres prédictions concernant leur décès, et, quand le luxe du loisir s’envole, ils se brisent l’échine pour s’assurer que ni le mauvais temps, ni la carence nutritionnelle, ni la surproduction, ni les pépins de santé ne les empêcheront de nourrir leurs bébés et de vivre en hommes libres.
Elle connaissait la biologie, ce qu’elle exige entre un homme et une femme, et bien davantage encore. Elle désirait expérimenter ça avec moi. S’essayer.
Un shérif doit être le maître dans sa ville. Faut qu’il prenne les choses personnellement, faut qu’il aime assez le fils égaré pour lui botter le cul.