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Citations de Clayton Lindemuth (61)


Je mets à l’épreuve mes vieux muscles et mes articulations grinçantes en me lançant dans l’ascension d’un érable. D’abord la fourche à hauteur de mon bassin, puis la plus basse des grosses branches et ainsi de suite. Faut que je prenne de la hauteur pour distinguer les visages et l’autre côté de l’arène. Et si je n’arrive pas à voir les clébards s’entretuer, je n’en mourrai pas.
Certains de ces types ne me sont pas inconnus. George qui tient la scierie, et son cariste mexicain. Big Ted qui, grâce à sa pizzeria, est en relation avec des gros bonnets de Chicago et de New York. Ted est toujours prêt à vous rendre service, et à vous rappeler qu’il l’a fait – puis à vous envoyer un relevé mensuel de vos dettes. À l’extérieur du cercle, Mick Fleming, et à ses côtés, surprise, le pasteur Jenkins.
« Regardez-moi cet enculé. Mais tue-le, Achille, tue-le ! »
Celui-là, qui gueule le plus fort, c’est Cory Smylie, le fils du shérif de Gleason. Quelle description lui rendrait justice ? Un étron tassé au fond d’une boîte de conserve rouillée enterrée dans un champ d’épandage sous un cerisier noir aux branches chargées d’oiseaux larguant leur chiasse du matin au soir.
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Je me lève, effleure le Smith une dernière fois et m’écarte du tronc. En entendant craquer une brindille, je me fige sur place avant d’avancer jusqu’à un autre arbre, puis un autre. Les feuilles mortes crissent sous mes pas. Plus que dix mètres. Il suffirait qu’un de ces gars se retourne pour que je sois repéré, mais ils sont bien trop accaparés par leur sport sanglant.
« Sport », mon cul.
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’ai passé ma vie à changer de trottoir pour éviter menteurs et escrocs et les laisser se tromper et se voler mutuellement. Question repérage de menteurs, je suis champion. Mais ces mecs-là, autour de l’arène, ils sont au-delà du mensonge.
L’un de ces démons va le payer cher.
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Leurs voix m’ont guidé jusqu’ici, à quarante mètres du groupe. Malgré la pénombre, je les aperçois entre les arbres. J’effleure le Smith & Wesson plaqué contre ma hanche. Bientôt la fin des moissons, la température a commencé de plonger et plus je reste immobile, plus je me les caille.
Une vingtaine d’enfoirés. L’un d’eux a kidnappé Fred.
Ça ne va pas lui porter chance.
Accroupi derrière un orme, je me tasse contre l’écorce lisse.
Il fait si sombre que je pourrais me redresser pour agiter mon zob sans qu’ils s’en aperçoivent. La petite arène est éclairée par une lampe à kérosène, sa lumière orange vacille dans le tourbillon des papillons de nuit ; tout autour, les fêtards rigolent, braillent, sifflent comme s’ils mataient des filles à poil. D’où je suis, pas moyen de distinguer les combattants qui s’étripent au milieu de l’arène, deux chiens élevés dans ce but ou peut-être volés à un gosse ; ou alors à un pauvre con comme moi.
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J’ai approché la lampe de la tête de Fred. Ses yeux étaient injectés de sang, tuméfiés, et je l’ai contemplé quelques instants en me demandant si j’aurais le cran de l’achever si ça devenait nécessaire.
Fred a dit : « Si tu réglais plutôt leur compte aux ordures qui m’ont lâchement jeté dans l’arène ? »
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Nulle part dans cette société, sauf autour de l'arène de Stipe, les hommes ne pouvaient encore éprouver des sensations fortes. Rien d'autre ne remplissait leurs narines de l'âcre odeur du sang, plus rien ne satisfaisait leur soif innée de carnage.
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À l'époque, je n'avais pas de passé, juste un avenir. Maintenant que je suis vieux, je n'ai pas d'avenir, alors je rumine sur ce qui est passé.
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Celui-là, qui gueule le plus fort, c’est Cory Smylie, le fils du shérif de Gleason. Quelle description lui rendrait justice ? Un étron tassé au fond d’une boîte de conserve rouillée enterrée dans un champ d’épandage sous un cerisier noir aux branches chargées d’oiseaux larguant leur chiasse du matin au soir.
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J’ai approché la lampe de la tête de Fred. Ses yeux étaient injectés de sang, tuméfiés, et je l’ai contemplé quelques instants en me demandant si j’aurais le cran de l’achever si ça devenait nécessaire.
Fred a dit : "Si tu réglais plutôt leur compte aux ordures qui m’ont lâchement jeté dans l’arène ?"
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Ils finissaient de démonter le mur de palettes délimitant l’arène. Dans quelques minutes, elles seraient toutes empilées sur les plateaux de leurs pick-up agressifs – par piles de quatre, maximum, pour ne pas être visibles au-dessus des ridelles. Malgré la protection d’Horace Smylie, le shérif de Gleason, Stipe souhaitait que ces rencontres demeurent clandestines : les chochottes grouillaient à Asheville et aux alentours, alors autant éviter de leur donner une occasion de pousser les hauts cris. Tant qu’un homme n’avait pas senti l’adrénaline lui galoper dans les veines au bord de cette arène, il ne pouvait mesurer la portée du service que Stipe rendait à la société avec ses combats de chiens.
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Du fait de sa modeste stature, il se comparait constamment aux autres sans jamais pouvoir se mesurer à eux. Dès son jeune âge, la mère d’Ernie avait noté cette manie qui pouvait, selon elle, expliquer sa méchanceté. Contraint par le destin à la dissimulation, sa soif de supériorité le disposait à la duplicité et il n’avait de cesse d’avoir surpassé autrui en hypertrophiant ses qualités d’observation. Il avait appris à remarquer les menus détails. Certains trouvent l’inspiration dans la grandeur de leur prochain ; ce qui inspirait Ernie Gadwal, c’était de découvrir les points faibles des gens.
De là à en profiter, il n’y avait qu’un pas.
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Ce n’est pas d’avoir vu ces chiens s’entretuer hier soir ni de m’être fait tirer dessus aujourd’hui qui risque de me réconcilier avec l’humanité, et faut pas trop compter non plus sur une conspiration forestière d’écureuils et de papillons pour me changer les idées.
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[...] Souvent, on sait d’avance ce qui va vous détruire et l’on a parfaitement raison.
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Y a pas grand-chose qui dure toute une journée… tant qu’on a une journée devant soi.
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Mes doigts sont tordus dans le pontet métallique du fusil, je les ai écorchés contre un caillou. Je les dégage et me mets à quatre pattes, prêt à arracher une jambe à Larry pour la lui enfoncer dans le cul si profond qu’il s’étouffera en reniflant ses orteils.
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De ce poste d’observation privilégié, un sniper sachant sniper pourrait vraiment faire des dégâts. Mais cette rage qui brûle en moi, ce n’est pas une raison pour manquer de discernement, ce serait aussi immoral que de filer des claques à une vieille dame. Le châtiment est proportionnel à la faute ; quand on prétend rendre la justice, faut être soi-même irréprochable.
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Quand on est défié chez soi par un sniper à la solde de l’ennemi, putain, on riposte. Et on le force à reculer dès qu’on a l’avantage.
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Si je refusais de bosser avec les menteurs et les escrocs, je pourrais mettre la clé sous la porte.
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Désormais, les enfants étaient non seulement tolérés mais dorlotés, le culot primait sur la compétence et les droits d’un individu sur ses accomplissements. L’offensive universelle contre la virilité submergeait même son ultime sanctuaire, le match de football dominical à la télé : éco-zozos faisant la promotion de leurs petites bagnoles minables, séries mettant en scène des types insignifiants dominés par leurs bonnes femmes…
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C’est comme la connerie, on connaît pas le remède.
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