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Citations de Clélia Renucci (111)


Nous, les peintres, sommes considérés comme des employés de la Sérénissime. A condition que nous ayons fait nos classes, que nous ayons passé nos années d'apprentissage à récurer les brosses, fabriquer les enduits, broyer les couleurs, mélanger les poudres obtenues aux huiles choisies par nos maîtres, appliquer les couches de fond, puis enfin peindre les drapés et trouver la justesse des expressions dans les figures que ceux-ci daignent nous laisser esquisser - comme des os que l'on jette à des chiens reconnaissants -, alors, nous avons l'immense privilège d'être inscrits à l'Arte dei depentori, cette corporation composite et ridicule à laquelle nous appartenons et qui regroupe aussi bien les enlumineurs que les doreurs, les brodeurs, les fabricants de masques et de cartes ou les artisans du cuir.
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Plutôt que d'argumenter, il consentit, sourire poli et révérence à l'appui. Mieux vaut les contenter sur le contrat et les mettre ensuite devant le fait accompli. Je suis Véronèse, et je peindrai ce que j'ai envie de peindre.
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Nous admettons simplement que nous sommes mortels (...) Et nous nous disons qu'il vaut mieux mourir jeunes que vieillards. Au moins, nos amis viendront à l'enterrement. A quatre-vingt-dix-huit ans, tu n'as plus personne pour t'accompagner au tombeau, et tu étais présent à toutes les mises en bière, tu as éprouvé tous les chagrins! C'est injuste!
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L'histoire abonde en oublis ,en méjugements chroniques ,en contre-vérités. Le courage du doge Pasquale cicogna et de ses conseillers pour mener à bien ce projet n'est guère récompensé. Ce PARADIS n'est cité qu'en passant ,comme une oeuvre mineure et non pas comme le concours d'une vie, d'une ville.
Demain peut-être saurons-nous lire dans le visage de ces anges rayonnants l'expression de ce que fut Venise .On retrouvera alors dans l'eclat de leurs batailles le talent des artistes qui se sont succédé pour nous inciter tous, un jour ,à regarder le paradis en face
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PREMIERE PARTIE
Limbes
1577-1588

L'incendie
20 décembre 1577

Benedetto alerta son frère aussitôt qu'il apprit la nouvelle. Véronèse, enroulé dans ses draps de lin ouvrit un oeil méfiant.
-Le palais des Doges brûle ? Comme tous les cinq ans !Pourquoi viens-tu me déranger pour si peu ? Tiens, en parlant de feu, si tu pouvais ajouter quelques bûches dans la cheminée, je ne t'en voudrais pas....
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C’est le paradoxe des hommes de la Renaissance que d’être à la fois coureurs et croyants, amateurs de parties fines et de messes somptueuses, célébrant le vice d’un satyre et représentent le jour même une Vierge en grâce. En somme, cyniques et obéissants, grandioses et grotesques, libres et respectueux.
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Je ne dis pas que c'est mal peint...Ta main a du génie, mon Domenico, je l'ai toujours pensé. Mais pourquoi donc une telle cohue? Ne te souviens-tu pas qu'il faut du vide pour que l’œil perçoive mieux le plein? C'est comme un silence dans une belle phrase, une pause dans une élégie.
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C’est le paradoxe des hommes de la Renaissance que d’être à la fois coureurs et croyants, amateurs de parties fines et de messes somptueuses, celebrant le vice d’un satyr et représentant le jour même une Vierge en grâce. En somme, cyniques et obéissants, grandioses et grotesques, libres et respectueux.
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Clélia ne prit pas la peine de le contredire sur la variété des fleurs qui agrémentaient sa coiffure, mais reprit doucement :
- Pas une leçon, mon père, je ne me le permettrais pas. Donner une opinion, avancer des hypothèses… Je ne m’avilirai pas à ma justifier, mais vous rappellerai juste qu’à l’aube de votre quatorzième année vous fûtes nommé cardinal, et que le pape Paul III, votre grand-père, n’eut pas à rougir de vous avoir ainsi favorisé.
- Favorisé ? Quelle insolente ! sourit son père que ce discours pugnace commençait à amuser.
Cette petite monade de volonté lui rappelait sont assurance d’alors. Il ajouta pour la faire enrager :
- N’oubliez pas, ma fille, que justement vous en êtes une. Et qu’à ce titre vous n’avez droit à rien.
- A rien ? Et Catherine de Médicis qui règne en égale en ce moment aux côtés du roi de France ? Vous vous moquez, mon père. Les mortels sont égaux devant la mort, ce n’est pas la naissance, mais la seule vertu, qui fait la différence, c’est vous-même qui me l’avez enseigné.
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Le monde céleste attire par son mystère, les biens terrestres s’obtiennent par assiduité.
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La musique a la puissance inouïe de restituer l'intensité exacte d'émotions anciennes, le plaisir, le chagrin des ruptures, des premiers deuils, qui font pâlir les certitudes de l'enfance.
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Ils ont raison, ces gens, MnemoFlix, de nous inciter à partager nos souvenirs. Depuis que chacun peut vivre les miens, ils me sont plus légers. C'est peut-être cela, le devoir de mémoire, alléger celle des vieillards, la transférer aux nouvelles générations, répartir le passé entre nous tous et éviter l'oubli. Maintenant que je ne suis plus la seule dépositaire de mes souvenirs, je me sens autorisée à les délaisser, à m'en détacher. Transmettre, c'est s'épargner la peine de se gouverner seul.
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Quand on vient au monde, une mélancolie immédiate s’empare de nous, qui nous fait pousser un premier hurlement d’inconfort, peut-être lié, [...], au Fobo, Fear of a better option.
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Après ce triomphe, elle décida de ne plus jamais être la doublure de quiconque, de sa mère, de Joyce, de sa colocataire, ou d'une autre, elle tiendrait désormais les premiers rôles dans sa vie.
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Le souvenir était à lui. Il ne pouvait être plus heureux. Ce n'est qu'en se rasseyant que Gabriel eut conscience du montant qu'il venait d'engager. Le désir vient toujours avec un embarras.
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Ils croyaient tous, et à raison, vivre dans un environnement où l'oubli n'avait plus de place, où chaque individu était traçable et même traqué depuis sa naissance jusqu'à sa mort.
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Transmettre, c'est s'épargner la peine de se gouverner seul.
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Foscari, l’ordonnateur du concours, était persuadé qu’écouter un artiste parler de son œuvre gâchait la vision qu’on en avait. Une toile ne s’explique pas, elle se reçoit, elle se ressent, s’interprète, et le peintre n’est pas nécessairement partie prenante de ce processus.
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Ce palais est tombé en feu, il s'agit de le faire renaître en glorifiant le feu humain, celui des boulets et des arquebuses, des mousquets et des espingoles...effrayer nos ennemis et rappeler à tous les patriciens la constante lutte qui a fait de notre République un rempart en même temps qu'un ancrage, un oxymore laïc et courageux.
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Les funérailles ne se firent pas attendre.Elles furent somptueuses et mondaines ,à l'image de sa vie.Alors qu'on n'avait pu accorder l'enterrement qu'il méritait au Grand Titien mort pendant la terrible peste de l'année 1576 et conduit en catimini vers son tombeau,la ville se rattrapa pour son héritier proclamé. L'église San Sebastiano connut le parterre le plus composite de son histoire ,allant des représentants du gouvernement et des patriciens jusqu'aux membres de la corporation des peintres.Les femmes rivalisèrent d'élégance pour envoyer un dernier salut à leur plus grand zélateur.
Elles s'étaient donné le mot et s'échappaient de leurs gondoles tendues de noir dans des tenues plus colorées blés unes que les autres.Chacune avait choisi de porter la robe dans laquelle le peintre l'avait immortalisée dans ses tableaux,formant ainsi une mosaïque de ses oeuvres .......
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