AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782226473141
288 pages
Albin Michel (23/08/2023)
3.42/5   59 notes
Résumé :
Sur les hauteurs de la colline du Pincio à Rome, niché dans les jardins de la Villa Médicis, un pavillon privé, orné de fresques d'oiseaux, de nymphes et de grotesques, accueillera les amours secrètes de Clélia Farnèse.

Fille illégitime du cardinal Alessandro Farnese, épouse du baron Cesarini, maîtresse de Ferdinand de Médicis, Clélia Farnèse, beauté enviée et esprit libre dans un monde d'hommes, incarne la grandeur et la décadence de son époque. Port... >Voir plus
Que lire après Le pavillon des oiseauxVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
3,42

sur 59 notes
J'ai découvert Clélia Renucci grâce à ce dernier roman historique, remarquablement bien écrit.

L'auteure a brossé un superbe portrait de femme, celui de la resplendissante et noble italienne Clélia Farnese.
Elle était la fille illégitime du cardinal Alexandre Farnèse, lui-même le petit-fils du pape Paul III.
Cette femme voluptueuse, d'une grande beauté et intelligence, a vécu à la deuxième moitié du 16e siècle.
Elle était mue par un grand désir de liberté et d'indépendance.
Elle fût une intrigante, une ambitieuse, qui se révoltera aussi contre son puissant père, surnommé de « Gran Cardinale ».

La noble dame vécu dans le faste, dans le luxe et le somptueux de Rome, où elle menait belle vie. Elle organisait d'énormes banquets et était invitée dans toutes les fêtes de la ville, chez les familles les plus nobles de l'époque. D'ailleurs, elle avait pour amant un Médicis, dont leur liaison était connue de tous, à la colère de son père et au mutisme de son faible époux.

Mais la splendeur de Clélia Farnese, celle qui éduquée aux finances, avait inventé « le monte familial », fût entachée par des intrigues et des alliances au sein même du Vatican.
Ce Vatican qui encore aujourd'hui fait fantasmer le monde entier. Mais qui en ces 15e et 16e siècle, était le siège d'énormes scandales, la source de trahisons, de nombreux complots et d'assassinats.

Clélia Farnese fût autant adulée qu'elle fût par d'autres, haïe.
Les rumeurs et les médisances allaient de bon train à une époque où il n'y avait ni les réseaux sociaux, ni les photographes paparazzi.
Il n'empêche que la vie de la noble dame fût souvent épiée, disséquée et commentée.
Elle fût pendant une longue partie de sa vie poursuivie par les « menanti » et leurs « avvisi », une sorte de correspondance manuscrites à caractère souvent diffamatoire. Leur but était de colporter des rumeurs, de fausses informations ou des petits secrets, et de les placarder sur les murs pour porter un discrédit à la personne incriminée.
*

Clélia Renucci a fait un excellent travail de recherches historiques. Je l'ai sentie passionnée par cette période de la Renaissance italienne, et surtout par cette femme « moderne » et avide d'émancipation, bien avant l'heure. Et c'est par un beau style narratif, que l'auteure a rendu un grand hommage à Clélia Farnese en parlant avec ferveur et fougue de sa « grandeur », me la rendant attachante et passionnante.

L'auteure s'est même beaucoup attardée sur la période faste et flamboyante de son héroïne, glissant rapidement et volontairement sur la fin de sa vie, moins intéressante et moins scintillante.

« le pavillon des oiseaux » est pour moi un très beau roman historique.


Commenter  J’apprécie          207
Italie, fin du XVIème siècle, déclin de la Renaissance, Clélia Farnèse voit le jour, fille illégitime du cardinal Alessandro Farnèse, élevée à la campagne par la soeur du cardinal. A l'âge de 13ans, marié à Giovan Giorgio Cesarini, suivi de l'arrivée à Rome du couple, couple que tout le monde veut approcher.

A peine installés dans leur villa romaine, Clélia fait la une des "avvici" qui sont l'ancêtre du Closer, Gala ou Voici de notre époque. Clélia se fait un nom, connue dans tout Rome, les plus folles rumeurs sont annoncées sur sa personnalité dans les "avvici". Tous les faits et gestes de Clélia sont analysés surtout quand elle prend pour amant Frederic de Médicis. Rien que ça : un Médicis. le Médicis qui va créer la villa Médicis sur les hauteurs de Rome et ce fameux pavillon des oiseaux, où les amants se retrouvent entre fresques d'oiseaux et de nymphes luxurieuses.

Clélia est certes une "people" de la fin de la Renaissance, que tout le monde veut côtoyer mais c'est surtout une femme moderne, une femme de finance qui va créer à la mort de son mari, le premier emprunt qui va faire grand bruit et qui fait carton plein, le succès est incroyable. Clélia trace sa propre histoire, impose sa marque et ses envies mais elle n'est qu'une femme dans un monde d'hommes puissants..

"Le pavillon des oiseaux" est un roman absolument vivant, frais, au style romanesque où chaque chapitre à son lot d'intrigues : complots, menaces, vengeances, manigances, amours, amants, amitiés, où chaque grande famille veut montrer son ambition. Un roman qui nous plonge dans cette Italie de la Renaissance entre campagne et une Rome en pleine mutation.

Clélia est une femme totalement passionnante (la Farnèse comme la Renucci). Un roman vibrant d'intrigues autour d'un trio moderne, entre amour et amitié, et de cette Clélia Farnèse qui a déchaîné les passions pour tomber dans l'oubli total. Clélia Rénucci est une grande conteuse de la Renaissance italienne, un nouveau roman sans temps mort, passionnant et passionné !
Commenter  J’apprécie          110
Le pavillon des oiseaux de Clélia Renucci
Albin Michel

L'histoire de Rome est fascinante. L'épisode que nous relate Clélia Renucci nous entraine dans une
Rome aussi faste que décadente. En plein coeur des tribulations entre les Médicis et les Farnese familles emblématiques de la Rome du 16ème siècle.
Clèlia est la batarde du Grand Cardinal, Alessandro Farnese, à cette époque-là, il suffit aux prélats de s'affranchir d'une modeste taxe et rien n'est impossible. Et une Farnèse se doit d'être élevée en son clan, peu importe la condition de sa mère. Ainsi Clélia sera enlevée et élevée par sa tante Vittoria, soeur du Grand Cardinal. La jeune fille est brillante, elle sait discourir et compter, une jolie fille blonde loin d'être sotte et qui sera mariée à treize afin que le mariage répare cette tâche de naissance qui obscurcit son avenir ainsi que celui de sa famille.
Le baron Cesarini est un bon mari, jovial, gentil et amoureux. Ami de Ferdinando de Médicis, ils forment bientôt un trio inséparable qui sème le désordre partout où ils passent. Au fil des ans, Alessandro voit d'un mauvais oeil cette amitié avec l'héritier des Médicis, ce jeune cardinal insolent et décadent. Quand Cesarini décide de partir en guerre, les inquiétudes du Grand cardinal vont se concrétiser. Ferdinando va faire de Clélia sa maitresse et le Pavillon des oiseaux abritera leurs amours au sein même de la Villa des Médicis.
Mais les familles influentes de Rome sont épiées, menantes et avvisi sont les gazettes à sensations de l'époque, fausses rumeurs, vérités enrobées, machinations politiques, assassinats, indiscrétions, atteintes, Clélia va en faire les frais. La jeune femme est enviée, libre de vivre comme elle l'entend, muse courtisée et demandée mais elle est aussi au sein de sombres machinations entre les familles rivales.
C'est le destin tragique d'une femme dans un milieu d'hommes, dans une Rome où les complots font et défont les réputations.
C'est aussi l'histoire d'une femme née trop tôt dans son siècle, consciente d'un monde en mouvement.
Une histoire passionnante, une narration érudite et un portrait de femme particulièrement attachant.
Commenter  J’apprécie          100
Depuis son premier roman « Concours pour le paradis » que j'avais adoré, je suis de près Clélia Renucci. Après une petite incartade originale pour son deuxième, elle revient à ses premiers amours. Retour donc en Italie durant la Renaissance. Cette fois-ci, elle nous invite à Rome pour suivre le destin de Clélia Farnèse, une fille qui a vécu un destin mouvementé.

En effet, dès son plus jeune âge, elle se retrouve au centre d'un tumulte masculin. Son père, son mari, son amant et même son fils tentent de contrôler son quotidien. Forte de caractère, elle doit donc essayer d'imposer ses envies et ses idées aux hommes de sa vie. Les échanges entre ces personnages charismatiques est un rapport de force constant où chaque intervenant essaye d'avancer son pion.

L'écrivaine nous dévoile les mystères de cette autre Clélia qui a joué un rôle important à son époque et dont peu de gens connaissent l'existence. Elle en profite pour mettre en lumière l'omniprésence et l'importance de l'art dans cette période et le déclin vers lequel la Renaissance est en train de tendre. Clélia Farnèse et son entourage deviennent alors une parfaite image de leur époque, entre grandeur et décadence.

L'autrice s'est une nouvelle fois appuyée sur un énorme travail de documentation afin d'être le plus précise possible. Erudite et exigeante jusque dans sa plume, elle nous offre une immersion au coeur de cette société italienne, rythmée par les rivalités familiales, médiatiques et politiques. C'est toujours un plaisir de lire ces petites histoires dans la Grande, qui sont tout aussi romanesques et apportent une autre vision de ces moments du passé. Plongé dans cette Renaissance faite d'apparences, de complots et de trahisons, je me suis régalé à regarder tout ce petit monde déployer une mesquinerie sans limites afin de servir ses propres desseins. L'homme dans toute sa splendeur !
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
Commenter  J’apprécie          160
Clélia Renucci a été découverte grâce à son excellent premier roman intitulé Concours pour le Paradis dans lequel elle plonge ses lecteurs dans la Venise du XVIe siècle, en compagnie du peintre Tintoret.

Avec le Pavillon des oiseaux, l'auteur continue ses incursions dans la Renaissance italienne, mais, plutôt vers la fin de cette période fastueuse au point de vue des arts, de la littérature, en brossant le portrait d'une femme indépendante, insoumise et rebelle : Clélia Farnese, fille illégitime du cardinal Alessandro Farnese, pour ne pas la citer.

En effet, Clélia Farnese incarne, autour de sa personne, la beauté, l'intelligence, la culture, à la fois la grandeur et la décadence de son époque. Grandeur liée à son esprit vif, curieux, son éducation, sa soif d'apprendre et décadence à cause de ses excès multiples.

Sous la plume de Clélia Renucci, un tourbillon de personnages, ayant réellement existé, prennent vie sous nos yeux. Bons vivants et attachants, ils sont foisonnant, ambitieux, carriéristes, avides de pouvoir tout en travaillant pour une seule et même cause : la gloire de leur nom, celle de Rome et de Florence.

Le tout autour de la figure emblématique de Clélia Farnèse - même si elle profite des avantages liés à son nom - sera l'enjeu de luttes intestines entre son père le cardinal Alessandro Farnèse et le Cardinal Ferdinand de Medicis qui se servirent d'elle pour tenter, par tous les moyens, d'arriver à leurs fins. du moins d'après ce que j'ai compris.

On assiste également à la naissance des villas Farnèse et Médicis, en lien avec les rivalités de leurs créateurs.
Commenter  J’apprécie          100


critiques presse (3)
LeJournaldeQuebec
11 décembre 2023
Un roman fascinant se déroulant à Rome, dans un 16e siècle en effervescence, somptueux et décadent. L’écrivaine fait un portrait tout en finesse de Clélia, une femme noble aux prises avec les enjeux de l’amour, du pouvoir, des apparences et de la violence de son époque.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LeFigaro
16 novembre 2023
Pour son quatrième roman, la professeur de lettres nous raconte la destinée de Clélia Farnèse, fille illégitime du cardinal Alessandro Farnèse, arrière-petite-fille du pape Paul III, maîtresse du cardinal Ferdinando de Médicis…
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Marianne_
29 août 2023
Au total, une œuvre allègre et sombre, dans sa dernière partie, quand la réalité rattrape les embellissements de la fiction.
Lire la critique sur le site : Marianne_
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
– Un Farnèse ne peut rester dans la nature, c’est un état de fait. Alors maintenant, ma chère petite sœur, cessez d’arguer et agissez. Ramenez-moi ce bébé.
– Sauf votre respect, Grand Cardinal, allez-y vous-même, envoyez un sbire, un secrétaire, une maîtresse même si vous le voulez. Pour ma part, puisque c’est moi qui vais devoir m’en occuper, je vous remercie, je n’ai nul besoin d’un autre enfant à élever. Je me suffis des miens et des bâtards que mon mari m’impose. L’avenir des Farnèse n’est pas en danger. Nos frères se chargent à merveille d’assurer notre descendance.
– Cet enfant est le mien, c’est-à-dire celui de notre famille, le nôtre, le vôtre, celui du peuple romain
– Qui n’a pas d’orgueil n’a jamais rien entrepris, mon frère… Mais n’allez-vous pas un peu loin ?
– Vous ne m’entendez pas, reprit Alessandro en arrangeant son habit de cardinal pour s’asseoir avec lassitude dans son fauteuil de velours vert.
Passant une main soignée dans les poils courts de sa barbe, il se lança dans un exposé de la valeur Farnèse :
– Si notre grand-père, le regretté pape Paul III, avait ainsi raisonné, ma sœur, vous seriez jardinière, fermière, lavandière ou domestique, et moi batteur, fromager, verrier, marchand de volailles ou que sais-je encore. S’il n’avait pas, avec toute l’autorité que lui conférait son statut, publié des bulles papales pour forcer la Curie à reconnaître notre père, celui-ci n’aurait été élevé que par sa mère, qui n’était rien. Ainsi va la vie à Saint-Pierre… Si Paul III, le plus grand pape que Rome ait jamais connu, n’avait songé à protéger sa famille, notre branche se serait éteinte.

(INCIPIT)
Commenter  J’apprécie          70
Un an passa ainsi, en saintes actions et intentions malignes, en processions sublimes et en dîners occultes, réunissant ces hommes de la Renaissance finissante, bons et complaisants envers l’Église, mécènes invétérés, collectionneurs, attachés aux traditions et amateurs de nouveautés, fidèles à leur lignée et voulant la dompter, hâbleurs et corrosifs, attachants et grotesques, subjugués par leur Dieu et sous le joug de leur pape.

Les champs de ruines étaient en train d’épuiser leur manne, les plus grands artistes s’éteignaient, le Quattrocento n’était plus : ni Léonard de Vinci, ni Michel-Ange, ni Bramante, ni Raphaël n’avaient trouvé de successeurs. Vasari peinait à imposer ses nouveaux apprentis.
Commenter  J’apprécie          150
La course aux antiques se poursuivait ; à Rome, le nombre de statues était si grand que cette population fictive n’était pas moindre que la population réelle. Les Chinois de la dynastie Qin enterraient une armée de soldats de terre cuite, les Romains de la Renaissance extrayaient un régiment de dieux et de déesses de marbre. Les Vénus fleurissaient, les Hercules terrassaient hydres et lions, les Aphrodites régnaient sur la mer et les Apollons sur la musique et sur les cieux. Rome n’était qu’une fête, et l’Église une apothéose.
Commenter  J’apprécie          90
Cet homme, quelques qualités que vous lui accordiez, est non seulement une mauvaise fréquentation pour une jeune femme, mais aussi un danger pour vous.
Clélia ne pouvait s’empêcher d’entendre l’antique non solum sed etiam de son père et soupirait déjà intérieurement. Que lui avait-il pris de venir lui confier ses peines de cœur ? C’était un logicien, un esthète, un mécène… Il ne serait jamais un confident. Mais il était lancé et elle ne put arrêter la philippique.
Commenter  J’apprécie          50
Clélia ne prit pas la peine de le contredire sur la variété des fleurs qui agrémentaient sa coiffure, mais reprit doucement :
- Pas une leçon, mon père, je ne me le permettrais pas. Donner une opinion, avancer des hypothèses… Je ne m’avilirai pas à ma justifier, mais vous rappellerai juste qu’à l’aube de votre quatorzième année vous fûtes nommé cardinal, et que le pape Paul III, votre grand-père, n’eut pas à rougir de vous avoir ainsi favorisé.
- Favorisé ? Quelle insolente ! sourit son père que ce discours pugnace commençait à amuser.
Cette petite monade de volonté lui rappelait sont assurance d’alors. Il ajouta pour la faire enrager :
- N’oubliez pas, ma fille, que justement vous en êtes une. Et qu’à ce titre vous n’avez droit à rien.
- A rien ? Et Catherine de Médicis qui règne en égale en ce moment aux côtés du roi de France ? Vous vous moquez, mon père. Les mortels sont égaux devant la mort, ce n’est pas la naissance, mais la seule vertu, qui fait la différence, c’est vous-même qui me l’avez enseigné.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Clélia Renucci (27) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Clélia Renucci
Dans son nouveau livre, "Le Pavillon des oiseaux", Clélia Renucci s'inspire de la destinée tragique de Clélia Farnèse pour révéler l'histoire d'une femme exceptionnelle.
Pour en savoir plus: https://www.albin-michel.fr/le-pavillon-des-oiseaux-9782226473141
Nous suivre sur les réseaux sociaux : Instagram : https://www.instagram.com/editionsalbinmichel/ Facebook : https://www.facebook.com/editionsAlbinMichel/ Twitter : https://twitter.com/AlbinMichel Linkedin : https://www.linkedin.com/company/albin-michel
Vidéo @kissmystory
autres livres classés : roman historiqueVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus



Lecteurs (154) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3182 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}