J'ai découvert
Clélia Renucci grâce à ce dernier roman historique, remarquablement bien écrit.
L'auteure a brossé un superbe portrait de femme, celui de la resplendissante et noble italienne Clélia Farnese.
Elle était la fille illégitime du cardinal Alexandre Farnèse, lui-même le petit-fils du pape Paul III.
Cette femme voluptueuse, d'une grande beauté et intelligence, a vécu à la deuxième moitié du 16e siècle.
Elle était mue par un grand désir de liberté et d'indépendance.
Elle fût une intrigante, une ambitieuse, qui se révoltera aussi contre son puissant père, surnommé de « Gran Cardinale ».
La noble dame vécu dans le faste, dans le luxe et le somptueux de Rome, où elle menait belle vie. Elle organisait d'énormes banquets et était invitée dans toutes les fêtes de la ville, chez les familles les plus nobles de l'époque. D'ailleurs, elle avait pour amant un Médicis, dont leur liaison était connue de tous, à la colère de son père et au mutisme de son faible époux.
Mais la splendeur de Clélia Farnese, celle qui éduquée aux finances, avait inventé « le monte familial », fût entachée par des intrigues et des alliances au sein même du Vatican.
Ce Vatican qui encore aujourd'hui fait fantasmer le monde entier. Mais qui en ces 15e et 16e siècle, était le siège d'énormes scandales, la source de trahisons, de nombreux complots et d'assassinats.
Clélia Farnese fût autant adulée qu'elle fût par d'autres, haïe.
Les rumeurs et les médisances allaient de bon train à une époque où il n'y avait ni les réseaux sociaux, ni les photographes paparazzi.
Il n'empêche que la vie de la noble dame fût souvent épiée, disséquée et commentée.
Elle fût pendant une longue partie de sa vie poursuivie par les « menanti » et leurs « avvisi », une sorte de correspondance manuscrites à caractère souvent diffamatoire. Leur but était de colporter des rumeurs, de fausses informations ou des petits secrets, et de les placarder sur les murs pour porter un discrédit à la personne incriminée.
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Clélia Renucci a fait un excellent travail de recherches historiques. Je l'ai sentie passionnée par cette période de la Renaissance italienne, et surtout par cette femme « moderne » et avide d'émancipation, bien avant l'heure. Et c'est par un beau style narratif, que l'auteure a rendu un grand hommage à Clélia Farnese en parlant avec ferveur et fougue de sa « grandeur », me la rendant attachante et passionnante.
L'auteure s'est même beaucoup attardée sur la période faste et flamboyante de son héroïne, glissant rapidement et volontairement sur la fin de sa vie, moins intéressante et moins scintillante.
«
le pavillon des oiseaux » est pour moi un très beau roman historique.