AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Clément Camar-Mercier (33)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Le Roman de Jeanne et Nathan

Ce n’était pas gagné au départ. Le faible potentiel d’attraction des personnages principaux aurait pu constituer un obstacle majeur : une actrice de porno et un camé mondain, mal équipés pour devenir des figures de légende ! Et pourtant, un je ne sais quoi sans le récit suscite la curiosité (pas malsaine : aucune surprise quant aux évocations du succès des films X ! ) Non c’est la détermination de Jeannette qui emporte la sympathie. Quant à Nathan qui épuise son corps en multipliant les expériences toujours plus insatisfaisantes et se composant un simulacre de vie sociale, il est loin pas d’un héros des temps modernes.

Masi le roman est aussi une magnifique histoire d’amour, aussi improbable qu’inévitable qui deviendra possible lorsque ces deux-là auront touché le fond.



La reconstruction puis l’élan vers un avenir différent sont-ils le gage de lendemains qui chantent ?



J’ai adoré ce roman, qui nous prend par les tripes puis se targue de ramener les choses à leurs justes valeurs : attention, lecteur, tu es en train de lire une fiction! …



Une belle découverte que ce premier roman mené de main de maître.



352 pages Actes Sud 16 août 2023


Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          460
Le Roman de Jeanne et Nathan

[Critique parue le 11/06/2023 sur le forum du jury du Prix du roman FNAC 2023]



Jeanne est très connue : actrice de cinéma porno qui met un point d'honneur à faire son boulot en professionnelle consciencieuse, elle a acquis une grande réputation. Actuellement, elle tourne un pilote qui, s'il marche, inaugurera une série qu'elle s'attache à considérer comme une relecture des mythes grecs. Son rêve est de devenir réalisatrice pour revisiter Phèdre et l'adapter en porno. Afin de supporter l'absurdité de sa vie, elle prend de la coke et d'autres drogues. Souvent.

Nathan est prof. Il donne des cours sur le cinéma américain dans une université. Si le cinéma américain le passionne, l'enseignement ne comble pas sa vie. Sa thèse traine depuis plusieurs années et il n'en finit pas de la rédiger. Il ne se trouve pas à la hauteur et, pour se rassurer, pour mieux paraître, pour plaire à ses étudiants et pour tout le reste, il prend de la coke et d'autres drogues. Beaucoup.

***

Je suis embarrassée pour donner un avis sur le Roman de Jeanne et Nathan. Je n'ai pas su l'apprécier, mais il va probablement trouver son lectorat. Il devrait en tout cas faire parler de lui : j'ai même eu parfois l'impression que certaines scènes étaient écrites dans ce but. Dès le début de son roman, Clément Camar-Mercier s'attache à mêler discours intellectuel et actes pornographiques. On trouve des scènes de sexe crues, brutales, dérangeantes, auxquelles s'ajoute, surtout dans la première moitié du roman, un discours parfois pédant tant sur la pornographie que sur la psychanalyse, la mythologie et le cinéma : la quantité de noms cités, l'absence de toute explication, certaines références pointues semblent viser un public restreint et particulier, à tout le moins vouloir impressionner le lecteur lambda, voire l'écarter. La volonté de recourir à un humour absurde, un deuxième degré qui se pratiquerait entre gens du même milieu, affleure souvent, mais pour moi, non-initiée, ça tombe le plus souvent à plat. La quatrième de couverture parle d'un amour fou ; il faudra cependant attendre la moitié du livre avant que les deux personnages principaux ne se rencontrent. Jusque-là, leurs histoires alternent sans jamais se mêler. Plus on avance dans le récit, plus il devient déjanté. Pendant leur sevrage, déjà, mais paradoxalement plus encore après : l'histoire perd toute crédibilité, part dans tous les sens, s'égare même en politique-fiction… La scène de viol (4 pages !) m'a semblé complaisante dans l'horreur. Bref, si on excepte la référence du titre, avec le roman de Jeanne et Nathan, on est bien loin de Tristan et Iseult à mon avis ! Mes deux petites étoiles et demi sont dues à la description effrayante et réaliste, très marquante, de l'addiction ainsi qu'aux quelques passages dont le style est remarquable. Vous l'aurez compris : je ne suis pas la cible.

Commenter  J’apprécie          412
Le Roman de Jeanne et Nathan

Ahhh merci merci merci d'avoir sauvé ma semaine, mon mois, ma rentrée.



La rentrée littéraire, ça fait toujours un peu peur. On est souvent noyé.s sous les romans lénifiants qui rivalisent de bienséance pour s'assurer un prix. Là, on n'est ni dans la bienséance ni dans les normes. On est dans le dur.



Jeanne et Nathan, ils n'ont rien, sont paumés, font semblant, ils ne tiennent que par la came. Jeanne est star du porno, elle est fière de s'être faite seule et de diriger sa carrière. Mais elle prend plein de coke - entre autres - pour oublier son job qu'elle n'aime pas tant que ça finalement quand elle gratte un peu. Et justement, la dope est là pour l'empêcher de se gratter. Nathan est « fils de », réalisateur raté et enseignant parce qu'il a adoré être étudiant. Il se pense spirituel, joue les blasés, mais au fond il sait qu'il est un imposteur parmi tant d'autres, et qu'il ne tient debout que parce qu'il se came.



Ces deux là sont faits pour s'enflammer: au premier regard dans un centre de désintox, ils vont s'aimer, d'un amour grand, beau et tragique.



Tout y est: l'histoire ancrée dans la réalité, les personnages forts et faibles, qui mentent beaucoup, surtout à eux-mêmes, et qui s'enflamment d'un coup, comme seuls ceux qui n'ont rien à perdre même pas la vie.



Un roman époustouflant, écrit avec un style, que dis-je un panache incroyable, une verve que je n'avais pas lue depuis des années, et qui nous emporte autant que l'histoire (j'aime particulièrement quand il s'adresse directement au lecteur - ça casse le rythme et en même temps l'histoire rebondit, c'est excellent).

Clément Camar-Mercier a écrit là le grand roman de l'année, peut-être pas dans les clous littéraires mais dans ceux de la vie, avec nos mots, avec nos maux… un roman assez inoubliable - mais quand même réservé à un public averti car il est toujours brut et un peu trash
Commenter  J’apprécie          370
Le Roman de Jeanne et Nathan

C'était le coup de coeur d'Arnaud Viviant au Masque et la Plume fin aôut mais j'ai détesté ce livre. Pour essayer de comprendre l'engouement de certains lecteurs, je me suis forcée à le lire jusqu'au bout mais c'est déplaisant, malsain, misogyne, racoleur et en plus pédant. Les scènes pornographiques complaisantes sont rehaussés de discours emphatiques sur la sexualité que j'ai trouvé ridicules. Dans la dernière partie du roman, l'histoire perd toute crédibilité. Un roman à fuir, à mon avis.
Commenter  J’apprécie          142
Le Roman de Jeanne et Nathan

Clément Camar-Mercier nous déroule la vie parallèle de Jeanne et Nathan jusqu'à leur entrée à la Clinique Quito de Neuilly-sur-seine.



La centaine de pages qu'il faut à Jeanne et Nathan pour accepter d'abandonner la cocaïne et les drogues en tout genre qu'ils consomment sont une lente, dérangeante description crue de leur quotidien.



L'alcool et les drogues sont entrés dans leur vie depuis leurs quinze ans. Un refus d'un réel qui les dépasse et les empêchent d'être. Une actrice et un thésard en cinéma, deux jeunes gens fragiles qui se trouvent dans l'expérience douloureuse du sevrage. La Cocaïne est leur univers commun, l'amour en palliatif est-ce possible ?



De la rencontre d'un noir à la Pierre Soulages sans les nuances, pour eux pas de "noir-lumière" en ce début de récit, à toutes les nuances d'une nature retrouvée, idéalisée, partagée, Jeanne et Nathan vont s'aimer d'un amour absolu à la Tristan et Iseult.



Ce roman présenté comme une fiction nous interroge sur la société et ses travers, sur l'Homo Sapiens et son évolution à l'entrée de ce XXIème siècle. Jeanne et Nathan sont les archétypes choisis pour décrire la vulnérabilité de la jeunesse, le mercantilisme, la solitude, la quête de sens.



Une écriture incisive, descriptive, parfois proche de l'essai à la fiction noire d'un amour maudit, ce roman est une expérience qui ne laisse pas indemne.
Lien : https://mespetitesetagerespa..
Commenter  J’apprécie          130
Le Roman de Jeanne et Nathan

L'héroïne, Jeanne, est actrice de cinéma pornographique et j'ai bien failli abandonner la lecture, peu intéressée par les scènes de sexe. Mais elle choisit de tourner l'histoire de Phèdre en version porno, alors je continue ! Et je n'ai pas regretté.

Nathan quant à lui est un universitaire qui n'arrive pas à finir sa thèse.

Tous les deux sont cocaïnomanes.

Ils se rencontrent dans un centre de désintoxication alors que la France est confinée et un grand amour "pur" naît entre eux . Mariés, libérés, ils vont se réfugier dans une ferme du Loir-et-Cher. Voilà la trame de ce premier roman qui aborde de nombreux thèmes : les addictions, la société consumériste, la violence sexuelle, le malaise paysan, les liens familiaux. L'écriture est flamboyante, tantôt réaliste voire crue, tantôt lyrique, souvent fantastique pour rendre compte des hallucinations dues à la drogue. L'auteur intervient parfois directement pour commenter et faire le lien entre ses personnages.

Un premier roman étonnant !



Commenter  J’apprécie          130
Le Roman de Jeanne et Nathan

Je tenais tout d'abord à remercier Babelio et Actes Sud.



Je termine "enfin" ce roman.

Je n'ai pas été le bon public malheureusement.



Jeanne est une actrice pornographique qui survit dans ce monde, Nathan est un professeur qui n'aime apparemment pas ce qu'il fait et ne se fie qu'aux apparences. Tous deux ont un point commun, une addiction commune : la drogue !

Ils vivent leur vie en parallèle, jusqu'au jour où ils vont prendre conscience de certaines choses et vont aller dans un centre de désintoxication, en période de pandémie. Par le plus grand des hasards, ils vont se rencontrer et tisser des liens profonds.

Que va-t-il advenir de ces deux oiseaux blessés ? Vont-ils s'en sortir ou replonger ?



Le langage du livre est assez cru à des moments, on a de longs passages explicatifs qui m'ont plutôt ennuyé. Je pense être passé à côté complètement de cette lecture, malheureusement.



A ne pas mettre entre toutes les mains !
Commenter  J’apprécie          120
Le Roman de Jeanne et Nathan

Deux parcours de vie distincts, mais avec la même addiction à des drogues diverses et variées se rejoignent dans un établissement de désintoxication. Une descente aux enfers, une rédemption, un coup de foudre et une résurrection salvatrice, constituent le schéma narratif de cette histoire improbable, mais bien ficelée qui retient l’attention. J’ai apprécié les parcours de vie de Jeanne et Nathan, crédibles et réalistes jusqu’à leur rencontre, la consommation de drogues leur permettant de supporter artificiellement leur mal de vivre et l’écriture de l’auteur restituant bien l’ambiance de leurs délires. Paradoxalement, les pires délires adviennent ensuite après une désintoxication presque totale ! La drogue inhiberait t’elle les initiatives et son absence exacerberait-elle les fantaisies les plus audacieuses ?

Mais, ne boudons pas le plaisir d’avoir accompagné Jeanne et Nathan dans leurs tribulations sympathiques.
Commenter  J’apprécie          110
Le Roman de Jeanne et Nathan

Le roman de Jeanne et Nathan, c'est un beau conte d'amour et de mort post-moderne.



Si le personnage féminin principal se prénomme Jeanne, comme celui du roman Amour de Bégaudeau, publié en même temps, ils n'ont rien à voir…Mais alors vraiment rien à voir! Celle de Bégaudeau est secrétaire de direction chez Michelin et succombe lentement à la douceur angevine. La nôtre est actrice porno et adepte du bukkake.

Elle rencontre Nathan, universitaire en marge du système, que je soupçonne d'être le double littéraire de l'auteur.

Ils ont un point commun : ils sont complètement camés. De leur rencontre dans un centre de désintoxication naîtra leur histoire d'amour.



C'est l'occasion pour l'auteur de passer en revue l'ensemble des addictions à laquelle notre société est confrontée : des plus évidentes (drogue, alcool, sexe, jeux,...), aux plus vicieuses, ces dépendances invisibles qui font de nous des êtres déconnectés du vivant et qui nous réduisent au seul rang de consommateur.



A travers un dialogue direct avec le lecteur (agrémenté de discalies, qu'on pourrait qualifier d'inutiles si ce n'était pas un premier roman), Clément Camar-Mercier s'amuse et nous met au défi de trouver notre place dans le monde. On ne saurait que lui rendre grâce.

Commenter  J’apprécie          90
Le Roman de Jeanne et Nathan

* Rentrée littéraire 2023 #3 *



Le 3ème roman reçu dans le cadre de ma participation au jury du prix du roman Fnac était "Le roman de Jeanne et Nathan" de Clément Camar-Mercier. Voici ma critique rédigée en juin dernier :



Jeanne est une actrice assez connue dans le milieu du cinéma pornographique. Très professionnelle, elle semble capable de tout, sans éprouver de difficultés. En réalité, désabusée par la vie, elle ne supporte tout cela que grâce à la cocaïne.

Nathan est un prof d'université, qui n'arrive pas à finaliser sa thèse. Il donne des cours sur le cinéma américain, et ne peut "assurer" que sous l'emprise de la drogue, dont il a besoin pour se sentir suffisamment captivant face à ses élèves. 

Et, un jour, ils se rencontrent...



J'ai aimé le style de l'auteur, à la fois très réaliste, presque brutal - voire cru - très imagé, mais aussi idéologique et littéraire. J'ai aimé la finesse, l'intelligence de ses digressions, ses interpellations au travers de ses personnages, de leurs questionnements, de leurs souffrances, de leurs sensations, de leur addiction...



J'ai aimé rencontrer les 2 personnages principaux alternativement, par leurs pensées, leurs souvenirs, leur présent,... exprimés à la première personne, et ce au sein d'un même chapitre. Cela crée du rythme, des contrastes, et déjà un lien entre eux, avant même qu'ils ne se rencontrent. Cela imprime aussi un côté épique, cinématographique au récit. Je trouve qu'on sent vraiment la formation et l'expérience de dramaturge de Clément Camar-Mercier. 



Cela a également suscité chez moi une évidence, celle que, comme l'expriment nombre de grandes tragédies, tout était écrit à l'avance et ne pouvait se terminer autrement que dans le drame. Je rejoins à ce niveau le parallèle fait par l'éditeur avec Tristan et Iseult.



Et pourtant... je ne peux pas vraiment dire que j'ai eu un coup de coeur pour ce roman. 



Les descriptions des actes pornographiques, ces scènes de sexe crues, brutales, dérangeantes, et notamment la scène de viol, ont été particulièrement éprouvantes pour moi. C'est sans doute volontaire de la part de l'auteur, mais cela reste un bémol pour moi concernant ce roman. 



De plus, le dernier tiers de l’histoire m'a déçu. Je suis d'avis que certains aspects manquent un peu de vraisemblance, à mon sens, notamment l'engagement en politique de Jeanne. 



Bref, je ne pense pas que ce roman, doté cependant de nombreuses qualités, puisse remporter le prix. Et je ne le conseillerais pas à n'importe qui. Toutefois, je suis heureuse de l'avoir lu et j'en garderai un bon souvenir dans l'ensemble. 



#PrixRomanFnac #fnac_officiel #rentréelittéraire2023 
Commenter  J’apprécie          91
Le Roman de Jeanne et Nathan

BRÛLANT & TROUBLANT ! ❤️‍🔥



"On a beau l'intellectualiser, la drogue gagne toujours"



Elle, c'est Jeanne, l'actrice porno qui feint d'éprouver du plaisir lors d'étreintes brutales et scénarisées. Son métier c'est de donner du plaisir à ceux qui vont la regarder et, si elle est fière de l'accomplir librement, la cocaïne l'aide à l'accepter.

Lui, c'est Nathan, qui n'a jamais quitté les bancs de l'université. De élève, il est passé prof et poursuit sa thèse improbable. Toujours en quête d'un sens à son absurde existence, il se drogue...

Une rencontre lors d'une cure de désintox et un coup de foudre qui brûle tout sur son passage.

Mais l'amour suffira t-il pour les sauver?

Ou le passé reviendra tout défoncer?



Un roman noir sur l'addition, la pornographie, la vie, le bonheur, l'amour, la société et tant d'autres choses encore. Je crois que cet ouvrage ne plaira pas à tout le monde, mais pour ma part j'ai beaucoup aimé. Un premier roman qui aborde des thématiques pas simples à aborder en littérature mais qui pourtant, le fait avec brio. Clément Camar-Mercier, le traducteur dramaturge nous livre avec un style ultra cinématographique une intrigue entre tragédie et conte d'amour.



Le roman de Jeanne et Nathan est à la fois cru et sublimement écrit. Sidérant, poignant et dérangeant. Tant il nous plonge au coeur de cette société à bout de souffle, aux côtés de cette jeunesse désenchantée.

Si je me souviendrais longtemps de cette plume et de l'uppercut que ce roman m'a mis, je regrette tout même une petite baisse d'intérêt passé les 2/3 de ma lecture. Le final renversant m'a vite fait oublier ce petit bémol tant il était puissant.



À la fois cru et fin, flamboyant et noir, c'est un roman étonnant dont je suis heureuse d'avoir fait la découverte et qui ne pourra pas vous laisser indifférent !

Alors... tenté.e.s? 🫣✨️
Commenter  J’apprécie          80
Le Roman de Jeanne et Nathan

Difficile de revenir sur cette première lecture dans cette nouvelle édition des 68 Premières Fois pour 2024, tant les sujets évoqués à travers plus de 350 pages sont complexes et pour tout dire m'ont plus d'une fois mis mal à l'aise tant dans les images évoquées que les thèmes choisis, par la violence des faits que la puissance des mots et tournures utilisées.

Un roman à la fois complexe et dont les longueurs m'ont souvent découragées. Une première partie très conséquente où le narrateur nous amène dans le quotidien de Nathan, éternel universitaire thésard et Jeanne actrice de film porno, tous deux avec des parcours et une histoire différente, voire opposés. Leur seul point commun, et pour le coup massif ; l'addiction à toutes les drogues dans des proportions démesurées. Le récit de leur quotidien n'est rythmé que par ce travers et avait, à la base, peu de chances de devenir commun. J'avoue que les très (trop) longues descriptions de leur défonce et des scènes pornographiques violentes de Jeanne ont provoqué chez moi une certaine nausée et un vrai malaise, Etait-il nécessaire de se répandre à ce point dans l'abject et le sordide dans de telles proportions ? Je laisse les lectrices et lecteurs à venir en juger.

Bien sûr ces excès et les proportions démesurées de leur dernier trip d'une violence  jamais atteinte vont enfin provoquer la rencontre de ces deux personnages à travers leurs cures de désintoxication dans la même structure que seuls les plus argentés peuvent s'offrir, mais cela aurait pu intervenir beaucoup plus tôt. En tout cas, le lecteur va enfin retrouver un peu plus de calme et d'intérêt et suivre le rapprochement des deux et une certaine rédemption de ces deux êtres. Parenthèse à la fois courte et inespérée puisque Jeanne et Nathan, jusque là détachés de tout et profondément égoïstes, vont recouvrir une certaine humanité et se lancer dans une reconstruction à la fois personnelle et en couple, que l'on pourrait espérer définitive et constructive.... 

La chute choisie par l'auteur, en tout cas,  ne conviendra peut-être pas à tous ses lecteurs mais elle a le mérite de préciser que souvent la rédemption n'est jamais définitive et que le poids du passé reste prédominant. Il y a du style en tout cas et le champ lexical de Clément Camar - Mericer est riche, même s'il aurait gagné, pour moi à être plus fluide. A vous de le découvrir.
Lien : https://passiondelecteur.ove..
Commenter  J’apprécie          60
Le Roman de Jeanne et Nathan

Littérature du désespoir, bonsoir.



Dans la première partie, on touche le fond du trash, du glauque du morbide et du dérangeant. Certaines scènes sont insoutenables.



Les deux personnages sont des cocaïnomanes désabusés, une actrice porno et un thésard en grande détresse métaphysique.



Pourquoi persévérer me direz-vous ? Eh bien parce que ce roman était arrivé dans ma PAL en tant que sélection « coup de cœur » de la bibliothèque.



Ma conviction est qu’on a tous autre chose de mieux à faire avec nous-même que de nous installer dans le mal être des autres pendant autant de pages.



J’ai failli arrêter, plusieurs fois.

J’ai été hyper fâchée.

Je l’ai terminé.



Il y a trop de noirceur pour que je vous le conseille.



A éviter
Commenter  J’apprécie          60
Le Roman de Jeanne et Nathan

Avant d’ouvrir « le roman de Jeanne et Nathan », j’avais

reçu les conseils et avis de quelques un.e.s : courage, ce n’est pas un

livre facile, il faut réussir à dépasser le début, le mélange sexe et

drogue est sidérant, il faut sauter les trucs trop trash… Bref, il faut

faire preuve d’ouverture et d’indulgence pour aborder cette lecture,

c’est un premier roman après tout.



Eh bien, une fois la dernière page tournée, je sauve certes une

construction intéressante en trois temps : présentation des futurs

amants, leur rencontre et la chute ; pour le reste, je suis partagée

entre perplexité et écoeurement.



Perplexité parce que la 4e de couverture annonce une langue puissante

que j’ai trouvée verbeuse voire pédante, des personnages inoubliables

qui m’ont semblé vains, une histoire à mi-chemin entre la tragédie et le

conte d’amour ce que je n’ai pas reconnu (su reconnaître ?), une

lucidité qui à mes oreilles a sonné comme du cynisme, un caractère

subversif qui m’est apparu surtout malsainement dérangeant, une peinture

de l’époque qui pour moi tient plutôt du gloubi-boulga : les addictions

et la désintoxication, la pornographie, le cinéma et le théâtre, le

fascisme, les pandémies et le retour à la terre dans une ferme du

Loir-et-Cher… N’en jetez plus, la cour est pleine !



Et écoeurement par le caractère à la fois glauque et racoleur de

l’ensemble, misogyne du sol au plafond (l’actrice porno cocaïnée que son

activité délivre, au secours !). Et comment qualifier la principale

scène de viol sinon de voyeuriste, aussi indécente que révoltante,

étalée sur 4 pages d’une violence sans nom ?



Dire que j’étais aux anges de lire ce roman qu’Arnaud Viviant avait

si bien « vendu » dans le Masque et la Plume… Je suis bonne élève et

quand on me dit « faut lire », je lis mais franchement, là, j’ai eu le

sentiment d’avoir perdu mon temps ; je ne saurais mieux dire que cet

avis croisé sur un forum qui affirmait la « conviction qu’on a tous

autre chose de mieux à faire avec nous-même que de nous vautrer dans le

mal-être des autres pendant autant de pages » (j’ajoute : 341 pages

quand même !).



Ce livre voyage dans le cadre des #68premièresfois, merci à l’équipe pour cette belle aventure et ses découvertes enthousiasmantes (habituellement...)

Commenter  J’apprécie          52
Le Roman de Jeanne et Nathan

Un véritable chemin de croix qui mène au supplice. Roman se voulant provoquant subversif dérangeant mais qui ne laisse qu une amertume indigeste et l envie de ne jamais recommander ce livre.

On entend pendant 150 pages que Nathan rencontre Jeanne, puis ka dernière partie est improbable incohérente, comme si elle n existait que comme ultime respiration aux lecteurs à l'agonie et ne serait que prétexte à nous emmener vers cette scène de viol d une violence inouïe, qui à part se vautrer dans l indécence et l écœurement n apporte rien à l'histoire. On a même l impression que son auteur jubile de tant d ignominie et qu'il nous soumet à 4 pages de calvaires nauséabond.

Lais que cherche t il à part le dégoût et susciter une incompréhension de cette violence gratuite vide de sens et d intérêt.

Il n y a rien de pire que le mauvais subversif.
Commenter  J’apprécie          50
Le Roman de Jeanne et Nathan

Aujourd’hui je vais évoquer Le roman de Jeanne et Nathan premier roman décapant de Clément Camar-Mercier. Cet opus même si la fin est un peu décevante est une véritable réussite littéraire, l’exploration accélérée de la vie de deux personnages qui au début ne se connaissent pas et vont vivre une histoire d’amour trépidante.

Comme le titre Le roman de Jeanne et Nathan l’indique les protagonistes sont prénommés Jeanne et Nathan. Le narrateur bouscule les codes du roman, les personnages savent qu’ils sont dans une fiction et les chapitres sont numérotés à l’envers. L’action débute en 2019 avec en parallèle ces deux existences indépendantes et solitaires quelque peu ruinées par l’addiction. Jeanne est actrice pornographique, véritable star du X qui semble avoir peu de limites pour monnayer son pouvoir. A ses fans elle évoque le tournage du jour : « ‘double péné pour moi aujourd’hui – quelle excitation !’ Les commentaires ne se firent pas attendre, tous ses admirateurs l’encouragèrent : ‘trop hâte de voir, bon courage, émoticône cœur, toujours dans la cour des grandes, kiffe bien ta race, et patin-couffin’. » Pour supporter les actes qu’elle subit Jeanne se drogue et absorbe toutes sortes de substances chimiques illégales. Son métier elle l’a choisi pour fuir son environnement amilial ardennais. En effet : « contrairement à la plupart des filles de son milieu, elle n’était pas devenue pornographe pour fuir la misère sociale, mais pour tourner le dos à la bourgeoisie et à la gangrène de leurs pathétiques survivances. » Au même moment, Nathan, jeune prof à l’université procrastine la rédaction de sa thèse, il participe à un colloque mais lui aussi est un drogué qui doit quotidiennement consommer tous types de produits. Il est décrit ainsi : « Nathan, quant à lui, est né le 1er décembre. Il est brun, peu de pilosité, yeux noirs, assez bronzé, un bon mètre soixante-dix. Il s’habille avec un style que l’on pourrait qualifier d’élégant. » En mars 2020, alors que la France se prépare à son premier confinement l’un et l’autre rejoignent une clinique de Neuilly pour une cure de désintoxication : « outre l’approche religieuse de leur aurore respective, ce matin-là, Jeanne et Nathan eurent autre chose en commun. Avant de quitter leurs appartements, ils consommèrent de la drogue. » L’enfermement volontaire est une épreuve, une souffrance avec le manque et le besoin de palliatif pour oublier la douleur physique et morale. Ils s’engagent à tenir vis-à-vis du psychiatre qui les accueille. Commence alors la seconde partie du roman avec la rencontre et le coup de foudre. Au bout du cinquième jour dans la clinique Nathan comprend que : « toute sa vie, il avait essayé de se délivrer de la peur de l’échec. Il ignorait que ce coup de foudre fut réciproque, qu’au même instant ils s’aimèrent. » Ensemble ils vont tenir et s’amender, s’aimer, convoler et se marier. Le roman s’accélère, ils quittent la clinique, sevrés et vont s’installer à la campagne dans le Loir-et-Cher. Le temps avance rapidement les époux deviennent parents, un enfant nait, Jeanne s’investit dans la politique. Le narrateur la présente ainsi : « ancienne actrice pornographique reconvertie en militante altermondialiste (qui) dénonçait conjointement et le complot et le complotisme. » Elle pourrait devenir présidente de la République sauf si son passé, jamais effacé du net revenait en boomerang à sa figure. Tout bascule après une interview télévisée alors qu’elle marche seule dans les rues de Paris. Nathan affligé constate à son chevet : « mon épouse, une ancienne actrice pornographique qui dirigeait un mouvement écologiste, anticapitaliste et néoréactionnaire vient d’être violée et laissée pour morte. »

Le roman de Jeanne et Nathan est un roman qui peut heurter et choquer. Clément Camar-Mercier fait preuve d’un réel talent d’écrivain, il prend son sujet à bras le corps et ne juge pas ses personnages. C’est un roman sur les addictions dont il écrit : « la cocaïne et la pornographie sont assez similaires. Ce sont des plaisirs solitaires, secrets, qui viennent combler le manque d’intérêt que le monde nous porte et le peu de confiance en soi qui nous reste. »

Voilà, je vous ai donc parlé du Roman de Jeanne et Nathan de Clément Camar-Mercier paru aux éditions Actes Sud.


Lien : http://culture-tout-azimut.o..
Commenter  J’apprécie          42
Le Roman de Jeanne et Nathan

Encore un roman aux allures de documentaire pour dire combien la société est malade.

Les personnages secondaires disent bien que l'argent consacré aux addictions sert bien un système capitaliste qui évacue toute idée de honte et de responsabilité. L'impasse est érigée en fatalité. Comme si la production de drogues ne pouvait pas être tracée. Comme si la pornographie tarifée échappait au contrôle des réseaux internet. Clément Camar-Mercier discourt en connaissance de conséquences sans évoquer la connaissance de causes. Et il veut faire sortir du discourtois un roman courtois. Hélas il reste réaliste et sait que les plus belles tentatives se confrontent à ce qui est installé depuis longtemps. Comment échapper au coup de faux de cette institution du faux dans les pays dits civilisés ? Comme pour Tristan et Iseult on y croit, à une fin dans le beau triomphe de l'amour. Mais les philtres d'aujourd'hui rappellent que les industries du poison ont toutes les complicités nécessaires pour vaincre.
Commenter  J’apprécie          40
Le Roman de Jeanne et Nathan

Commenter  J’apprécie          40
Le Roman de Jeanne et Nathan

Grand livre sur la mégalomanie et les dépendances de notre époque, «Le roman de Jeanne et Nathan» éviscère sans gants blancs l'existence de deux jeunes adultes en perdition. L'une actrice pornographique qui désire interpréter les grands mythes grecs dans son plus simple appareil; l'autre cinéaste raté et recyclé en professeur d'université. Leur désespoir finira par se rencontrer et fusionner jusqu'au syndrome de descente! Dans ce premier roman puissant et fichtrement intelligent, Clément Camar-Mercier ne ménage pas son lecteur et décrit sans fard les travers et obsessions grotesques de l'humain du XXIe siècle. La sexualité à outrance, l'addiction à la drogue et à sa propre image, tout ça est brillamment entremêlé et nous pète au visage. Pour les fans de Despentes, mais aussi de théâtre élisabéthain, car Camar-Mercier traduit Shakespeare et s'y inspire depuis maintenant 10 ans!
Commenter  J’apprécie          40
Le Roman de Jeanne et Nathan

Quasiment certain d’en garder un souvenir vif et intense étant donné que c’est une lecture flamboyante, trash et intoxicante malgré une fin trop ouverte.



Ça parle d’addictions et de pornographie, c’est crade et obsédant, c’est dur, moche et sublime.



Une fin moyenne mais le reste est dingue.
Commenter  J’apprécie          40




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Clément Camar-Mercier (136)Voir plus

Quiz Voir plus

La nuit du renard

Quel genre de crises Neil Peterson peut-il avoir ?

Des crises d’asthme
Des crises d’épilepsie

8 questions
63 lecteurs ont répondu
Thème : La Nuit du renard de Mary Higgins ClarkCréer un quiz sur cet auteur

{* *}