Colette Laussac

La maison se plaint et geint de tous ses bois. Il pleut au dehors. "Il est difficile de traduire tous ses frémissements."





"La nuit tombe. Le jour n'en finit pas de vivre. Ou de mourir"

Elle a tant pleuré, elle ne bouge pas. Il est parti...





Elle se regarde dans un miroir. S'il pouvait lui lire l'avenir (sans doute va-t-il revenir avec des regrets, après avoir acheté des cigarettes ?)





Elle caresse du doigt sa peau encore satinée, elle sourit et contemple ses beaux yeux verts, en amande.

Pourquoi est-il parti?

"Je me trouvais belle. Épanouie. Juste ce qu'il fallait de formes... Mais, je n'étais pas devant le miroir pour me faire un procès."





Le rêve d'un amour éternel. "Et je l'ai perdu, Lui."

Comment sont-ils devenus des étrangers, l'un pour l'autre?

"Je crois que je savais. Je devinais. Je préssentais."





Sans doute, le jour où, entre amis, on a parlé d'adultère...

Chacun donnait son avis, une boutade, un sourire, "Même Lui. Une aventure n'avait pas d'importance..."

"Même Lui".

Le champagne dans les verres, du jazz et des bougies. Elle s'était senti blessée, TRAHIE...





C'est un beau roman émouvant et sensible.

"Tu l'as trahie, elle est partie

Elle t'as aimé, tu l'as trompé

Comment pourrait-elle te pardonner?" Soumia, Trahison.

Rejetée par une mère à demi folle, Julie la narratrice, nous trace son parcours chaotique depuis l'enfance. Si en épousant Antoine, elle pense avoir trouvé le bonheur loin de cette mère démente, au fil des jours elle va connaître le vrai visage de son époux. Battue, humiliée par ce dernier, seule la naissance de ses deux enfants calme un moment les violentes pulsions de son mari. Mais au village, les chuchotements vont bon train depuis qu'elle a soigné un jeune garçon brûlé par une bassine d'eau bouillante. Julie devine ce qu'elle pressentait depuis l'enfance. Elle a reçu " le don ", celui de guérir, de soulager certains maux. Si le nom de " sorcière " lui est souvent attribué, elle va en profiter pour préparer une mixture faite de bric et de broc qu'elle glisse sous le lit conjugal, signifiant à son époux que si l'envie lui reprenait de lever encore la main sur elle, il décèderait dans les six mois, ce qui portera ses fruits et éloignera le mari de plus en plus cynique et alcoolique.



Mais dans son malheur, une nouvelle vie s'offre à elle lorsqu'un hospice ouvre ses portes dans les environs. Forte de son indépendance acquise en se libérant du renégat qu'elle a épousé, après avoir été considérée morte, son don de guérisseuse s'accentue. Ainsi donc, au fil des années, ses pouvoirs se rependent comme une trainée de poudre dans les contrées alentours.



Situé à mi-chemin entre fiction et réalité, le don en héritage de Colette Laussac se lit avec délice, tant cette lecture avec beaucoup de simplicité, relate la vie exceptionnelle de cette belle âme qui, sa vie durant, jusqu'à l'épuisement, n'aura de cesse de soulager tous les maux en son pouvoir, qui viennent frapper de plus en plus conséquents à sa porte.



Une lecture passionnante, émouvante et qui fait du bien si l'on croit comme moi à ces pratiques de guérison...

Noël, l’heure est aux repas de fête et aux cadeaux, en voici un parfait à offrir à mon fournisseur de truffes.



Il sera question de la tuber melanosporum à Branceilles, mais aussi de Bazile, ce personnage philosophe qui enseigne le cavage et les valeurs de la vie à Pierre, né en 1902, le narrateur de ce roman.



On cherchait les truffes avec l'aide de la truie grasse, tenue serrée par un lien entourant son énorme cou. La truie valait mieux que le mâle dans cet exercice, sinon la technique avec les mouchent “suilla gigantea” qui volent au-dessus des truffes pour pondre leurs œufs n’est pas mal non plus.

Bazile, homme fort et sage, distille des leçons de vie en même temps qu’il enseigne la trufficulture : “La parole peut-être trompeuse mais la voix ne ment jamais.”



Bon, c’est une histoire simple, comme il devait s’en écrire beaucoup au début du XXe siècle.

Celle-ci met à l’honneur “le diamant noir de la cuisine” et celui qui découvre avec une joie ineffable la vie et cette diva qui fait courir le monde.

Voilà un petit livre très court, intense, formidablement écrit par une auteure que je ne connaissais pas.

Au début du livre, on prend contact tout de suite avec Aline qui est à la fin de sa vie. Ce premier contact avec la vieille femme est fort et on a l’impression d’entendre sa voix. Elle nous raconte dans un souffle ce qu’il s’est passé. J’ai senti comme un sentiment d’urgence à parler et à dire les choses.

Ce petit livre, donc, de seulement 236 pages, est un concentré d’émotions qui vous remuent les tripes tellement c’est bien écrit. Sans dévoiler l’histoire, ce livre nous conforte sur le fait que la vie est injuste, que le mauvais sort nous poursuit jusqu’au moment, où, même au prix de sacrifices, on décide d’arrêter tout ça et de se prendre en main. Malgré tout, l’histoire d’Aline est une belle histoire, l’histoire de la transmission d’un don qui se transmet de femme en femme dans la famille. Ce don est exceptionnel car Aline a le pouvoir de guérir. Ce livre retrace sa vie, ses interrogations et ses peines ; Aline doit trouver un sens et une raison d’être. Le moment où pour la première fois elle va utiliser ses dons est intense et à la fois magique.



Avec des mots simples, Colette Laussac a réussi à faire de la poésie, car la lecture est fluide et très belle. Ce livre fait partie de ceux qui laissent des traces et que je relirai avec plaisir.



Attention, ce roman n'est malheureusement plus disponible donc, si vous tombez dessus dans une brocante, n'hésitez pas !
Lien : http://ideeslivres.jimdo.com..

la littérature "terroir" n'est pas celle que je préfère, c'est, je trouve, si souvent plein de bons sentiments, montrant un passé bien arrangé comme sur une vieille photo couleur sépia...

mais bon, en nouvelles, pour lire un we à la campagne...

de ces cinq nouvelles, il me restera sans doute le souvenir de la chute de "La photographie" de Jean-Guy Soumy et l'imagination de la scène où l'enfant se met sur ses jambes dans "L'enfant roi" d'Yves Viollier.

sinon... "La mémoire des pierres" de Claude Michelet est très représentative de ce qui m'agace dans cette littérature, comme "Y vivre et y mourir" de Colette Laussac. "Détruire Fontfroide" de Michel Peyramaure est une tentative de réunir terroir et irrationnel mais je ne fus pas très convaincue.

toutefois, si vous aimez ce genre, vous passerez un bon moment à lire "Retour aux sources".

L'école de Brive s'est constituée dans les années 1970, époque de la création de la foire du livre à Brive la Gaillarde.

Elle rassemble des auteurs de talent qui ont donné ses lettres de noblesse au roman régional.

Jne histoire pleine de tendresse même si elle raconte aussi beaucoup de douleurs , j'ai beaucoup aime

Merveilleux roman de Colette Laussac, historienne, juriste et enseignant le droit à Toulouse. Elle nous fait revivre ici les horribles persécutions dont sont victimes les gens dans le pays Cathare jusqu'à la mise au bûcher, broyés par l'implacable machine inquisitoriale.

Son écriture est riche, poétiques, pleine de pudeur et de retenu, lorsqu'elle décrit la vie intense de ces bergers, leur métier comme leurs sentiments et leur croyance. le roman est fluide et coule comme l'eau pure d'un ruisseau. C'est un bonheur de se plonger dans sa lecture : on vit un autre temps où tout semble ralenti et j'ai eu véritablement l'impression de vivre la nature et la vie de ces pauvres gens avec intensité. Il est resté en moi comme un écho, une résonance et je ne me promène plus en Pays Cathare de la même manière. Chaque pierre, chaque ruine, chaque château me rappelle le calvaire qu'ont vécu ces gens au nom du Dieu de la Sainte Inquisition.

Dans ce roman, nous suivons la vie de Guillaume Fort, berger de son état, qui sera jugé une première fois, et contraint au port des croix et à la discipline publique. Puis jugé une deuxième fois et condamné au bûcher, en 1321 à Pamiers. Nous découvrons au fil de son histoire tous ses sentiments et ressentiments face à l'injustice qui tombe sur lui et ses concitoyens.

..."Le petit miracle de ce roman, l'accord parfait entre l'esprit de son histoire et son expression..."

Pour moi le meilleur roman de Colette Laussac, tant l'immersion dans une famille criante de vérité.

La vie dure en Corrèze d'une petite fille devenue femme différente des autres : elle a un "Don" : très bien

Une lecture rapide, au style simple et direct, sans prise de texte, qui permet de faire un point sur les différentes manières avec lesquelles on peut éprouver la sensation de bonheur. Un bon moment de lecture, même si ce n’est pas de la grande prose !
Lien : http://la-riviere-des-mots.b..

Colette Laussac est originaire de Branceilles , petit village de Corrèze d'où elle puise toute son inspiration pour son roman. Au travers l'histoire d'un jeune paysan pauvre qui deviendra un spécialiste de la truffe, e.lle nous fait découvrir bien des choses sur le succulent mais ô combien couteux tuber melanosporum au parfum et à la saveur recherchés qui selon Brillat-Savarin " peut, en certaines occasions, rendre les hommes plus tendres et les femmes plus aimables" Ce court roman de terroir émaillé de mots occitans fleure bon le sud ouest.

Un livre pour retrouver la paix avec soi-même, avec le monde environnant, avec les autres. Un partage d’émotions et de sentiments que tout un chacun a surement vécu, des mots justes et une écriture sensible pour susciter la réflexion et certainement, pour nous aider à relever le défi de continuer sur le chemin de la vie.

Ce livre contient 5 nouvelles :



- Le prix du bonheur, Michel Peyramaure 4/5

- Le grand saumon, Gilbert Bordes 3/5

- Théorème, Jean-Guy Soumy 2/5

- La mère, Colette Laussac 4/5

- Bonheur tardif, Martine Marie Muller 3/5

Ce roman nous permet de suivre le parcours romancé de Guillaume Faure, jeune berger qui vit les dernières heures de la religion des bons hommes (cathares). Poursuivi par l'inquisition il est condamné au mur (prison) pendant 3 ans. Relâché il est à nouveau inquiété et condamné au bûcher. Les derniers jours durant lesquels il attend son exécution lui permettent de raconter son histoire et celles des derniers croyants cathares qu'il a côtoyés.

Une histoire simple, mais prenante. Une écriture fluide et agréable. Un bon moment de lecture.

Colette Laussac retrace ici un des aspects de sa patrie corrézienne, l'époque des truffes qui a suivi la terrible période de l'invasion du phylloxera, en 1876 et a détruit le vignoble corrézien. Une occasion de découvrir Branceilles qui aujourd'hui abrite un vignoble reconstitué de grande qualité.

C'est autour du thème "un jour de bonheur" que les auteurs de l'école de Brive ont décidé de se pencher en 2000. Un recueils de nouvelles, qui comme à chaque fois, nous transportent dans l'univers de ceux qui savent si bien nous régaler de leurs romans de terroir. Une lecture très agréable, de belles pépites comme on les aime !