Citations de Cornelia Funke (325)
Il y a des livres que l'on déguste,
D'autres que l'on dévore,
Et quelques-uns, rares, que l'on mâche,
et que l'on digère, entièrement.
p.18
Les livres aimaient quiconque les ouvrait, ils donnaient un sentiment d'intimité et d'amitié sans rien attendre en échange, ils ne vous quittaient jamais, même si on les traitait mal.
Quand tu emportes un livre en voyage (...), il se passe quelque chose d'étrange : le livre se met à rassembler tes souvenirs et, plus tard, il suffit que tu l'ouvres pour te retrouver à l'endroit même où tu l'avais lu. Dès les premiers mots, tout revient : les images, les odeurs, la glace que tu mangeais alors... Crois-moi, les livres sont comme le papier dont on se sert pour attraper les mouches. Les souvenirs n'adhèrent nulle part aussi bien que sur des feuilles de papier imprimé. (p.29-30)
Si quelqu'un vole des livres ou ne rend pas des livres empruntés, que dans sa main le livre se métamorphose en un serpent féroce. Que la foudre le frappe et paralyse ses membres. Qu'il demande grâce en criant et en gémissant et que rien ne vienne apaiser ses souffrances avant qu'il ne tombe en putréfaction. Que les vers des livres rongent ses viscères comme le ver des morts qui jamais ne meurt. Et à l'heure du Jugement dernier, qu'il se consume à jamais dans le feu de l'enfer.
Inscription dans la bibliothèque du cloître de San Pedro à Barcelone
" Je crois que nous ne perdons pas totalement ce pouvoir de l'imaginaire [que nous avions enfant], c'est juste que nous nous en interdisons l’accès. On n'a pas le droit de rêver. Parce que l'imaginaire est une force libératrice. Et les adultes voudraient être tout à fait sûrs de savoir qui ils sont, dans quel monde ils vivent... Les enfants, eux, ne sont pas enfermés dans ce genre de certitudes. Au fur et à mesure qu'on grandit les possibles se rétrécissent. Sauf peut-être chez les artistes. Eux conservent un lien avec ce monde de l'enfance.
[La revue des livres pour enfants n° 276]
" J'aime quand une intrigue garde ses secrets et m'entraîne petit à petit. Je ne veux pas tout programmer [.......]. Mes personnages doivent garder une certaine autonomie de choix par rapport à ce qui leur arrive.
[La revue des livres pour enfants n° 276]
Pourquoi le coeur ne pouvait-il aimer que ce qu'il risquait de perdre? page 567
Le livre qu'elle avait glissé sous son oreiller avant d'éteindre se pressait contre son oreille comme s'il voulait l'attirer de nouveau entre ses pages imprimées.
"Tu as remarqué que les livres deviennent plus gros quand on les lit plusieurs fois ? lui avait demandé Mo lors de son dernier anniversaire, comme ils regardaient ensemble ses vieux volumes. On dirait que chaque fois quelque chose reste collé entre les pages. Des sentiments, des pensées, des bruits, des odeurs... Et quand tu feuillettes le livre des années plus tard, tu te retrouves dedans, un peu plus jeune, une peu différent, comme s'il t'avait conservé, à la manière d'une fleur séchée, à la fois familière et étrangère."
" Avant de commencer à écrire un roman, j'accroche beaucoup d'images, des reproductions, des vieilles photographies... pour construire visuellement le monde que je vais représenter. L'image est là en premier. "
[La revue des livres pour enfants n° 276]
Pourquoi les adultes croyaient-ils que les enfants supportent mieux les mystères que la vérité ? Ne savaient-ils rien des sombres histoires que l'on s'invente pour expliquer les mystères ?
" Il y a des livres que l'on déguste,
D'autres que l'on dévore,
Et quelques-uns, rares, que l'on mâche,
et que l'on digère, entièrement. "
Comment est-il possible que cohabitent dans notre monde réel des choses aussi belles et des choses aussi terribles ? Si on ne peut pas expliquer le mal aux enfants il faut les aider à prendre position. Et le bien... il faut le soutenir, l’étayer. Je veux raconter des histoires qui ne soient pas seulement de l'ordre du jeu, de l'aventure gratuite.
[La revue des livres pour enfants n° 276]
Les mots sont immortels... sauf quand on vient les brûler. Et même...
Elle avait l'impression d'entendre les livres chuchoter à travers la porte à demi-ouverte. Ils lui promettaient mille histoire inconnues, mille portes qui s'ouvraient sur des mondes jamais vus.
p.91
Mille ennemis hors de la maison valent mieux qu'un seul à l'intérieur.
Proverbe arabe
Notre monde est particulièrement menaçant et les enfants le ressentent fortement. Or, rien ne fait plus peur que si cette peur est niée ou dissimulée. On oublie souvent les forces obscures chez les humains, auxquelles les enfants sont confrontés. Sans parler des mauvais traitements que certains subissent. J'y fais allusion dans le tome deux de " Reckless ".
[La revue des livres pour enfants n° 276]
Il y a des livres que l'on déguste,
D'autres que l'on dévore,
Et quelques-uns, rares, que l'on mâche,
Et que l'on digère, entièrement.
Les histoires ne finissent jamais. Même si les livres veulent nous le faire croire. Les histoires continuent toujours, elles ne s'arrêtent pas plus avec la dernière page qu'elles ne commencent avec la première
p. 74
"Tous les livres devraient s'ouvrir sur du papier comme celui-ci, avait-il dit un jour à Meggie. L'idéal, c'est du papier foncé : rouge foncé, bleu foncé, cela dépend de la couverture du livre. Comme ça, quand tu ouvres le livre, c'est comme au théâtre : d'abord le rideau. Tu le tires et la représentation commence."