"𝚂𝚊 𝚍𝚎́𝚜𝚘𝚋𝚎́𝚒𝚜𝚜𝚊𝚗𝚌𝚎 𝚎𝚜𝚝 𝚞𝚗 𝚌𝚑𝚘𝚒𝚡 𝚙𝚊𝚛 𝚍𝚎́𝚏𝚊𝚞𝚝, 𝚞𝚗𝚎 𝚍𝚎́𝚏𝚎𝚗𝚜𝚎 𝚍𝚎 𝚏𝚊𝚒𝚋𝚕𝚎𝚜 ; 𝚍𝚎́𝚌𝚒𝚍𝚎𝚛 𝚍𝚎 𝚍𝚎́𝚜𝚘𝚋𝚎́𝚒𝚛, 𝚌'𝚎𝚜𝚝 𝚍𝚘𝚖𝚒𝚗𝚎𝚛 𝚕𝚎𝚜 𝚖𝚊𝚒̂𝚝𝚛𝚎𝚜 𝚚𝚞'𝚎𝚕𝚕𝚎 𝚗'𝚊 𝚙𝚊𝚜 𝚌𝚑𝚘𝚒𝚜𝚒𝚜. 𝙳𝚎 𝚕𝚊̀ 𝚟𝚒𝚎𝚗𝚝 𝚕𝚊 𝚟𝚒𝚘𝚕𝚎𝚗𝚌𝚎. 𝙻𝚊 𝚕𝚎𝚞𝚛, 𝚕𝚊 𝚜𝚒𝚎𝚗𝚗𝚎."
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La professeure traverse en dehors des passages piétons. Il est 7h28 du matin et elle pense, distraite, à son plan de cours de philo. Un klaxon la surprend, elle ne se retourne pas. Elle tape un doigt d’honneur, excédée, toujours distraite. La voiture se gare sur le bas-côté, un homme en sort, enragé. Il scande : « Recommence ! » Elle recommence son doigt d'honneur. Cette fois-ci, elle a tous ses sens en éveil. Il la gifle.
Ce n’est pas la première fois qu’elle rencontre la violence. Elle l'a déjà croisé dans son enfance, quand elle se faisait battre ou encore avec un de ses élèves, qui un beau matin, la rouée de coups. Alors finalement, n'est-elle pas coupable de cette gifle ? Pourquoi a-t-elle pris le risque de ce second doigt d’honneur ?
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Entre salle des profs et récits des faits, on s'interroge sur l’origine de la violence. Celle qu’on subit, celle qu’on exerce, celle qu’on désire, celle qui arrive, quand on est femme, quand on est arabe, quand on est prof. Dans les dédales d'une éducation nationale fragile et inopérante, "Le doigt" conte le quotidien d'une professeure, battante d'un changement qui ne s’applique pas sans affrontement et jugement. Menée par une quête personnelle qui rejaillit sur son quotidien, la victime devient bourreau, sous l'œil tranchant d'une caste éducative habitué à coopérer avec l'agressivité.
L'affaire retrace le résultat d'un doigt de trop. Un doigt qui couve le combat d'une vie, un système défaillant et une violence que l'on ne sait plus excuser sans l'accepter. La controverse questionne et laisses-en bout de course, une réflexion sans fond sur la justice ou l'injustice d'aujourd'hui.
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Pour tous ceux qui aiment les histoires qui interrogent.
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