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Critiques de Dalie Farah (90)
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Le doigt

Je n'ai pas lu le premier roman de cet auteur (ce que je vais m'empresser de faire), mais je suis tombée dans son dernier et j'ai adoré. Le titre déjà : tout un programme et un symbole (digitus impudicus : un phallus et des testicules pour éloigner les mauvais esprits), et puis l'histoire : celle d'une enseignante, agrégée de philosophie, qui dans un matin brumeux de l'Auvergne profonde, se dirige vers l'établissement où elle enseigne. Elle traverse en dehors des clous (pas bien), se fait klaxonner par un automobiliste : 1er doigt de la prof et un deuxième, parce que ... et ben parce que.

Et c'est ainsi que commence l'histoire de cette jeune femme, que d'autres lecteurs, ont rencontré dans son roman antérieur, qui a connu très tôt la violence, l'agressivité et la misère. Elle a trouvé dans les livres, la connaissance, une "famille" : sa ténacité et son intelligence l'ont mené à l'agrégation et elle est devenue prof. C'est vrai que je ne comprends pas encore comment l'Education Nationale peut demander un tel niveau d'étude pour enseigner souvent à des élèves privés de mots et qui s'expriment plus par la violence de leurs gestes que par le verbe.

Nous allons apprendre au fil de la lecture de ce texte incisif, nerveux et drôle/amer, que l'enseignante a été confrontée déjà plusieurs fois dans le cadre de son travail à la violence, mais qu'elle s'accroche terriblement pour garder la foi dans son travail, alors que l'Education Nationale se délite entre réforme, contre-réforme délivrées par des instances qui ne connaissent pas le quotidien de ses salariés. Elle me plaît beaucoup Dalie Farah avec cet amour chevillé au corps que la connaissance, l'ouverture sur le monde, les livres peuvent vous sauver et l'ont sauvé. J'ai beaucoup pensé à mes parents qui sont nés à une époque où étant donné leurs milieux sociaux après le certificat d'étude, c'était le travail dans les champs ou l'usine. Ils n'ont pas eu l'opportunité de s'élever par les diplômes. Cette jeune femme a abattu les murs autour d'elle avec les livres

Je ne suis pas sûre que son doigt (enfin ses doigts) était une réponse au conducteur : il symbolise sa colère, son sentiment d'impuissance car l'école n'est plus le tremplin d'où l'on peut s'élever, mais représente une "prison" pour certains élèves et leurs parents. Un livre qui vous secoue bien et un auteur découvert par hasard, mais que je vais suivre avec délectation.
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Le doigt

Elle traverse le rond point en diagonale. Un automobiliste la klaxonne, elle lui fait un doigt d'honneur. Puis elle se dirige vers son lycée, elle est professeur de lettres, l'automobiliste la rejoint, recommencez dit il, elle s'approche et lui refait un doigt d'honneur au plus près de son visage. Et la gifle part.



Je ne connaissais pas Dalie Farah et n'avais donc pas lu et de fait, son premier roman : Impasse Verlaine. Elle racontait son enfance et celle de sa mère. Ici, nous avons ce qui semble être le pendant à son Impasse.



Dalila a 50 ans. Origine berbère, parents pauvres, père manoeuvre, mère femme de ménage, elle a gravi les échelons et est devenu professeur agrégée.



Du doigt et de la gifle, commence le livre, dont une bonne part à poursuivre son agresseur et finalement le retrouver. Ce n'est pas un gros riche ni une brute épaisse cogneur de femmes. c'est un technicien, marié, deux enfants, qui rame, 950 € d'amende et pénalité soit un peu moins d'un mois de salaire.



Inconsciemment ou pas, Dalila va au devant des ennuis. Elle en a déjà connu plusieurs dont elle est à l'origine mais dont les retours sont disproportionnés, telle une gifle pour un doigt. D'initiatrice, elle passe à alors à victime.

Heureusement elle ne va pas jusqu'au lynchage internet et bien au passage ,pour l'exemple du doigt, devant ses élèves.



Pourquoi un puis deux doigts. Ce n'est guère qu'en fin de livre que nous avons un semblant d'explication. Dalie Farah écrit :" Comme elle n'a jamais quitté son enfance, elle est constituée de 75% de peur. " La peur est en effet un leitmotiv du livre.



En fait, il s'agit de phobies. Phobie, peur sans objet, c'est à dire sensation de peur mais sans danger en adéquation.

Réaction paradoxale également, elle va parfois au devant de ses peurs, lorsqu'il y a danger réel. Comme un deuxième doigt, alors qu'elle aurait dû être moins dans la provocation face à un excité.



Autre phrase " plus elle écrit, moins elle a peur. Un travail d'introspection ne peut être en effet que salutaire. Mais est ce suffisant ?



La toute fin est plus discutable. A une jeune fille lors d'une dédicace,

- Comment s'en sortir ?

- on n'en sort pas, le mal que tu as subi t'a fabriquée.



Livre polémique et agaçant lorsqu'on est réfractaire aux doigts d'honneur, une part trop grande est faite au doigt et ses conséquences au détriment du reste du livre, plus sympathique et plus humain, livre suscitant la curiosité du pourquoi, livre bien écrit, prenant mais avec des amalgames donnant dans la facilité, enfin, livre à suivre car le défaitisme final appelle un autre combat.



Nul n'est prisonnier de son histoire et il faut savoir remettre en cause ceux qui l'ont écrite.
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Le doigt

16 janvier 2018, 7h28 dans une petite ville d'Auvergne. Une professeur de philo se rend au lycée et traverse la rue en dehors du passage piétons, un conducteur klaxonne, elle se retourne et lui fait un doigt d'honneur. L'homme se gare et la défie en hurlant "Recommence!", elle lui refait un doigt d'honneur. Il la gifle violemment.



Ce n'est pas la première fois que cette prof rencontre la violence. Onze ans plus tôt, elle avait été rouée de coups par un élève gitan, elle qui voulait être une prof parfaite avec "son auréole et sa cape", elle qui croyait en la République et en l'éducation nationale envers qui elle se sent redevable... Ces quelques minutes devant le lycée réveillent en elle les souvenirs d'autres coups reçus. Elle va s'interroger : qui voulait-elle défier avec ce doigt ? Elle va remonter jusqu'à son enfance, jusqu'à la brutalité subie de la part de ses parents puis dans sa vie d'adulte en tant que femme arabe agrégée. "Tu as été éduquée ainsi, t'en as pris des coups, c'est comme ça qu'on t'a aimée... C'est comme ça que tu as été fabriquée. "



Voilà un livre qui bouscule par son style, une écriture au scalpel qui claque, un langage souvent cru, un style très nerveux qui n'est pas dans ceux que je préfère, qui m'a parfois perdue, mais qui colle bien au sujet. "Elle est un chef-d’œuvre de la République, jusqu'à ce que le chef-d’œuvre républicain ait un énorme bleu au cul". En alternant les discussions en salle des profs et le récit des faits, la prof tente d'analyser les origines de la sauvagerie qu'elle sent en elle et la mécanique de la violence individuelle et collective. Elle souligne le manque de soutien de l'éducation nationale qui préfère étouffer les affaires où la violence des élèves atteint les profs. Un roman empreint de rage mais dans lequel l'autodérision n'est jamais absente. Un avis mitigé à cause du style.
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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Impasse Verlaine

Les relations étroites entre une mère et sa fille et le comportement, parfois violent, qui se transmet ainsi de génération en génération, ont fait couler beaucoup d'encre. La génétique y a sa part, c'est entendu, mais aussi l'éducation et le désir d'imiter ses parents pour gagner ou conserver leur amour. L'histoire, largement autobiographique, que nous conte Dalie Farah, ne déroge pas à la règle. Dès son plus jeune âge, la narratrice subit les coups et les punitions et vexations diverses et variées que lui inflige sa mère, elle-même victime dans son enfance des mêmes sévices. Le dépaysement pour la France, en provenance de sa Berbérie natale, n'y change rien, on transporte son fardeau avec soi, que l'on soit bergère dans les Aurès ou femme de ménage dans une cité de la banlieue clermontoise. La petite maghrébine, qui va échapper grâce à l'école au destin habituellement réservé aux filles, s'aperçoit, une fois arrivée à son tour à l'âge adulte, qu'elle porte les mêmes stigmates que sa mère, son physique mais aussi cette violence que la culture contient mais qui ne demande qu'à s'exprimer à la première occasion. Un beau portrait de deux femmes qui s'aiment et se détestent en même temps tant elles se ressemblent, une plongée dans l'univers trouble des relations mère-fille, contée dans une langue belle et n'hésitant pas à braver la grammaire pour atteindre à l'essentiel: nous émouvoir. Un premier roman réussi, dont on attend la suite pour gratter un peu plus la carapace de cet univers familial si étrange et pourtant si universel : quid de la fratrie, que l'on sait nombreuse mais dont on ignore tout, ou presque, tant le regard de la narratrice est centré sur sa mère ?
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Impasse Verlaine

Aujourd’hui, je vous parle du premier roman de Dalie Farah, que je ne connaissais pas encore lundi !

En effet, lundi soir en rentrant chez moi, au milieu des factures et des courriers divers, il y avait un livre… “Impasse Verlaine” de Dalie Farah !

Pas de petit mot, aucune indication sur l’expéditeur de cette “surprise”.

Dommage, j’aurais aimé pouvoir le (la ?) remercier.



La quatrième de couverture a tout de suite résonné en moi, malgré la différence de nos langues maternelles et de nos dieux réciproques.

Une petite fille a une maman femme de ménage, qui ne sait pas lire le français, à la maison elle s’occupe des dossiers administratifs, elle arrive parfois en classe marquée des coups reçus à la maison et elle aussi lit le soir en cachette…



Il fallait que je cherche à joindre Dalie, pour le lui dire.

Très gentiment elle m’a répondu :

- “Merci Jean-Paul. Je crois au contraire que nous avons la même langue et il semblerait que c'est la littérature… et quant à Dieu, je vous laisse lire la suite.

Bonne lecture et merci de votre message. À bientôt pour votre impression générale !”



J’ai tout de suite su que j’allais de nouveaux bouleverser l’ordre de ma PAL.



C’est un magnifique roman que j’ai lu d'une traite. Il m’était impossible de le laisser avant de l'avoir terminé. J’ai vraiment été très troublé de toutes les similitudes que j’ai pu trouver dans ce roman, avec ma vie d’enfant, puis d’adolescent. Une expérience de lecture que je n’avais encore jamais vécu, entre larmes et sourires… et heureusement que l’humour est là, pour tenir le drame à distance !



Dans ce premier roman, publiée par Grasset, Dalie a pour moi, une vraie qualité d’écriture, en évitant le pathos mais sans se voiler la face.



Djemaa ou (Vendredi, suite au jour de sa naissance), une jeune algérienne de 15 ans, est donnée en mariage à un algérien qui travaille en France. Il a 20 ans de plus qu’elle. La mère de vendredi, veuve, a trop d’enfants et n’arrive plus à s’en sortir.

Très vite (en 1973), Vendredi accouche en France après avoir essayé de se débarrasser plusieurs fois de son bébé. Une relation mère-fille qui débute très mal. Vendredi ne manifeste aucun amour pour sa fille et la battra régulièrement. Du coup cette enfance difficile permettra à l’enfant de devenir une adolescente de caractère !

Je pense qu’il y a une grande part autobiographique, avec cette fillette qui n’est jamais nommée de tout le roman.



C’est l’histoire de deux filles que 15 ans séparent. La première est née en Algérie, la seconde à Clermont-Ferrand, entre la haine et l’amour, une véritable ode à la liberté et à la vie !



Plus qu’un coup d’essai, c’est un coup de maître…

Beaucoup d’émotions portées par une magnifique écriture tendre et incisive, drôle et douloureuse que je ne suis pas prêt d’oublier.



À lire absolument !!!



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Extrait :



« La dernière fois que je prends mon vélo rouge, c’est le ramadan, et j’ai presque dix-sept ans. Des années que je jeûne, des années que je prie, des années que j’enfourche l’espérance, le courage, la charité, la bienfaisance, le devoir et la bonté. J’aime jeûner parce que je ne suis pas obligée de rentrer entre midi et deux. J’aime jeûner parce que je peux manger une omelette aux tomates pour rompre le jeûne, j’aime jeûner parce qu’il faut bien le dire, le jeûne est joyeux.

…/…

Le lendemain, quinzième jour du ramadan, à l’ouverture du portail du lycée, je me précipite au lavabo des toilettes. Je fais couler l’eau du robinet. Je penche le nez sous le savon jaune citron rotatif. J’hésite. L’interdit assèche la gorge. J’ai peur de Dieu et de ma mère. L’un et l’autre ont les moyens de me deviner. Mais en mémoire du vélo défunt et innocent de mes turpitudes, je t’ends les lèvres et y laisse couler l’eau. Je bois mon jeûne.

L’eau étanche enfin le petit foyer de vengeance apostasique. Cette gorgée d’eau est la plus mystique gorgée d’eau de ma vie, Allah doit définitivement renoncer à moi. »
Lien : http://leressentidejeanpaul...
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Impasse Verlaine

Une histoire de femmes, Vendredi (Djeema) et sa mère dans les montagnes berbères, Vendredi et sa fille impasse Verlaine à Clermont-Ferrand, de relations violentes entre les mères et les filles mais un récit plein d'humour, d'énergie, d'amour et de haine.

Ce que je retiens c'est la volonté de la(les) petite(s) fille(s) de s'en sortir, de ne pas se laisser dompter, d'être fière, d'imaginer un avenir meilleur.

Elle s'en sortira. A quel prix ?



J'ai beaucoup aimé. Mais je pense que Dalie Farah va devoir faire ses preuves maintenant avec un deuxième roman.
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Impasse Verlaine

L’histoire de Vendredi est racontée par sa fille: son enfance dans les montagnes algériennes, son caractère libre et bien trempé, les brimades dont elle est forcément la victime, son mariage, son arrivée en France et particulièrement à Clermont-Ferrand.

La petite (dont on ne saura jamais le prénom) vit et grandit vite, elle qui est la «secrétaire» et l’aide-ménagère de sa mère. Le besoin de liberté et d’émancipation se heurte aux traditions, à la bienséance, à la rudesse et à la violence de ses parents. Les respecter et les aimer malgré tout, user de stratagèmes pour partir en sortie scolaire ou participer à un concours d’éloquence…

Dalie Farah livre un premier roman à la fois dur et tendre sur les rapports parfois compliqués entre une fille et sa mère.
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Impasse Verlaine

L'enfance de la mère et l'enfance de la fille. Les éducations qui se confondent au creux d'un héritage familial difficile. le bonheur s'illumine quelques courts instants et s'éteint aussitôt pour que la cruauté rayonne de son plus bel éclat. « Elle » a quitté son pays par l'injustice du sort. Déjà lecteurs avons le souffle coupé en chuchotant les descriptions de l'existence de Vendredi. Et dire que ce ne n'était que le début de cette lecture poignante.



Le ventre se tord ensuite et davantage, d'avoir l'impression d'écouter les pensées de la descendance de Djema. L'impasse Verlaine aussi poétique soit-elle de nom, n'aspire en rien à la douceur dont la fille souhaiterai et s'imagine sans relâche pour ne pas sombrer. Juste un peu de douceur pour couvrir les cicatrices. L'âme en a pris un sacré coup et elle reste quand même debout.



De ce livre, il en est personnellement ressorti un rappel bref de quelques détails mais néanmoins important de faits historiques coloniaux. L'impact, la nostalgie, le déchirement lors d'un adieu. Également la différence quelque part, dans le monde, d'être « née au féminin ». le destin, le choix d'être mère qui n'est pas inné à chacune. La maltraitante ignorée qui dévient malheureusement une habitude au milieu de personnes conscientes des actes en question.



Tous ces sentiments naturels enfouis et contradictoires qui rongent jusqu'à ne plus vraiment savoir. La haine, la passion, le culte d'une figure maternelle indomptable. L'identité que l'on ne peut définitivement pas renier. Et puis ce style d'écriture ! À la fois élégant et brutal, emprunt de poésie. La manière dont Dalie Farah manie la langue, les mots et expressions est simplement merveilleux ! Un moment littéraire marquant !
Lien : https://www.instagram.com/so..
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Stop

STOP ! Cette injonction est forte et s’utilise lorsqu’il y a un danger immédiat.



Olivier Bordaçarre est à l’origine du projet STOP. Tout a commencé par un courriel envoyé fin 2022 à ses collègues auteur(e)s et son souhait de dénoncer tous les dangers que fait planer le capitalisme sur l’avenir de l’humanité avec de multiples outrages aux droits humains les plus élémentaires. Mais là le paroxysme est atteint, la nature, source de la vie, est en péril. L’adhésion à son projet a été immédiat et montre bien l’intensité de la colère collective.



STOP est le recueil des réactions de 68 artistes. Beaucoup ont choisi la littérature comme moyen d’alerte en s’exprimant en vers ou en imaginant une nouvelle. Les textes sont courts, la contrainte est forte pour trouver le mot juste, précis et efficace. D’autres moyens d’expression ont été choisis, le dessin et la photo. Tous dénoncent mais ce n’est pas seulement un constat, tous envoient un message d’espoir, celui de mettre un grain de sable pour enrayer un système criminel.



Pour parler de ces 68 créations, j’ai décidé de citer 68 mots ( ou groupes de mots ) choisis ( ou inspirés par les dessins et les photos ) dans chaque travail des 68 artistes.



Hiroshima et Nagasaki – forêt – essayer – respire – bienvenue - résistance – haine – compter les jours – arrêter et commencer – vocabulaire politique – désobéir – diversité – consommation – Lisa sait – matraque au vent – fait croire – toujours plus – rare – retroussons nos manches – sans-dents – hypocrisie – fin du monde – capital – grand patron – mare d’être noté – mon corps – arbres – herbe tendre – juste mesure – offrir pour que dalle – folle vision – roman noir – demain – vie réellement humaine – obus d’pouvoirs – sur la lune – chaos – citoyens – je crains – indifférence – alerte – capitalisme – réapparition – déchets – dans le mur – rejeter – transition véritable – rêver – littérature – une vie pour rien – humain – répression - vérité est en nous – dernière chance – obsolescence programmée – pour aider ma daronne – le poing en bannière – l’Homme au centre – les cons – leur sang est le même - on a toujours espéré – tout devint noir autour de Carol - bonnes résolutions – ( sa ) vie – écolo 2.0 – comme Hammett et Manchette



« Les mots justes trouvés au bon moment sont de l’action » ( Hannah Arendt )



STOP mais lisez encore, toujours .



STOP , 68 artistes s’engagent – Parution le 5 octobre 2023 , Éditions La Manufacture de livres . ISBN 978-2-38-3018-1



Tous les bénéfices de ce livre seront reversés à diverses associations travaillant à l’échelle locale.
Lien : http://romans-policiers-des-..
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Retrouver Fiona

Je renouvelle l’expérience, car dans « Le doigt », j’avais aimé le style mais pas la façon dont le thème était traité ; la curiosité ma pousse donc à lire « Retrouver Fiona ».

Ce fait « divers », je suppose que tout le monde le connait ; c’est vrai qu’il est plus sensible pour les gens comme quoi qui ont arpenté le parc Montjuzet à une certaine époque et qui connaissent les lieux du drame…

Alors voilà : « Retrouver Fiona », c’est d’abord le compte rendu, parfois détaillé, des jugements, audiences, procédures, une enquête quasi journalistique et vraiment intéressante.

Mais ce n’est pas que ça, bien sûr, et c’est là que je suis gênée, encore, pour les mêmes raisons que dans « Le doigt » : parce que Farah, rien à faire, elle n’arrive pas à se sortir d’elle-même, elle utilise l’écriture comme une thérapie pour partir à la recherche de son propre passé, et vraiment, j’ai du mal avec ça, parce que cet exorcisme me paraît trop intime pour être partagé, mais aussi et surtout parce que ça n’apporte absolument rien au roman, au contraire, je m’explique :

- Le style s’affirme : il y a parfois de sacrées formules, des réflexions qui font corps, une fluidité étrange (car elle n’est ni tranquille ni reposante), des respirations maîtrisées, des accentuations rythmiques (riche idée d’avoir incorporé des mots arabes, des vers…)

- L’analyse humaine est parfaitement incroyable, d’une justesse et d’une profondeur qui élèvent le débat, si débat il doit y avoir, bien au-delà du procès. Cette aptitude à sonder l’âme, à s’interroger sur la violence (thème déjà bien bien présent dans « Le doigt »), sur la transmission de la violence, sur la répétition de la violence, sur l’enfance et la résilience ou l’absence de résilience d’ailleurs, sur le rôle fondamental de l’oubli, bref, toutes ces réflexions et cette grandeur d’âme si j’ose dire, on devine, on sait que c’est une âme blessée qui voit, qui regarde, qui observe, qui analyse, avec des questions et des éléments de réponse mais pas (ou si peu) de jugement. C’est cette âme blessée qui va pouvoir nous offrir son regard et ses mots, qui va transfigurer le réel pour nous offrir sa vision, littéraire et humaine.

- Alors pourquoi, oui pourquoi a-t-elle besoin de nous parler de son divorce, de sa culpabilité quand elle craque avec ses enfants, de son enfance et de ses placements à l’ASE, pourquoi ????

Voilà… J’attends toujours la Dalie Farah qui fera abstraction d’elle-même, ou plutôt de son autobiographie, pour ne conserver que cette richesse venue de son parcours chaotique… Parce qu’elle en a des choses à dire, mais je suis juste une lectrice, pas une thérapeute, et lire un roman qui me met parfois mal à l’aise parce que j’ai l’impression d’avoir dérobé des pages de journal intime, ce n’est pas ce que j’en attends.

Il parait que c'est "Impasse Verlaine", le meilleur, alors je vais tenter de le trouver ! ;-)
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Retrouver Fiona

Quand je n’apprécie pas une lecture, elle me laisse indifférente. Plus rarement, elle me sort de mes gonds. Malheureusement pour la jeune Fiona, dont on imagine qu’elle a été tuée par sa mère et/ou son compagnon mais dont le corps n’a toujours pas été retrouvé, ce récit est de celles-là. Je n’ai aimé ni le traitement fait de ce “true crime” ni le style qui m’a semblé poseur de l’autrice. Une catastrophe que j’ai trouvée irrespectueuse, quand bien même les acteurs sont effectivement antipathiques.
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Retrouver Fiona

Ma découverte du mois! Une auteure formidable avec un très beau style, @dalie.farah. #retrouverfiona édité chez @editionsgrasset nous fait revivre un fait divers, la disparition de la petite Fiona à Clermont-Ferrand. La narratrice entend les hélicoptères qui tournent au dessus du parc. A partir de là elle va vivre et nous raconter toute l'affaire quasiment de l'intérieur. Enquête. Procès. Passé cauchemardesque des protagonistes. Elle découvre à quel point sa propre famille, son enfance cabossée, ses souffrances font écho avec l'histoire tragique de Fiona.

Elle aurait pu être Fiona. Elle a survécu. Pas Fiona.

Comment peut-on faire autant de mal à ses propres enfants? Dont on ne veut surtout pas être séparé. Pourquoi ? Quelle part d'amour y a-t-il dans ces tragédies? Quel scénario se répète ? D'où vient le mal? Quelle souffrance originelle essaye-t-elle de se dire? Pourquoi personne ne voit jamais les enfants battus, cabossés, blafards, qui titubent ?

Le public voit des monstres à la place des parents coupables. Histoire de continuer à ne pas voir, pas comprendre, pas agir.

Les monstres n'existent pas.

Les fantômes de ces enfants si.

Écrire sur un #faitdivers est un exercice difficile et délicat. Beaucoup s'y essayent.

@dalie.farah y excelle.
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Retrouver Fiona

Une écriture vraie et tellement puissante. Dalie Farah écrit avec son cœur et elle offre selon ses propres mots « un tombeau poétique » à cette enfant qui n’en aura hélas jamais d’autre. Le roman se lit d’un seul souffle : c’est pour moi l’autopsie d’une société malade mais aussi souffrante. On ne sort pas indemne d’une telle lecture. Mais elle fait du bien.
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Impasse Verlaine

Un très beau premier roman qui retrace une saga familiale racontée par la fille. Elle parle de sa mère et de la mère de sa mère. Une histoire de femme qui commence en Algérie, une famille berbère qui avec la guerre d’Algérie viendra immigrer en France. Vendredi la mère est une belle jeune femme qui sera mariée à un homme de vingt ans son aîné. Ne sachant ni lire ni écrire, mais se débrouillant mieux avec les chiffres, elle sera une figure forte pour la narratrice qui l’aime et en a peur et côtoie plus souvent le pire que le meilleur. La vie dans un HLM en Auvergne, la violence familiale au quotidien, la double culture et surtout l’école comme unique point de repaire. L’école qui fera d’elle une enfant de la république. De nombreux thèmes sont abordés mais je retiendrais le rapport mère-fille sur plusieurs générations, l’inévitable reproduction de l’histoire familiale, la construction de la personnalité dans de telles conditions. Une histoire de femmes racontée avec un style franc sans fioriture mais qui se teinte de poésie et des couleurs d’antan. Aucunes pleurnicherie et pourtant, il y aurait de quoi, juste les faits et leurs répercutions et c’est déjà bien suffisant. C’est lumineux d’authenticité et de sincérité. La plume de l’auteure nous fait voyager des années 60 à 80, on passe des montagnes des Aurès à celles de Volvic. Sans oublier un grand sens de l’humour qui est le bienvenu pour faire passer les horreurs vécues. Car comment se construire sans l’amour maternel auquel tout enfant a droit ? Que de résilience dès lors que l’ « On peut survivre à tout quand on survit à sa mère. » L’intervention d’un narrateur qui sait déjà tout apporte une touche de fatalité ou de destiné. Un roman court, qu’on ne lâche plus une fois commencé pour une belle immersion dans le monde de l’enfance. Un lien France - Algérie d’une autre génération à découvrir pour les plus jeunes où à déguster comme une madeleine. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
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Impasse Verlaine

Un premier roman très enthousiasmant. Cette écrivaine a un vrai style, chaud et vivant, qui vous emporte comme le sirocco. L’histoire débute dans l’enfance Algeriennede Vendredi (chaque frère et sœur a un nom de jour de la semaine); son père est berger l’aime et comprend son tempérament impétueux mais il disparaît trop tôt ; sa mère la bat, ne lui montre aucune affection et s’en débarrasse en la mariant à un homme qui l’a ramène en France. Je n'en dis pas plus. Très beau livre .
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Impasse Verlaine

L'histoire d'une fille-mère pour ce premier roman époustouflant de sincérité et d'amour. Djemaa, Vendredi, est la petite dernière d'une grande famille berbère d'Algérie, enfant pleine d'énergie qui adore son père mais est souvent réprimandée par sa mère. Après la mort de ce père tant aimé, tué par torture devant ses yeux, sa vie va radicalement changée, finie l'insouciance la mère de Vendredi va élever la violence au rend d'éducation et tout faire pour la marier rapidement. Et ce mariage la mènera en France où une nouvelle vie va s'offrir à elle non sans son lot de souffrance et d'incompréhension.



Vendredi, jeune femme très belle, va attirer à elle tous les regards de ce petit village auvergnat. trois enfants vont d'abord naître dans cette belle maison de Ponteix avant de déménager dans ces nouveaux logements communautaires très en vogue à cette époque et où un quatrième enfant fera son apparition.



Une histoire de fille devenue mère très jeune, et d'une petite fille qui souffre auprès d'une mère qui ne souhaite que pouvoir grandir sans autre responsabilité que de vivre pour elle-même. On a une enfance un peu malmenée auprès d'une mère pas tout à fait stable qui pourtant aime ses enfants, d'une fratrie à laquelle la narratrice ne s'identifie guère et une petite sœur, source de renouveau. Des mots sur l'espoir venu des livres et de l'école, des moments douloureux auprès d'une mère qui ne sait pas montrer son amour et qui vit pourtant pour eux, sa chair et son sang.

C'est l'histoire d'un déracinement, de l'exil et du désir d'échapper à sa condition, d'une recherche de liberté et d'amour.



Ce roman m'a beaucoup touché au point de ne pas arriver à libérer mon impression et la transformer en mots, moi qui aime à développer mon ressenti je me retrouve sans mots. C'est à n'en pas douter mon coup de cœur, tous ces instants d'une enfance qui s'enchaîne pour tenter de recomposer une mère, de la comprendre sans jamais la juger, de l'aimer telle qu'elle se donne. Ce qui a été le plus douloureux (et peut être parce que je suis une maman qui redoute que ça n'arrive un jour) a été de lire les sentiments d'une enfant qui attend indéfiniment un geste d'amour de sa mère.



Magnifique premier roman qui loin de ce que l'on pourrait croire ne verse pas dans la patho mais se concentre sur des faits et l'analyse d'une personnalité bouleversée.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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Impasse Verlaine

J ai adoré une véritable découverte, une écriture unique sur un récit à la fois réaliste et onirique

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Retrouver Fiona

Fiona un prénom entêtant tant ce funeste fait divers de mai 2013 est tragique. Comment oublier les images de cette mère enceinte pleurant suite à la disparition de sa petite dans un parc à Clermont Ferrand, qui avouera quelques mois plus tard que Fiona est décédée suite à des coups (et dont on ne retrouvera pas la dépouille) . L'autrice auvergnate est liée à l'affaire, elle-même a subi des maltraitances, était régulièrement suivie par les services sociaux du Puy de Dôme comme Fiona . Cette affaire l'a fait replonger dans les méandres de son enfance . C'est une quête , Farah Dalie suit les procès , analyse les personnalités de la mère Cécile Bourgeon et du compagnon de cette dernière Berkane, leurs emplois du temps liés à la drogue et à la violence . L’autrice pointe de nombreuses interrogations sur les institutions, leurs dysfonctionnements aussi , comment par exemple un médecin peut–il faire un certificat dans voir le patient ? livre inévitablement poignant .
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Retrouver Fiona

Le 12 mai 2013 Fiona a disparu. Sa mère Cécile Bourgeon pleure devant les caméras, supplie qu'on lui rende sa fille. Son beau-père, écrase également des larmes et semble collaborer de toutes ses forces avec les enquêteurs. La France entière est bouleversée, et cherche Fiona. Les médias et les réseaux sociaux se déchaînent. Puis, le 25 septembre 2013, Cécile Bourgeon avoue enfin que Fiona est morte, mais elle ne dira jamais où est son corps.

Fait divers terrible qui m'a marquée, Fiona est un prénom qui est resté dans les mémoires. Avec la disparition du petit Émile, ce livre est malheureusement plus que jamais d'actualité.

La disparition d'un enfant est un cauchemar absolu pour les parents. Comment Cécile Bourgeon a-t-elle pu oser déclarer qu'on lui avait enlevé sa fille alors qu'elle la savait morte et enterrée par ses propres soins ?

C'est on ne peut plus révoltant, d'autant qu'elle dira ensuite que la mort de sa fille est accidentelle.

Fiona avait 5 ans, et après une fête arrosée elle aurait reçu des coups qui auraient conduit à un traumatisme crânien qui l'aurait tué. L'enquête va révéler l'horrible vie qu'à vécu cette petite fille. Malheureusement, elle n'est pas la seule à subir ces abus derrière les portes des foyers. Combien d'enfants subissent-ils cela sans que personne ne fasse rien ? Car beaucoup avaient remarqué que la petite n'allait pas bien, que le bandeau qu'elle portait dissimulait en fait des bleus, qu'elle manquait régulièrement l'ecole le temps que les hématomes disparaissent, que son attitude était dénuée de joie.

L'auteure se passionne sur ce fait divers et nous rapporte le fruit de ces recherches ainsi que le procès de Cécile Bourgeon auquel elle a pu assister. Elle-même victime de mauvais traitements dans son enfance, elle est d'autant plus touchée et émue par les faits.

Elle nous rapporte tout, des détails de l'enquête au déchaînement des médias. Elle parle de Cécile Bourgeon, une femme à la personnalité complexe et trouble, qui voulait plus que tout être mère et qui pourtant à tuer sa fille.

J'ai trouvé les passages sur le procès très intéressants mais un poil trop longs.

Bref, c'est un livre documentaire très bien écrit qui marque et que je vous conseille.

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Le doigt

Dans ce nouveau roman, l'auteure auvergnate nous raconte un fait divers, une agression, qui lui est arrivée un matin en se rendant à son lycée où elle travaillait comme professeure.

C'est alors pour elle l'occasion de parler de l'Education nationale, de la violence sociale qu'elle côtoie au quotidien, de régler ses comptes (un petit peu).

J'avais beaucoup aimé Impasse Verlaine et cette fois-ci, je me suis moins sentie embarquée. J'ai trouvé que c'était un peu brouillon : elle évoque à nouveau son enfance, sa mère, éclaircit des aspects sombres de sa jeunesse ; il y a des allers-retours entre ce fameux matin et d'autres événements qui se sont déroulés précédemment, des dialogues en salle de profs à bâtons rompus qui ont l'air de n'avoir ni queue ni tête.

Bref, ce deuxième roman m'a un peu laissée sur ma faim...

J'espère que ce sera meilleur la prochaine fois !
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