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Citations de Daniel Kehlmann (79)


Il n'y a rien qui plaise davantage aux gens, rien qui les fasse rire davantage, mais l'imitation doit être réussie car, si elle n'est pas bonne, tu deviens pitoyable. Pour imiter quelqu'un, espèce d'idiot, gamin stupide, caillou borné et sous-doué, il ne suffit pas que tu lui ressembles, il faut que tu lui ressembles plus qu'il ne se ressemble à lui-même car lui, il peut se permettre d'être comme il veut, mais toi, tu dois devenir lui en tout point et, si tu n'en es pas capable, alors abandonne, laisse tomber, retourne au moulin de ton papa et ne gaspille pas le temps de Firmin !
Il s'agit d'observer, tu comprends ? C'est là l'essentiel: regarde bien ! Comprends les gens. Ce n'est pas si compliqué. Ils ne sont pas difficiles. Leurs désirs ne sortent pas de l'ordinaire, seulement chacun veut ce qu'il désire de façon un peu différente. Une fois que tu as compris en quoi, il te suffit de vouloir les choses de la même manière pour que ton corps suive, que ta voix s'adapte d'elle-même et que ton regard soit le bon.

(page 283)
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Humboldt lui demanda s'il n'avait donc jamais lu Kant.
Un Français ne lit pas les auteurs étrangers.
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[...] celui qui ne connaissait pas l'angoisse métaphysique ne serait jamais un Allemand.
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Ici, il n'y avait pas d'heure matinale ou tardive, murmura Humboldt. Ici, il n'y avait que du travail à faire, et il serait fait. [...]
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Qu'est-ce au juste, mesdames et messieurs, que la mort? Ce n'est pas seulement la vie qui s'éteint et les quelques secondes de transition, mais déjà le long déclin qui précède ; la période où l'homme est toujours là sans l'être vraiment et peut encore prétendre qu'il existe, même si sa gloire s'est évanouie depuis longtemps. Telles sont les précautions, mesdames et messieurs avec lesquelles la nature a prévu notre disparition!
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L'homme n'est pas un animal, dit Humboldt.
Parfois si, répliqua Bonpland.
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Tant qu'à être sur cette terre - de toute façon, on n'avait pas le choix - autant essayer d'accomplir quelque chose.
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Un temps infini ne peut pas se terminer.Donc il a bien dû commencer.Mais avant ça ? Un avant avant le temps? C'est à vous donner le vertige.

( p.37)
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C'était étrange et injuste, dit Gauss, et une illustration parfaite du caractère lamentablement aléatoire de l'existence, que d'être né à une période donnée et d'y être rattaché, qu'on le veuille ou non. Cela donnait à l'homme un avantage incongru sur le passé et faisait de lui la risée de l'avenir. (...) Même une intelligence telle que la sienne, reprit Gauss, n'aurait rien pu concevoir aux premiers âges de l'humanité ou sur les rives de l'Orénoque, tandis que dans deux siècles le premier imbécile venu pourrait se moquer de lui et inventer des absurdités sur son compte.
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Celui qui n'a rien vécu raconte volontiers, mais celui qui a beaucoup vécu n'a soudain plus rien à dire.
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Un Allemand, répétait-il l’air fatigué, tout en mangeant la soupe de pommes de terre du diner, c’était quelqu’un qui n’était jamais affalé sur sa chaise.
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Au-dessus de nous, Tyll Ulespiègle se retourna avec lenteur et nonchalance- non pas comme quelqu'un qui est en danger, mais comme quelqu'un qui regarde avec curiosité autour de lui.Il avait le pied droit posé sur la longueur de la corde, le pied gauche en travers, les genoux fléchis et les poings sur les hanches.

Et nous tous, qui levions les yeux, nous avons soudain compris ce qu'était la légèreté. Nous avons compris à quoi pouvait ressembler la vie de quelqu'un qui fait vraiment ce qu'il veut, ne croit à rien et n'obéit à personne; nous avons compris comment ce serait d'être comme ça, et aussi que nous ne le serions jamais.

( Actes Sud, février 2020)
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Sur cette terre, on avait bien d'autres tâches que le simple fait d'être là. La vie, ce n'était pas le but de l'existence.
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Dans la chambre à coucher, il tira les rideaux, s'avança vers elle (...) et commença à défaire les lacets de sa robe. Sans lumière, ce n'était pas facile. Cela dura longtemps, le tissu était récalcitrant, les lacets très nombreux et il ne comprenait pas qu'il n'ait pas encore réussi à les dénouer. Mais il avait fini par y arriver, la robe glissa (...) Il se demanda comment il allait procéder avec son jupon. Pourquoi les femmes ne portaient-elles pas des vêtements qu'on arrivait à défaire? (...) Tandis qu'il laissa errer sa main sur sa poitrine jusqu'à son ventre puis - il décida de tenter la chose, même s'il avait l'impression de devoir s'en excuser - plus bas encore, le disque lunaire, blême et embué, apparut entre les rideaux, et il eut honte de comprendre à ce moment précis comment on pouvait corriger de façon approximative les erreurs de mesure de la trajectoire des planètes. (...) Elle enroula ses jambes autour de son corps mais il s'excusa, se leva, avança en trébuchant jusqu'à la table, trempa sa plume dans l'encrier et écrivit, sans allumer la lumière: somme d. carrés de la diff. entre les observ. et les calcs.→min., c'était trop important, il n'avait pas le droit de l'oublier ...
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Au-delà des cataractes, le fleuve était encore très étroit et des rapides projetaient le bateau en tous sens. L'écume imbibait l'air, des rochers passaient dangereusement près, à toute vitesse. Les moustiques étaient sans pitié : on aurait dit que le ciel n'existait plus et qu'il avait été remplacé par des insectes. Bientôt, les hommes renoncèrent à les tuer. Ils s'étaient habitués à saigner continuellement.
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L'art n'est qu'un piège, inventé par des gens rusés comme mon frère!
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A cet instant il comprit que personne ne voulait se servir de son entendement. Les êtres humains aspiraient au repos. Ils souhaitaient manger et dormir et aussi qu’on soit gentil avec eux. Ils ne voulaient pas penser.
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Le plus jeune, Alexander (von Humbolt), était de nature taciturne et de constitution fragile, il fallait l’encourager pour tout, ses notes étaient médiocres. Quand on le laissait à lui-même, il errait en forêt, ramassait des insectes et les classait selon des systèmes qu’il avait inventés. A neuf ans, il reproduisit le paratonnerre de Benjamin Franklin et le fixa sur le toit du château qu’ils habitaient...
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Gauss se mit debout, déglutit et dit qu'il ne s'était pas attendu à trouver quelque chose comme le bonheur, et qu'au fond il n'y croyait toujours pas. Le bonheur lui apparaissait comme une faute de calcul, une erreur dont il espérait seulement que personne ne la découvre. Il reprit sa place et s'étonna des regards médusés. Avait-il dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? demanda t-il à voix basse à Johanna.
Allons donc, répondit-elle. C'était exactement le discours dont elle avait toujours rêvé pour son mariage.
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Humbolt l'assura en hâte qu'il lui avait simplement dit de ne pas surestimer les résultats d'un scientifique, un savant n'était pas un créateur, il n'inventait rien, ne conquérait aucun pays, ne cultivait pas de fruits, ne semait rien et ne récoltait rien non plus, et d'autres lui succéderaient qui en sauraient plus que lui, puis d'autres encore qui en sauraient davantage encore, jusqu'à ce que tout sombre à nouveau.
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