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Citations de Daniel Pennac (2583)


Ainsi découvrit-il la vertu paradoxalement de la lecture qui est de nous abstraite du monde pour lui trouver un sens.
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Nous insistons, nous insistons. Bon Dieu, il n'est pas pensable que ce gosse n'ait pas compris le contenu de ces quinze lignes ! Ce n'est tout de même pas la mer à boire, quinze lignes !
Nous étions son conteur, nous sommes devenus son comptable.
- Puisque c'est comme ça, pas de télévision tout à l'heure !
Eh ! oui. ..
Oui... La télévision élevée à la dignité de récompense... et, par corollaire, la lecture ravalée au rang de corvée... c'est de nous, cette trouvaille...
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Le gosse est d'accord avec Flaubert, le gosse et ses copains, et ses copines, tous d'accord : "Flaubert avait raison !" Une unanimité de trente-cinq copies : il faut lire, il faut lire pour vivre, et c'est mème - cette absolue nécessité de la lecture - ce qui nous distingue de la bête, du barbare, de la brute ignorante, du sectaire hystérique, du dictateur triomphant, du matérialiste boulimique, i faut lire ! il faut lire !
- Pour apprendre.
- Pour réussir nos études.
- Pour nous informer.
- Pour savoir d'où l'on vient.
- Pour savoir qui l'on est.
- Pour mieux connaître les autres
- Pour savoir où l'on va.
- Pour conserver la mémoire du passé.
- Pour éclairer notre présent.
- Pour profiter des expériences antérieures.
- Pour ne pas refaire les bêtises de nos aïeux.
- Pour gagner du temps.
- Pour nous évader.
- Pour chercher un sens à la vie.
- Pour comprendre les fondements de notre civilisation.
- Pour entretenir notre curiosité.
- Pour nous distraire.
- Pour nous cultiver.
- Pour communiquer.
- Pour exercer notre esprit critique.
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Et c'est bien sûr, l'aveu de Montesquieu dont le détournement pédagogique donna à noircir tant de dissertations : "L'étude a été pour moi le souverain remède contre les dégoûts, n'ayant jamais eu de chagrin qu'une heure de lecture ne m'ait ôté. "
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Pour assouvir cette fringale, on s'était remis depuis longtemps au petit écran, qui faisait son boulot à la chaîne, enfilant dessins animés, séries, feuilletons et thrillers en un collier sans fin de stéréotypes interchangeables : notre ration de fiction. Ça remplit la tête comme on se bourré le vente, ça rassasié, mais ça ne tient pas au corps. Digestion immédiate. On se sent aussi seul après qu'avant.
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Comptez vos pages, les enfants, comptez... les romancier en font autant. Il faut les voir quand ils atteignent la page 100 ! C'est le cap Horn du romancier, la page cent ! Il y débouche une petite bouteille intérieure, danse une discrète gigue, s'ébroue comme un cheval de Kaboul, et, allons-y, replonge dans son encrier pour s'attaquer à la page 101. (Un cheval de labour plongeant dans un encrier, puissante image !)
137 La lecture ne relève pas de l'organisation du temps social, elle est, comme l'amour, une manière d'être.
La question n'est pas de savoir si j'ai le temps de lire ou pas (temps que personne, d'ailleurs, ne me donnera), mais si je m'offre ou non le bonheur d'être lecteur.
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....plus tragique encore : Alberto Moravia et Elsa Morante, contraints de se réfugier pendant plusieurs mois dans une cabane de berger, n'avaient pu sauver que deux livres La Bible et Les Frères Karamazov. D'où un affreux dilemme : lequel de ces deux monuments utiliser comme papier hygiénique ? Si cruel qu'il soit, un choix est un choix. La mort dans l'âme, ils choisirent.
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Le loup, lui, ne voit le garçon qu'une fois sur deux.
C'est qu'il n'a qu'un oeil, le loup. Il a perdu l'autre dans sa bataille contre les hommes, il y a dix ans, le jour de sa capture.
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Se souvenir, c'est soustraire. 40
_ Ce que Dieu ne peut plus faire, une femme, parfois, ... 75
Quelqu'un était allé chercher son secret sous ses ongles. En les arrachant, un à un. On avait dû commencer par là. Puis on avait fait un tour dans sa bouche, 35
D'accord sur tout, ils ne s'entendent sur rien. Leur Façon de supporter le bail perpétuel de la fraternité. 41
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Pour être bref, taillons très large : disons qu'il existe ce que j'appellerai une "littérature industrielle" qui se contente de reproduire à l'infini les mêmes types de récits, débite du stéréotype à la chaîne, fait commerce de bons sentiments et de sensations fortes, saute sur tous les prétextes offerts par l'actualité pour pondre une fiction de circonstance, se livre à des "études de marché" pour fourguer, selon la "conjoncture" tel type de "produit" censé enflammer telle catégorie de lecteurs.
Voilà, à coup sûr, de 'mauvais' romans.
[...] Bref, une littérature du "prêt à jouir", faite au moule et qui aimerait nous ficeler dans le moule.
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La dernière de vos aventures, Malaussène, espérons qu'on s'en sortira vivants
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- C'est toi qui m'as sortie de là ?
- C'est malin, il va falloir que je recommence. Tu imagines que c'est agréable, le suicide ?
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Moi, je faisais le jardin avec Jean : Rien que des bonzaïs! La maison paraîtra plus grande.
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Verdun n'est qu'une grosse tique qui ne nous lâche jamais des yeux, pestait Jérémy, elle fait chier.
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"Monoparentale", ricane Maracuja. Bel euphémisme pour désigner les mères et les enfants largués par les queutards.
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Une voix d'enfant apeurée laissa entendre que si Dieu renversait le cimetière sur eux, les tombes allaient s'ouvrir et les morts pleuvoir sur la ville.
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C'est grâce à toi que Verdun, C'Est Un Ange, Monsieur Malaussène et moi on se trimbale ces prénoms à la con.
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J'aime si peu faire poireauter le monde que je suis né pile quand ma mère l'a décidé. C'était mon premier rendez-vous, il ne fallait pas décevoir.
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Comme prévu, crise d’angoisse. L’angoisse se distingue de la tristesse, de la préoccupation, de la mélancolie, de l’inquiétude, de la peur ou de la colère en ce qu’elle est sans objet identifiable. Un pur état de nerfs aux conséquences physiques immédiates : poitrine oppressée, souffle court, nervosité, maladresse (cassé un bol en préparant le petit déjeuner), bouffées de fureur dont le premier venu peut faire les frais, jurons étouffés qui vous empoisonnent le sang, aucun désir et la pensée aussi courte que le souffle. Impossible de me concentrer sur quoi que ce soit, dispersion extrême, ébauche de gestes, ébauche de phrases, ébauche de réflexion, rien n’aboutit, tout rebondit vers l’intérieur, l’angoisse renvoie sans cesse au cœur de l’angoisse. Ce n’est la faute de personne – ou c’est celle de tout le monde ce qui revient au même. Je trépigne en moi-même, accusant la terre entière de n’être que moi. L’angoisse est un mal ontologique. Qu’est-ce que tu as ? Rien ! Tout ! Je suis seul comme l’homme !
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La perspective immense et silencieuse qui s'ouvre sur le massif entier a fait de moi, homme d'asphalte et de décibels, un amant du silence, du ciel et de la pierre. Julie et moi avons offert ce paysage aux petits pendant toute leur croissance. L'immensité convient à l'enfance que l'éternité habite encore. Passer des vacances à plus de mille mètres d'altitude et à quatre vingt kilomètres de toute ville c'est alimenter le songe, ouvrir la porte aux contes, parler avec le vent, écouter la nuit, prendre langue avec les bêtes, nommer les nuages, les étoiles, les fleurs, les herbes, les insectes et les arbres. C'est donner à l'ennui sa raison d'être et de durer.

Les générations sont à l'homme vieillissant ce que les vagues sont aux falaises : usantes.
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