AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de David Joy (398)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Là où les lumières se perdent

Le roman noir « rural » est décidément à la mode et la production devient pléthorique avec, on s’en doute, à boire et à manger. Beaucoup de maisons d’éditions surfent sur la vague et l’on commence à voir apparaître un certain nombre de pâles copies de Ron Rash ou de Daniel Woodrell. Mais, au milieu de tout cela apparaissent encore parfois quelques pépites. C’est le cas avec Là où les lumières se perdent, de David Joy.

Rural noir ? La question peut d’ailleurs se poser. Car si l’on est dans les Appalaches, du côté de la Caroline du Nord, tout cela pourrait se passer un peu n’importe où, y compris, pourquoi pas, dans un quartier d’une métropole, et, en fin de compte, l’environnement naturel compte peu face au combat intérieur de Jacob McNeely, « héros » du livre, jeune homme de dix-huit ans vivant sous la coupe d’un père régnant en maître sur le trafic de drogue local. Jacob semble destiné à décevoir son géniteur : trop tendre, pas assez impliqué dans un trafic de drogue dont il ne peut que voir les effets sur sa mère accro à la meth, et amoureux de la belle et intelligente Maggie dont il espère qu’elle réussira à mettre les voiles de ce patelin pour réussir sa vie ailleurs.

Une exécution commandée par son père qui tourne au vinaigre, une bagarre dans une fête de lycéens où Jacob manque tuer un autre adolescent et le jeune homme, qui se sent déjà étouffé par son père et par la petite ville dans laquelle il vit, voit les rares portes de sortie se refermer devant lui.

C’est finalement une histoire vieille comme le monde que conte David Joy. Pour pouvoir vivre sa vie, pour gagner sa liberté, Jacob doit tuer le père. Et la façon dont l’étau se resserre sur lui ne lui laisse pas le choix. Il va falloir le faire vite et aucun retour ne sera possible. De toute manière, les tourments qui agitent Jacob, son besoin d’aider Maggie à partir – comme une fuite par procuration – rendent son départ impérieux, fusse les pieds devant.

Si les personnages qui s’agitent autour de Jacob, son père, la petite amie de ce dernier, ses hommes de main ou les policiers à se solde peuvent apparaître monolithiques voire caricaturaux, David Joy, par le biais de petits détails – la description d’une caravane, d’une fille endormie, quelques larmes – réussit à les rendre plus complexes qu’ils paraissent et, surtout, le personnage de Jacob, narrateur de l’histoire, est, lui, rendu dans toute son humanité, avec ses contradictions, ses lâchetés, son indécision et, finalement, sa détermination. Tout n’est sans doute pas parfait dans Là où les lumières se perdent, il y a des hauts, quelques bas, mais surtout de beaux moments de grâce. Et l’on se dit que si David Joy continue sur cette voie-là, ce sera un auteur à suivre très attentivement dans les prochaines années. En attendant on peut déjà lire ce premier roman, âpre, tragique et violent.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
Commenter  J’apprécie          260
Le poids du monde

Si vous chercher un livre feel gold, passez votre chemin, David JOY, dont c'est le deuxième roman, pratique plutôt les ambiances sombres, le no future et la tragédie sur fond de drogues et d'alcools.

Il installe tout son petit monde dans une petite ville écrasée par ses chères montagnes de Caroline du Nord. Si tu nais ici, tu mourras ici.

L'histoire tourne autour de Thad, de sa mère April, et de son meilleur pote Aiden. Tous trois étant nés et ayant grandi dans cette petite ville. Tous trois, cassés par des drames personnels, vivent sur la propriété d'April.

April aspire à s'enfuir de cette ville qui ne lui a jamais rien donné de bon. Thad, est revenu du Moyen Orient avec les horreurs de la guerre et il se noie dans la drogue et l'alcool. Et Aiden, une enfance normale fracassée par les actes de son père, et qui, à 12 ans s'est raccroché à Thad. Thad et sa mère l'ont adopté comme on adopte un animal avec bienveillance.

L'auteur décrit les méandres de ses personnages qui rêvent de changer leur vie par tous les moyens et de fuir ces montagnes écrasantes. Certaines opportunités s'offrent à eux mais ils hésitent par manque de courage ou de volonté, ou ils loupent le coche et se retrouvent condamnés à vie. La malchance semble aussi hélas s'accrocher à leurs basques, il fait croire qu'elle les poursuit depuis leur naissance.

Un auteur toujours aussi intéressant à lire, qui me rappelle Ron Rash par cette ambiance particulière que l'on retrouve dans ces montagnes immenses, cette fatalité qui régit la vie de ses habitants.



Commenter  J’apprécie          250
Ce lien entre nous

Un roman noir, très noir ou David JOY dresse le portrait de personnages, plongés dans leur certitude par des choix qui occasionnent un effet domino terrifiant. Il faut avoir le cœur bien accroché tant certaines descriptions révulsent. C'est en tout cas, remarquablement écrit et difficile à lâcher. Dans des décors majestueux, le côté sombre des hommes éclatent au grand jour dans une inéluctable vengeance. Une vraie découverte
Commenter  J’apprécie          240
Ce lien entre nous

Prépare toi, babéliote intrépide, à rentrer dans l'obscure luminosité du roman appalachien!!

Les Appalaches sont à la mode, de la Caroline du Nord à la Pennsylvanie.

Les séries s'en sont emparées ,ce qui est un signe majeur de cet engouement ( la géniale Mare of Easttown, l'âpre American Rust )

C'est un peu la fin du monde là bas. Comme dans bien des endroits, c'est sur. Mais ce Là Bas symbolise à lui tout seul le désastre de la désindustrialisation, de l'oubli de l'état et de la conquête des territoires par les fabricants de stup et d'alcool frelaté.

C'est un monde sublime couvert de ruines, de rouille, de douilles et de cadavres.C'est peut être ce qui nous attend ?

Pour l'instant nous n'avons ni l'artillerie ,ni le look ultra-hirsute de ses sympathiques habitants. Et puis nous ne savons plus chasser l'ours ni le cerf......Nous sommes incapables de décapiter un gentil rouge gorge pour le manger tout cru.C'est ce que fera Dwayne, l'un des protagonistes de l'apocalyptique" Ce lien entre nous".

David Joy, l'auteur, a la dégaine de ses personnages . La photo fournie par l'éditeur le montre assis sur un vieux rocher devant un pick-up rouillé, longue barbe rousse et ......livre entre les mains. Pantalon de charpentier, tatouage tribale et bob improbable, il fixe un horizon qu'on imagine à la fois sauvage et familier.Il a été l'élève de Ron Rash à l'université de Caroline et a choisi de rester dans sa région.

Bon, bon, bon et le livre dans tout ça. Et bien il fallait quand même le restituer dans son contexte pour mieux en comprendre la cruauté et la folie.

Dans une nature hostile et sublime ,des personnages voués à la perdition vont tuer et aimer . Ils sont tous reliés les uns aux autres et la grande force du livre est de montrer à quel point ce lien est indissoluble .

Les séquences s'enchainent depuis l'accident de chasse initial jusqu'à'hallucinante scène finale comme si tout cela appartenait à une prophétie.

La nature est omniprésente, parfois quasiment sanctifiée.

L'horreur entre les oignons sauvages, la passiflore, les airelles, les pourpiers et les trilles blancs.L'horreur d'un corps en décomposition d'où sortent des rats.

Et oui, il va falloir vous accrocher.....Mais ces 300 pages se lisent d'une traite, une Bud à la main, le visage noircit de cendres, les pupilles dilatées par l'incandescence du récit. Ou chez vous, tranquillou, en enchainant avec Nos vies en flammes qui vient de sortir. Mais il faut quand même avoir l'estomac solide et l'humeur un peu stable. Pour lire du David Joy.

Commenter  J’apprécie          246
Le poids du monde

Son premier roman avait littéralement soufflé le public et les critiques qui enthousiastes, avaient salué en David Joy un des plus grands écrivains en devenir. L'attente autour de ce second livre était énorme. David Joy signe avec « le poids du monde« , une oeuvre crépusculaire qui reprend, peu ou prou, les éléments qui font la force du style de David Joy tant sur le fond que sur la forme. A l'assertion qui vise à voir en David Joy un des plus grands écrivains américain de sa génération, je réponds oui et mille fois oui ! Rarement l'émotion brute n'a affleuré à ce point dans un roman aussi sombre soit-il. Les questionnements de David Joy tournent autour de l'hérédité, des liens du sang, de l'amitié, de la possibilité ou non de sublimer les drames de nos vies, de nos existences, de dépasser les contingences sociales.. On retrouve toujours ces Appalaches, terre de souffrance, de misère, de désolation où l'alcool et la drogue servent de pansement aux âmes endolories. David Joy écrit sur les paumés, ceux qui pour une raison ou une autre (vous le découvrirez dans le roman) ratent le bon wagon menant vers l'université, les grandes écoles, un avenir florissant. Non, ces âmes égarés, poignantes et licencieuses sont le terreau, l'humus des grands romans américains qui savent saisir, cueillir la réalité pour en faire une tragédie des plus marquantes. Héritiers des grands écrivains ruralistes américains, David Joy n'est pas un énième ersatz et autre produit de contrefaçon littéraire, mais il trace son sillon, livre après livre avec un talent qui n'échoit qu'aux auteurs écrivant avec leurs tripes, sans se soucier des modes et des exercices de style superfétatoire. Confirmation d'un talent hors norme et affirmation d'un univers sombre certes, mais où perce à travers les nuages quelques rares lueurs de soleil, « le poids du monde » de David Joy c'est un peu de tout cela. A lire absolument.
Lien : https://thedude524.com/2018/..
Commenter  J’apprécie          245
Là où les lumières se perdent

"Au loin, là où regardait l’Indien, le soleil se couchait sur l’éternité. Et c’était cette promesse d’éternité qui pouvait pousser un homme à faire le grand saut."



Appalaches, du côté de la Caroline du Nord, dans un trou perdu, non loin d’une ville…



Jacob McNeely, 18 ans, est le fils Charly McNeely, baron local de la drogue bleue, la cristal meth.



Son avenir à lui est déjà tout tracé, pas de boite privée, pas de science po, pas de ENA, pas de H.E.C…



Et dans le pire des cas, s’il ne travaille pas pour la boîte de papa, c’est dans la gueule qu’il s’en prendra.



Oui, l’avenir de Jacob semble tracé : fils d’une mère junkie accro à la meth et d’un père qui en vend, il sait que jamais il n’ira ailleurs que dans ces montagnes. Son avenir est inscrit dans ses gènes et son avenir est sans lumière.



Si on ne choisit pas ses parents ou sa famille, on peut choisir ses amies et Jacob a toujours eu des vues sur la jolie Maggie, son amie d’enfance, celle qui le comprend, celle qui pourrait être sa bouée de sauvetage, celle qui pourrait l’aider à sortir de toute cette merde dans laquelle il doit surnager.



Nous sommes dans un roman noir, un roman "rural noir" car il nous emporte dans l’Amérique profonde, dans une Amérique où règne la violence, dans une ville ou tout le monde est corrompu, surtout les flics qui mangent dans la main du père McNeely car il leur refile des biftons qui mettent du beurre dans leurs fins de mois (qui sont toujours dures).



Oui, ici, black is black, noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir. Élevé par un père dur et sans amour, cherchant toujours les rares fois où il a été fier de lui, Jacob sait que s’il ne fait rien, le milieu de bouffera, lui qui n’a pas l’étoffe de son père.



Mais comment faire pour se détacher de se père ? Freud aurait dit que couper le cordon n’était pas suffisant, il faut aussi tuer le père…



Ici, il y a de la violence, de la misère humaine dans le sens où Jacob a reçu peu d’amour ou de marques de tendresse de ses parents, pourtant, dans le fond, il les aime.



Ici, le sang coule, les hommes sont des brutes, des corrompus, ici, on règle ses comptes à coup de révolvers et on finit dans le lac avec un peu de malchance.



Ici, ce n’est pas mourir qui est difficile, c’est vivre ! Et il n’y a pas grand-monde pour chanter "Je veux vivre".



Mais si le sang a coulé abondamment, il y a eu aussi une vallée de larmes : celles de Jacob, celles de Maggie et les miennes.



Parce que oui, même si Jacob n’est pas un ange, même s’il est violent à certains moments, que c’est un buveur, un fumeur de Winston et de beuh, c’est aussi un garçon qui a manqué de tout, mais qui peut tout vous donner s’il vous aime.



Oui, j’ai aimé Jacob et le quitter en refermant le livre fut une torture, même si, dans le fond, il est toujours dans ma tête, ce gamin.



Un roman noir qui m’a pris aux tripes, qui est allé droit dans mon cœur, droit dans mon sternum, comme un coup de poing.



Un récit magnifique, une plume sans concession, des personnages attachants (Jacob, Maggie), le tout donnant un récit poignant, émouvant, humain, déchirant que tu termineras par un grand cri car, tel un loup, tu hurleras ta douleur à la fin du roman.



PS : les plus mélomanes auront reconnu le détournement des paroles de "Auteuil, Neuilly, Passy" des Inconnus, une phrase de "Né Quelque Part" de Maxime Le Forestier et le titre d’une chanson de Faudel "Je veux vivre".


Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          230
Là où les lumières se perdent

Les lumières se perdent dans ce monde très sombre où le jeune Jacob tente de faire plus que survivre.



Une mère défoncée, un père trafiquant et violent, un coin perdu et comme seule éclaircie Maggie et l'amour sauf qu'il faut échapper à son destin, à son "sang" et ça ce n'est pas gagné.



Un très beau texte, sensible, émouvant et un personnage principal magnifique!
Lien : http://theetlivres.eklablog...
Commenter  J’apprécie          222
Ce lien entre nous

Darl moody, obsédé par un cerf magnifique, décide de braver l'interdiction de chasse pour essayer d'abattre cet animal qui l'obsède. Pendant sa traque, il croit abattre un sanglier au loin, mais il tire sur un homme accroupi, en train de voler du ginseng sur les terres d'un voisin et abat Carol brewer, un simple d'esprit. Il se trouve que le frère de Carol est un colosse réputé pour être violent et impitoyable. Darl Moody affolé, demande à son meilleur ami de l'aider à enterrer le corps pour le camoufler. Dwayne, le frère du défunt, n'aura pas de cesse de retrouver son frère disparu et de découvrir les coupables.

David Joy à travers ce roman noir d'atmosphère, dépeint les liens très forts qui unissaient Dwayne et son frère, Dwayne a protegé son frère handicapé toute sa vie et c'était la seule personne qu'il aimait. Sous cette carapace épaisse et rustre on découvre l'amour indéfectible d'un homme pour son frère, capable de tout pour lui., mais qui est une brèche dans sa dureté. Dwayne est bien décidé à venger lui même son frère, dans l'Amérique profonde, on fait justice soi même.

Avec en toile de fond, des paysages magnifiques et une Amérique rurale, pauvre et indigente où les habitants survivent en braconnant, en logeant dans des mobil homes, David Joy nous apparaît comme un spécialiste du roman noir, écrit avec une belle plume poétique qui sait aussi bien décrire la beauté d 'un paysage que la noirceur de l' âme humaine ou la misère.
Commenter  J’apprécie          220
Là où les lumières se perdent

« Là où les lumières se perdent« , un titre aussi beau ne pouvait qu’offrir un grand roman porté par la plume incandescente de David Joy dont c’était le tout premier roman. Un polar âpre et crépusculaire, vertigineux de par son éclatante maîtrise. On est saisi, bouleversé par le récit de cette (sur)vie, celle de Jacob, fils de Charles McNeely. Ce dernier est l’incarnation du mal dans cette localité perdue des Appalaches où la drogue et l’alcool coulent dans les veines avec ce sentiment de désespoir consubstantiel à ce trou perdu au milieu de nulle part. On y perd son temps, on y perd souvent la vie mais le plus sûrement son âme. Ce mal-être ronge tout et Jacob va devoir faire un choix dans cette quête existentielle qui l’anime : être le fils de son père, son héritier, avec ce même sang coulant dans ses veines, signifiant le plus souvent d’être la grande faucheuse, où bien sauver ce qui peut l’être : Maggie qui est sa lumière en cette nuit, la seule qui le retient à la vie. David Joy a bâti une véritable tragédie où l’âme des hommes ressemblent aux ténèbres où gisent les épaves impassibles s’élançant en cortèges funèbres. De pauvres hères dont la drogue, les médicaments, l’alcool sont le seul échappatoire face à la vie qui s’offre à eux. D’une grande noirceur, ce roman de David Joy nous saisit à la gorge pour ne plus nous lâcher. Véritable plongée cathartique dans la psyché du jeune Jacob, c’est peu dire qu’on sort sonné par ce coup de poing que représente « Là où les lumières se perdent », plongée abyssale dans les méandres de l’âme humaine. C’est assurément un très grand livre !
Lien : https://thedude524.com/2018/..
Commenter  J’apprécie          220
Là où les lumières se perdent

Un roman très très sombre....Voilà une Amérique qui est bien loin de celle des séries américaines...

Jacob le sait dès son enfance, il n'a aucun avenir, mère accro à la meth, père à la tête d'un business de drogue. Il finira comme l'un ou comme l'autre. Mais cela n'est pas dans sa nature, il veut autre chose, et il le veut avec Maggie, qui vaut mieux que ça. Mais malgré tout ses efforts, Dieu ne semble pas exercer ses prières, et doucement l'auteur va nous faire suivre sa longue descente aux enfers...

Le personnage de Jacob inspire l'empathie, ses sentiments sont décrits avec finesse et justesse. La plume de l'auteur est percutante, dans sa description d'une Amérique sans avenir.

C'est un beau livre, à lire, mais comme je le disais il y a peu pour le livre Désolations de David Vann, il vaut peut-être mieux éviter quand on est déprimé....
Commenter  J’apprécie          220
Ce lien entre nous

Une fois de plus le contrat est rempli.



David Joy a une recette pas si secrète que ça et fait encore preuve d’un talent qui ne s’essouffle pas en nous régalant avec ce roman bien noiraud.

Toujours les mêmes ingrédients et pourtant ca ne sent pas le réchauffé.

Les Appalaches, ce berceau vénéneux à la beauté envoutante mais dont les draps sont imbibés de moisi.



Comme toute terre rurale ou chacun se connaît depuis des générations, s’en extirper est impensable. Alors on cultive des liens familiaux puissants, une loyauté qu’on n’imagine pas autrement. L’amitié elle aussi est indéfectible…hélas.



La violence débordante d’une nation bibronnée à la poudre à canon.

Des persos encore finement taffés sur le plan psychologique à tel point que l’empathie déborde des deux cotés du 8 mile.



Et puis ce style narratif qui tranche si bien dans le vif avec un casting encore une fois contenu avec ce qu’il faut de personnages pour rester focus et aller à l’essentiel.



Et l’ingrédient pas si secret, cette noirceur injectée à haute dose dès l’incipit puis au fil de la pagination, encore un bouquin qui a du sécher les réserves d’encre noir de l’imprimeur.



David Joy c’est à chaque fois un fort pouvoir addictif distillé savamment tout au long du récit, avec cette satanée dose de reviens-y une fois la dernière page tournée.



J’ai beaucoup aimé cette fin, la PAL est prévenue, David Joy chopera la pôle position dès sa prochaine parution.

Commenter  J’apprécie          213
Le poids du monde

Le Poids du monde c’est rouler ivre en pick-up déglingué sur le rêve-américain.



Le poids du monde c’est utiliser un sac plastique Wallmart en guise de préservatif pour faire l’amour sans tabou à une junkie tout juste majeure et raide au crack.



Le poids du monde c’est proposer une gorgée de tord-boyau frelaté à l’oncle Sam, puis lui mordre le front à coups de de chicots bouffés par les caries.



Le Poids du monde c’est une giclée tiède de jus de chique sur la blanche colombe de la liberté.



Le Poids du monde c’est le revers de la médaille accroché sur le marcel crasseux du vétéran de 20 ans qu’on renvoie dans son lisier.



Le poids du monde c’est se rouler un joint d’herbe avec la Constitution des Etats-Unis.



Le poids du monde c’est une décharge de chevrotine sur le Pygargue à tête blanche symbole de l’Amérique.



Le poids du monde c’est aussi être accroc à ces montagnes, à la fois totem et remparts d’une cuvette emplie de misère, main tendue et clé de bras à l’issue.



Encore un roman extirpé des profondeurs d’un pot de Vantablack.



M’étonnerait pas qu’il ait été fabriqué dans les Appalaches lui aussi, tant il semble que cette belle région soit le lieu adéquat pour concocter des récits teintés de misère sociale dans l’Amérique des laissés pour compte.

On y retrouve la puissance narrative des Etats-Uniens qui comme à leur habitude y vont franc du collier tout en restant lyriques et d’une efficacité saisissante. Un peu plus sobre et cru qu’un Chris Offutt, mais tout aussi beau, David Joy nous balance un pavé dans la fosse septique.



Pas eu l’occase’ de gouter à la Crystal meth’ mais c’est tout comme avec ce roman de David Joy, ça tient éveillé, désabusé et insatiable, pis à peine refermé on en reveut direct.

Commenter  J’apprécie          212
Ce lien entre nous

Darl Moody braconne depuis toujours dans des bois privés de Caroline du Nord, il rêve d’abattre un cerf aperçu à plusieurs reprises, et dans l’obscurité crépusculaire de la forêt il commet l’irréparable en tuant par erreur le malheureux Carol Brewer qu’il a confondu avec un sanglier. Au milieu de la nuit, Darl réveille son ami d’enfance Calvin Hooper et le convainc de l’aider à faire disparaître le corps du défunt, enterré comme un animal à l’aide d’une pelleteuse. Tandis que les deux hommes imaginent avoir brouillé toute trace de l’accident, Dwayne, le terrifiant frère aîné de Carol, remonte plus vite que prévu la piste du crime et semble prêt à tout pour venger son frère.



« Ce lien entre nous » est une plongée d’une noirceur rare, parfois insoutenable au coeur des Appalaches. Le contraste entre la beauté d’une nature indomptée et l’improbable mélange de bêtise et de cruauté des protagonistes est saisissant. David Joy a été l’élève de Ron Rash : on retrouve dans son dernier roman une écriture à la fois sèche et soignée, le traitement presque naturaliste des personnages et la place accordée à la poésie d’un lever de soleil qui « peignait les arbres en rouge, illuminait le lac en lui donnant la couleur du sang ».



La difficulté que rencontre le lecteur à s’identifier aux protagonistes font du roman de David Joy un livre parfois difficile à appréhender. A l’exception d’Angie, la superbe petite amie de Calvin et dans une moindre mesure du policier qui essaie tant bien que mal de mener son enquête et d’éviter le pire, il semble en effet difficile d’éprouver une quelconque empathie envers les principaux acteurs du récit.



La lâcheté teintée d’ignorance de Darl, le piège de la fidélité à une amitié d’enfance dans lequel tombe Calvin en font des personnages pathétiques mais néanmoins compréhensibles. En revanche, les traumatismes d’une enfance volée, la force de l’amour fraternel ne suffisent pas à justifier, ni même à comprendre la soif inextinguible de vengeance qui s’empare de Dwayne. Le sadisme insoutenable d’une brute qui cite à longueur de journée la Bible du roi Jacques, éprouve une forme de supériorité morale malsaine et se complaît dans une impossible auto-justification m’a totalement désarçonné.



Si l’écriture ciselée et empreinte de poésie de David Joy confère à « Ce Lien entre nous » une indéniable beauté formelle, une certaine complaisance envers la cruauté qui se déploie au fur et à mesure de la terrifiante vengeance de Dwayne semble la limite d’un roman qui n’a pas réussi à m’emporter.
Commenter  J’apprécie          213
Ce lien entre nous

Si vous croisez David Joy, vous découvrirez un grand gaillard assez costaud à la barbe rousse broussailleuse, au regard doux avec une éternelle casquette vissée sur la tête. Une allure impressionnante d’homme des bois, issu des Appalaches dans le comté de Jackson où il semble vivre depuis toujours. Que l’on ne se méprenne pas sur cette apparence, car David Joy n’a rien d’un bouseux ignare et peut vous pondre un essai pertinent dans le New-York Times au sujet de la culture des armes en Amérique, lui qui en possède toute une collection et avec lesquelles il pose pour les journaux. Il faut dire que l’homme est issu d’un cursus universitaire en Caroline du Nord et a eu comme professeur de littérature Ron Rash qui l’a encouragé dans sa démarche d’écriture au terme de laquelle on a tout d’abord découvert Là Où Se Perdent Les Lumières (Sonatine 2016) et Le Poids Du Monde (Sonatine 2018) deux romans très sombres évoquant l’univers de marginaux ayant une forte propension à consommer alcool et méthamphétamine. Au-delà de cet univers, les ouvrages de David Joy ont la particularité de se dérouler dans la région où il séjourne, car l’auteur explique qu’il ne sait écrire que sur ce qui l’entoure. Mais il faut bien admettre qu’en plus d’observer son entourage, le romancier à cette capacité singulière à restituer avec le mot juste tous les aspects géographiques mais également sociaux du comté de Jackson, ceci avec une pincée de poésie, qui en font des textes uniques. Même s’il s’éloigne du monde de la marginalité, Ce Lien Entre Nous, se focalisent donc une nouvelle fois sur les petites gens du comté qui deviennent ainsi la source d’inspiration principale de David Joy.







Darl Moody se moque bien des périodes autorisées pour la chasse. Pour lui une seule chose compte : remplir son congélateur de viande afin de faire face à la période hivernal où le travail commence à manquer dans cette région de la Caroline du Nord. Ainsi Darl Moody ne chasse pas ce grand cerf qui rôde sur la propriété du vieux Coward, uniquement pour le plaisir, mais bien pour économiser sur le prix de la viande qu’il devrait acheter au supermarché afin de nourrir ses proches. Mais en fin de journée, alors qu’il est à l’affut, il tue accidentellement un homme qu’il identifie rapidement. Il s’agit de Carol Brewer dont le grand frère Dwayne est connu dans toute la région pour sa violence et sa cruauté. Darl se tourne donc vers Calvin Hooper qui accepte de l’aider à dissimuler le corps. Mais malgré toutes les précautions prises, Dwayne découvre rapidement ce qu’il est advenu de son petit frère. Et sa vengeance sera dévastatrice.







On s’éloigne donc de la marginalité avec Ce Lien Entre Nous dont le titre fait référence à cette solidarité qui unit des hommes et des femmes ordinaires, mais de conditions modeste, vivant dans le comté de Jackson où la nature fait également fonction de garde-manger pour ces habitants qui peinent à joindre les deux bouts. La particularité du récit réside dans le fait qu’il n’y pas vraiment de héros ou de personnages vertueux à l’instar de Darl Moody et de Calvin Hooper qui brillent par leur lâcheté à un point tel que l’on est obligé de ressentir une certaine empathie à l’égard Dwayne Brewer dont la raison se disloque à la mort de son frère qu’il doit venger. Bien évidemment, il y a la fureur décuplée de ce personnage hors norme ravagé par le chagrin qui remet continuellement en question le bienfondé de sa démarche, ceci d’autant plus qu’il écarte police et justice pour lesquels il estime n’avoir aucun compte à rendre. On se retrouve donc face à un personnage exceptionnel animé par toute une nuée de sentiments dévastateurs qu’il entretient avec le souvenir de son petit frère dont il observe la carcasse qui se décompose. Entre les réminiscences d’un passé qu’il ressasse et les actions terribles qu’il entame pour punir les responsables de la mort de son frère, le récit oscille entre des période contemplatives assez touchantes, imprégnée d’une certaine forme de mélancolie et de terribles confrontations qui vont faire frémir le lecteur, ceci d’autant plus que l’on ne sait quelle direction il va prendre avec la disparition assez abrupte de certains protagonistes. Pour revenir aux personnages de Darl Moody et de Calvin Hooper, c'est l'occasion d'observer ces hommes du terroir et leur entourage qui tentent de survivre dans une région où les perspectives économiques sont sur le déclin et où l'on se débrouille comme on peut pour subvenir à ses besoins en comptant sur l'aide de l'autre pour faire face aux difficultés. Et au-delà de cette lâcheté dont il font preuve avec la mort de Carol Brewer qu'ils tentent de dissimuler on devine cette volonté de survivre non pas égoïstement mais pour protéger leurs proches qui ont besoin d'eux à l'exemple de la soeur de Darl Moody dont le mari a perdu son emploi suite à des problèmes de santé.







C'est ainsi que l'air de rien, au travers d'un roman noir exceptionnel, David Joy dépeint, avec cette justesse remarquable qui le caractérise, cette Amérique de la marge qu'il côtoie quotidiennement et qui font de Ce Lien Entre Nous, un récit marquant dont l'impact nous fera encore frémir une fois la dernière page tournée. Vertigineux.











David Joy : Ce Lien Entre Nous (The Line That Held Us). Editions Sonatine 2020. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Fabrice Pointeau.







A lire en écoutant : Sideways de Citizen Cope. Album : The Clarence Greenwood Recording. 2004 Arista Records, Inc.
Lien : https://monromannoiretbiense..
Commenter  J’apprécie          210
Là où les lumières se perdent

Une lecture sans plus au début, l'histoire de Jacob, un jeune homme coincé dans sa ville natale qui a quitté l'école depuis 2 ans. Il est entouré de sa mère une junkie rarement sobre qui vit seule dans une cabane sordide, et surtout il vit chez son père, un trafiquant local de drogue aux méthodes claires et nettes qu'il assiste.

Puis à la moitié du roman, l'histoire s'enrichit. Jacob devient de plus en plus attachant et sensible, il a conscience de son destin inéluctable lié à son père et il n'a aucun espoir de quitte sa ville. Sa fatalité est bouleversante.

Son père est un personnage dur aux idées bien tranchées, le seul avantage de Jacob sur les autres employés est qu'il est le fils de son père, un avantage bien relatif à la longue.

Je ne m'attendais pas à cette tournure des événements avec l'espoir qui refait surface petit à petit et qui permet à Jacob d'aspirer à une nouvelle vie. Et ni à cette fin qui met en lumière toute la naïveté de Jacob liée à sa jeunesse.

Un roman très touchant.
Commenter  J’apprécie          210
Le poids du monde

Le poids du monde David Joy Sonatine 30/08/2018.

Little Canada, Caroline du Nord, deux amis Thad et Aiden ,25 ans, vivent dans une vieille caravane installée à l'extrémité de la propriété d'April, la mère de Thad. La vie est difficile pour les deux amis, depuis la crise le bâtiment est au point mort, Aiden n'a plus de boulot, pareil pour Thad depuis son retour d'Afghanistan, seuls exutoires: alcool et dope mais voilà pour s'en procurer faut de la tune ....Le sort semble enfin leur sourire suite à la mort de leur dealer ils se retrouvent pourvu.Cadeau inespéré, Cadeau empoisonné?

David Joy est sans aucun doute un auteur de grand talent mais quelle noirceur, quel désespoir! "Noir c'est noir , il n'y plus d'espoir" .... Le monde rural de cette Amérique profonde est au bord de l'asphyxie , quelques uns s'en sortent les autres survivent difficilement. Le monde que nous dépeint Davis Joy est sans concession La place de l'Eglise est primordiale , toute brebis galeuse est inéluctablement écartée du troupeau par crainte de la contagion et doit vivre en dehors de la communauté . Et puis il y a tous ces gars qui sont rentrés après avoir arpenté les zones de conflits armés. Et c'est toujours le même scénario , même s'ils sont revenus physiquement indemnes ils sont depuis leur retour complètement perdus et traumatisés.

Un roman qui ne peut être lâché malgré ses nombreuses pages à la limite du supportable , en tous cas un roman que je n'ai pas lâché!

Merci aux éditions Sonatine via NetGalley pour ce partage

#LePoidsDuMonde #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          210
Nos vies en flammes

La forêt brûle. Dans les Appalaches.

Avec l’incandescence d’un monde en perdition, où le chômage, avec sa cohorte, la misère, s’étend progressivement, et où la drogue gagne du terrain, petit à petit.

Le héros, Ray Mathis, garde forestier à la retraite, veuf, espère le retour de son fils. Celui-ci revient sporadiquement pour le voler pour de l’argent, nécessaire à l’achat de drogues. Mais un jour, il doit en fait régler les dettes de son fils, une somme colossale, en échange de sa vie. Il le fera, sans hésitation et en sacrifiant ses économies .Un jour, son fils finit par mourir d’une overdose.

Il va alors se révolter, et c’est le début d’un combat, d’une vengeance.

Il n’y a pas de concession, pas de jugement de la part de l’auteur dans cette histoire qui met en scène différents personnages, junkies, policiers,…. Des êtres humains, avec leur libre arbitre, leurs bonnes ou mauvaises décisions, dans leur environnement, la force séductrice de la corruption, et celle de l’emprise de la drogue, avec leurs forces et leurs faiblesses ; des êtres qui se débattent avec ce que ce monde devient.

Des êtres qui nous laissent une marque profonde à l’issue de la lecture.

Commenter  J’apprécie          200
Ce lien entre nous

Une psychologie très forte dans cette histoire qu'il me sera impossible de lâcher une fois la première page tournée, tellement l'intrigue est maitrisée.

Un livre à la beauté âpre, entre poésie des grands espaces et réalisme le plus cru.



Un malheureux accident de chasse qui vire au carnage !

L'auteur nous emmène dans les Appalaches, en Caroline du Nord :

Une région oubliée, figée dans le temps, reculée et austère où une jeunesse marginale lutte pour survivre : les laissés-pour-compte.

Ils portent en permanence une arme, un couteau et ils chassent. Pas par goût mais par nécessité, pour se nourrir.

Parce que la grande majorité n'a pas les moyens d'aller faire ses courses au supermarché du coin.



Quatre destins vont basculer : les deux frères unis par un lien indéfectible et les deux meilleurs amis .

Ce roman noir est rempli de désespoir, pétrie de douleur et de rage et pourtant une lumière dans cette noirceur

Sur l'amour fraternel et la culpabilité . Un peu d'humanité !

Cette histoire interroge sur les liens qui se créent entre les gens :

Ils sont prêts à tout pour protéger leurs proches,

leur seule raison d'exister !

Les hommes qui s'affrontent sont nés dans le même périmètre enracinés dans leurs terres.

J'ai été touchée par ces deux personnages Dwayne, le méchant, prêt à tout pour venger son frère et le gentil, Calvin le meilleur pote prêt à tout pour aider son copain.

Je fus surprise de ressentir de l'empathie pour Dwayne parce que franchement son côté animal , rustre, sans compassion, sans pitié oeil pour oeil, dent pour dent ne devait pas ...

Tout est rage au plus profond de lui, il a son propre sens de la réalité, ses croyances, son rapport à la bible mais un amour inconditionnel pour son frère prêt à tout pour lui !

Il s'est construit sans amour, humilié, rejeté et violenté : sa réponse une fois adulte fut le contrôle par la violence, une réaction défensive.

Mais le talent de l'auteur en jouant avec le passé des protagonistes nous laissent juges, offre une légitimité à leurs actes et les rend plus humains avec leurs erreurs et leurs convictions .



“Tout le monde a besoin d'être dompté, pensa-t-il. L'empathie, ce n'est pas se tenir au-dessus d'un trou en disant qu'on comprend, l'empathie, c'est avoir soi-même été dans ce trou.”



« Pour qui est tu prêt à donner ta vie ? » « Que serais-tu capable de faire pour un être aimé ? ». David Joy met ses personnages face à ces dilemmes. Il les pousse dans leurs retranchements et observe le résultat.



Une lecture riche en analyses, émotions et questionnements.

Et toujours la même conclusion : la violence, la maltraitance, la misère, le manque d'amour engendre une rage viscérale.
Commenter  J’apprécie          200
Ce lien entre nous

Quand vous habitez dans les Appalaches, qu’il n’est pas péjoratif de qualifier de rural profond, la notion de braconnage est relative. Profiter de l’absence d’un voisin, par ailleurs cultivateur de ginseng (une des richesses de la région !), pour chasser n’est pas surprenant. Seulement voilà, malgré votre expertise cynégétique, votre situation devient fâcheuse quand, au lieu d’un sanglier, vous dégommez malencontreusement, et définitivement, le simplet du village. Malchanceux bougre, qui, lui, était en train de carotter les précieuses racines, car, chez ces gens-là, décidément, il n’y a pas de petits profits et les prestations sociales outre-atlantique ne permettent pas toujours de rester dans la légalité.

Vous voilà donc contraint de vous débarrasser du corps puisque vous êtes désormais clairement en infraction. Circonstance aggravante : le frère du défunt a la carrure de Sébastien Chabal et la mansuétude de Poutine.

Habitant un espace assez peu densément peuplé, vous pouvez raisonnablement envisager que cette démarche se déroulera en toute discrétion d’autant que vous avez des amis fidèles susceptibles de vous épauler. Ainsi, le présent roman pourra se conclure en une trentaine de pages…

Heureusement pour le lecteur, beaucoup moins pour le braconnier, le bouseux de Caroline maîtrise les NTI. Je ne parle pas du fiancé de ma cousine mais de l’autochtone producteur de ginseng de l’Etat Américain dont la capitale est Charlotte (le deuxième prénom de ma cousine, anecdote cadeau…). En effet, le rusé péquenaud a installé des caméras de surveillance sur sa propriété et Vladimir Chabal les visionne. Dès lors, les trente pages peuvent être multipliées par dix.

Pendant les trois quarts du bouquin, c’est un régal, tant pour le rendu de l’ambiance champêtre, qui rappelle le regretté William G. Tapply, que pour l’intrigue et la manière très subtile dont les différents personnages sont présentés ou tirent leur révérence.

La fin m’a moins emballé. Sans dévoiler la chute, disons simplement que les références un peu trop poussées à un destin biblique a tempéré mon enthousiasme. Cette propension très américaine, mais également marotte de notre Grangé national, à forcer le trait du religieusement incorrect, n’a cependant pas entièrement gâché un ressenti qui reste très bon et qui, surtout, me donne envie de découvrir d’autre livres de Joy, le pas vraiment bien nommé.
Commenter  J’apprécie          202
Nos vies en flammes

Raymond devrait vivre tranquillement dans sa ferme avec son vieux chien de chasse. Mais sa femme - morte d’un cancer il y quelques années - lui manque ; et la principale préoccupation de leur grand fils est de trouver ses prochaines doses de came !



Ce roman est un fort réquisitoire contre les drogues dures qui font des ravages aux Etats-Unis. L’auteur y dénonce surtout les injustices sociales et des laboratoires pharmaceutiques peu scrupuleux qui ont rendu tant de personnes accros aux produits stupéfiants. L’histoire est prenante. Les personnages sont émouvants, sans caricatures excessives.

En postface, l’auteur explique son dessein et son propos, avec quelques chiffres frappants.

Commenter  J’apprécie          204




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de David Joy (1306)Voir plus


{* *}