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Biographie :

Delphine Gardey est historienne et sociologue, chargée de recherche au Centre de Recherches en Histoire des Sciences et des Techniques (CRHST)-CNRS-Cité des Sciences et de l’Industrie.

Membre du comité de rédaction de la revue Travail, Genre, Sociétés, GDRE, Genre et marché du travail.

Source : www2.univ-paris8.fr/sociologie/?page_id=157
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Interview de Delphine Gardey.


Citations et extraits (60) Voir plus Ajouter une citation
En tant qu’anthropologue, je m’interroge sur la possibilité que la culture influence la manière dont les chercheur-e-s en biologie décrivent ce qu’elles/ils découvrent du monde naturel. Si tel était le cas, cela signifierait que, dans les cours de biologie au lycée, nous n’apprenons pas seulement à connaître le monde naturel, mais aussi des croyances et des pratiques culturelles qui nous sont présentée comme si elles faisaient partie de la nature. Au cours de mes recherches, j’ai réalisé que l’image de l’ovule et du spermatozoïde, telle que les récits populaires et scientifiques à propos de la biologie reproductive la dépeignent, repose sur des stéréotypes qui sont centraux dans nos définitions culturelles du masculin et du féminin. Ces stéréotypes impliquent non seulement que les processus biologiques féminins ont moins de valeur que leurs contreparties masculines, mais aussi que les femmes ont moins de valeur que les hommes. L’un de mes objectifs dans ce texte est de mettre en lumière les stéréotypes de genre cachés dans le langage scientifique de la biologie. Exposés dans une telle lumière, j’espère qu’ils perdront de leur pouvoir et de leur brutalité.
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Delphine Gardey
Le privé est politique. Reconquérir une connaissance à propos des manières dont ont peut atteindre la jouissance, et reconnaître que l’orgasme peut être clitoridien, qu’il peut être sans pénétration, ou sans présence masculine, c’est reconquérir des marges de manœuvre importantes, pour soi, pour le groupe des femmes.
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l'analyse féministe s'évertue plutôt à comprendre comment les choses fonctionnent, qui participe à l'action, quelles possibilités leur sont offertes et par quel moyens les acteurs de ce monde pourraient devenir responsables les uns envers les autres. Donna Haraway
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Penser la fabrication du féminin et du masculin, et le rôle des sciences dans cette affaire, c’est donc faire plus qu’une enquête descriptive sur des états variables des représentations proposées par les sciences. C’est rendre compte de l’historicité radicale des définitions de l’humain, pointer la place prise dans l’histoire occidentale par la construction de la binarité féminin/masculin comme processus de pensée dichotomique, ou encore signaler la puissance durable de l’opération qui consista à l’époque contemporaine à penser cette binarité sous la forme de l’altérité
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La délimitation de ce que l’on considère aujourd’hui comme du travail émerge au XIXe siècle, avec l’introduction du mode de production industriel et l’essor du capitalisme qui imposent une nouvelle définition du travail. Le travail non rémunéré, inséparable de l’organisation actuelle du travail, se caractérise par le fait qu’il n’est pas considéré comme du travail ni comptabilisé comme ‘activité économique’, ainsi que par sa valorisation sociale mineure et sa réalisation de manière gratuite et invisible au sein de la sphère privée, majoritairement par des femmes
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Quand le désintérêt d’une épouse pour l’acte conjugal est manifeste et qu’on a connaissance de l’existence de « manipulation clitoridienne », il convient de restaurer « l’épouse » dans ses instincts sexuels « normaux » et de s’orienter vers la « circoncision féminine ». Les médecins américains du début du xxe siècle s’emploient d’abord à assainir la vulve – leur idée étant qu’il faut prévenir l’accumulation du smegma (la substance qu’elle sécrète) et nettoyer soigneusement pour éviter toute source d’irritation et d’attirance des mains vers cette région de l’anatomie. À défaut, et dans une conception qui renvoie aux représentations anciennes de l’analogie des organes féminins et masculins, ils proposent de soulager la patiente en dégageant le « capuchon » clitoridien, comme on le ferait en cas de circoncision du prépuce (certains chirurgiens américains utilisent à cet égard l’expression de « clitoris emprisonnés »). Ils sectionnent alors le pli de la peau (souvent proche des petites lèvres) qui entoure et protège le « gland » du clitoris. L’enjeu est de détourner l’épouse de ses instincts sexuels malsains et de réhabiliter son ardeur pour le mari en favorisant le frottement pénis/clitoris.
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L’ancrage de ce régime de relation entre les sexes dans l’ensemble des structures sociales contribue à nier son caractère historique et social, le processus de sa construction et de son imposition. Le caractère systémique des inégalités leur conférant une certaine ‘naturalité’, les discriminations envers le travail des femmes tendent à passer pour naturelles et universelles et ne sont pas considérées comme illégitimes
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[...] le féminisme porte comme marque de fabrique originelle la volonté de renverser toutes les formes institutionnelles et sociales de domination dont les femmes sont victimes, d'améliorer leur vie, leurs possibilités de survie et de santé, mais aussi leurs capacités d'autonomie, leurs marges de manœuvre et leurs capacités à s'épanouir, notamment sur le plan personnel et sexuel.
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Remettre en question l’accord social sur l’exclusion du travail domestique de l’activité, le faire advenir comme véritable objet de recherches et de politiques ainsi que comme coût social et producteur de valeur permettrait d’engager de multiples transformations sociales
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Le clitoris est exploré de façon inédite dans sa structure et sa physiologie (on trouve une description de ses dimensions internes, des muscles du clitoris et de ses tissus érectiles ; des transformations du clitoris pendant l’excitation ; de l’éjaculation féminine…). Il est narré de façon réflexive, l’expérience surgissant du va-et-vient entre ce qui est montré et ce qui peut être appris par soi. En ce sens, il s’agit bien d’une entreprise rare et radicale de décolonisation du regard médical sur l’intimité et la sexualité des femmes. La démarche est celle d’une auto-réflexion, d’un voir par le touché, d’un partage ; c’est l’invitation à une nouvelle forme de l’expérience et du connaître.
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