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Critiques de Diane de Margerie (6)
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Eclats d'insomnie

***Lecture en novembre 2013- Relecture le 5 décembre 2021



Des tris réguliers dans mes rayonnages , provoquant fréquemment des relectures et redécouvertes. Ce qui est le cas pour ce texte très personnel de l'auteure-essayiste-traductrice, Diane de Margerie ; Un journal de bord couvrant une année de vie : septembre 2011-septembre 2012. 12 mois dont 3 , immobilisée à l'hôpital, qui va accentuer l'amour de la vie de notre diariste, lui faire faire par la force des circonstances, une pause, et une mise à plat de sa vie, de son rapport au monde et aux autres, sans oublier ce moteur central qui est l'ECRITURE !



Je suis depuis longtemps cette dame des Lettres, dont j'ai fait connaissance dans les années 80, avec en premier, ses traductions de Thomas Hardy, Edith Wharton, etc.pour lire ensuite ses écrits personnels…



Ce carnet de bord est à l'image de la vie, et de la vie d'une « écrivaine » : des deuils, tristesses, accidents et turbulences de l'existence [ Dépression, maladie, et mort d'amis et d'êtres très proches ], amour de la vie à travers ses enfants, les animaux, la nature, son jardin… le goût du Beau, les enthousiasmes intellectuels, les découvertes littéraires, les échanges, complicités culturelles et amicales, etc. , la passion et les doutes de l'Ecriture, son goût des faits divers, des côtés sombres, ambivalents des humains, ses passions-admirations pour les oeuvres de Joyce Carol Oates, Catherine Safonoff [***auteure suisse que je découvre grâce à ce livre ], et de George Sand…pour ne citer que les trois admirations-passions les plus fortes et constantes…



Il est aussi beaucoup question de récits de rêves, cauchemars, du passage inexorable du temps, des ravages de la vieillesse, les souvenirs du grand âge de ses propres parents…De magnifiques pages sur la cathédrale et la ville de Chartres où notre auteure habite… Ce qui me donne la curiosité et l'envie de lire prochainement l'ouvrage qu'elle a consacré à la Cathédrale : « La Dame de pierre » …



Et puis comme je le formule souvent : j'apprécie infiniment les écrits qui amènent à d'autres textes, d'autres livres… une chaîne vivifiante, dynamique qui ajoute d'autres promesses sympathiques de lectures ….



Ce journal de bord est complété par une bibliographie, in-fine.



J'achève ce « billet » par un extrait concernant justement Joyce Carol Oates… qui soulève aussi d'autres thématiques traitées par Diane de Margerie : le Couple, la Solitude…les complexités des rapports amoureux, etc.



« le livre de Joyce Carol Oates sur le deuil de son mari provoque en moi des sentiments contradictoires. D'une certaine façon, les ruptures donnent déjà un avant-goût de la mort pourtant elles m'ont toujours appris quelque chose. (...)

Le mot -veuve- qu'elle emploie dans "j'ai réussi à rester en vie" n'est-il pas le masque d'un autre mot haï: le mot -seule- ? de tous les instants de lucidité qui la saisissent, celui-ci traduit exactement ce que je ressens pendant ma lecture: elle est - seule- sur une plage magnifique en 2008. Sur cette plage d'une île en Floride, elle se dit: "Tu es vraiment ridicule. Vouloir te remonter le moral, alors que le seul fait important de ta vie est que tu es seule. Tu es veuve, et tu es seule. Tu n'es pas préparée à la solitude parce que tu avais cru que tu serais aimée, protégée et choyée éternellement. Maintenant que tu es veuve, tu as perdu tout cela. Ton coeur n'est pas brisé mais racorni. Tu es ridicule de courir en tout sens pour faire des "causeries", des "lectures" parce que rester chez toi te terrifie. (p.45)”



Une lecture intense… aux contrastes saisissants, du très sombre au très lumineux ; va et vient constant de cette année vécue et réécrite , entre joies et chagrins - Heureusement l'amour de la Vie et de la Création,

prédominent, pour "vieillir" au mieux et rester vaillant... !

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Mon éventail japonais

Diane de Margerie nous entretient des grands auteurs japonais, depuis le "Dit du Genji" jusqu'à aujourd'hui.



Se succèdent Murasaki Shikibu, Sei Shônagon, Natsume Sôseki, Yukio Mishima, Yasushi Inoué, Yasunari Kawabata, Kenzaburô Oé....



Le Japon de toujours traverse ces oeuvres : cette société où chaque évènement de la vie est codifié dans un implacable ordonnancement a suscité, dans les rares interstices laissés vacants, le déploiement d'un champ de nuances infinies et subtiles : goût du silence, de l'absence, de la solitude, de l'attente, du non accompli ; signes de la corruption des corps comme symbole de la succession des êtres et de leur permanence dans un perpétuel renouvellement ; laideur des cadavres, beauté de la nature.



La civilisation nippone a développé des contrastes étonnants : la retenue des sentiments et l'exubérance du théâtre Kabuko, l'intériorité et la violence, l'érotisme discret et la débauche, l'éloge du raffinement et le goût morbide pour la puanteur...



Ce qui rend étrange la culture japonaise, c'est qu'à l'opposé du monde occidental qui a fait émerger au fil du temps le sentiment de l'unicité et de la valeur de chaque individu, jamais la première n'a promu l'individu en tant que tel : celui-ci ne vaut que par son adhésion la plus humble et harmonieuse à la société dont il est partie, comme la perfection de chaque point de croix en broderie rend l'ensemble de l'ouvrage réussi.



Il s'ensuit un ordre moral légèrement décalé, comparable à la différence d'échelles des musiques orientales et occidentales.



L'interrogation sur la mort est omniprésente : à l'égale de la littérature russe, et, plus particulièrement celle de Dostoïevski, la littérature japonaise est métaphysique.
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Duplicités

Un recueil de nouvelles plein de suspens...hommes et femmes se débattent confrontés par l'hypocrisie ou l'inévitable duplicité des situations. L'ambiguïté se loge dans tous les petits drames quotidiens...

15 nouvelles... quinze failles humaines.
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La volière

Amélie vit en province une existence calfeutrée, mais elle reste obsédée par le souvenir d' Edgar, son premier amant, qui n'a jamais osé l'épouser tant il était sous la tutelle destructrice de Régina, sa mère. Dix ans ont passé et Amélie retourne voir Edgar qui s'est marié avec Agnès. Sa propre vie lui apparaît alors pétrifiée, semblable à celle des oiseaux empaillés qui ornent la volière de Régina.

Hantée par toutes ces vies étranglées dans leurs couleurs comme dans leurs chants, elle observe le couple.
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Proust et l'obscur

Un ensemble de textes réunis ici et qui montre Proust sous un jour qui n'est nouveau que pour ceux qui ne l'ont pas lu, l'obscurité de l'écrivain qui décharge dans ses livres ses obsessions, ses travers, tout ce qui fait que Proust comme homme n'était pas nécessairement différent des autres, jaloux, pervers, égocentrique, cruel tout autant de choses qu'il transcende dans son oeuvre comme Baudelaire, qui est l'un de se poètes préférés, voulait transcender par l'art le mal fondamental dont est fait l'humain.
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Aurore et George

Prix Médicis essai, personnalité de George Sand, cette biographie avait tout pour me plaire mais...L'auteur analyse l'enfance de George Sand, celle de la petite Aurore en conflit avec sa mère qui l'abandonne à plusieurs reprises. Elevée par sa grand-mère paternelle au sein d'un milieu exclusivement féminin, écartelée entre deux milieux sociaux, celui modeste de sa mère et celui de son père (qui meurt lorsqu'elle est très jeune) aristocratique.

De cette enfance pas toujours heureuse, elle gardera le refus des destins préétablis (celui assigné aux femmes par exemple), un amour de la campagne, de la liberté, de l'indépendance, un caractère entier.

La personnalité si vivante et solaire de George Sand aurait mérité un traitement différent, plus vivant, plus rythmé.
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