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Critique de oiseaulire


Diane de Margerie nous entretient des grands auteurs japonais, depuis le "Dit du Genji" jusqu'à aujourd'hui.

Se succèdent Murasaki Shikibu, Sei Shônagon, Natsume Sôseki, Yukio Mishima, Yasushi Inoué, Yasunari Kawabata, Kenzaburô Oé....

Le Japon de toujours traverse ces oeuvres : cette société où chaque évènement de la vie est codifié dans un implacable ordonnancement a suscité, dans les rares interstices laissés vacants, le déploiement d'un champ de nuances infinies et subtiles : goût du silence, de l'absence, de la solitude, de l'attente, du non accompli ; signes de la corruption des corps comme symbole de la succession des êtres et de leur permanence dans un perpétuel renouvellement ; laideur des cadavres, beauté de la nature.

La civilisation nippone a développé des contrastes étonnants : la retenue des sentiments et l'exubérance du théâtre Kabuko, l'intériorité et la violence, l'érotisme discret et la débauche, l'éloge du raffinement et le goût morbide pour la puanteur...

Ce qui rend étrange la culture japonaise, c'est qu'à l'opposé du monde occidental qui a fait émerger au fil du temps le sentiment de l'unicité et de la valeur de chaque individu, jamais la première n'a promu l'individu en tant que tel : celui-ci ne vaut que par son adhésion la plus humble et harmonieuse à la société dont il est partie, comme la perfection de chaque point de croix en broderie rend l'ensemble de l'ouvrage réussi.

Il s'ensuit un ordre moral légèrement décalé, comparable à la différence d'échelles des musiques orientales et occidentales.

L'interrogation sur la mort est omniprésente : à l'égale de la littérature russe, et, plus particulièrement celle de Dostoïevski, la littérature japonaise est métaphysique.
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