Faire littérature à partir de faits divers constitue un genre en soi, popularisé notamment par Capote, Carrère ou Jablonka. Lien entre travail journalistique et écriture au
long cours, dimension romanesque, importance des aspects sociologiques : on brûle d'entendre
Florence Aubenas, autrice du grand succès
le Quai de Ouistreham (2010, L'Olivier) et
Dimitri Rouchon-Borie, lauréat du Prix Première 2021, sur ces sujets. Née à Bruxelles,
Florence Aubenas adore
Simenon. de permanence au Monde, journal où elle écrit aujourd'hui, un coup de fil lui inspire le sujet de
L'inconnu de la poste (L'Olivier). Qui a sauvagement assassiné Catherine Burgod, employée de la poste à Montréal-la-Cluse, dans l'Ain ? On soupçonne Gérald Thomassin, acteur césarisé en 1990, marginal qui n'a jamais coupé les ponts avec le milieu du cinéma. Aubenas refait l'enquête, rencontre l'acteur qui finit par disparaître subitement et livre cet ouvrage captivant, tendu, construit comme un roman, bel exemple de littérature du réel. Journaliste et chroniqueur judiciaire,
Dimitri Rouchon-Borie, a fait sensation en janvier avec
le démon de la colline aux loups (Le Tripode). Dans ce texte très fort, qui semble avoir été écrit comme en apnée, à la ponctuation presque absente, il donne la parole à Duke, enfant sacrifié devenu adulte violent. de façon très troublante, son éveil à la conscience nous fait le considérer tour à tour en victime ou en coupable.
Une rencontre diffusée dans le cadre de la Foire du Livre de Bruxelles 2021.