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Citations de Dorothy Allison (87)


Comment pardonner à quelqu'un quand on ne peut même pas prononcer son nom, quand on ne supporte pas de fermer les yeux et de voir son visage ? Je ne comprenais pas.
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C'est pas vous qui avez d'la religion. C'est la religion qui vous a et qui finit par vous presser comme un citron. Elle vous empêche de boire une goutte de whisky. Elle vous empêche de faire sourire et rigoler des filles au gros cul. Elle vous laisse rien faire du tout sauf travailler pour c'que vous aurez dans l'au-delà.
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Tu devras être heureuse pour elle, Bone. Tu montreras à ta maman que tu es heureuse pour que son coeur puisse guérir.
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Tout au long de ma vie, il y a toujours eu quelqu'un pour essayer de fixer les limites de qui et de ce que j'allais être autorisée à être : en tant que personne issue de la classe ouvrière, une intellectuelle, qui connaît une ascension sociale mais qui sait où est sa place ; en tant que lesbienne, une lesbienne acceptable, ne mettant pas trop en avant les détails de sa pratique sexuelle ; en tant qu'écrivaine, une auteure humble, consciente d'être une femme, consciente de sa relation aux « vrais » écrivains et qui écoute ses éditeurs. Ce qu'il y a de commun entre toutes ces limites, c'est que leur pouvoir le plus destructeur réside dans ce que je peux être persuadée de me faire à moi-même – les murs de la peur, de la honte et de la culpabilité que je peux être encouragée à construire dans mon esprit.
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Certaines choses ne changent jamais. Il y a toujours un moment où nous sommes face à notre propre mort, où nous devons simplement nous accrocher à quelque chose de plus grand que nous – Dieu, l'histoire, la politique, la littérature ou la croyance dans le pouvoir apaisant de l'amour, ou bien encore une juste colère. Parfois je pense que tout cela est pareil. Une raison de croire, une façon de prendre le monde à la gorge et de réaffirmer que cette vie vaut mieux que ce que nous avons toujours imaginé.
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J'ai appris à travers de grands chagrins que tous les systèmes d'oppression se nourrissent du silence public et de la terrorisation privée. Mais peu le font avec plus de force que les systèmes d'oppression sexuelle, et chacun·e d'entre nous subit une énorme pression à céder à leurs exigences.
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On fait pas le bien parce qu'on craint Dieu ou qu'on aime Dieu. On fait le bien parce que sinon le monde n'a aucun sens.
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Personne ne savait que, la nuit, elle pleurait Lyle et son bonheur perdu; sous la croûte du biscuit, il y avait le beurre du chagrin et de la faim; plus que n'importe quoi au monde, elle aurait désiré quelqu'un de fort, qui l'aime autant qu'elle aimait ses filles.
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Les personnages de fiction dont nous nous souvenons sont celles et ceux autour desquel·le·s nous avons bâti nos idées sur le monde. Aucune analyse politique ne peut forcer une personne à croire à une idée qu'elle ne peut concevoir ou à un personnage qu'elle ne peut rapprocher ni d'elle-même ni de quelqu'un·e qu'elle aime.
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Mon groupe de femmes et moi avons décidé que la déclaration de Charlotte Bunch « Aucune femme n'est libre tant qu'elle n'est pas libre d'être lesbienne » était la meilleure manière de définir la lutte des femmes pour leur autonomie. Cela importait peu dans ces conditions de savoir qui était homosexuelle. Seul importait que nous contestâmes les limites de ce qui était un comportement acceptable et de ce qui était pervers.
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Je voulais que mon histoire soit unique et qu'elle dépasse pourtant ma propre expérience. Je voulais que l'on me voie telle que j'étais et que l'on m'apprécie quand même ; ne pas être niée, simplifiée, repoussée, minimisée, ou que l'on me mente. Cette même chose que j'ai toujours voulue.
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Le genre de femmes qui m'attire est invariablement celui qui embarrasse les lesbiennes féministes des classes moyennes, respectables et politiquement averties. Mon idéal sexuel est la butch, exhibitionniste, dotée d'un physique agressif, c'est une femme plus intelligente qu'elle ne veut le faire croire, et fière d'être traitée de perverse. Le plus souvent elle fait partie de la classe ouvrière, le plus souvent elle se pare d'une aura de danger et fait preuve d'un humour moqueur. Beaucoup de nos contemporain·e·s prétendent faire preuve d'une grande tolérance sexuelle, mais le fait que ma sexualité soit basée sur le fétichisme cuir et les relations butch/fem est largement considéré avec dégoût ou franche hostilité.
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J'avais appris comme une enfant que ce qui ne pouvait pas être changé devait rester non dit, et pire, que ceux qui ne peuvent pas changer leur propre vie ont toutes les raisons d'en avoir honte et de la cacher. J'avais accepté cette honte et y avais cru, mais pourquoi ?
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Ma tante Dot disait pour plaisanter : « Il y a deux ou trois choses que je sais parfaitement, mais jamais les mêmes et pas aussi parfaitement que je le voudrais ». Ce que je sais assurément c'est que la classe sociale, le genre, l'orientation sexuelle et les préjugés – raciaux, ethniques, et religieux – forment un maillage complexe qui façonnent et placent des barrières dans notre vie et que résister à la haine n'est pas chose facile. Clamer son identité dans le chaudron de la haine et résister à cette haine est infiniment compliqué et, pire, presque impossible à expliquer.
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Et prends pas toute cette histoire de Gospel au sérieux. C'est bien pour se nettoyer d'temps en temps,mais faut pas prendre ça au sérieux. C'est comme le mauvais whisky. Ça descend vite et ça nous rend patraque.
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Chaque fois que je m'assieds pour écrire, j'ai très peur que tout ce que j'écris ne me révèle que je suis le monstre qu'on m'a toujours dit que j'étais, mais c'est une peur personnelle, quelque chose que je dois affronter dans tout ce que je fais, dans chaque acte que je considère avec attention. C'est le souffle de la mort et du déni. Écrire est un acte qui réclame du courage et du sens, qui tourne le dos au reniement, brise les peurs et me soulage parce que cela parvient dans une certaine mesure à soulager toutes les personnes comme moi.
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Tout dans notre culture – livres, télévision, films, école, mode – est présenté comme étant vu, entendu, ou façonné par une seule et unique personne. Même si vous savez que vous ne partagez en rien cet imaginaire standard – si vous aimez la country plutôt que le classique, si vous êtes critique dans vos lectures, si vous prenez du recul face aux informations, si vous êtes lesbienne et pas hétérosexuelle et vivez entourée de votre petite communauté atypique – vous êtes tout de même conditionnée par cet hégémonisme, ou par votre résistance à celui-ci.
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On fait pas le bien parce qu'on craint Dieu ou qu'on aime Dieu. On fait le bien parce que sinon le monde n'a aucun sens.
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La nuit semblait tout envelopper autour de moi comme une couverture. J’avais l’impression que mes entrailles avaient fondu et je sentais le goût du vent dans ma bouche. La douce musique de gospel se déversait en moi par la voix éclatante d’un jeune garçon et faisait gonfler dans mon cœur toute ma méchanceté, toute ma jalousie et ma haine. Je revoyais les doigts de tante Ruth, qui s’agitaient devant sa figure avec la légèreté de pattes d’oiseau, je revoyais les joues rouges et les cheveux bruns, plats d’oncle Earle, tandis qu’ils criaient tous les deux sur la véranda, je revoyais les traits tirés, inquiets de maman, et les yeux froids, furieux de papa Glen. Le monde était trop grand pour moi, la musique trop puissante. Je savais, je savais que j’étais la personne la plus dégoûtante de la terre. Je ne méritais pas de vivre un jour de plus. Je me suis mise à hoqueter et à pleurer. Comment pouvais-je vivre avec moi-même ? La musique était une rivière qui essayait de me purifier.
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J'ai sombré dans la honte comme quelqu'un qui se laisse couler au fond d'une rivière.
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