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Nicolas Milon (Traducteur)
EAN : 9782715812000
297 pages
Balland (30/11/-1)
4.26/5   67 notes
Résumé :
Activiste féministe lesbienne radicale depuis les années 1970, Dorothy Allison a connu le succès avec ses romans (L'Histoire de Bone, Retour à Cayro). En 1994, elle publie Peau, un recueil d’essais. Elle y parle de son enfance, d'inceste, de lesbophobie. Elle raconte son engagement féministe, sa sexualité, les «Sex Wars» des années 1980. Elle partage ses réflexions sur la littérature : comment écrire l'extrême misère sociale, comment écrire sur le sexe ? Un livre to... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
De son enfance pauvre, violente et sous-éduquée dans le Sud Profond à ses engagements pour les femmes, les droits civiques et contre le racisme et les préjugés, il aura fallu du courage et de la détermination à Dorothy Allison pour devenir l'une des figures de proue du mouvement lesbien-féministe aux États-Unis.

Regroupant une série de conférences et d'articles publiés dans diverses revues orientées LGBT entre 1981 et 1994, Dorothy Allison signe avec Peau un réquisitoire contre tous les préjugés : homophobes, racistes, sexistes et sociaux.
Totalement sans filtre et franche du collier, proclamant sans détour sa qualité de lesbienne, ayant d'ailleurs orienté sa vie autour de cet axiome, défendant le droit à la pornographie, clamant que la monogamie n'est peut-être pas l'idéal d'un couple qui fonctionne, nous livrant dans la foulée la recette couturière d'un harnais fait maison, solide et élégant, revenant sur son enfance misérable et les abus répétés subis dans sa jeunesse (qu'on peut retrouver de façon plus approfondie dans L'histoire de Bone), etc... On le comprend, à travers des sujets divers et variés mais provoquant toujours des crises d'apoplexie chez les rats de sacristie, Dorothy Allison fait tomber toutes les idées reçues et se sent (enfin) fière de ce qu'elle s'est acharnée à devenir. On ne peut qu'être admiratif d'un tel je-m'en-foutisme face aux jugements bilieux et aux volées de bois vert que son attitude ne peut que malheureusement récolter.
Qu'importe, dans un langage parfois cru mais toujours authentique, elle nous donne à partager ses expériences de femme élevée dans le plus pur style white trash, de femme homosexuelle, de femme féministe et de femme militante et pro-sexe plaçant ce dernier au centre de tous les problèmes inhérents au féminisme et pointant le silence outré qui plane toujours sur ce sujet comme la principale arme de ceux qui tentent de museler la communauté lesbienne-féministe, prétendant ainsi qu'elle n'existe pas autant qu'on voudrait le faire croire parce que bon, c'est quand même pas trois ou quatre excitées du minou qui constituent un mouvement, non mais, manquerait plus que ça !

N'ayant pas d'avis tranché sur la pornographie, je m'en tape un peu en fait, j'aurais malgré tout du mal à ne pas y voir l'exploitation et la déshumanisation de la Femme utilisée et abusée (ah ben si, finalement, j'ai un peu un avis) et j'aurais bien aimé que Dorothy Allison en tant que féministe radicale fondatrice de la Lesbian Sex Mafia s'explique mieux quant à sa tolérance et son acceptation à ce sujet mais elle se contente malheureusement de proclamer à plusieurs reprises que la lesbienne est un être sexué comme un autre, ce que la société patriarcale préfère nier derrière des "elle n'a pas trouvé le bon", "ce n'est qu'une passade" et autre "mais qu'est-ce qu'elles peuvent bien foutre au pieu ?" (eh bien on se caresse les cheveux, pour paraphraser Océanerosemarie) et par là, nous raconter ses expériences personnelles. Très bien mais Dorothy Allison n'a jamais versé dans le porno, donc à moins d'avoir mal lu entre les lignes, je n'ai pas trouvé de réponse satisfaisante à cette interrogation.
Peut-être le seul bémol de ce livre finalement courageux (elle parle elle-même d'avoir dû surmonter sa peur à l'écriture de certains de ces pamphlets) et qui dresse un honnête portrait de l'hypocrisie et du rejet qui existent à l'intérieur même d'une des communautés les plus calomniées et agressées et dont on pourrait penser que la Solidarité est le maître mot, eh bah que dalle, ici comme ailleurs quand tu affirmes trop ta différence, tu n'es plus accepté·e. Sad but true.
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Ce livre est un recueil de textes autobiographiques de l'auteure : militante féministe, lesbienne, issue de la classe pauvre et précaire blanche du Sud des États-Unis, victime dans son enfance de l'inceste et des violences familiales de son beau-père et d'une figure maternelle dégradée, victime ensuite d'un milieu hostile dans une période d'homophobie armée et des ravages de l'héroïne et du sida, unique parmi ses proches à avoir fait des études supérieures et à s'être libérée, par le militantisme et l'écriture, de la « prédestination » de devenir une prolétaire, adolescente mère seule entourée d'hommes violents, délinquants accumulant la prison aux addictions.
Ces textes sont tour à tour des remémorations et considérations sur son passé ; des dénonciations des inégalités et des multiples stigmatisations, mais surtout dénonciations des représentations de la classe populaire – soit portraiturée comme angélique et héroïque, soit au contraire décrite de manière méprisante, haineuse et culpabilisante ; des réflexions sur sa sexualité lesbienne, elle aussi représentée habituellement par ces deux mêmes biais ; enfin des essais sur la littérature, qui se présentent comme une poétique de sa propre écriture engagée.
Il est émouvant de retrouver une quête obsessionnelle de la vérité de l'écriture, sachant combien cette notion est problématique dans la fiction, ainsi que toute l'intransigeance requise pour légitimer une littérature militante lesbienne, féministe et de classe populaire, ainsi que pour en financer les supports. Souvent cette poétique est développée sous forme d'expériences menée en atelier d'écriture, d'abord en tant que participante, puis qu'animatrice.
Le résultat de cette quête de vérité ressemble à du masochisme : la classe populaire, libérée par Allison de ses stigmates humiliants, révèle néanmoins ses bassesses – le racisme, la violence, la misère intellectuelle, l'intolérance envers ses propres membres ; le mouvement féministe révèle sa fragmentation et ses contradictions de classe, de « race » et d'orientation sexuelle ; l'on s'attend enfin de la littérature lesbienne soit une minoration de l'importance du sexe, soit son édulcoration, soit des stéréotypes dans lesquels Dorothy Allison ne se reconnaît absolument pas.
Néanmoins, il semble que la radicalité de la vérité recherchée soit conçue par l'auteure comme la condition nécessaire à toute catharsis salvifique. Chargée à la fois de significations éthiques et politiques, elle représente le présupposé même de la révolution. Dans cette optique, l'auteure ne craint pas de révéler ses propres faiblesses, parfois ses contradictions, souvent sa vulnérabilité dans ses rapports à son passé, à sa famille, à sa mère, à son premier amour... - cf. le texte à mon avis le plus intime, l'avant-dernier, intitulé : « La peau, là où elle me touche ».
Les chapitres sur le sexe, qui paraissent parfois outrancièrement « pornographiques » - ainsi les définit-elle elle-même – doivent donc se lire selon cette même perspective implacable : la notion de « monstre » y apparaît régulièrement ; et précisément, c'est par le scabreux, l'« obscène », l'hyper-sexualisé que Dorothy Allison parvient à se sauver de son inquiétude d'être monstrueuse – un paradoxe convainquant.

[Mon évaluation synthétique de la lecture reflète, comme d'habitude, les connaissances acquises, la réflexion et l'envie d'approfondissement suscitées par le livre ; dans le cas présent, si je m'en tenais au contraire à mes émotions et à l'appréciation humaine de la démarche de l'auteure, je lui attribuerais une étoile de plus.]
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Dorothy Allison est une militante et écrivaine lesbienne et féministe. Elle a fait partie du grand mouvement féministe des années 70 aux Etats Unis. Elle a édité des magazines féministes, monté des micro-maisons d'édition pour pubier des textes LGBTQ, mené des groupes de conscience et des séminaires sur l'écriture et l'impact de la littérature… Bref, elle a TOUT fait dans ce bouillonnement militant qu'étaient les années 70.

Elle a tiré de cette époque et des années qui ont suivi une collection d'essais puissants, mettant les mots sur les réflexions qui l'ont traversée : sur la classe ouvrière dont elle est issue, sur sa sexualité et comment elle est perçue, sur le pouvoir de l'écriture et les enjeux de la littérature.

Un petit mot sur le livre en lui-même : les éditions Cambourakis ont fait le choix de le traduire en écriture inclusive, ce que je trouve formidable ! L'organisation des différents textes rend la lecture fluide et pertinente. Même si les plus récents datent des années 90, le livre a été traduit en français en 2015 et trouve un écho encore pertinent à notre époque actuelle.

Dorothy Allison parle de la romantisation de la pauvreté et de la classe ouvrière dans laquelle elle a grandi. Elle dénonce ce mythe du pauvre qui travaille dur et mène une vie honorable, en contraste frappant avec ce qu'elle a vécu.

« La réalité faite de haine de soi et de violence était absente ou caricaturée. La pauvreté que je connaissais était monotone, anesthésiante, avilissante ; les femmes y avaient du pouvoir mais selon des critères qui n'apparaissaient pas comme héroïques aux yeux de la société. »

Elle parlé également du rôle majeur qu'ont eu la littérature et l'écriture dans sa vie. Elle a pu mettre les mots sur l'inceste dont elle a été victime, exprimer son identité en tant que lesbienne et féministe.

"Peut-être pas pour quelqu'un d'autre mais, pour moi, pour la personne que je suis, écrire signifiait une tentative d'aborder la vérité, pour arriver petit à petit à la cerner, au travers des personnages, page après page. Si écrire était dangereux, mentir était meurtrier, et c'est uniquement en évacuant les choses par écrit que je découvriraient où étaient mes vraies peur, mon réseau souterrain de mensonges prudents et secrets. Etre publiée ou non n'était pas important. Ce qui importait, c'était le fait de se découvrir, de se révéler à soi-même. Qui étais-je et que m'était-il arrivé ? de façon très curieuse, je n'ai appris ce que je sais qu'à travers l'écriture. Ce que j'ai été capable d'imaginer a façonné ce que je sais et m'a révélé ce que je crains et ce que je désire vraiment. »

Elle a longtemps cru qu'elle n'avait pas de légitimité à écrire, parce qu'elle était justement lesbienne et féministe. Qu'il fallait faire passer le militantisme avant l'écriture de romans, parce que c'était considéré comme frivole et une perte de temps qui n'aurait aucune utilité pour faire avancer la cause féministe ou lesbienne. Heureusement, elle a changé d'avis !

Elle s'interroge sur les enjeux liés à l'écriture et la littérature. Les textes lesbiens et féministes n'avaient pas de place dans les grandes maisons d'édition et étaient peu lus.
Il a fallu créer des micro maisons d'édition pour que ces textes qui sortaient des sentiers battus de l'époque (aka masculins, hétérosexuels et non militants) soient publiés.
Pour elle, il faut créer de nouveaux codes littéraires qui sortent du convenu : écrire sur les choses qui nous mettent mal à l'aise pour sortir de notre zone de confort et produire des textes puissants.

Dorothy Allison questionne également son rapport à la sexualité. Pour elle, on ne peut pas être quelqu'un·e sans être sexuel·le. Ca fait partie de l'identité intrinsèque d'une personne.
Elle parle de son malaise concernant les lesbiennes politiques ou conceptuelles, qui enlèvent toute dimension sexuelle aux lesbiennes et les érigent comme des féministes pures et parfaites. En effet, ces dernières n'ont plus de rapport avec les hommes, ni de désir sexuel, lui aussi associé au masculin.
Dans les années 70/80, elle a été au coeur de ce qu'on appelle les « Sex Wars », opposant les féministes pro-sexe, qui sont pour la discussion autour de la sexualité, soutiennent les travailleur·euse·s du sexe et le travail autour de la pornographie ; et les abolitionnistes qui estiment que le travail du sexe et la pornographie sont le fruit d'une exploitation sexuelle des femmes par les hommes et que ça devrait être éradiqué.

J'ai adoré lire Peau. Il fait partie de ces rares livres qui constituent la culture lesbienne, et ça fait du bien de lire des choses auxquelles je peux m'identifier.
J'y ai trouvé quantité de réferences historiques et littéraires. Je pense notamment à l'excellent Rubyfruit Jungle de Rita Mae Brown, à l'essai The Madwoman in the attic : The Woman Writer and the Nineteenth-Century Literary Imagination de Susan Gubar & Sandra M. Gilbert, aux textes de Bertha Harris, d'Adrienne Rich ou Kate Millett… Bref, Dorothy Allison a fait s'allonger significativement ma liste de lecture !
Lien : https://furyandfracas.wordpr..
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Quelle découverte. Dorothy Allison est une autrice états-unienne, une activiste féministe, blanche, lesbienne, pro-sexe, issue de la classe ouvrière du sud des USA.
Cette collecte de textes forme un essai global qui raconte à la fois son engagement féministe, son lesbianisme, son enfance malheureuse (pauvreté, viols et violences perpétré•e•s par son beau-père, colère et amour ressentis pour sa mère, première petite amie sévèrement addict à l'héroïne...) et son métier d'écrivaine.
D'ailleurs ce n'est pas un métier, c'est une passion, un souffle brutal, un élan vital qui la pousse à raconter la vérité pour lutter contre la honte et le silence, pour dire ce que personne d'autre ne pourra raconter à sa place, pour remuer les tripes, secouer puis soulager son lectorat. L'écriture a de hautes ambitions qu'elle partage avec une fougue contagieuse.
Elle cite beaucoup d'oeuvres lesbiennes, évoque sa sexualité sans détour, revendique ses désirs avec l'intensité qui les définit.
Par des anecdotes très personnelles et une franchise percutante, elle aborde des thématiques propres au lesbianisme, ou sociales et anthropologiques d'une façon plus large. Elle passe des identités butch-fem, de l'usage du god, des fantasmes SM, à l'homophobie, la pornographie, les violences sexuelles sur les femmes et les enfants. Mais aussi et d'une façon plus réjouissante, elle raconte la sororité, le sexe, la littérature, instruments capitaux de la réalisation de soi.
Ce livre remue par sa puissance littéraire et son honnêteté totale, c'est une revendication par la pratique de la liberté d'écrire et de jouir, de la liberté tout court.
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Il me faudrait une collection de chroniques pour célébrer ce recueil d'essais, un de mes compagnons de route d'écriture.
Mais pas besoin d'écrire pour aimer. Peau vaut le détour ne serait-ce que pour sa liberté de ton, son point de vue dissonant et les ondes de sororité fortifiantes qui émanent des pages. C'est de loin la plume la plus sincère de ma bibliothèque. Sans concession, sans demi-mots, sans peur. Incorrigiblement politique et politiquement incorrecte. Son militantisme dépaysant me rappelle à quel point le “féminisme” dans les médias français (quand il y en a!) patauge et babille encore dans le bac à sable.

Mais si vous écrivez... Si vous écrivez depuis les marges du genre, du sexe, des conventions, de la littérature blanche ou depuis le moule étroit de votre classe sociale, lisez ceci. Vous saurez plus, vous saurez mieux. Il fera sauter vos inhibitions et vos réticences. Il vous fera écrire la vérité vraie, celle qui vous brûle, vous blesse mais vous délivre. Celle qu'on écrit avec nos tripes et dont on sort grandi.e.s. Une vérité dangereuse, scandaleuse, horrible mais nécessaire.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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critiques presse (1)
LesInrocks
18 décembre 2023
Si la façon dont elle revendique son origine prolétaire et son identité queer anticipe de quatorze ans la démarche sociologique d’un Didier Eribon, son écriture est aussi d’une poésie hallucinante, notamment les parties les plus érotiques du livre, sublimes.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Tout au long de ma vie, il y a toujours eu quelqu'un pour essayer de fixer les limites de qui et de ce que j'allais être autorisée à être : en tant que personne issue de la classe ouvrière, une intellectuelle, qui connaît une ascension sociale mais qui sait où est sa place ; en tant que lesbienne, une lesbienne acceptable, ne mettant pas trop en avant les détails de sa pratique sexuelle ; en tant qu'écrivaine, une auteure humble, consciente d'être une femme, consciente de sa relation aux « vrais » écrivains et qui écoute ses éditeurs. Ce qu'il y a de commun entre toutes ces limites, c'est que leur pouvoir le plus destructeur réside dans ce que je peux être persuadée de me faire à moi-même – les murs de la peur, de la honte et de la culpabilité que je peux être encouragée à construire dans mon esprit.
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Le genre de femmes qui m'attire est invariablement celui qui embarrasse les lesbiennes féministes des classes moyennes, respectables et politiquement averties. Mon idéal sexuel est la butch, exhibitionniste, dotée d'un physique agressif, c'est une femme plus intelligente qu'elle ne veut le faire croire, et fière d'être traitée de perverse. Le plus souvent elle fait partie de la classe ouvrière, le plus souvent elle se pare d'une aura de danger et fait preuve d'un humour moqueur. Beaucoup de nos contemporain·e·s prétendent faire preuve d'une grande tolérance sexuelle, mais le fait que ma sexualité soit basée sur le fétichisme cuir et les relations butch/fem est largement considéré avec dégoût ou franche hostilité.
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Certaines choses ne changent jamais. Il y a toujours un moment où nous sommes face à notre propre mort, où nous devons simplement nous accrocher à quelque chose de plus grand que nous – Dieu, l'histoire, la politique, la littérature ou la croyance dans le pouvoir apaisant de l'amour, ou bien encore une juste colère. Parfois je pense que tout cela est pareil. Une raison de croire, une façon de prendre le monde à la gorge et de réaffirmer que cette vie vaut mieux que ce que nous avons toujours imaginé.
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Ma tante Dot disait pour plaisanter : « Il y a deux ou trois choses que je sais parfaitement, mais jamais les mêmes et pas aussi parfaitement que je le voudrais ». Ce que je sais assurément c'est que la classe sociale, le genre, l'orientation sexuelle et les préjugés – raciaux, ethniques, et religieux – forment un maillage complexe qui façonnent et placent des barrières dans notre vie et que résister à la haine n'est pas chose facile. Clamer son identité dans le chaudron de la haine et résister à cette haine est infiniment compliqué et, pire, presque impossible à expliquer.
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Tout dans notre culture – livres, télévision, films, école, mode – est présenté comme étant vu, entendu, ou façonné par une seule et unique personne. Même si vous savez que vous ne partagez en rien cet imaginaire standard – si vous aimez la country plutôt que le classique, si vous êtes critique dans vos lectures, si vous prenez du recul face aux informations, si vous êtes lesbienne et pas hétérosexuelle et vivez entourée de votre petite communauté atypique – vous êtes tout de même conditionnée par cet hégémonisme, ou par votre résistance à celui-ci.
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Videos de Dorothy Allison (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Dorothy Allison
La Vie d'une femme (Cavedweller, 2004), un film américain réalisé par Lisa Cholodenko avec Kyra Sedgwick. Trailer.
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