Citations de Doug Peacock (212)
La façon dont nous nous sommes comportés envers les Indiens, les bisons, les loups et les grizzlys correspond à la manière dont nous avons écrit notre histoire selon des voies convergentes, éclaboussées de sang, qui nous ont conduits ou nous en sommes à présent. En dépit du léger remords que nous éprouvons aujourd'hui, nous n'avons aucune excuse.
Les Indiens croyaient que les ours étaient des dieux descendus sur Terre pour enseigner l'humilité à l'homme. Ce n'était pas par accident que j'étais arrivé là.
Les montagnes sont silencieuses dans la lumière pure de l'après-midi. Un bleu sans nuages étreint les sommets plongés dans l'ombre. L'inclinaison du Soleil qui éclaire la Terre annonce l'approche de l'hiver. Je descends la piste d'un pas guilleret, puis m'arrête à mon point d'observation en haut des vallées pour contempler le col où sommeille le Grizzly Noir. J'esquisse un salut militaire. Dors bien, mon vieux. Je rêverai de toi dans la brève mort de l'hiver.
Je suivais la piste et l'odeur de la mort à travers les impasses de ma vie, ces lieux que j'avais occultés à force de chagrin, de déni ou d'alcool, ces lieux troubles, terribles, séduisant, ces jardins où l'on pouvait voir ou sentir la mort en une atroce épiphanie.
Il y a toujours dans une relation -- ici, une amitié entre deux hommes -- un moment étrange où le sentiment de fraternité change soudain de dimension pour acquérir profondeur et maturité.
Il n’y a pas de canyon plus profond que la solitude.
Rien n’est plus dangereux qu’une mère grizzly. Les trois quarts, sinon plus, des blessures infligées aux humains par les ours sont le fait de ces mères qui pratiquent l’attaque défensive.
Je voulais un supplément de vie, j’attendais plus de l’existence que je m’étais choisie.
Je me sens exalté, heureux d'être vivant en ce lieu sauvage, entièrement voué au présent.
Seule la terre dure. Les oiseaux, les bêtes et les hommes vont et viennent, ils passent comme une nuée d'orage avant le retour du soleil.
La marche m'a délivré. Je rêve l'espoir de la joie.
Les notes cristallines d'un troglodyte des canyons me parviennent vaguement depuis un massif rocheux.
Mais la mort n'est rien, ce qui nous retient ici-bas c'est la vie, l'amour, l'activité ininterrompue du monde, la joie.
Les Pléiades sont au-dessus de ma tête. Le silence se pose sur la vallée. Un grand duc hulule quatre fois.
Les aiguilles du mélèze cisaillent le ciel d'un bleu intense en fragments kaléidoscopiques.
Les couleurs chatoient dans la lumière de l'après-midi : les versants rouges et jaunes, tachetés d'or par les mélèzes et les sapins, les aulnes cramoisis de baies rouges.
J'entends des corbeaux crier au loin et, dans les profondeurs de la forêt, jaillit le chant flûté et cristallin d'une grive solitaire.
Les aiguilles d'un mélèze ont pris une couleur dorée. Au-delà de la zone boisée, dans les hauts maquis qui bordent la petite chaîne de montagnes, les gelées d'automne ont déjà transformé la toundra en une mosaïque étincelante de rouges et de jaunes.
Le ciel du Montana est bleu cobalt, avec quelques cumulus de fin de journée qui s'infiltrent par l'ouest.
Je m'arrête près d'un grand sapin, laisse choir mon sac à terre et scrute le tronc lisse à l'endroit où l'écorce a été arrachée. C'est un arbre où les ours aiment se frotter. Une touffe de poils clairs prise dans l'écorce ma signale qu'un grizzly est passé par ici récemment. Je ne suis pas seul.