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Critiques de Dounia Bouzar (90)
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Combattre le harcèlement au travail : Décrypter..

Combattre le harcèlement au travail : décrypter les mécanismes de la discrimination, est un essai en 3 parties de Dounia et et Lylia Bouzar (mère et fille, l'une anthropologue et l'autre juriste). Cet essai se base sur les 3 années de travail qu'elles ont passé à Disneyland Paris à la demande des RH. Leur mission consistait à écouter et comprendre les mécanismes du harcèlement et de la discrimination au travail, et de trouver les moyens d'y remédier. En s'appuyant sur un groupe ressources d'une cinquantaine de salariés de Dysney, elles ont mis en oeuvre la méthode IDECM.



La première partie de cet essai présente 6 situations, cas fictifs basés sur les éléments les plus représentatifs de cas réels, 3 relatifs à du harcèlement ("Tom, un chef d'équipe coloré", "Véronique la syndiquée non légitime" et "Micheline une femme handicapée trop déterminée), les 3 autres à de la discrimination ("Malaga une chef à la dimension XXL", "Stefano ou la difficulté d'être soi même quand on est homosexuel" et "Hamid stigmatisé depuis sa naissance"). Pour chaque cas, les auteurs présentent le contexte de la venue des personnes à la cellule IDECM, l'écoute et la reformulation des volontaire de la cellule IDECM, l'objectivation du harcèlement ou de la discrimination, le recours au juridique, la confrontation avec le harceleur ou discriminant supposé, et l'issue du cas.

Si ces cas paraissent très typiques, presque un peu trop "parfaits" pour être vrais, il y a différents éléments de la démarche que j'ai apprécié : l'écoute, avec la reconnaissance de la personne en souffrance, la confrontation systématique, et la recherche d'appui tant managérial que RH pour instruire le dossier. Chaque cas n'aboutit pas à une conclusion "heureuse" pour le discriminé ou le harcelé. Un autre point assez intéressant dans cette partie est la façon dont les auteurs montrent que la discrimination, qui est au final liée aux mentalités, n'est pas toujours intentionnelle (dans le cas de Malaga, cette dernière défend son discriminant, en expliquant qu'il est de bonne foi et ne cherche qu'à la protéger... ce qui est effectivement le cas !).

En conclusion de cette partie sont présentés, en guise de repères, les 19 critères encadrés par la loi sur lesquels portent la discrimination et le harcèlement. On nous y explique également les différences de traitement des dossiers entre ces deux cas : par exemple, il faut faire la preuve que l'on est victime de harcèlement, preuves écrites à l'appui, alors que dans un cas de discrimination, c'est à l'entreprise de prouver qu'elle n'a pas eu lieu....



La seconde partie, "Pourquoi est-il si difficile de combattre les discriminations?", donne des pistes (pas faciles à suivre certes, mais auxquelles j'adhère particulièrement) pour comprendre ce que sont les discriminations et quelles seraient les conditions qui permettraient de les combattre.

L'un des premiers éléments de compréhension consiste à se replonger dans la législation française. La fameuse pierre angulaire française "Liberté, égalité, fraternité", et la première phrase de la constitution des droits de l'homme, obligeant à une égalité officielle de traitement, ont pour conséquence, malgré l'idéologie indispensable qui en est l'origine, d'empêcher la reconnaissance d'existence de minorités, qui doivent, de fait, être assimilées. Ces minorités n'existant pas officiellement, elles ne peuvent s'assembler pour pour faire reconnaître leurs droits.

Un autre élément de compréhension des difficultés relatives au combat contre les discriminations est qu'elles sont la conséquence de préjugés, et que tant que ces préjugés existent et sont tabou (l'origine, l'orientation sexuelles, la couleur de la peau...), puisque inexistantes officiellement, on ne peut les prendre à bras le corps pour les nommer et les intégrer. De ce fait, le combat contre la discrimination passe par la reconnaissance des préjugés préexistants, et des catégories qui les sous-tendent ; il passe donc par une évolution de la société elle-même, un changement des mentalités ; il n'y a qu'à voir le barouf autour de la PMA dans le cadre du "mariage pour tous". Typiquement, ce qui pose problème n'est pas tant la catégorie auxquelles les personnes revendiquant des droits appartiennent, mais le fait que cette catégorie peut avoir les mêmes droits que tout le monde, et donc, que moi (mariage, management...).

Cette catégorisation qui sous-tend les préjugés met les discriminés en situation de responsables de leur propre discrimination : le processus de catégorisation enlève à l'intéressé la possibilité d'être un "sujet pensant", car le monde et les personnes qui l'entourent le considèrent et n'examinent son comportement qu'au travers du filtre d'une seule de ses caractéristiques : celle de sa discrimination (c'est une femme, c'est un homo, c'est un beur... et on a tout dit !). Les auteurs pointent le rôle de la religion dans l'assignation d'un rôle et de la place de chacun dans le monde en fonction de son genre, par exemple.

Enfin, les auteurs terminent cette seconde partie en évoquant le rôle de la stigmatisation dans la discrimination. Quand on a été stigmatisé toute sa vie, il est quasi impossible de sortir de se rôle imposé et on devient et se comporte de la façon dont on l'attend de la part d'un stigmatisé.



Enfin, la 3ème partie présente plus précisément la méthode IDECM mise en place et utilisée par les auteurs dans le cadre de la mission à Disneyland Paris.

L'originalité de cette approche est la place accordée à la médiation, première étape pour permettre au discriminé de se réparer (au travers de la reconnaissance de sa souffrance au travail), et parfois, au discriminant, de changer de comportement en prenant conscience de son comportement discriminant et de ses conséquences. On sort ainsi de la "résolution classique" de ce genre de problème, qui consiste en général à déplacer la personne qui se sent discriminée dans une autre entité (et surtout pas le discriminant, ce qui donne une certaine légitimité institutionnelle à son comportement...). Pour mener à bien sa mission, IDECM s'appuie et se réapproprie les fondamentaux, notamment les définitions légales, pour dépassionner le débat. La méthode ensuite consiste à construire des faisceaux d'indices pour instruire le dossier, et surtout, le recueil des versions de chaque acteurs du cas, pour tenter d'atteindre l'objectivité.

A l'issue de ce diagnostique est conçu un plan d'actions partagé et porté institutionnellement (via le management de haut niveau si nécessaire et les RH) pour instituer les changements dans la durée. Cette étape est délicate car ce plan d'action remet en cause la gestion institutionnelle du personnel dans l'entreprise. Quoiqu'il en soit, ce plan d'action a deux objectifs pédagogiques : faire prendre conscience de l'impact destructeur de la souffrance supportée par le demandeur, et sortir du déni pour enclencher la reconnaissance, la réparation et la réhabilitation du demandeur.

Au final, IDECM permet de traiter la discrimination mais également de casser les catégories qui les sous-tendent.





Au premier abord, j'ai été assez déçue de ce livre. La promesse portée par le titre, "Combattre le harcèlement au travail : Décrypter les mécanismes de discrimination" me semblait assez peu compatible avec le cas particulier de Disneyland Paris, et je m'attendais à des éléments généraux sur le harcèlement et les discriminations dans un cadre professionnel, pas à tout un tas d'exemple trop "parfaits" (disons stéréotypés) pour être vrai résolus avec une "méthode miracle" qu'on ne connait ni ne comprend au premier abord. Le livre aurait dû porter un autre titre ayant plus trait à son contenu (et je trouve très frustrant d'être "trompée sur la marchandise" de cette manière!). En fait, pour moi, le plus gênant dans ce livre, c'est son plan : des cas fictifs (et pourquoi pas vrais, d'abord ?) et les étapes de leur résolution, des éléments sur les origines de la discriminations, et quelques spécificités de la méthode utilisée. Personnellement, j'aurais bien vu un rappel ou une définition de ce qu'est le harcèlement, la discrimination, une présentation de la méthode, et les cas présentés à titre d'illustrations. Enfin, le dernier point négatif concernant ce titre est sa mise en page : il y a tout un tas de citations mise largement en évidence sur la page du texte qu'on lit, qu'on confond avec les titres et sous-titres du contenu, et qu'on vient juste ou que l'on va juste lire. Aucun intérêt à ces redondances qui polluent la lecture.

En-dehors de ces points négatifs, je trouverais vraiment dommage que l'on passe à côté de cet excellent ouvrage de Dounia et et Lylia Bouzar. Pour moi qui travaille dans un grand groupe, je trouve leur approche vraiment très intéressante, voire révolutionnaire : le rôle central de la médiation, le retour aux fondements juridiques, et l'implication du management et des RH tout au long du processus de traitement des cas me paraissent pour le coup réellement être une prise en charge du harcèlement et de la discrimination. Cela replace le harcelé, et le harcelant, tout comme le discriminé et le discriminant, en tant que sujet : on reconnait la souffrance de l'un, y compris collectivement (la cellule IDECM fonctionne grâce à un groupe d'une cinquantaine de collaborateurs de l'entreprise volontaires ; en général, on déplace celui qui se "plaint" dans une autre entité, pour éviter les "vagues", confortant le harcelant ou discriminant dans son bon droit, puisque c'est l'autre qui part), et on travaille avec l'autre sur les mécanismes de son comportement et sur les conséquences qu'il a sur les autres. La méthode proposée par les auteurs ne tombe pas dans la facilité, au contraire, elle montre tout la complexité de ces phénomènes, et ne propose pas de solution miracle (à laquelle je ne crois pas) mais un vrai travail de fond, seul à même de faire changer les mentalités dans l'entreprise. Et c'est là le second point très intéressant de ce livre : revenir aux origines de la discriminations, expliquer l'ignorance dont elles font l'objet, permet de les rendre "objectivables", et participent déjà à ce changement de mentalité.

A lire et à mettre en place dans toutes les entreprises !
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Ils cherchent le paradis, ils ont trouvé l'en..

Ce livre fait état des premiers départs de jeunes français vers la Syrie en vue de rejoindre l’Etat Islamique. Ces jeunes étaient pour la plupart, inconnus des services de police, de bons élèves, vivaient dans des familles de la classe moyenne. Pourtant, en très peu de temps, des « recruteurs » leur ont retourné le cerveau, notamment via Internet et leur ont permis de quitter la France pour le Sham.



Alors que maintenant, la majorité de la population est au courant de ces faits, ce livre en décrit les prémisses puisqu’il a été écrit en 2014. On se rend alors compte comment les familles se sont retrouvées totalement démunies vis-à-vis des services de police et de la justice. A l’époque, ces mineurs n’ont eu en réalité aucune difficulté de quitter l’Europe pour se rendre en Syrie. Il est évident que les parents n’ont pas souvent été pris au sérieux et qu’une de leurs uniques solutions a été de se regrouper entre familles ayant subi ces mêmes départs volontaires, ne disposant de quasi aucun moyen pour y faire face.



Bien entendu, c’est facile près de 6 ans plus tard d’émettre des critiques quant à la façon dont les choses ont été abordées par le système judiciaire et policier. Mais cela éclaire quant au total abandon dont ces familles ont été victimes car finalement, elles-mêmes étaient bien des victimes, d’avoir perdu la chair de leur chair pour des idéaux abominables.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Ma meilleure amie s'est fait embrigader

Je suis bien incapable de faire une critique pour le moment tellement je ne sais pas si j'ai aimé ou pas. Sujet intéressant, délicat, (trop) actuel, flippant aussi... bref pas évident pour donner un avis... Il faut que je prenne du recul par rapport au sujet et que je pense à l'écriture du livre en fait.



Je reconnais que l'auteur est fort bien documenté sur l'islamisme et le djihadisme, elle connaît le sujet. Cependant plus j'y pense plus je ressens cela: quelque chose me gêne dans ce livre, comme s'il surfait sur la vague, flirtait avec la sensibilité des gens, sûr d'être vendu.

Même si le sujet est d'actualité et fort, important à traiter, pour moi ça sens trop la commercialisation et l'aubaine.

Je n'ai pas accroché.
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Ma meilleure amie s'est fait embrigader

Lorsque ce livre est sorti , je n'y ai pas prêté d'attention à cause du titre un brin trop racoleur à mon goût. Et puis l'occasion s'étant présenté de le lire - sans y laisser un denier -, je me suis tout de même laissée tenter par le "après tout, pourquoi pas". Et bien m'en a pris !



Ce témoignage-fiction est très prenant. Les chapitres alternent entre le point de vue de Sarah et celui de Camille. Camille et Sarah sont deux lycéennes et amies d'enfance, et tout bascule au moment où Camille se fait manipulée par un recruteur de Daesh sur les réseaux sociaux.

Les chapitres sont court et écrit de manière très fluide et avec beaucoup de sincérité, ce qui permet une lecture très rapide.

On comprend bien tous les mécanismes qui plonge vite l'adolescente et son entourage vers le drame. Et certains passages glacent le sang et pourtant...



Le point fort de ce livre c'est qu'il permet à tous de sortir des clichés et idées toutes faites et invite à une réflexion sur la difficulté d'être un adolescent dans le contexte de cette mondialisation sauvage qui dérègle tout et l'accès illimité à Internet qui donne accès à tout et n'importe quoi également.

Camille n'est pas musulmane, est fille unique dans une famille de classe moyenne supérieure. Elle est une bonne élève de Terminale S , et aussi, comme beaucoup d'adolescentes extrêmement sensible. C'est aussi une altruiste qui vit mal toutes les injustices qu'elle voit se produire dans le monde , des enfants gazés et bombardés en Syrie aux additifs toxiques ajoutés dans la nourriture, aux bouleversements écologiques et climatiques induits par nos nouveaux modes de consommation "de masse".

Malheureusement, on ne peut que constater que Daesh joue sur les mal-êtres adolescents (ceux de Camille ou d'autres). Chaque génération a connu ce problème avec les adolescents exploités à cause des problématiques qui se posent à cet âge entre deux âges. Et comme beaucoup d'expérimentations , Daesh s'avère extrêmement dangereuse...



Un livre qui m'a fait l'effet d'un coup de poing et que je conseillerai à coup sûr.
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Ma meilleure amie s'est fait embrigader

Voici un ouvrage qui m'a fait passer une nuit blanche tellement le sujet m'a fait cogiter... En effet, on est dans une thématique d'actualité, puisque l'on parle de Daesh, de la fusillade du Bataclan, de Charlie Hebdo, de l'endoctrinement, de la guerre en Syrie, de la politique de ces dernières années, des amalgames, des interprétations de certaines religions, etc. Ce sont donc des thèmes qui marquent et qui sont encore à vif dans la plupart des esprits... Pour ma part, j'ai dû lire l'ouvrage d'une traite, car j'étais émue et souhaitais savoir comment tout cela allait finir. Ces deux amies m'ont fortement touchée, car on suit vraiment leurs idéologies changer au fil des pages. Chaque chapitre donne la parole à l'une, puis à l'autre. Cela permet souvent de confronter les deux points de vue tout en comprenant à quel point leur vie a subi des hauts et des bas. Tout le côté endoctrinement de Camille est très intéressant et crédible : on voit comment et pourquoi elle a basculé. Ses émotions sont terriblement bien retranscrites, tout comme celles de Sarah qui n'arrive plus à reconnaître son amie et qui tente désespérément de la ramener à elle... D'ailleurs, j'ai trouvé intéressant le fait que Sarah soit musulmane et Camille catholique : Sarah constate que sa meilleure amie interprète mal et à sa façon la religion... Face au changement de comportement de Camille, chacun réagit à sa façon : les larmes, la colère, la peine, le rejet d'autrui, l'incompréhension, ... En ce qui me concerne, j'ai été submergée par ces émotions transmises par les protagonistes.



La seconde partie du livre permet de voir et d'analyser la façon dont les jeunes peuvent être embrigadés, notamment lors de cette période de fragilité qu'est l'adolescence... L'auteure met en avant le danger des réseaux sociaux. Que l'on soit un adolescent ou non, on a tendance à ne pas se méfier d'autrui et à s'approprier l'information de manière brute, sans forcément chercher à avoir l'avis de proches. Le dernier tiers du roman permet également de comprendre, de reconnaître voire d'arrêter le processus de radicalisation... Camille a eu de la chance... Malheureusement, certaines jeunes filles n'en ont pas autant... Dounia Bouzar propose un récit à deux voix réaliste et plein de sensibilité écrit avec simplicité, justesse et sans pathos. Difficile de rester de marbre face à sa plume, aux sentiments qui s'en dégagent ou aux sujets abordés. On sent que son histoire part de plusieurs témoignages, car tout est sonne vrai... Un ouvrage coup de poing qui permet de comprendre la manipulation via Internet, le danger des réseaux sociaux, l'embrigadement et la propagande du Daesh et de façon générale...




Lien : https://lespagesquitournent...
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Mon djihad. Itinéraire d'un repenti

Après Le Lambeau de Philippe Lançon j’ai besoin, envie, de lire ce récit qui m’a, un peu, captivé. La partie adverse, celle qui a commis les meurtres dans la salle de réunion de Charlie Hebdo. Pourquoi ? Comment ? Tenter de vraiment comprendre est vain. Pardonner est indispensable, pour garder une sorte de paix ? La guerre est là.

Farid Benyettou, aidé par Dounia Bouzar, explique son parcours, sa vie, avant et après cette regrettable journée. Une fois que les sottises de cette utopie Djihadiste sont derrière lui, je respire mieux. Le Moyen-Age dans ce qu’il avait de plus froid, le Moyen-Age sans lois humaines dignes de ce nom, la paranoïa maladive, le sectarisme qui empêche de penser par soi-même, tout ça, tout ça, comme une glu noire puant la mort, s’est inséré lentement, solidement, dans le cerveau de Farid Benyettou. Cette glu luisante d’ombre honteuse l’a empêché de vivre une vie normale. Cette glu est incarnée par une idéologie. Cette idéologie exige en plus, que ceux, les autres, ceux qui ne pense pas comme les embrigadés qui détiennent la vérité. Ceux-là doivent périr sous les coups des autres. Vous vous rendez-compte ? Un lavage de cerveau. Cette idéologie n’est qu’une interprétation fausse de la plus formidable des religions.



Comment pourrions nous tous penser la même chose de notre monde ? Alors que nous apprenons de nos différents point de vues, alors que c'est une des bases de notre vie en société ?



Mais quelle vérité, en plus ? Perso je pense qu’absolument personne ne détient quelconque vérité sur notre Terre. En chercher une me paraît inutile, une perte de temps. Je n’empêcherais personne d’en chercher une si cela lui chante, et, au minimum qu’il ne me tue pas au non de celle-là. Tant mieux si cela l’aide pour continuer sa vie.

Pourtant cet homme, Farid Benyettou, a, auparavant effectué du bénévolat pour aider, les autres. Une fois guérit, cette épisode de sa vie d’adolescent reprend le dessus. C’est heureux. Il reprend le chemin sain pour aider à nouveau les autres. Il est infirmier, un métier noble, qu’il faut défendre.



Je remercie Dounia Bouzar et Farid Benyettou, pour ce témoignage, je le transmettrai via une boite à livre, dans une rue, non loin de chez moi. Simple partage.

J’avais lu, Ils cherchent le paradis, ils ont trouvé l’enfer de Dounia Bouzar. Je n’aurais pas lu celui-là, Mon Djihad, si je n’avais pas lu Le Lambeau, même si c’est incomparable, je reste plus frappé par Le Lambeau. Le Lambeau est plus littéraire en plus.

Une partie des citations que j’inscris sur Babelio donnent espoir, cela prouve, qu’une guérison est possible. Résilience, longue, coûteuse, mais résilience.

Le plus frappant est qu’avec cet attentat, la victime rescapée, Philippe Lançon, et « l’émir des buttes Chaumont » passent, tous les deux, par la résilience pour devenir des êtres différents. Ils renaissent tous les deux. L’un était malade, l’autre a été touché au point de ne plus pouvoir parler pendant quelques jours. Les deux parviennent à vivre grâce à cette envie irrésistible de vivre qui pulse le sang dans leurs cœurs. Tous les deux se font aider, l’un n’a pas le choix pour continuer à vivre, l’autre le dois parce que sa démence le tuerait.



Je vous transmets, tout ça, en écoutant et prenant mon pied avec Jean-Michel Jarre, parce que la musique laisse des traces ineffaçables dans ma vie. Parce que je ne peux vivre sans, contrairement à cette secte qui interdit son écoute.

A mon goût la religion devient trop souvent un poison, mon grand-père, pourtant catholique pratiquant au départ de sa vie, a refusé un passage par l’Eglise, après sa mort, ainsi soit-il. C’est vous dire mon état d’athéisme. Disons que cette décision familiale a joué un rôle pour mon choix qui évoluera, peut-être.

Je stoppe avec ces lectures qui aident à savoir comment, l’irréparable, le gâchis surviennent.

Je vais lire sur la joie, non ? Vous verrez bien ...

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Ma meilleure amie s'est fait embrigader

En Terminale, Camille et Sarah sont inséparables depuis plus de 10 ans. A l'occasion d'un exposé commun sur la malbouffe, Camille change et s'éloigne de sa meilleure amie...

Ce roman à deux voix est poignant.

D'un côté, il montre comment Camille se radicalise rapidement en regardant des vidéos sur Internet, se coupant de sa famille et de ses amis. De l'autre, on suit Sarah qui voit son amie changer et qui met du temps à comprendre ce qui se passe avant de tout faire pour tenter de sauver des griffes de Daesh.

J'ai trouvé ce roman vraiment intéressant car il met en lumière les mécanismes de manipulation de cette organisation terroriste mais aussi les moyens de déradicalisation.

A lire et à faire lire absolument !
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Ma meilleure amie s'est fait embrigader

C'est une histoire qui commence comme bien d'autres. Un exposé sur la malbouffe et des vidéos complotistes qui surgissent. L'une se laisse convaincre, l'autre non. L'une se fait embrigader par Daesh, l'autre assiste, impuissante, à la radicalisation de sa meilleure amie. Les deux voix de Camille et Sarah se construisent en miroir, sous les yeux du lecteur qui comprend, à travers leur parole, comment l'embrigadement se met insidieusement en place. Les épreuves pour en sortir seront ardues et le rôle de la famille, des amis, Dounia Bouzar le montre, est essentiel. Ma meilleure amie s'est fait embrigader est un roman juste et saisissant, incontournable pour tous ceux qui veulent montrer le vraie visage de Daesh et les effets de sa propagande, aux jeunes.
Lien : http://www.lirado.fr/meilleu..
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Ma meilleure amie s'est fait embrigader

Une histoire d'embrigadement par Internet décrit sous deux aspects : la principale intéressée et ses proches. Ce n'est pas le premier livre que je lis sur ce sujet qui m'intrigue vraiment et celui-ci est intéressant par la vision de Camille sur le monde quand elle est manipulée : rien n'existe autour d'elle, même plus ses parents, ses amis. Chaque tentative de son entourage pour lui ouvrir les yeux la renforce un peu plus dans son aveuglement.

Le processus de déradicalisation est aussi vraiment important à connaître car même si cela semble surréaliste, chaque jour des jeunes qui n'étaient pourtant pas portés sur la religion se font happer par la propagande de Daesh via les réseaux sociaux.

Bien écrit, facile à lire et très prenant , un livre à faire découvrir à tous les ados !!!
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Ma meilleure amie s'est fait embrigader

Camille et Sarah sont deux jeunes filles de 17 ans, amies depuis toujours. Pour les besoins d'un exposé, elles vont faire des recherches sur Internet et Camille va se laisser prendre aux thèses des Illuminati qui croient en un complot mondial anti musulman. Camille se met à douter de tout et à se renfermer sur elle-même. Puis elle rencontre sur le Net un dénommé Abucobra Al-Faransi qui la convainc que son seul salut réside dans Daesh, qu'en Syrie elle mènera une vie heureuse consacrée aux enfants martyrs. Camille échappe totalement à sa famille , à sa meilleure amie, victime de l'attentat du Bataclan mais qui s'en est sortie. Alors que Camille s'apprête à quitter la France pour la Syrie avec une autre famille, elle est arrêtée par la Police. Pourra-t-elle se réinsérer et redevenir la jeune fille qu'elle était ?



J'ai lu avec curiosité ce livre de Dounia Bouzar, célèbre pour ses prises de position contre la radicalisation des jeunes.

Ce livre est écrit comme un témoignage pour faciliter l'identification des adolescents au personnage principal. Il est écrit à deux voix, celle de Sarah et celle de Camille, pour bien faire ressortir le changement brutal et total qui a eu lieu en Camille et qui peut atteindre malheureusement chaque individu.

On voit l'importance de la famille et des amis qui peuvent donner l'alerte quand des signes de radicalisation apparaissent et qui aident la réinsertion du jeune quand il n'est pas trop tard.

Il peut s'adresser aux jeunes mais aussi aux familles pour leur apprendre à être plus attentifs aux signes inquiétants, et aux personnels de l'Education Nationale.
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Ma meilleure amie s'est fait embrigader

L'écriture est facile lire, le style est fluide, rapide, les phrases sont courtes. Un livre qu'un adolescent peut lire facilement. Les chapitres sont courts et alternent le point de vue de deux amies: Camille et Sarah.

Et la peur monte, pour chacune à sa manière, avec ses conséquences. Théories du complot, embrigadement, isolement...

Des informations et des explications réelles sur l'embrigadement sont distillées dans le roman de manière agréable, bien intégrées et toujours faciles à lire.
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Ma meilleure amie s'est fait embrigader

Ce récit, à la fois roman et documentaire, ne peut laisser personne indifférent. Il s'adresse aussi bien aux ados, qu'à leur famille.

Il aborde un sujet si sensible et si actuel que je ne peux vous dire qu'une seule chose : il faut le lire.



Sarah est une jeune lycéeenne française de confession musulmane. Camille est française et sa meilleure amie. Toutes deux sont en Terminale S et excellentes en classe.

Elles sont inséparables comme seules peuvent l'être deux adolescentes. Elles ont jusqu'à présent tout partagé : leur premier flirt, leur premier échec, leurs angoisses, leurs fous rires...

Mais un jour Camille change, ne veut plus sortir, ni réviser avec Sarah, elle se referme et fuit les autres.

Tout a commencé lorsqu'elles ont dû travailler ensemble sur un exposé, sur le thème du système productif alimentaire. En recherchant le mot "malbouffe", les deux jeunes filles prennent conscience que nous sommes tous, à quelque part, manipulés. Mais Camille en est davantage affectée et, de recherches en recherches, de vidéos en vidéos, elle va trouver des réponses à son mal-être, passer des nuits entières sur internet et devenir à la fois fuyante, secrète mais déterminée...et excessive.

Que s'est-il passé ? Ses proches s'interrogent sans se douter que c'est beaucoup plus grave que ce qu'ils croient...

Camille a rencontré sur la toile des partisans de Daech.

A 16 ans, elle est prête à tout, même à suivre à la lettre ce que ses "soeurs" et le mystérieux Abucobra lui demandent de faire.

Mais au fur et à mesure de son endoctrinement, et tout en préparant en douce son départ, elle va peu à peu s'éloigner de ses camarades habituels, les laissant dans l'embarras et l'incompréhension.

Heureusement elle n'arrivera pas à finaliser son voyage...mais tout n'est pas encore terminé pour elle.



Le récit fait alterner les voix de Camille et Sarah qui s'expriment tour à tour, nous faisant entrer dans leur ressenti l'une après l'autre.

L'auteur Dounia Bouzar ne cache pas que son livre est indispensable. Elle a recueilli pas loin d'un millier de témoignages de jeunes embrigadés par Daech avant de se décider à l'écrire.

Docteur en anthropologie et spécialiste du fait religieux, elle a déjà publié de nombreux livres dont des essais. Son rôle auprès des jeunes lui confère une expérience incommensurable.

Elle nous livre là un véritable témoignage, romancé et tout à fait crédible, fort et poignant. En effet à travers l'histoire de ces deux jeunes filles, l'auteur fait le tour du problème et révèle la fragilité des adolescents sans alarmer pour rien les parents. Son expertise est intéressante car elle dresse à travers son récit une sorte d'inventaire des méthodes utilisées par les adeptes de Daech pour repérer les jeunes les plus fragiles et les attirer dans leurs filets.

Elle nous montre aussi comment les jeunes se font endoctriner peu à peu : on leur fournit sur mesure, des réponses adaptées à leurs questions du moment ; les réponses s'adaptent particulièrement bien à leurs points faibles et à la crise existentielle, fréquente à l'adolescence.

Ce qui est important dans ce roman, c'est que pas un seul instant l'entourage n'est culpabilisé.

Tous les mots en rapport avec l'islam sont clairement expliqués dans des notes de bas de page.

Les jeunes ados n'auront aucun mal à comprendre la différence entre l'endoctrinement de Camille et les idées qu'on lui a mis dans la tête, et l'islam doux et tolérant dans lequel Sarah, de confession musulmane, a été élevée par sa famille.

A lire à partir de 12 ans...une lecture à partager avec vos enfants ou petits-enfants.
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Ma meilleure amie s'est fait embrigader

Ma meilleure amie s’est fait embrigader est un roman de Dounia Bouzar qui raconte l’histoire de Sarah et Camille, deux jeunes filles de 17 ans, qui sont meilleures amies depuis l’âge de deux ans, elles sont toujours là l’une pour l’autre. Sarah est musulmane et Camille est athée.

Un jour, leur professeur leur demande de faire un exposé sur le thème de leur choix (ce sera « la malbouffe »). Malheureusement Camille tombe sur des sites de propagande qui incitent les jeunes à devenir terroristes. Peu de temps après, elle rencontre sur Internet un certain Abucobra qui l’encourage à se convertir à l’Islam. Sans le savoir, Camille s’embarque dans une aventure dangereuse, mais sa mère et Sarah vont tout faire pour découvrir ce qui la tracasse et l’empêcher de faire le choix qui détruira sa vie.



Ce livre m’a énormément plu car il raconte comment, juste en ajoutant n’importe qui sur internet, on peut se retrouver à faire n’importe quoi. Il montre aussi l’amitié très fusionnelle qu’il y a entre ces deux jeunes filles. C’est une très belle histoire.

Je vous conseille vraiment de le lire !



Asma 3°
Lien : http://college-les-vallergue..
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Ils cherchent le paradis, ils ont trouvé l'en..

Je suis très peu les actualités et ne connaissais pas du tout cette situation : des jeunes français "normaux" (et entre autre initialement d'éducations religieuses variées) qui se font embrigadés par Al Quaïda pour partir en Syrie. Les méthodes utilisées sont celle de la manipulation de personnes fragiles (notamment des jeunes) pour leur faire croire à la fin du monde et à la damnation éternelle si ne font pas le "jihad" (terme contesté par l'auteur).



J'ai trouvé le livre intéressant : il révèle avec clarté un fait probablement mal connu, y compris poru ceux qui n'y connaissait rien. On suit surtout (et contrairement à ce que pourrait laisser croire le résumé) la mère d'Adèle, 15 ans, partie du jour au lendemain alors que sa famille n'avait rien vu de ses changements récents. Cette vision intimiste fait que le livre se lit comme un roman, et on est particulièrement touchés par le destin d'Adèle et des autres. Oui, il y a un côté voyeurisme d'aller regarder dans le détail de la souffrance d'une famille, personnellement je n'y ai pas d'objection - les noms et (j'espère) moyen d'identification ayant été modifiés. Le principe d'endoctrinement est plutôt bien montré - même si assez superficiellement.



Dans les détails, j'ai eu un peu de mal avec certaines des idées défendues (plutôt discrètement quand même) autour de ce problème : appeler schizophrénie le fait qu'un adolescent mentent à ses parents sur ses convictions, insister énormément sur le fait que l'islam c'est uniquement ce qui respecte la majorité de la théologie communément admise (ce qui n'est pas forcément faux, mais pour moi le problème des dérives sectes n'est pas là, ce n'est pas parce qu'une religion existe depuis plus longtemps qu'elle est plus justifiée), le fait de mettre dans le même sac un jeune adulte paranoïque manipulé,une jeune fille en perte de repère endoctriné et un bébé enlevé par son père manipulé (toujours mentionnée comme "kidnapée par les terroriste" - ce qui n'est pas tout à fait faux mais masque la complexité de la situation. Et, bien sur, le fait d'avoir pris soin de choisir l'exemple le plus irreprochable, la famille bon chic bon genre d'intellos athées parisiens qui n'ont rien à se reprocher. Pas qu'il soit important de reprocher quelque chose à la famille, mais comme il est d'ailleurs dit dans le livre, il y a des moment de la vie, notamment après des drames plus ou moins personnels, où un adolescent ne va pas forcément se sentir bien dans sa famille, où peu importe le soutien de celle-ci, à ce moment là il aura besoin d'autre chose - et se trouvera alors plus vulnérable, en particulier l'endoctrinement. Une situation normale et quasi-universelle.



Le coeur du sujet reste très bien traité : le fait notamment que le côté alarmant faisant hurler à la manipulation repose sur un changement rapide et radical des personnes concernées, des fois en gardant une façade inchagée dans ses cercles intimes. Le tout est raconté du point de vue de confusion et du sentiment d'abandon (par leur fille, le gouvernement, la justice,...) des parents, sur un ton simple qui se lit très facilement.
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Ma meilleure amie s'est fait embrigader

C'est un journal à deux voix, celles de deux "meilleures amies pour la vie" de longue date.

Sarah et Camille, lycéennes.

La voix de Camille, qui va se faire happer, "mordre" par un recruteur, et solidement attacher par une "tribu numérique".

Et c'est la voix de Sarah, qui va défendre son amie, bec et ongles, contre elle-même et qui va défendre aussi l'islam, qui est sa religion, pervertie et asservie par Daesh aux fins de sa dictature.



On voit comment Camille sera extirpée de cette illusion fatale, le rôle primordial de la famille et des amis, des liens antérieurs et des éléments de réponses sur comment et pourquoi on peut être séduit par ces terribles sirènes-là.



C'est toute l'expérience et l'humanité si attentives et si précieuses de Dounia Bouzar.

C'est simplement LA chance (On sait, hélas, qu'il n'y en a, en effet, pas tant) de peut-être relever certains de ceux qui tombent pour vouloir nous faire tomber.
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Ma meilleure amie s'est fait embrigader

Un roman qui ne me tentait pas vraiment au premier abord, je trouve que la couverture fait très "racoleur". Mais comme je l'ai acheté pour le CDI, je voulais quand même voir par moi-même. Et finalement j'ai vraiment beaucoup aimé !



Déjà, à la base je ne pensais pas que c'était un roman, je pensais que c'était une histoire vraie (sûrement à cause du titre et du bandeau). Bon ok, sur la couverture il y a écrit "roman" mais j'avais pas vu :-(



Dans Ma meilleure amie s'est fait embrigader, il y a deux narratrices, Sarah et Camille. Les chapitres alternent entre l'une et l'autre de façon régulière (contrairement à ce que laisse entendre le titre où on a l'impression que seule l'une raconte). Sarah et Camille sont lycéennes, parisiennes, dans un milieu aisé. Sarah est musulmane, Camille est d'origine catholique. Et ce qui est génial, c'est justement que c'est Camille qui se convertie et se fait embrigader. Et Sarah, en tant que musulmane, est plus à même de voir que plein de choses fausses sont dites sur l'islam.



Moi, j'y connais rien à la radicalisation, à l'embrigadement, et vraiment pas grand chose à l'islam (un peu plus depuis que je suis dans mon collège mais, laïcité oblige, on ne parle pas beaucoup de religion avec les élèves - un peu plus toutefois avec mes collègues musulmans). Bref, j'ai appris plein de choses !



J'ai bien aimé le fait que soient repris dans cette histoire les attentats du Bataclan. Ca permet de recontextualiser dans la réalité.



Un roman que je conseille !
Lien : http://blogonoisettes.canalb..
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Ma meilleure amie s'est fait embrigader

Un roman sur la radicalisation des adolescents qu'on pourrait presque qualifier de docufiction. En effet, bien que les deux personnages principaux soient fictifs, on sent que les événements auxquels ils sont confrontés et leur façon d'y réagir, leur personnalité, se basent sur des témoignages dûment répertoriés et analysés. D'autre part, le fait de construire le récit à deux voix permet de multiplier les points de vue: d'un côté, Camille nous livre une mine d'informations sur la façon dont Daesh s'y prend pour attirer les jeunes un peu fragiles dans leurs filets; de l'autre, Sarah nous ouvre les yeux sur la pratique d'un islam modéré, pacifiste et pour lequel la vie est sacrée. Elle réfute l'interprétation radicale du Coran et donne des clés pour mieux comprendre.

Une fiction engagée à mettre entre les mains de tous les jeunes, à partir de 13 ans.
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Comment sortir de l'emprise

En lisant l’ouvrage de Dounia Bouzar, on s’attend à découvrir les recettes magiques de la « déradicalisation ». Mais, on réalise assez vite que « Comment sortir de l’emprise djihadistes ? » ressemble a une entreprise commerciale avec un titre accrocheur et ne nous apprend presque rien sur les méthodes du Centre de prévention des dérives sectaires liées à l’islam (CDSLI). Et « presque rien » est déjà beaucoup lorsque l’on sait que cette petite affaire a coûté la modique somme de 900 000, 00 euros à l’Etat en 2015 pour des résultats bien illisibles lorsque l’on procède à une analyse détaillée de son activité. On comprend vite que l’ouvrage de l’auteure est justement une tentative de justification qui ne convainc guère le lecteur averti. Les derniers chapitres, qui auraient dû nous décrire avec précision la méthode de désembrigadement, se réduit à des séances de psychologie de comptoir avec des familles et des jeunes radicalisés. Pire encore, l’auteure se pose en sauveur de parents en détresse et son égocentrisme traverse un ouvrage ponctué de « je », « moi », « mon », « ma » pour finir sur une note d’autosatisfaction. On ne sait pas très bien dans quelle catégorie placer notre anthropologue ésotérique. Son manque de vigilance intellectuelle l'éloigne considérablement de la rigueur scientifique qu’elle prétend défendre. Il suffit de noter l’indigence des références. Elle cite bien Raymond Aron, mais ne nous indique pas de source (aucune note de pas de page) et fixe à 2007 ses propos, alors que cet éminent sociologue a disparu en 1983. C’est dire le sérieux de l’auteure ! Les imprécisions, ce livre en est rempli. En revanche, on ne voit apparaître aucune des études et analyses pertinentes sur le sujet. Aussi, il vaut mieux se tourner vers des travaux universitaires comme ceux de Gérald Bronner, « La pensée extrême », PUF, janvier 2016 (il s’agit d’une réédition augmentée); Farhad Khosrokhavar, « Radicalisation », Maison des sciences de l’Homme, 2014 et du même auteur avec David Bénichou et Philippe Migaux, « Le jihadisme. Le comprendre pour mieux le combattre », Plon, 2015; Jean-Pierre Filiu, « L’Apocalypse dans l’islam », Fayard, 2008 et du même auteur, « Les Arabes, leur destin et le nôtre », La découverte, 2015. On citera enfin l’ouvrage de Philippe-Joseph Salazar, « Paroles armées. Comprendre et combattre la propagande terroriste », Lemieux Editeur, 2015.
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Ils cherchent le paradis, ils ont trouvé l'en..

J'ai pris ce livre dans l'espoir dans savoir plus sur l’actualité : les djihads. Et je n'ai pas été déçue. Les méthodes d'embrigadements sont peintes avec force, on apprend que les jeunes français sont manipulés, notamment sur les réseaux sociaux. On leur raconte qu'en Syrie ils pourront défendre la religion, qu'ils pourront s'occuper des jeunes enfants orphelins à causes des combats. Les hommes auront des épouses et les femmes, des "princes". Les jeunes se laissent avoir, on leur dit ce qu'ils veulent entendre. Un adolescent rêve de guerre et de reconnaissance ? On lui dit qu'il pourra prendre les armes et devenir et un chef. Une femme aime les enfants ? On lui dit qu'elle pourra s'occuper des orphelins. La manipulation est utilisée au maximum. Et, ce que de personnes savent, une partie de ce qui vont faire les djihads ne sont pas musulmans à la base. Ils sont issus de famille généralement catholique, avec des parents ayant de bons métiers, bref un portait de base qui ne laisserait pas présager aux djihads. Pourtant, on leur raconte pleins de choses (vraies ou non) sur la religion pour les convertir et les manipuler encore plus. Ils partent de France en pensant arriver à leur "paradis", mais ils n'y trouvent qu'un enfer inégalable.

On suit donc dramatiquement une famille dont l’une des filles se convertit en cachette et part en Syrie. Les parents se battront pour récupérer leur enfant, pour faire entendre leur voix au près du gouvernement…

Un livre à lire pour comprendre ce qui se passe, pour comprendre le désespoir de ces familles qui perdent leurs enfants et pour arrêter les amalgames…

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Ils cherchent le paradis, ils ont trouvé l'en..

Ils cherchent le paradis ils ont trouvé l’enfer

Dounia Bouzar

Le piège, témoignage poignant

Dounia Bouzar offre un véritable outil de compréhension d’une horrible situation de guerre. Ce témoignage documentaire révèle la réalité atroce des kidnappings à distance qu’opère l’Etat Islamique. Des familles françaises sont prises en otages par des terroristes voulant étendre leur dynamique apocalyptique à l’ensemble des pays de la Terre.

Je regarde et écoute les actualités comme tout le monde et à propos de ces départs en Syrie au début je n’y croyais pas, je pensais qu’ils n’étaient pas si nombreux. Ce livre m’a vraiment fait prendre conscience du danger que représente cet Etat Islamique sur nos enfants. Et aussi de l’impuissance des pouvoirs publics quand il s’agit d’aider ces familles qui les unes après les autres perdent leurs proches.

Alors il est temps de nous protéger et d’éloigner nos proches et les personnes qui ont un manque de discernement qui pourraient tomber dans les filets de cette abomination qu’est l’Etat Islamique.

Lisez ce livre, un roman qui n’en n’est pas un, pour mieux comprendre.

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Sarah et Camille
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