J'ai découvert que l'auteur ne manque pas d'humour et qu'il use de l'autodérision avec juste mesure : « Je voudrais m'établir quelque part dans le Midi. N'importe où. de préférence sur la Côte d'Azur. Mes nouvelles responsabilités de rédacteur en chef m'en empêchent. En fait, il faudrait avoir les sous pour pouvoir monter régulièrement à Paris. Je ne les ai pas. (Ou alors m'acheter une voiture – mais alors je devrais apprendre à conduire !…) ».
J'ai découvert de nombreuses informations sur des auteurs roumains et français, sur l'amitié de Dumitru Tsepeneag avec le traducteur Alain Paruit, sur l'autre dissident célèbre, Paul Goma, sur le cinéma et la musique, ainsi qu'une foultitude d'anecdotes sur l'exil plus ou moins forcé de certains Roumains, mais l'impression d'ensemble reste celle d'un auteur nombriliste, bien que défenseur et représentant de marque des « oniristes » roumains : « j'écris ma littérature onirique et formaliste, d'autant plus que de toute façon mes coups de gueule, les protestations d'un écrivain comme moi, ne peuvent influencer la marche des choses. La belle jambe, mon article du New York Times. Ma littérature est autrement importante ».
Point très positif, la présence d'un index de noms propres et de nombreuses notes de bas de pages très utiles, ainsi que l'addenda « La condition des intellectuels en Roumanie. Entre censure et corruption. Entretien diffusé par Radio Free Europe le 30 septembre 1973 » avec Monica Lovinescu.
Mais attention, les 640 pages ne peuvent, en aucun cas, être avalées d'une traite.
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Un livre qui pèche par ce qu’il prêche : un trop plein de surréalisme et d’avant-garde, à l’image peut-être de son traducteur qui revendique le choix des poèmes dans une préface très intéressante néanmoins.
Je l’ai lu sans déplaisir, et même avec une certaine joie, car j’aime Leonid Dimov, Nichita Stanescu, Ana Blandiana et Mircea Dinescu. Mais j’ai été assez déçue par le long poème de Mircea Cartarescu par exemple. La belle surprise vient de la présence de Dan Laurențiu dont je n’avais pas encore, je crois, lu de traduction en français.
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Une fantaisie postmoderne de l'ancien oniriste (et je confirme pour les « clés » du roman), un brin agaçante par moments : la multiplicité des personnages, dont nombre d'alter ego de l'auteur, les allusions aux précédents romans difficiles à suivre, les femmes qui, c'est systématique, baisent toutes (dans le roman, par pitié, n'essayez pas avec votre voisine !), etc.
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Un roman postmoderne, que j'ai essayé de résumer comme j'ai pu, dans la mesure où on y croise une foule de personnages mais il ne s'y passe que peu de choses, en dehors des doutes et de l'énervement de l'auteur après ses personnages. Un roman à clefs aussi : pour le critique Lăptaru, comprendre Virgil Ierunca par exemple. Un roman roumain, jusqu'à être difficile à suivre. Pourtant Tsepeneag vit depuis longtemps à Paris. Qui cependant, même en Roumanie sait qui est le cousin de Dumitru Bacu implanté à Paris, ou quels sont les rapports exacts de Virgil Gheorghe alias Gigi Kent et Marcel Petrisor?
Enfin, un roman qui reste onirique : on y croise le fantôme du poète Leonid Dimov, qui, jadis, avec Tsepeneag, fut le chef de file du mouvement oniriste en Roumanie. Il aurait pu rester un peu.
Malgré cela, la lecture reste plaisante, j'y ai appris des choses et je me suis même amusé par moments à trouver les clés.
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