Edward S Curtis, photographe incroyable.
Citation de Crowfoot, un chef blackfeet (1821-1890)
Qu'est-ce que la vie ?
C'est l'éclat d'une luciole dans la nuit.
C'est le souffle d'un bison en hiver.
C'est la petite ombre qui court dans l'herbe et se perd au coucher du soleil.
"Pour désigner Wakan Tanka, Grand Mystère est le terme qui traduit le mieux la pensée indienne. Il est préférable à celui de Grand Esprit, une interprétation des missionnaires qui laisse penser que les Sioux lakotas sont monothéistes, ce qui est loin d'être le cas. Pour les Lakotas, toutes les choses qui dépassent l'entendement sont wakan. Les indiens qui ont adopté les préceptes du christianisme traduisent wakan par « esprit sain » et, dans la tentative de concilier leur religion primitive avec la religion chrétienne, affirment que leur peuple croyait au départ en un seul Dieu.
Quand ils implorent Wakan Tanka, les Indiens invoquent une entité qui à la fois possède tout et incarne tout ce qui outrepasse leur compréhension. Après avoir sollicité tour à tour leurs divinités, les Indiens les englobent toutes dans la prière au Grand Mystère et ce faisant font référence à toutes les puissances qui régissent l'univers, depuis celle qui donne du pouvoir à leur talisman, jusqu'à celle qui régit l'infini. Non seulement les corps célestes, mais le froid, la chaleur, la neige, la pluie, le gel, un arbre frappé par la foudre - tout cela, aussi bien que le tipi qui sert pour les cérémonies et les objets consacrés sont wakan ".
Savoir s'intégrer respectueusement à l'univers des forêts ou des plaines, savoir reconnaître l'étincelle du sacré dans chaque parcelle de vie...voilà l'essentiel de leur philosophie.
Women of the desert - Navaho
Les femmes Navaho sont, en majorité, propriétaires des troupeaux, et ce sont elles qui invariablement en héritent avec les enfants. Elles sont si parfaitement à l'aise sur leurs mustangs qu'elles semblent ne faire qu'un avec leur monture et sont probablement meilleures cavalières que tous les autres Indiens.
L'éclipse de lune est attribuée à la tentative d'une créature du ciel d'avaler la lumière. Afin de l'obliger à la recracher, le peuple danse autour d'un feu alimenté avec de vieux vêtements et des poils dont on espère que la puanteur, en s'élevant jusqu'à ses narines, fera éternuer le monstre et libèrera l'astre emprisonné.
[p375]
En tant que profanes, nous devrions nous garder de juger les Indiens uniquement d'après nos normes, sans accepter leurs propres usages et coutumes. Ils considèrent de la même façon certaines de nos coutumes comme extrêmement étranges et immorales.
Citation de Curtis
"Nous ne considérons pas les grandes plaines ouvertes, les douces collines, les rivières qui serpentent, l'enchevêtrement des taillis comme sauvages (...). La nature n'était une contrée sauvage que pour l'homme blanc, et pour lui seul le pays était infecté d'animaux sauvages et de barbares. Pour nous, il était apprivoisé. La terre était bienveillante, et la faveur du Grand Mystère nous entourait. Avant que les hommes barbus de l'Est ne multiplient sur nous et sur nos familles bien-aimées des injustices avec une brutale frénésie, le pays n'était pas sauvage pour nous. Lorsque même les animaux se mirent à fuir à leur approche, alors pour nous aussi commença l'Ouest sauvage." # Standing Bear
Avant de commencer son travail, Curtis avait déjà pris la résolution de rédiger l'histoire intégrale de toutes les populations américaines indigènes. Personne, à cette époque, n'osait se lancer dans une telle entreprise, qui même avec des efforts surhumains était condamnée par la force des choses à ne rester que fragmentaire, et donc contestable.
[p18]
A son of the desert - Navaho
Comme s'il avait jailli de la terre, ce garçon se présenta, au petit matin, au camp de l'auteur en plein désert. Il semblait véritablement faire parti du paysage. Ses yeux disent toute la curiosité et tout l'émerveillement de son esprit s'efforçant de saisir la signification des étranges paroles prononcées à son sujet.
Lorsque Curtis commença à photographier les Indiens, ils étaient déjà relégués dans des réserves. Ils étaient décimés par les guerres, la sous-alimentation et les maladies telles que la tuberculose et la varicelle, mais surtout par la diminution continuelle de leur espace vital, réduit à moins de la moitié de ce que possédaient leurs tribus quelques années auparavant.