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Citations de Eliott Schonfeld (18)


Alors, comme si je parlais à un ami, je couche sur le papier tout ce qui me passe par la tête. Décortiquer ainsi mes peurs, mes découragements, me permet de les tenir à distance, de ne plus être esclave de mes émotions. Mot après mot, j'accouche de me peines, de mes doutes, je les sors de moi comme on retire une écharde de sa main, je me calme, je trouve des solutions, je relativise
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Je m'enfonce dans ce piège, dans cette orgie végétale qui semble avoir englouti la Waki. Les aiguilles de Kijun boumaka, aux trompeuses fleurs jaunes identiques à celles du mimosa, me déchirent la peau, les lianes m'étranglent et chaque branche secouée déverse dans ma pirogue son lot d'insectes plus ou moins douloureux : araignées, fourmis, chenilles, termites. Bientôt, je pagaie sur l'arche de Noé, à la seule différence qu'aucune de ces sales bêtes ne m'est reconnaissante, et que je n'ai aucune envie de les sauver.
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Je rêve d'être un sauvage, parfois un sauvage solitaire - plus d'amis, plus de famille, plus de femme. Goûter à l'isolement total dans lequel je pourrais vraiment m'oublier et faire partie de ce monde sauvage, ne plus m'en distinguer, être en lui et nulle part ailleurs. Ce que j'aime, au milieu de cette grandeur, de cette immensité, de ce sublime, c'est ce moment de vertige où la ligne de partage entre le sauvage et moi semble se dissoudre, quand l'isolement se transforme soudainement en communion, quand je ne me vois plus comme une entité à part entière mais comme la petite partie d'un tout qui me dépasse.

Alors je me sens tout petit, je prends conscience de mes limites, de ma finitude, et c'est aveu d'impuissance, cette perte de contrôle, me ranime. Ainsi, j'ai le sentiment d'être délivré de tout pouvoir, de n'avoir aucune emprise sur le cours des choses, d'être un peu insignifiant, cela rend tout moins grave. Jour après jour, je me soumets aux forces de la nature qui me protège. Partout elles sont là, du plus petit au plus grand être, elles ordonnent le vivant et assure sa continuité, sa perfection, son existence.

Ici, dans la jungle, j'apprends à ne plus faire de l'homme la mesure de toute chose. Ici, dans la jungle, il est ramené à ses justes proportions. L'immensité de cette nature rend heureux et humble, elle apprend à s'oublier, elle est bouleversante. Voilà ce qu'est pour moi l'exploration et voilà pourquoi je me range entièrement derrière la définition qu'en donne Maufrais : "Une aventure de pureté et d'humilité".
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Les iguanes, perchés très haut dans les arbres, font la sieste. Dès qu'ils m'aperçoivent, ils se laissent tomber dans le vide sans aucune hésitation. Ainsi ils chutent parfois de 15 mètres, leur corps dévalant sur les branches comme sur une cascade, puis c'est un grand "plouf" et ils disparaissent dans la rivière. Leur méthode manque sacrément de discrétion. J'essaie de leur expliquer que je ne les avais même pas remarqués avant le boucan que provoque leur chute, mais rien n'y fait: ils continuent à se défenestrer comme des fous furieux, convaincus de tenir là une technique infaillible pour passer inaperçus.
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La rivière peine à trouver son chemin dans la jungle ; en guise de concession, elle s'affine pour mieux s'immiscer dans la végétation plus dense que jamais. Elle devient parfois si étroite que les branches des deux berges se rejoignent, formant un tunnel de lianes. C'est beau ; j'ai l'impression d'être accueilli comme un héros, comme un dieu de la forêt. Et puis très vite, je redescends de mon piédestal, étendu de tout mon long dans ma pirogue, encerclé de toutes parts par les lianes. L'Amazonie est ainsi : elle vous laisse entrevoir les cimes et, juste après, vous gronde d'avoir pu croire un instant que vous en étiez le maître.
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Vivre dans la nature, manger à sa faim, être entouré des siens, admettre ses limites, réaliser ce dont nous sommes capables, trouver un accomplissement dans ce qui demeure à notre portée, l'amour, l'amitié, la réflexion, la contemplation. Voilà les seules choses qui comptent pour une vie substantielle et heureuse. P90
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Les terres ne sont pas pour nous, les plantes ont gagné la bataille et leur victoire est irrévocable.
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Non, je ne hais pas la jungle, ce n'est pas elle qui me met en danger, c'est mon ignorance.
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Ainsi, je zigzague entre ces sommets de peur et de désir, de panique et de confiance, de léthargie et de détermination. C'est à mon rêve que je m'accroche, à cet idéal, à cette volonté terrible de réapprendre ma place sur Terre, au sein de la nature, au sein de la jungle. À cet objectif, je me cramponne, je m'accroche de toute ma force pour ne pas céder et tout abandonner là. Et si, en écrivant ces lignes, mes genoux tremblent et que je me sens écrasé par ce que je vais entreprendre, je reste convaincu que mon but avant toute chose est de retrouver ma liberté. Aucune pulsion, aucune bouffée délirante ne me le fera oublier.
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J'ai l'impression que les départs sont de loin les moments les plus durs de mes expéditions. Toujours à courir partout, toujours à négocier, tentant de distinguer les fausses promesses des vraies, toujours à attendre. Ces préliminaires m'épuisent, ils me plongent dans une inquiétude et un doute perpétuels. Je n'en peux plus d'attendre, il faut partir maintenant. Solitude, si tu savais comme je désire te rejoindre...
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Eliott Schonfeld
La peur rend aveugle: en me calmant tout apparaît. Ce qui était hostile devient accueillant et alors que je me croyais seul, la forêt me révèle des compagnons. Partout où mon regard se pose, la vie est là. (...) quel bonheur d'être parmi eux.
p92.
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Eliott Schonfeld
Revenir à la nature, c'est revenir sur Terre.
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Ici, le vivant règne, comme si le monde venait d'être écrit, comme si j'avais atteint son origine. Immuable, la jungle me libère de la nostalgie de ne pas être né à la bonne époque. J'ai l'impression d'avoir rejoint le berceau dont j'ai toujours rêvé, mes jours sont littéralement plus beaux que mes rêves.
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Lorsqu’il m’a tendu les quatre billets de 100 dollars, je lui ai demandé:
-Pourquoi me fais-tu confiance ? Je veux dire, si j’étais malhonnête je pourrais très bien prendre l’argent et continuer à descendre la rivière. Alors pourquoi me fais-tu confiance ?
-Tu vas très lentement avec ton canoë, je pourrais te retrouver, je connais tout le monde dans un rayon de 1800 kilomètres et j’ai d’excellents fusils.

J’ai trouvé sa réponse très convaincante.
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La différence entre l’ermite et l’homme qui vit en société est que le premier n’a aucun interdit, tandis que l’autre ne peut réaliser qu’une infime partie de son champ des possibles et doit étouffer tout le reste.
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Ici dans la jungle, j'apprends à ne plus faire de l'homme la mesure de toute chose ; ici, dans la jungle, il est ramené à ses justes proportions. L'immensité de cette nature rend heureux et humble, elle apprend à s'oublier, elle est bouleversante. p.128
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La jungle nous rend humbles, elle nous remet de gré ou de force à notre place. En son sein, on reprend conscience des êtres limités que nous sommes,on apprend à oublier, à abandonner cette mégalomanie infantile et on mène sa vie en sachant qui on est. Le sauvage nous arrache de ces illusions mortifères, destructrices, de ces fantasmes de toute-puissance, il nous ramène au monde et nous guérit du mal de l'infini. Revenir à la nature, c'est revenir sur terre.
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Eliott Schonfeld
Revenir à la nature, c'est revenir sur Terre.
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