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Citations de Elizabeth Haynes (74)


Mais justement, dit-elle.
Ce n est pas Harriet, tu sais? Pas notre Harriet.
Cest une sorte de creature artificielle, qui n'existe que pour cette satanée enquête: une forme qu on invoque comme un fantóme, pour l'examiner et l'etudier, pour sen moquer et la juger.
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Jusqu’à récemment, je trouvais que les femmes qui se laissaient maltraiter étaient des imbéciles. Après tout, il devait y avoir un moment où on se rendait compte que ça dérapait et où on se mettait à avoir peur de son partenaire. Et là, il fallait rompre, se tailler. Pourquoi rester ? Les femmes que j’avais vues à la télé ou dont j’avais lu les interviews dans des magazines expliquaient que « ce n’était pas aussi simple », et moi, je me disais que si, ça l’était.
À présent, je les comprenais : ce n’était pas simple de rompre. 
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Comme mon professeur d’anglais me le serinait : « Si tu ne sais pas quoi dire, ne dis rien. »
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Je crois parfois que les hommes peuvent sentir la vulnérabilité comme un poney sent qu’on a une pomme dans la poche ; ils ont l’air de rechercher les femmes qui sont seules et sans ami, et profitent d’un tempérament calme. C’est une forme de brutalité, je crois, et elle est tout aussi épuisante.
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Je l’ai juste vu, maintenant, pour ce qu’il est : un homme comme tous les autres, poussé par des désirs qui étaient plus terrestres que vertueux. Et Richard est justement le même. C’est seulement maintenant que je peux le voir : mon expérience avec Richard avait été exactement la même que ce moment à la sacristie, seulement beaucoup plus lente.
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Pauvre enfant.
— Qu’est-ce qui vous fait dire cela, monsieur ?
C’était formulé avec rien de plus qu’une curiosité oisive, un intérêt vague, mais mes sens furent mis en alerte.
— C’est simplement que… une jeune femme… seule… et elle était un peu… comment le dire… un peu perturbée, peut-être.
arrête de tourner autour du pot, mon vieux
dis ce que tu veux dire… Harriet est perdue, complètement perdue
Satan lui a mis le grappin dessus et l’a prise parmi les siens, et il faut la récupérer
rien de tout cela
ça ne marchera pas
ça ne marchera pas du tout
— Perturbée, monsieur ?
— Ce serait aussi bien d’envisager de draguer l’étang de l’Évêque. Je me demande si on y a pensé ? Peut-être pourrais-je parler à l’inspecteur ?
— Il est très occupé, monsieur.
— Ou le sergent ?
— Sorti enquêter, monsieur.
— Bien sûr, bien sûr.
— Je suis heureux de prendre note de vos remarques, monsieur, ou peut-être que vous aimeriez laisser un mot au sergent pour quand il rentrera ?
n’en fais pas trop, George
juste un indice
juste une suggestion
ne laisse pas planer le moindre soupçon dans tout ça
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Révérend George Verrall
Sans aucun signe de la fille, à une heure et demie de l’après-midi, je me rendis au poste de police et je m’adressai à l’agent derrière le comptoir, un jeune homme avec une barbe blonde clairsemée sur son long menton.
— Que puis-je pour vous, monsieur ?
— Il me semble qu’une recherche est en cours pour trouver un membre de ma congrégation, dis-je, une demoiselle Monckton.
— Oui monsieur.
La pensée me traversa l’esprit que ce jeune homme pourrait, s’il y était enclin, me passer les menottes et me jeter dans une cellule. Il était à peine plus âgé que mon aîné. Je passai ma langue sur mes lèvres.
— Et vous n’avez pas eu de nouvelles ?
— Pas pour le moment, monsieur.
— Je suis très inquiet à son sujet, continuai-je. Son état d’esprit, en particulier. Je crains que quelque chose de terrible ne lui soit arrivé.
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La jeune femme montrait des signes de détresse, luttant même pour prononcer ces quelques mots.
— Peut-être est-elle allée voir une autre amie ?
— Nous n’avons trouvé aucun autre endroit où elle aurait pu aller. Nous nous sommes renseignées auprès de tout le monde ; personne ne l’a vue.
Je lui adressai un sourire.
— Comme vous pouvez le voir, elle n’est pas ici.
Mon esprit répétait toujours la parole du Seigneur. L’un de vous me trahira… Maître ! est-ce moi ?
Mary Ann se raidit face à ce trait d’humour.
— C’est ce que Mme Verrall vient de me dire. Sans vouloir vous offenser, monsieur, ce n’est pas très gentil. Je crains que quelque chose de terrible ne soit arrivé à ma sœur, et, monsieur, si vous n’êtes pas en mesure de m’aider à la retrouver, je vous serais reconnaissante de vous souvenir de Harriet dans vos prières.
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— Désolée de vous déranger, monsieur, dit-elle en refusant le siège. Je cherche ma sœur.
— Harriet ?
Après coup, je me dis que c’était une erreur de prononcer ce nom. Mary Ann avait trois sœurs ; que je connaisse Harriet plus intimement qu’aucune autre était un détail qui ne devait être révélé en aucune circonstance, encore moins à ce moment-là.
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Le monde oublierait Harriet Monckton, et dans quelques années même sa famille cesserait de parler d’elle.
Rien qu’une fille de plus qui avait succombé au péché, comme tant d’autres. C’était mieux ainsi. Passé le premier choc, sa famille prospérerait sans elle ; ses amis pourraient reprendre le cours paisible de leur vie. La ville retournerait finalement à ses habitudes : honnête, droite, convaincue que l’ordre avait été rétabli.
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Le monde oublierait Harriet Monckton, et dans quelques années même sa famille cesserait de parler d’elle.
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Il allait falloir la déplacer, bien sûr ; elle ne pouvait pas rester là. La deuxième partie du plan était enclenchée. Mi-portée, mi-traînée… mais la petite bouteille serrée dans ses doigts crispés avait glissé et tinté sur le sol de pierre, avec quelques pièces de monnaie.
Elle était plus lourde qu’elle n’en avait l’air. Peut-être qu’on pourrait la laisser là, après tout.
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Au moment où elle a touché le sol, elle était déjà morte. Du sang noir bouillonnait entre ses lèvres, couleur de vernis. Ses yeux étaient entrouverts, vitreux.
Pendant quelques instants, il y eut un silence.
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L’agonie avait été rapide et brutale ; prise de spasmes elle avait mordu sa langue, s’était cambrée et était tombée à la renverse. Elle n’avait pas eu un cri. Rien qu’un couinement, et un son rauque comme quelqu’un essayant de s’éclaircir la gorge. Au moment où elle a touché le sol, elle était déjà morte. Du sang noir bouillonnait entre ses lèvres, couleur de vernis. Ses yeux étaient entrouverts, vitreux.
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Elle avait hésité un moment, mais ensuite elle avait débouché la bouteille et bu son contenu. Son dernier geste sur Terre avait été courageux. Cela ferait peut-être une différence.
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Son expression à la fin, après les premiers spasmes et la douleur soudaine qui lui avait brûlé l’œsophage alors que le poison faisait effet – trente-cinq grains, estimera-t-on, alors que les trois quarts d’un grain auraient suffi à tuer un homme – avait été presque paisible. Surprise, peut-être, que cela se termine ainsi. Et ici, parmi tous les endroits, à la lueur d’une unique bougie vacillante. La main qui avait porté le poison avait pu se glisser au-dehors sans être vue.
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— Ce serait sûrement un péché terrible, avait-elle dit.
Mais déjà elle hésitait.
On le lisait sur son visage. Le rejet, suivi du doute. Aucun des plans qu’elle avait envisagés n’était infaillible. Les choses peuvent toujours mal tourner. Et combien il serait plus facile de faire table rase, de recommencer. Elle agirait différemment, bien sûr. Et sa vie pourrait glisser dans ses anciens rails. Elle serait respectable, totalement. Elle pourrait aller à Arundel, comme elle l’avait prévu, avant que son problème ne se manifeste. Elle pouvait encore – même si elle vieillissait – trouver un bon parti.
Toutes ces pensées agitaient son visage.
— Est-ce que ça va faire mal ? avait-elle demandé, et la Mort s’était frotté les mains avec joie, sachant qu’elle lui appartenait presque.
Un peu, peut-être. Pas bien pire que ce que vous endurez chaque mois. Ce sera rapide.
Ce n’était pas un mensonge, pas vraiment. Au moins cette souffrance-là prendrait vite fin, et elle redeviendrait, effectivement, ce qu’elle avait été, bien que ce soit dans l’état d’avant sa naissance. Au néant.
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«— Ce serait sûrement un péché terrible, avait-elle dit.
Mais déjà elle hésitait.
On le lisait sur son visage. Le rejet, suivi du doute. Aucun des plans qu’elle avait envisagés n’était infaillible. Les choses peuvent toujours mal tourner. Et combien il serait plus facile de faire table rase, de recommencer. Elle agirait différemment, bien sûr. Et sa vie pourrait glisser dans ses anciens rails. Elle serait respectable, totalement. Elle pourrait aller à Arundel, comme elle l’avait prévu, avant que son problème ne se manifeste. Elle pouvait encore – même si elle vieillissait – trouver un bon parti.
Toutes ces pensées agitaient son visage.
— Est-ce que ça va faire mal ? avait-elle demandé, et la Mort s’était frotté les mains avec joie, sachant qu’elle lui appartenait presque.
Un peu, peut-être. Pas bien pire que ce que vous endurez chaque mois. Ce sera rapide.
Ce n’était pas un mensonge, pas vraiment. Au moins cette souffrance-là prendrait vite fin, et elle redeviendrait, effectivement, ce qu’elle avait été, bien que ce soit dans l’état d’avant sa naissance. Au néant.»
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Vous n’êtes pas la première fille à avoir des ennuis, vous savez. C’est évident pour quiconque a un œil et la moitié d’un cerveau. Regardez-vous.
Et en effet, elle s’était regardée. Les robes peuvent cacher bien des choses, mais il arrive un moment où le gonflement du ventre d’une fille soulève le bas de ses jupes et toute sa silhouette semble étrange. Tout sonne faux.
— Si j’avais juste assez d’argent, avait-elle dit, alors je pourrais partir et ne plus déranger personne…
Ceci est une meilleure solution. Ça résout complètement le problème. Vous le voulez, oui ou non ?
— Qu’est-ce que c’est ?
Une gorgée. Cela vous aidera à redevenir comme avant ; l’effet est très rapide.
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Elle ne la méritait pas, cette pitié, en réalité. Debout, le dos droit, fière, un petit froncement de sourcils comme si elle avait été interrompue dans ses prières, plutôt que l’acte bien plus profane auquel elle se livrait. L’air même autour d’elle était sale, contaminé. Il puait le péché.
Elle avait échangé quelques mots, à voix basse, bien qu’aussi tard et dans ce lieu il n’y eût personne pour l’entendre. Quelqu’un aurait pu, peut-être, rentrer à pied, le long de la route, à une trentaine de mètres, mais, ici, leur isolement était total.
Il y a autre chose que je pourrais faire pour vous aider.
Elle avait dit :
— Je pensais que nous étions d’accord…
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