Citations de Elizabeth Hoyt (105)
D'après moi, il vaut mieux être vivant que mort et romantique.
Il courait depuis des heures. Depuis assez longtemps pour être épuisé. Assez longtemps pour avoir, précisément, transcendé l'épuisement et trouvé son second souffle. Son corps bougeait au rythme régulier d'une machine. Excepté que les machines ne connaissent pas le désespoir. Il avait veau courir, il ne parvenait pas à aller plus vite que ses pensées, les dépasser, les laisser derrière lui.
Ses traits étaient durs, marqués, proéminents : pommettes, nez, menton faisaient saillie de manière très virile, ce qui n'était pas le moindre de ses charmes pervers. Par contraste, sa bouche était grande et au dessin presque doux. Une fossette creusait sa lèvre inférieure. La bouche d'un homme qui aime goûter, savourer. Une bouche dangereuse.
Un homme courageux n’est pas nécessairement un honnête homme.
Il avait atteint le point de rupture, là où se séparent ceux qui vont de l’avant et ceux qui restent sur le bord de la route. Le secret, c’était d’apprivoiser la douleur, de la nourrir. La douleur garde vigilant. Elle signifie que vous êtes toujours en vie.
L’un des premiers atouts pour réussir dans les affaires, c’est d’être capable de déceler l’instant où les certitudes de l’adversaire commencent à vaciller et en tirer aussitôt avantage.
- Lazare !
Il lui fit face et inclina la tête.
- Madame.
- Je vois que tu t'affiches toujours avec cette femme.
- Je suis ravi de constater que votre mémoire est intacte. Tant de femmes commencent à la perdre lorsqu'elles avancent en âge.
Il y eut un silence glacial, et Lazare crut en avoir assez dit pour inciter sa mère à déguerpir.
La plupart des femmes feignaient la modestie quand on les complimentait.
Lorsque les hommes parlaient des anges, particulièrement de sexe féminin, ils employaient toutes sortes de vigoureux euphémismes fleuris. Ils évoquaient des créatures blondes aux joues roses rebondies et aux lèvres rouges et humides. D’insipides poupées italiennes aux yeux bleus vides et ronds, à la peau douce, voilà ce qui leur venait à l’esprit. Mais l’ange que contemplait Simon n’appartenait pas à cette catégorie. Son ange à lui était du genre biblique, issu de l’Ancien Testament, pas du Nouveau. Critique et sévère. Capable de vouer un homme à la damnation éternelle en levant un doigt indifférent, plutôt que de voleter avec des ailes de colombe. Non, son ange n’était certainement pas chargé de stigmatiser quelques petits défauts.
— Ça a dû être bien triste, de rentrer chez vous et de découvrir que votre père n’était plus là.
— C’est la vie. Il faut bien continuer son chemin.
Une belle poitrine ne dure pas.
C’est toujours amusant de voir des gentlemen et des ladies d’ordinaire très dignes se cacher sous un masque – même si c’est un peu puéril, j’en conviens.
On se mariait pour faire un ou deux enfants, puis chacun vivait de son côté – aussi bien socialement que sexuellement
Le mariage, chez les personnes de leur rang, était décidément une chose étrange. Un peu comme l’appariement des chevaux. On prenait le meilleur étalon et la meilleure jument, en se basant sur leur lignée, puis on laissait faire la nature, en espérant obtenir des poulains dignes du sang de leurs géniteurs. C’était pareil avec les aristocrates.
Leurs ébats avaient dû lui laisser un mauvais souvenir. Il lui avait fait mal, et elle n’avait nulle envie de raviver la douleur. Mais cette douleur, elle ignorait qu’elle appartenait désormais au passé, que faire l’amour ne serait plus que plaisir, qu’il ne lui apporterait que du bonheur.
La dernière fois que j’ai entendu parler d’elle, elle écartait les jambes pour un verre de gin. Une fille de la campagne, ça tient pas le coup longtemps en faisant la putain dans un bar.
Il est difficile de trouver un homme accompli. Parfois, je me dis qu’il serait plus aisé de mettre la main sur la poule aux œufs d’or. J’ai rencontré tellement d’hommes qui ont la cervelle vide ! Ils se considèrent capables de séduire et garder une femme, et s’en tiennent à cela.
— ... ne peuvent-ils embrasser simplement pour, je ne sais pas moi… montrer de l’amitié ou quelque chose comme cela ?
— Non. Sauf si l’homme pense qu’aller au lit fait partie de l’amitié. Croyez-moi, madame, la moitié du cerveau d’un homme marche tout le temps dans ce sens : comment trouver le moyen de mettre la femme dans son lit.
Les hommes étaient esclaves de leurs sens, ils refrénaient mal leurs impulsions, ne maîtrisaient pas leurs désirs. Une femme, une lady en particulier, devait prendre garde à ne pas allumer la mèche.
Ma mère se prétend d’une santé très délicate. C’est une malade imaginaire. Elle passe son temps à inventer toutes sortes de maux dont elle se croit atteinte et à chercher des traitements plus farfelus les uns que les autres.