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Critiques de Elsa Marpeau (195)
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Son autre mort

Je sors de cette lecture mitigée.



J'ai adoré le scénario de départ : un écrivain très célèbre tente de violer l'héroïne, Alex. Elle le tue en cherchant en se défendre et décide de dissimuler le corps. Et gagner du temps tant que le corps n'est pas découvert ni la disparition signalée. Elle quitte sa campagne pour Paris et élabore un plan dingue : s'infiltrer dans l'entourage de l'écrivain au titre de sa nouvelle assistance personnelle, se faire passer pour lui sur les réseaux sociaux et chercher à faire porter le chapeau à quelqu'un qui aurait pu vouloir le tuer. D'où le titre «  son autre mort » qui est à inventer.



J'ai aimé le dédoublement quasi schizophrénique de cette mère de famille qui vrille. La femme sans histoire, timide, peu sûre d'elle, fragile, se transforme en créature forte menant tambour battant son projet. le jeu du double à la Jekyll et Hyde , l'art du mensonge sont des thématiques toujours fort intéressantes dans un thriller.



J'ai aussi aimé la satire très contemporaine des réseaux sociaux, de la recherche systématique du buzz pour rester dans l'actualité ou vendre, mais aussi du petit monde germanopratin de l'édition. C'est souvent très drôle !



Mais si la lecture est très agréablement fluide et le rythme efficace, j'ai été gênée par des invraisemblables dans les actes ou des incohérences psychologiques. Au-delà de cela, j'aurais surtout aimé que les personnage d'Alex et de son double Léo basculent bien plus dans la folie, j'aurais voulu être plus troublée.

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L'âme du fusil

Je recherchais un roman noir , pas trop long , bien écrit et plein de ...finesse .Alors quand Elise Marpeau se présente , pas la moindre hésitation , je fonce .

Lui , c'est Philippe et il n'a plus de boulot .Oui , c'est pas marrant mais , hélas , ça arrive , pas une tare tout de même , même si l'orgueil en prend un coup , ce qui peut trés bien se comprendre .Maud , sa femme va bosser , Lucas , son fils ..., aussi .Bref , la honte . Il reste les dimanches mais l'oisiveté est lourde , trés lourde à supporter , à accepter .Alors , quand un voisin s'installe , un interêt soudain surgit jusqu'à ....Oula , mais je suis parti pour tout vous raconter , moi et vous ne m'interrompez pas , évidemment , trop contents de vous " la couler douce ".

Le voisin , il s'appelle Julien , il est " sympa et attirant , mais attention , ce n'est pas forcément un truand " , d'ailleurs , le Philippe , il l'aime bien et va l'introduire dans son cercle d'amis .... Après s'être introduit....( mais non , je ne suis pas vulgaire ...)

Aprés , ben aprés , c'est Elsa Marpeau qui va s'occuper de l'affaire et , vous pouvez me croire , bien la triturer , la malaxer , la pétrir , comme un boulanger s'occupe de sa pâte dans le pétrin .Le pétrin ? Tiens , c'est pas mal ça , parce que le pétrin , ben il est pas loin....Mais si vous aimez les romans noirs , le pétrin , ça vous cause.. bien des dommages . Oui , quand il y a peu de personnages , on sait qu'on va tourner autour d'eux et trouver la faille .Pourtant ...ne pas chanter " victoire " trop tôt et pas la peine de crier:" j'avais deviné ! " Ca se fait mais , ça fait prétentieux chers amis et chères amies .Bien entendu qu'on devine , mais , tout de même , cest pas mal " torché " , cette affaire .Ouais , pas mal du tout .Personnellement , j'ai ouvert le livre et l'ai lu d'une traite et pourtant , il faisait ( trop ) chaud et ( trop ) beau .Mon épouse travaillait dehors ...Goujat , moi ?Non , lecteur...

Il y a des romans qui , comme celui- ci , ne " payent pas de mine " mais sont vraiment à lire pour les amateurs de romans noirs , une lecture facile mais profonde , une lecture qui vous amène dans l'impasse que vous vouliez éviter .Ah , les amies , votre mari reste à la maison ? Oui ? Un voisin vient de s'installer en face de chez vous ? Oh punaise , j'ai bien peur que ...En même temps si vous....Je vous laisse pour ce soir ,face à votre destin ...A mon âge , je ne risque plus rien ......Quoi que ....Figurez - vous que juste en face de chez moi .....

Allez , bonne soirée , bonne nuit et ...pas de blagues , hein , un fusil , c'est comme un train , ça peut toujours en cacher un autre ....
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Et ils oublieront la colère

Rencontrée lors de l'édition 2019 de " Vins Noirs à Limoges ", la très sympathique et expérimentée Elsa Marpeau a su me convaincre de découvrir l'un de ses romans , à savoir " Et ils oublieront la colère " . J'avoue avoir , dans un premier temps , été séduit par une couverture plutôt sombre , intriguante et , à mon avis , esthétiquement réussie .Une belle discussion , une aimable dédicace et me voilà en possession d'un petit livre de 250 pages que je me suis empressé de découvrir.

Le sujet : un professeur d'histoire , Mehdi Azem , locataire d'une maison située à l'Hermitage , près de Sens , sur les terres des Marceau , est tué par balle près d'un étang.... Garance est envoyée sur place pour élucider l'affaire ...



En parallèle , on se trouve projeté dans les heures sombres de la seconde guerre mondiale , au moment où la violence des hommes atteint son paroxysme , lors de la libération, période où sont commises les pires exactions et , notamment la terrible " tonte des femmes " accusées de collaboration " horizontale " avec l'ennemi allemand.



Lien entre les deux périodes, on apprend que Mehdi enquêtait sur la disparition de Marianne Marceau après son humiliation publique . Marianne dont la famille loue une maison à Mehdi ...



Pour Garance , dont la vie n'a pas forcément été un " long fleuve tranquille " , c'est dans ce passé de terreur et peu glorieux qu'il faut chercher , même si son supérieur se montre peu enclin à consacrer des fonds de plus en plus réduits à une telle affaire...

.

Marianne , Garance , voilà nos deux " héroïnes " placées au coeur de l'histoire et de l' Histoire . A ce jeu , Elsa Marpeau s'avère brillante pour analyser l'âme féminine , pour percer les plus petits secrets , pour gratter jusqu'aux tréfonds des personnalités. C'est vraiment une belle aventure que de voir se dévoiler de pages en pages , les personnalités fortes de ces deux personnages , entourés d'une pléiade d'autres portraits pas moins interessants même si moins fouillés...



Point un peu plus délicat, la description de cette période d'occupation avec , tout de même, trop d'imprécisions , voire d'événements improbables comme l'ont déjà évoqué nombre d'ami(e)s babeliotes , imprécisions qui ne perturberont toutefois aucunement les lecteurs qui favorisent l ' intrigue à la vérité historique .



Il n'en demeure pas moins que ce livre , très bien écrit , se lit facilement et , malgré quelques passages un peu " confus " mérite notre attention .J'avoue avoir passé un bon moment dans ce roman noir qui s'appuie sur les rancoeurs du passé et leurs conséquences, néfastes si l'on n'y prend garde , sur le présent.

Elsa Marpeau a choisi un chemin difficile en nous renvoyant dans cette période de notre histoire , un chemin tortueux , pentu , rocailleux , dont , à mon modeste avis , elle ne s'est tout de même pas mal sortie.
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L'âme du fusil

Philippe, depuis qu'il est au chômage, sort peu de chez lui. Excepté pour aller chasser. La plupart du temps, il attend. Soit le retour de Lucas, son fils, de l'école, avec qui pourtant il échange très peu, le gamin préférant sa télé ou son portable. Soit le retour de sa femme, Maud, tard le soir, lorsqu'elle a fini son service au Grand Gâtinais, le restaurant huppé du village. Son train-train quotidien est bouleversé par l'arrivée d'un voisin, dans la maison d'en face. Un jeune homme qu'il a vu se baignant nu dans le lac alors que Philippe était parti chasser. Tout à la fois curieux et méfiant de ce parigot venu s'installer en pleine campagne, seul, et visiblement sans travail, il commence à l'espionner pour en savoir plus...



Cet été-là, caniculaire, fut l'été du drame. Ou plutôt des drames. Celui au cours duquel Philippe a tiré deux coups, à bout touchant, dans le ventre de quelqu'un. De sa maison, bien des années plus tard, bien des années après le drame, il a décidé d'écrire à son neveu, Pierre. Avec ses mots, ses ressentis et ses émotions, sans chercher à se dédouaner ou se faire pardonner, il relate les quelques semaines avant, tentant d'expliquer les événements qui l'ont poussé à agir ainsi. De la passivité de son fils avec qui il tente de partager des moments, notamment grâce à la chasse, à sa relation avec sa femme, en passant par ses amis et camarades de chasse avec qui il est très lié, son nouveau voisin parisien pour qui il éprouve des sentiments ambigus ou encore sa passion pour la chasse, il plante le décor d'un drame à venir. Réellement prenant, ce roman, que l'on lit d'une traite, nous plonge dans une ambiance de plus en plus pesante et poignante. Ses personnages, d'une profonde sincérité, se dessinent peu à peu. Maud, qui n'est pas aussi fragile et effacée qu'elle le laisse paraître ; Philippe, malheureux dans son quotidien et devant faire face à des désirs inavoués ; Julien, le parisien menteur, roublard et profiteur. Si la chasse et la nature ont une place importante au cœur de ce livre, Elsa Marpeau dépeint avec beaucoup de finesse les rapports humains (paternité, incommunicabilité, virilité...).

Un roman surprenant, tout à la fois touchant et violent...
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Son autre mort

La meurtrière qui gardait son écrivain en vie

*

Voilà, on connaît l'assassin. Maintenant il s'agit de maquiller le crime et d'accuser quelqu'un d'autre.

Ce polar se distingue par son originalité. En effet, il se construit comme une enquête post-mortem à rebours.

La couverture aussi est intrigante : Deux visages se superposant, les yeux décalés, l'air de dire qu'un double peut être créé. Cela vous fascine autant que moi je parie. Pouvoir se créer une autre facette, en jouer, vivre différemment sans se soucier de sa personnalité originelle. Qui n'a pas voulu essayer un jour?

*

Alex, une quarantenaire, épouse et mère timide s'essayera à cette expérience....malgré elle !

Oui, parce qu'elle n'a pas le choix. Un de ses hôtes voudra abuser d'elle. Et pour se défendre, Alex sera obligée de le tuer. Bigre !

La victime est un écrivain parisien, un peu snob sur les bords et un brin provocateur. Que va faire Alex? Facile! L'enterrer proprement tout d'abord puis changer d'apparence et partir sur Paris. Pour chercher le bouc émissaire qui fera office de tueur.

Et c'est parti. L'aventure commence.

*

Sur un rythme de plus en plus soutenu, on suit les tribulations d'Alex. A travers l'intimité de l'écrivain, Alex poursuivra son but sans relâche malgré les écueils placés sur son chemin. Il y a bien quelques invraisemblances et facilités scénaristiques mais cela s'insère bien dans l'intrigue. Je trouve la fin un peu "capillotractée" et hors contexte. J'ai beaucoup aimé rentrer dans le monde littéraire germanopratin que l'auteur tourne en dérision. Aussi fascinée qu'elle par la personnalité ambigue de Dupont de Ligonnès (j'avais lu récemment sa biographie). La réflexion sur la puissance des réseaux sociaux et leurs dérives est intéressante.

*

Un court roman (qui n'est pas vraiment un polar mais plutôt un thriller psychologique) qui se lit de manière rapide et en haleine car on aimerait qu'Alex s'en sorte (malgré son geste quelque peu horrifique).

*

(j'ai bien aimé la petite touche glauque du "doigt à garder sous le coude", y en a besoin pour déverrouiller le smartphone :)
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L'âme du fusil

Philippe attend.

Attend que sa femme rentre du taf.

Attend que son fils rentre de l'école.

Attend le we histoire de se biturer avec ses potes chasseurs.

Attend qu'il se passe finalement quelque chose dans sa morne vie.

Julien, voisin énigmatique fraichement délocalisé, allait, à l'insu de son plein gré, dynamiter ce petit monde un peu trop ronronnant.



J'aime ces ambiances rurales qui enfilent les tableaux à la vitesse d'un paresseux comateux et où l'on sent poindre un drame absolu sans jamais réussir à en définir clairement les contours.

L'âme du fusil, c'est le récit d'un homme bousculé dans ses habitudes enracinées, ses convictions les plus profondes.

C'est l'histoire d'un mec qui a déjà presque tout perdu, l'a conscientisé, mais ne peut s'empêcher, tout comme Lara Fabian, d'y croire encore en idéalisant un nouveau chemin prometteur qu'il n'aura jamais anticipé comme un éventuel cul-de-sac mortifère.

Les sangliers en rigolent encore.



Très bon moment.
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L'âme du fusil

Voici un très beau polar rural, prenant la forme d’une longue confession? testament ? du narrateur, Philippe , il se confie à son neveu Pierre ……longtemps après les faits …..



L’auteure, à l’aide d’une écriture magnifique sans misérabilisme, ni persiflage sur les méchants chasseurs , dresse un portrait très convaincant d’un être brisé en quête de repères dans un monde contemporain où un homme blanc , quinquagénaire au chômage pour raisons économiques, peut se sentir exclu jusqu’au drame.



C’est une quête de pardon, les cris de désespoir d’un homme que la culpabilité ronge .

Philippe , depuis qu’il est sans travail, passe son temps à attendre , attendre que son fils Lucas 16 ans revienne du lycée , que sa femme Maud rentre du travail , elle est serveuse dans un grand restaurant étoilé .



Elle fait bouillir la marmite .



Il n’y a guère que les dimanches lors des dîners avec ses copains ,du hameau , dîners concoctés par Maud , la picole, les discussions animées autour de la chasse et la perpective joyeuse d’y initier son fils que Philippe s’anime ….reprend goût à la vie .

Il oublie un moment son malaise , son mal de vivre au cœur de cette France rurale : environnement , nature , descriptions au petit point, faune , flore , chasse au blaireau …..fusils, techniques variées, étés brûlants , dérèglement climatique, pesticides ,,bio,..

L’auteure fait vivre ces journées à la campagne à l’aide de descriptions poétiques ,travaillées, fourmillant de détails vrais, montrant sa connaissance du milieu rural…

Et pourtant je n’aime pas la chasse.

Lorsque Julien , un Parisien vient se terrer dans la maison d’en face , la vie de Philippe bascule mais il ne le sait pas encore ….



Semblable à un lent film noir le scénario immersif , bien construit, nerveux , convaincant se déroule , entraîne le lecteur , scotché , fasciné par l’histoire de ces hommes - chasseurs , ces taiseux campagnards aux propos maladroits , crus , qui prennent un relief particulier…



Tout au bonheur de se sentir à nouveau vivant , utile , exister pour son fils et son voisin novice Julien , inconnu qui l’obsède , il se met à l’épier cherchant à le faire accepter par son entourage, méfiant …



Il pénètre dans sa maison sans voir poindre le drame …..



Précarité, vengeance , jalousie , fierté mal placée , manque de repères ,douleur , ce roman est un excellent polar…. .

Très bien écrit , convaincant , passionnant jusqu’à la dernière ligne ….

L’auteure est une conteuse hors pair , talentueuse.

Elle a écrit d’autres polars dans la série noire .

C’est un roman de la rentrée .



«  Parfois , quand le soleil se couche et que la poussière ressemble à de l’or ,, je crois voir sa silhouette tout au bout de la route » .
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L'âme du fusil

L’action se déroule dans un petit hameau près de Chilleurs-aux-Bois.

Ici, comme dans tous les petits villages, tout le monde se connaît.

Ici, les lois rurales et la nature omniprésente font force de loi.



A part les réunions du dimanche qui représentent le summum de sa semaine, rien ne vient égailler la vie de Philippe qui s’enlise dans la monotonie depuis qu’il est au chômage. Sa vie est rythmée par le retour de sa femme Maud et de son fils Lucas. Heureusement qu’il y a les parties de chasse palpitantes avec les copains pour se sentir vivre !



L’arrivée de Julien dans la maison d’en face fait voler en éclats la routine de Philippe.

Alors que son entourage se méfie du « parigot » séducteur et charismatique, Philippe ressent une étrange fascination pour le jeune homme. Il se met à l’épier durant des heures et l’invite à une réunion dominicale où le coq de basse-cour fait forte impression.

Fort de cette nouvelle amitié aussi grisante qu’obsédante, Philippe se sent revivre, d’autant plus que son fils semble vouloir perpétuer la tradition de la chasse qui se transmet de père en fils depuis des générations.



Véritable coup de cœur pour ce polar rural intense d’une extrême efficacité.

Tous les ingrédients sont réunis pour arriver au dénouement terrible dont la menace plane dès les premières pages, implacable, comme une épée de Damoclès qui s’abat comme un couperet.

Conteuse de talent, Elsa Marpeau nous plonge dans un roman sombre où la tension est palpable et le suspense grandissant.

On y apprend beaucoup sur les techniques de chasse dont Philippe fait l’apologie mais également sur le milieu rural décrit avec un réalisme saisissant.

Les descriptions de la nature, belle mais impitoyable à l’instar de la nature des protagonistes, parfois difficile à comprendre, rendent la lecture passionnante et addictive jusqu’au bout.

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L'âme du fusil

C'est une très belle découverte que ce roman de Elsa Marpeau.

"L'âme du fusil" est le premier que je lis de cette auteur et je dois dire que je suis tout à fait conquise par la plume, par l'atmosphère rurale qui règne dans ce village et par les sentiments qui bien que contenus sont extrêmement bien rendus.

C'est un roman noir dans lequel Elsa Marpeau nous emmène, un roman où règne une ambiance lourde, où l'on sent, dès les premières pages, le drame rôder.

Ce roman est d'une grande profondeur, on rencontre l'âme des hommes sans fioritures. C'est un livre troublant, puissant qui arrive à saisir le lecteur jusqu'au dernier mot.

La tension est palpable à chaque ligne. C'est un roman noir magistral et je déplore le fait qu'il ne soit pas désigné coup de cœur par ma libraire préférée.

Je suis tellement enthousiaste que j'en oubliais presque de remercier Babelio et les éditions Gallimard de m'avoir offert ce roman qui m'a donné beaucoup de plaisir.
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Faits divers

Faits divers, c'est un recueil de 6 nouvelles de 6 auteures françaises de la littérature policière.

6 points de départ pour 6 faits divers.

6 textes commandés pour une adaptation radiophonique sur France Culture.

Ils ont donc la particularité d'être construit exclusivement de dialogues. Que ce soit entre deux ou plusieurs personnes, que d'une voix intérieure, en immersion avec les pensées du protagoniste. A cela s'ajoute, l'atmosphère, l'environnement sonore en description.

Chacune des histoires débutent par la présentation des personnages présents, puis sont découpées en séquences, scènes ou chapitres.



La grosse - Sandrine Collette

Cette auteure fait parti de ceux pour lesquels je lis chaque inédit qui me passe entre les mains les yeux fermés.

Elle a la faculté de nous projeter dans son univers, au coeur de son intrigue comme personne. Toujours avec ce sentiment de huis clos, de personne à part, coupé du monde.

Ici, elle ne déroge pas à la règle.

Elle, presque 18 ans, nous est dépeint comme une toute jeune femme marginale, subissant le monde extérieur naïvement.

Une femme qui souhaitait juste être tranquille, voilà le point de départ.

Je ne vous en dirai pas plus et vous laisse découvrir ce sombre fait divers qui m'a littéralement bluffée, me laissant bouche bée.

En toute innocence, avec un naturel déconcertant, Elle va se révéler et je peux vous garantir que vous n'allez pas en revenir...



Train d'enfer - Ingrid Desjours

Encore une auteure que j'apprécie énormément et dont j'ai lu un bon nombre de ses romans.

Direction gare de Lyon.

Mathis est nerveux... Il vient de dérober des diamants et ne souhaite qu'une chose, se faire discret et disparaître, sans se faire choper...

Mais... Ces diamants suscitent des convoitises bien inattendues...

Une histoire extrêmement bien menée, une intrigue ficelée avec brio.



Une mère - Sylvie Granotier

Une auteure qui m'était inconnue avant que je la découvre dans ce recueil.

Aïcha Milliez, veuve, a élevée ses 4 fils, seule, tant bien que mal, après le décès prématuré de son mari...

Des fils qui ont tous à un moment donné de leur vie, baignés dans la délinquance et flirtés avec la drogue.

Maitre Martine Faure connait bien la famille, pour les avoir défendus chacun leur tour, depuis l'adolescence.

C'est un pistolet caché derrière les cabinets qui va cette fois être le point de départ d'un nouveau fait divers, pour cette famille.

Incriminant... Aïcha...

Cette nouvelle, bien qu' intrigante, ne m'a pas complètement convaincue.



La mariée rouge - Elsa Marpeau

Je découvre ici, aussi, complètement cette auteure.

Héloïse, jeune fille de 22 ans, au coeur de cette histoire, vit avec son père, Joseph, hyper protecteur.

Aurélien, médecin et son épouse s'installent au village.

Héloïse convainc son père, aidée d'une amie de la famille, pour travailler comme secrétaire auprès d'Aurélien.

C'est le coup de foudre entre le médecin et sa jeune secrétaire.

Contre l'avis de Joseph, le mariage est organisé...

Mais... La mariée a la robe un peu trop blanche.

Je vous laisse découvrir pourquoi.

Un fait divers qui a réussi à me surprendre.

Joli leurre !



Le beau parleur - Dominique Sylvain

Le point de départ, cette fois, n'arrivera qu'à la fin.

Je n'avais encore jamais lu Dominique Sylvain, avant cette nouvelle.

Tout ce que je peux vous dire, c'est que c'est une affaire de vengeance...

Et c'est un plat qui se mange froid.

Un scénario longtemps réfléchi...

Et lorsque la sonnette continue de tinter, l'histoire ne fait visiblement que commencer...

Un très bon moment de lecture.

Un mélange de lourde détresse et de machiavélisme.



Gloria post mortem - Danielle Thiery

Malgré le fait que j'ai beaucoup entendu parler de cette auteure, je n'ai pas encore eu le bonheur de lire un de ses romans.

Dans ce fait divers, une journaliste est prête à tout pour un scoop.

Gloria est responsable des faits div' pour La dépêche, un journal régional. Elle glane des infos partout où elle peut, en attendant le gros coup qui la rendra célèbre.

Ce jour n'est pas encore arrivé, mais moi, Ydamelc, j'ai un scoop !

Roulement de tambour...

Je vous annonce qu'elle fera la une de tous les journaux avant la fin cette histoire.

Je vous laisse découvrir comment son heure de gloire est arrivée, par contre...

Une somptueuse conclusion à ce petit recueil que je vous incite tous à découvrir au plus vite...

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L'âme du fusil

Quelque chose à dû m'échapper dans ce roman car je n'ai pas éprouvé l'enthousiasme ressenti par beaucoup de lecteurs. Certes il y a une ambiance mais elle ne m'a pas passionnée. La camaraderie lourdingue des chasseurs du hameau dans lequel se déroule l'histoire ne m'a pas convaincue et je n'ai pu éprouver de sympathie pour aucun d'eux. Bien sûr, Philippe est plus complexe qu'il n'y paraît au premier abord. Oui son désir de reconquérir son fils ado peut toucher. Mais,cela a beau être un roman rural le rapport aux femmes m'a dérangé et plus encore en le présentant comme normal à la campagne... Lorsque le beau parigot débarque et que l'ennui de Philippe le conduit à l'observer de façon obsessionnelle et ambigüe, lorsqu'il l'invite pour le présenter comme un trophée à ses potes et à sa femme,la chronique d'une mort annoncée est établie. Il y a peu de suspens,la psychologie des personnages est taillée à la hache et le dénouement est peu crédible...du moins à mes yeux...
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L'âme du fusil

Chronique d’un drame annoncé , d’un côté il y a Philippe , un chasseur qui se retrouve au chômage , qui se sent inutile entre sa femme qui gagne l’argent du ménage en travaillant dans un grand restaurant , le fils , qui commence à s’éloigner méchamment , de l’autre côté , il y a cet inconnu , Julien , un parisien , qui doit certainement avoir un secret , personne ne vient se perdre volontairement dans la campagne .

C’est une histoire qu’il faut lire attentivement pour ressentir l’émotion de cette confession poignante , il y a dans ce livre ce petit plus qui fait que longtemps après la lecture , on se souvient des personnages .

Je le conseille fortement , Elisa Marpeau a beaucoup de talent .

Merci à Babelio et aux éditions Gallimard.

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L'âme du fusil

UN jour en pleine foret, Philippe, un homme dont la vie familiale est en pleine déliquiecence depuis qu'il est sans emploi part pour la chasse, un de ses derniers loisirs et tombe en pamoison devant Julien, son voisin qui est récemment arrivé de Paris et qui est en train de sa baigner nu.



Philippe va peu à peu devenir obsédé par Julien, va se mettre l’espionner et surtout le surveiller, persuadé qu’il va forcément se passer quelque chose avec lui ...



Et ce quelque chose qui va arriver c'est un drame dont Philippe va avoir du mal à cerner les contours ....



Elsa Marpeau est une spécialiste du polar français dont on avait beaucoup aimé "Les Yeux des Morts", lu il y a déjà dix ans lorsque on était membre du Jury pour le festival Quai du Polar. ( voir chronique ici même).



Depuis Elsa Marpeau continue de surprendre avec des polars de grande qualité, comme sa dernière livraison, L'âme du fusil roman noir de très haute volée



Chronique rurale tendue et particulièrement juste, L'âme du fusil déploie une intrigue sous haute tension autour d'hommes qui sont loin d'être des héros. Beaucoup d'humanité perce sous leur carapace



La romancière sait largement privilégier les non dits et autres silences pour rendre pleinement crédible ces relations entre ces êtres un peu en perdition.



Ne perdant jamais le fil de son intrigue jusqu'à un dénouement étonnant et très réussi, l'ame du fusil est un excellent cru de la littérature policière en cette rentrée 2021.
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Son autre mort

Je remercie Masse Critique et les éditions Gallimard pour l'envoi de ce livre.

Je ne connaissais absolument pas son auteure, ni ses autres activités, donc une totale découverte pour ma part.

Un roman prenant qui une fois ouvert je n'ai pas pu lâcher, je l'ai lu d'une traite en deux jours.

J'ai bien aimé l'idée de départ du livre, l'exploration de l'auteure par le biais de ses personnages du la notion de son propre double.

Ainsi par la création d'un double, l'auteure peut exploiter le côté maléfique, sombre, trouble d'un personnage, ou permettre à un autre de vivre une vie totalement différente de la sienne et de développer un caractère à l'opposé du sien.

Un côté pile, un côté face, Dr Jekyl et Mister Hide.

J'ai bien aimé le personnage de l'écrivain, mais j'ai moins accroché à "transformation" d'Alex, peut être que ce double était trop à l'opposé de l'origine, et du coup il perd en crédibilité, mais l'idée est bien trouvée.

Les plans qu'elle met en place pour maintenir l'écrivain en vie sont pertinents et ses réflexions sur l'entourage de l'écrivain méritent le détour.

La fin m'a moins emballée, je l'ai trouvée moins convaincante que le reste du livre.

A découvrir pour la trame du roman qui a le mérite d'être originale.
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L'âme du fusil

Le roman qui ne réconcilie pas avec les chasseurs.

Elsa Marpeau ne leur donne pas le beau rôle dans L'âme du fusil.

Philippe et sa bande de potes. Le chômeur obsédé par la chasse. Il irait tous les jours, lui, enfin il y va souvent, même quand c'est pas la saison, de toute façon il est couvert, du moins c'est ce qu'il prétend.

Son souhait ?

Transmettre sa passion à son fils Lucas.

Il y a juste un truc qui le chagrine, c'est ce nouveau voisin qui vient de s'installer, pile en face de chez lui.

Qui est-il ?

Qu'est-ce qu'il fait là ?

Lentement, Elsa Marpeau tisse sa toile, tend son filet de camouflage, plutôt.

Elle apprivoise son lecteur.

Pendant que le chasseur dresse son chien, nous enseigne les tactiques, nous présente les fusils, nous montre le gibier.

La tension monte.

On sent bien qu'il va se passer quelque chose.

Tous ces personnages ne sont pas là pour décorer, évidemment.

Il y a une odeur de sang.

Mon problème ?

C'est que si les fusils ont une âme, je trouve que les personnages en manquent.

Le récit, c'est en fait le journal que Philippe souhaite transmettre à son neveu, est comme le personnage principal, froid.

L'idée de départ est plutôt sympa, mais il n'y a, pour moi bien sûr, aucun personnage attachant, je n'ai éprouvé aucune empathie, ni pour ces hommes, machos, alcooliques et parfois violent, ni pour leurs compagnes qui ne sont pourtant pas toujours à la fête.

Comme si j'étais Pierre, celui à qui ce journal est destiné, détaché, étonné qu'on s'adresse à lui pour lui raconter une histoire qui ne le concerne pas, même Philippe le pense d'ailleurs.

J'avais envie de découvrir ce roman, je l'ai lu, je suis un peu déçu.

Mais tout ce que je vous dis là n'engage que moi, ne commencez pas à charger votre Browning, le gibier que je suis n'en vaut pas la peine...



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Black Blocs

Les Black Blocs font parler d'eux dans les médias à chaque manifestation d'importance. M'intéressant à l'actualité et aux mouvances d'ordre politique, ce roman m'a attirée par son titre et son résumé. J'en attendais sans doute trop.



J'en ressors sans enthousiasme exalté. D'abord le personnage principal, Swann Ladoux m'a beaucoup agacée. Si c'était le but de l'auteure, c'est réussi. Je l'ai trouvée peu crédible, encore moins cohérente, plus déconstruite qu'incarnée. Sa façon de réagir en découvrant le cadavre de son compagnon m'a laissée très perplexe et je me suis posée des questions sur sa santé mentale. Ses agissements par la suite ne m'ont guère rassurée à ce propos.



Quant à l'organisation de la résistance anarchiste des Black Blocs, on ne découvre au final pas grand chose. Il y a une aspiration est éliminé l'État, le capitalisme et la bourgeoisie béate. Une idéologie qui prône la violence pour parvenir à ses fins et enrayer les engrenage du "Système" à coups de recettes de sabotage ou offensives à petits prix. Le sujet aurait sans doute mérité plus de documentation et de mise en perspective. Il flotte un flou ambigu et approximatif sur l'ensemble du roman.



Histoire que l'intrigue ne soit pas purement manichéenne, Elsa Marpeau met en scène des policiers aux méthodes parfois spécieuses. Un, notamment, qui pousse la paranoïa de l'anarcho-terrorisme très loin. L'auteure évoque également les manipulations via les médias de ces groupuscules violents: tant qu'on se penche sur eux, sur l'insécurité et les dégradations conséquentes, chômage et économie passent au second plan pour un temps.



En ce qui concerne le dénouement, il apparaît somme toute logique, selon les axes de narration posés par la romancière.



En bref, une lecture pas clairement fastidieuse mais qui ne m'a guère passionnée. Surtout contente qu'il ne soit pas plus épais car je crois qu'il me serait tombé des mains.
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Son autre mort

« Pour faire de la bonne littérature, il faut aimer ses personnages, même les plus haïssables. »



Quand ils se sont rencontrés, Alex avait 19 ans, elle en a 40 aujourd’hui et elle n’imagine pas vivre sans Antoine. Ils ont décidé d’ouvrir des chambres d’hôtes. Le grand écrivain Charles Berrier désireux de s’éloigner de Paris est parti sans avertir quiconque pour se réfugier chez Alex et Antoine. Et c’est le début du cauchemar.



Je n’ai vraiment pas adhéré à ce récit où une femme s’invente une autre personnalité pour pénétrer dans la vie intime de l’homme qu’elle a tué afin de découvrir parmi ses proches qui aurait eu intérêt à provoquer sa mort et lui faire porter ainsi la responsabilité du meurtre.

Ce n’est pas vraiment un polar, puisque nous connaissons le meurtrier dès le début du livre, donc il n’y a pas de suspens, ni vraiment de rebondissements. Le portrait du monde littéraire m’a semblé plein de clichés, les relations superficielles, l’écrivain homme à femmes, l’éditeur beau-père de l’épouse délaissée. Même les personnages m’ont semblé bien fades. Elsa Marpeau est la créatrice de la série télé Capitaine Marleau, dans ce roman on ne retrouve nullement la gouaille et l’humour décalé portés par Corinne Masiero à l’écran. Il faut reconnaître que ce livre se lit sans déplaisir même s’il comporte selon moi trop d’invraisemblances.
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Stop

68 textes. Quelques 300 pages. 68 hommes et femmes pour jeter une bouteille à la mer, dire leur colère, leur amertume, leur désespérance.

Un combat, ou 10, ou 100... L'anthropocène devenu capitalocène et anthropocide; la folie guerrière qui jette ses filets pour prendre les dollars des marchands de guerre; l'ineptie d'empoisonner la terre au principe de nourrir les populations; l'injure faite aux majorités dans l'injonction de faire plus et mieux quand ils donnent quasiment tout; le mépris jeté à la face de jeunes qui n'ont d'avenir assuré que leur lendemain; l'abrutissement orchestré dans une virtualisation offerte comme un pis aller rassurant; la compétition stérile et injurieuse sans cirque mais nourris de pouces baissés...

68 textes, cela fait beaucoup de mots et pourtant si peu quand il faudrait reboiser les esprits de milliers de gens.

Mais peu de mots au carré, au cube, à la puissance de 1000 lecteurs, voilà que cela devient une marée, un tsunami.

Romanciers, poètes, dessinateurs, réalisateurs, journalistes, sociologues, ces hommes et femmes ont joué le jeu d'un appel lancé par Oliviet Bordaçarre. Ecrire pour marquer un Stop, pour dire la colère et la peur.

Bribes de réflexion, manifestes, poèmes, courtes nouvelles, ces textes empoignent le cœur, rallument l'effroi ou offrent un peu d'espoir. Mais tous sans exceptions, secouent la torpeur insouciante qui sait que la situation est grave mais veut croire que l'humanité, en bonne élève, poursuivra sa course, persuadée de l'impossibilité de son extinction.

Collapsologie, pourront penser certains, oublieux des chiffres qui disent chaque jour la disparition de nos voisins aquatiques, volatiles, férus de froid, ou de forêts luxuriantes.

C'est peut-être un coup d'épée dans un océan d'impossibles, mais il a le mérite d'exister.

Alors, je sais gré à chacun de ces hommes et femmes, sentinelles, qui posent des mots comme on gratte une plaie, pour qu'elle suppure, gangrenne, et qu'enfin on coupe le membre.

Qu'importe le temps qu'il nous reste. Toutes les civilisations se sont éteintes un jour, mais, sans doute pouvons nous gagner un peu de temps avant que, pour citer cette belle expression de Mouloud Akkouche, la planète ne baisse définitivement ses paupières.

Un grand coup de chapeau à l'éditeur, la manufacture des livres, qui a joué le jeu.

Et, cerise sur le gâteau, tous les droits du livre dont reversés à des associations et collectifs locaux qui, en fourmis travailleuses, œuvrent sans relâche pour faire leur part du colibri.
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Faits divers



Chers auditeurs, bonjour.

Vous êtes bien avec Antyryia sur Babelio FM. Voici de nouveau un point sur les différentes actualités.



- Vol de diamants à Paris. Il semblerait qu'on ait retrouvé la trace du principal suspect, n'est-ce pas Ingrid ?

- Oui je confirme Antyryia. Je suis actuellement gare de Lyon où on a retrouvé la trace de Mathis, le voleur présumé d'une bijouterie dans le douzième arrondissement. Il semblerait qu'il ait changé d'apparence avant de prendre un TER pour Orange.

- Des policiers sont déjà sur place pour l'accueillir comme il se doit j'imagine ?

- Oui tout à fait, mais ici à Paris. le train effectue un demi-tour en ce moment même. Et croyez-moi, vu ses fréquentations, il sera beaucoup plus en sécurité derrière les barreaux !

- Excusez-moi Ingrid de vous interrompre mais il semblerait qu'il y ait du nouveau dans l'affaire de l'adolescente disparue. Rejoignons tout de suite Danielle, notre envoyée spéciale. Danielle, vous êtes à l'antenne.

- Oui, bonjour à tous. Effectivement, le corps de Lily, seize ans, vient à l'instant d'être retrouvé par le commandant Loïc Petit. Il semblerait que la jeune fille ait été violée puis étranglée hier entre 20h00 et 21h00 et que son corps ait été déplacé dans un terrain vague.

- C'est vraiment horrible. Et est-ce qu'il y a des suspects ?

- Personne n'a encore été officiellement arrêté mais la police va évidemment interroger les membres de la famille et le petit ami de la victime. Notre confrère Gloria enquête également de son côté.

- Ah oui, elle est toujours à la recherche d'un scoop celle-là ... Elle finira peut-être par l'obtenir.



Babelio FM revient juste après une petite page de publicité.



* * *



Pouckette : Dites-nous ce que vous avez lu, on vous dira si vous aviez bien choisi.

Actuellement en librairies : Deux photophores offerts pour deux pouckettes achetés.



* * *



- Un incroyable fait divers en Loire Atlantique. Un cadavre a en effet été retrouvé dans les marais. Elsa, notre correspondante, est sur place. Elsa, vous pouvez nous en dire davantage sur cette tragédie ?

- Pas grand chose de plus hélas Antyryia, sinon ça gâcherait le plaisir de mes futurs lecteurs. Je dirais simplement que le corps a été identifié et que la victime se prénommait Luce. Un couteau était planté jusqu'à la garde dans sa poitrine. Elle semblait par ailleurs entretenir une liaison avec le médecin du village voisin, Aurélien, qui pour l'instant fait figure de principal suspect. Je vous recontacte dès que j'en sais plus !

- Merci Elsa. Retour à Paris maintenant où les nouvelles ne sont pas plus réjouissantes. J'apprends à l'instant qu'un meurtre a eu lieu dans le 18ème arrondissement. Sylvie ? Vous êtes sur place je crois, a-t-on pu intercepter le coupable avant sa fuite ?

- Oui tout à fait ! Il s'agit d'une coupable en réalité, une femme d'origine algérienne du nom d'Aïcha Milliez qui n'a d'ailleurs pas cherché à s'enfuir et qui est actuellement entendue par son avocate, maître Martine Faure. Et vu le nombre de témoins, sa culpabilité ne fait aucun doute.

- Et la victime, a-t-elle été identifiée ?

- Oui, il s'agit de Fred Milliez, un délinquant et toxicomane notoire déjà bien connu des forces de police. Mais c'est surtout le propre fils de la meurtrière.

- Comment ? Une sordide histoire de famille probablement donc ?

- Rien n'est moins sûr. A l'inverse de ses quatre fils, qu'elle a élevés seule, madame Milliez n'a aucun antécédant judiciaire. Pour l'instant, absolument rien n'explique son geste. Aux yeux de tous, cette technicienne de surface était une mère aimante que rien ne semblait prédisposer à l'infanticide.

- N'hésitez pas à m'interrompre dès que vous aurez de nouveaux éléments. Place maintenant à la météo.



* * *



Bon, je ne suis pas devin mais je ne crois pas me tromper en disant que demain encore le temps sera pourri. Pluie, vent, grêle, neige, cyclones, inondations : Il y aura toujours de quoi alimenter la rubrique faits divers.



* * *



- On me prévient d'un très grave accident de la route à l'instant. Dominique, vous m'entendez ?

- Je vous entends Antyryia. Un grave accident en effet dans lequel le jeune Christophe, dix-neuf ans, a perdu la vie. La conductrice, ivre, a été arrêtée et devrait purger une peine pouvant aller jusqu'à cinq ans de prison ferme.

- Autre chose ?

- Oui, à Los Angeles les forces de l'ordre ont du abattre un sans abri qui tentait de s'emparer de l'arme de service d'un policier. Mais le véritable fait divers se situant à la fin de mon texte ne gâchons pas trop non plus le plaisir des futurs lecteurs ...

- Mais c'est quoi ce fait divers alors ? Un meurtre ? Un suicide ? Un accident ? ... Dominique ?

- ...

- Désolé tout le monde, la communication a été interrompue. Bon, je crois qu'on a fait le tour des tristes nouvelles et qu'il est temps de passer aux résultats sportifs.

- Vous arrivez à m'entendre ?

- Sandrine ? Oui, mais pourquoi parlez vous si bas ? Et où etes vous ?

- Je suis devant la maison d'une grosse sorcière, à l'extrémité d'un village. Mais je ne comprends pas, il ne figure sur aucune carte !

- Il s'est passé quelque chose de grave ?

- De grave je ne sais pas, mais d'étrange ça oui. Le corps de la vieille dame a été retrouvé devant chez elle ce matin par les éboueurs. Elle trainait dehors avec les ordures en attendant qu'on la ramasse. Si j'ai bien compris, c'est sa fille qui l'a mis là.

- Vous voulez dire que c'est un meurtre ?

- Non, je ne crois pas. Elle est morte de maladie d'après les premiers examens post-mortem. J'ai surtout cru comprendre que sa fille n'avait pas toutes les cases à l'endroit, si vous voyez ce que je veux dire. Le maire ne devrait pas tarder à intervenir pour lui expliquer que le cadavre doit être enterré.

- D'accord, c'est noté. Mais pourquoi ces murmures ?

- C'est à dire qu'il y a de drôles de rumeurs ici. On se croirait dans le conte revisité d'Hansel et Gretel. Je ne crois pas que la maison soit en pain d'épice mais les enfants ont interdiction de s'approcher d'ici en tout cas.

- Merci Sandrine, et bon courage !



* * *



Avant de nous quitter, nous avons la chance d'accueillir une invitée prestigieuse pour notre dernière rubrique culturelle.

- Sophie, vous souhaitiez je crois nous parler du recueil d'inédits sorti récemment chez Pocket intitulé Faits divers ?

- Tout à fait Antyryia. Un bien joli recueil que j'ai d'ailleurs préfacé et qui met les femmes à l'honneur puisqu'on y retrouve des textes de Sandrine Collette, Ingrid Desjours, Sylvie Granotier, Elsa Marpeau, Dominique Sylvain et Danielle Thiery.

- Vous me disiez en off qu'il ne s'agissait pas de nouvelles à proprement parler ?

- Les histoires se lisent comme des nouvelles mais on est en réalité plus proche du théâtre puisqu'elles ont été écrites en premier lieu pour etre lues à la radio, sur France culture. D'où les dialogues prépondérants.

- Vous avez une préférence ?

- Chaque histoire a sa propre originalité et apporte avec un style propre à chacune sa touche d'originalité, son humour ou ses réflexions de société.

- Eh bien moi je vais répondre sans langue de bois que Sandrine Collette a de nouveau écrit un texte fort qui a lui seul vaut le détour et j'ai beaucoup aimé également la pièce radiophonique de Sylvie Granotier, ou la conclusion inattendue de celle d'Elsa Marpeau. Les autres histoires sont un peu plus convenues, on voit les chutes arriver de beaucoup plus loin, pour autant j'avoue qu'elles ont toutes leur petite particularité qui fait qu'elles demeurent uniques. Par ailleurs, vous avez écrit, je vous cite, "Le polar, pour ceux qui en douteraient encore, est une affaire de femme." N'enterrez-vous pas rapidement Franck Thilliez, Bernard Minier, Michel Bussi ou Maxime Chattam, pour ne citer qu'eux ?

- Non, bien évidemment. Mais il faut bien avouer qu'on a assisté ces dernières années d'abord à davantage de mixité dans le polar et désormais la tendance s'est vraiment inversée. Les noms qui se révèlent au public sont aujourd'hui majoritairement féminins. Ma remarque faisait en outre référence au grand nombre de lectrices et d'ailleurs, statistiquement, vous ne devriez pas avoir lu ce recueil.

- Merci Sophie. J'ai une dernière question avant de conclure. Est-ce que vous savez ce qu'est un photophore ?

- Bien sûr, c'est un élément de décoration d'intérieur destiné à accueillir des bougies.

- Merci Sophie, et merci à tous d'être resté jusqu'au terme de l'émission. Je vous souhaite une excellente journée et vous dis à demain, même heure, sur Babelio FM !



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L'âme du fusil

Ce roman est beau et bouleversant à la fois. Sans filtre ni pudeur , Philippe nous livre ses confessions en forme de chronique d’un drame annoncé, qui en moins d’un été va bouleverser son existence et celui de sa famille.



Philippe est au chômage depuis plusieurs mois et passe ses journées à attendre le retour de son fils Lucas et de sa femme Maud, serveuse dans un restaurant étoilé de la région.

Cette région c’est la Beauce , agricole et rurale.

Sa passion c’est la chasse, dont l’ouverture se fait attendre. Une passion qu’il partage avec ses amis Patrick, Steve , Didier et qu’il rêve de faire découvrir à son fils , plus passionné par les écrans de la télévision ou de son smartphone.

Malgré ses quelques activités de bricolage , Philippe s’ennuie et s’enfonce dans une routine journalière . L’arrivée d’un voisin - ce “ parisien” au mode de vie intrigant- va subitement casser son ordinaire et faire naître en lui des sentiments inédits comme ambivalents. Il va aussi être le détonateur d’une désintégration familiale aussi funeste que brutale .



Difficile de ne pas être touché par ce récit qui vous prend aux tripes page après page . Un roman noir dans lequel le narrateur (Philippe) décrit à son neveu le déroulé des événements qui l’ont entraîné vers l’abîme. Dans ce récit Philippe ne cache rien , ni ses soudaines pulsions , ni ses sentiments ambigus, ni son incommensurable détresse . Car notre personnage principal est un homme perdu qui cherche à se raccrocher à quelques bouées d’espoir. Comme celle de pouvoir partager avec son fils sa passion de chasseur et d’amoureux de la nature. Comme celle de retrouver dans les yeux de sa femme une flamme qui a disparu depuis bien longtemps.

La magnifique écriture d’Elsa Marpeau ne nous épargne rien des tourments de son malheureux protagoniste. Elle parvient sans mal à nous faire ressentir de manière extrêmement intense cette détresse qui affleure, ces quelques moments d’exaltation , aussi, lors des repas dominicaux avec ses amis , lors de ses souvenirs de chasse - cette chasse souterraine au blaireau dans laquelle le panache prévaut à la mort de l’animal est un grand moment d’humanité - ou lors du mariage de son ami. Un personnage qui m’a ému par sa fragilité. Un chasseur qui nous rallierait presque à sa cause tellement il ne fait qu’un avec cette nature qu’il respecte et qu’il nous décrit, toujours aussi émerveillé, avec ces mots d’une tendresse et d’une justesse infinie.

C’est aussi un roman où les hommes jouent souvent les premiers rôles ( pas toujours dans la finesse) dans cette France de la ruralité où Meetoo ne s’est pas encore immiscé mais où la force de l’amour peut sauver un couple où l’anéantir sans prévenir.





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