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EAN : 9782072804229
288 pages
Gallimard (07/03/2019)
3.12/5   52 notes
Résumé :
Charles Berrier, le célèbre écrivain, débarque incognito dans la chambre d'hôtes que tiennent Alex et Antoine Marsan dans la campagne nantaise, pour écrire son prochain roman. L'homme, charmeur et fascinant, prend vite beaucoup de place dans cette famille discrète.
Une nuit, alors que les derniers convives venus fêter les 40 ans d'Alex sont partis, Charles tente de violer la jeune femme. Qui se défend et le tue. Paniquée, craignant que la police ne fouille d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Je sors de cette lecture mitigée.

J'ai adoré le scénario de départ : un écrivain très célèbre tente de violer l'héroïne, Alex. Elle le tue en cherchant en se défendre et décide de dissimuler le corps. Et gagner du temps tant que le corps n'est pas découvert ni la disparition signalée. Elle quitte sa campagne pour Paris et élabore un plan dingue : s'infiltrer dans l'entourage de l'écrivain au titre de sa nouvelle assistance personnelle, se faire passer pour lui sur les réseaux sociaux et chercher à faire porter le chapeau à quelqu'un qui aurait pu vouloir le tuer. D'où le titre «  son autre mort » qui est à inventer.

J'ai aimé le dédoublement quasi schizophrénique de cette mère de famille qui vrille. La femme sans histoire, timide, peu sûre d'elle, fragile, se transforme en créature forte menant tambour battant son projet. le jeu du double à la Jekyll et Hyde , l'art du mensonge sont des thématiques toujours fort intéressantes dans un thriller.

J'ai aussi aimé la satire très contemporaine des réseaux sociaux, de la recherche systématique du buzz pour rester dans l'actualité ou vendre, mais aussi du petit monde germanopratin de l'édition. C'est souvent très drôle !

Mais si la lecture est très agréablement fluide et le rythme efficace, j'ai été gênée par des invraisemblables dans les actes ou des incohérences psychologiques. Au-delà de cela, j'aurais surtout aimé que les personnage d'Alex et de son double Léo basculent bien plus dans la folie, j'aurais voulu être plus troublée.
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La meurtrière qui gardait son écrivain en vie
*
Voilà, on connaît l'assassin. Maintenant il s'agit de maquiller le crime et d'accuser quelqu'un d'autre.
Ce polar se distingue par son originalité. En effet, il se construit comme une enquête post-mortem à rebours.
La couverture aussi est intrigante : Deux visages se superposant, les yeux décalés, l'air de dire qu'un double peut être créé. Cela vous fascine autant que moi je parie. Pouvoir se créer une autre facette, en jouer, vivre différemment sans se soucier de sa personnalité originelle. Qui n'a pas voulu essayer un jour?
*
Alex, une quarantenaire, épouse et mère timide s'essayera à cette expérience....malgré elle !
Oui, parce qu'elle n'a pas le choix. Un de ses hôtes voudra abuser d'elle. Et pour se défendre, Alex sera obligée de le tuer. Bigre !
La victime est un écrivain parisien, un peu snob sur les bords et un brin provocateur. Que va faire Alex? Facile! L'enterrer proprement tout d'abord puis changer d'apparence et partir sur Paris. Pour chercher le bouc émissaire qui fera office de tueur.
Et c'est parti. L'aventure commence.
*
Sur un rythme de plus en plus soutenu, on suit les tribulations d'Alex. A travers l'intimité de l'écrivain, Alex poursuivra son but sans relâche malgré les écueils placés sur son chemin. Il y a bien quelques invraisemblances et facilités scénaristiques mais cela s'insère bien dans l'intrigue. Je trouve la fin un peu "capillotractée" et hors contexte. J'ai beaucoup aimé rentrer dans le monde littéraire germanopratin que l'auteur tourne en dérision. Aussi fascinée qu'elle par la personnalité ambigue de Dupont de Ligonnès (j'avais lu récemment sa biographie). La réflexion sur la puissance des réseaux sociaux et leurs dérives est intéressante.
*
Un court roman (qui n'est pas vraiment un polar mais plutôt un thriller psychologique) qui se lit de manière rapide et en haleine car on aimerait qu'Alex s'en sorte (malgré son geste quelque peu horrifique).
*
(j'ai bien aimé la petite touche glauque du "doigt à garder sous le coude", y en a besoin pour déverrouiller le smartphone :)
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Je remercie Masse Critique et les éditions Gallimard pour l'envoi de ce livre.
Je ne connaissais absolument pas son auteure, ni ses autres activités, donc une totale découverte pour ma part.
Un roman prenant qui une fois ouvert je n'ai pas pu lâcher, je l'ai lu d'une traite en deux jours.
J'ai bien aimé l'idée de départ du livre, l'exploration de l'auteure par le biais de ses personnages du la notion de son propre double.
Ainsi par la création d'un double, l'auteure peut exploiter le côté maléfique, sombre, trouble d'un personnage, ou permettre à un autre de vivre une vie totalement différente de la sienne et de développer un caractère à l'opposé du sien.
Un côté pile, un côté face, Dr Jekyl et Mister Hide.
J'ai bien aimé le personnage de l'écrivain, mais j'ai moins accroché à "transformation" d'Alex, peut être que ce double était trop à l'opposé de l'origine, et du coup il perd en crédibilité, mais l'idée est bien trouvée.
Les plans qu'elle met en place pour maintenir l'écrivain en vie sont pertinents et ses réflexions sur l'entourage de l'écrivain méritent le détour.
La fin m'a moins emballée, je l'ai trouvée moins convaincante que le reste du livre.
A découvrir pour la trame du roman qui a le mérite d'être originale.
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« Pour faire de la bonne littérature, il faut aimer ses personnages, même les plus haïssables. »

Quand ils se sont rencontrés, Alex avait 19 ans, elle en a 40 aujourd'hui et elle n'imagine pas vivre sans Antoine. Ils ont décidé d'ouvrir des chambres d'hôtes. le grand écrivain Charles Berrier désireux de s'éloigner de Paris est parti sans avertir quiconque pour se réfugier chez Alex et Antoine. Et c'est le début du cauchemar.

Je n'ai vraiment pas adhéré à ce récit où une femme s'invente une autre personnalité pour pénétrer dans la vie intime de l'homme qu'elle a tué afin de découvrir parmi ses proches qui aurait eu intérêt à provoquer sa mort et lui faire porter ainsi la responsabilité du meurtre.
Ce n'est pas vraiment un polar, puisque nous connaissons le meurtrier dès le début du livre, donc il n'y a pas de suspens, ni vraiment de rebondissements. le portrait du monde littéraire m'a semblé plein de clichés, les relations superficielles, l'écrivain homme à femmes, l'éditeur beau-père de l'épouse délaissée. Même les personnages m'ont semblé bien fades. Elsa Marpeau est la créatrice de la série télé Capitaine Marleau, dans ce roman on ne retrouve nullement la gouaille et l'humour décalé portés par Corinne Masiero à l'écran. Il faut reconnaître que ce livre se lit sans déplaisir même s'il comporte selon moi trop d'invraisemblances.
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Chercher l'assassin, quoi de plus banal comme histoire. Sauf si « l'enquêteur » est lui-même responsable de ce mort et recherche qui pourrait bien faire office de coupable à sa place.

Se mettre à la place de, voilà bien un des thèmes centraux de ce roman. Ou comment une femme de nature réservée va se métamorphoser, pour noyauter la vie de celui qui a tenté de la violer et qu'elle a tué en se défendant.

Son autre mort tient de la réflexion sociétale en faisant croire à un thriller. Un faux thriller en fait, où Elsa Marpeau joue avec une histoire qui aurait pu être à suspense pour poser son regard acéré sur notre monde (et le monde littéraire).

Car le mort n'est pas n'importe qui. C'est un écrivain qui a rencontré le succès critique et populaire, le genre d'auteur connu de tous, au caractère fort et provocateur.

Alex, la femme meurtrie en question, va donc s'infiltrer dans l'existence de cet écrivain et faire croire qu'il est vivant le temps de trouver un condamnable de substitution. Ou l'art de violer l'intimité d'un violeur.

Elsa Marpeau parle régulièrement du respect de l'intégrité du corps de la femme dans ses livres (cf, par exemple, les femmes tondues durant la guerre, dans son récent roman Et ils oublieront la colère). On est une fois de plus dans cette thématique, même si celles traitées sont légion.

Les ficelles sont parfois un peu grosses pour arriver à faire avancer l'histoire, mais ce n'est pas le plus important, parce que ce livre est sujet à pensées et observations.

C'est un véritable portrait du monde littéraire qu'elle nous dresse, peint au vitriol tout comme teinté d'une certaine dérision. Des réflexions sur le statut d'écrivain, mais aussi sur la violence des réseaux sociaux, sur la société #MeToo… Et puis une certaine fascination de ce qui relève du fait divers (l'auteure cite à plusieurs reprises l'affaire Dupont de Ligonnès).

Au final, Son autre mort est un court roman qu'on ne lâche pas. Elsa Marpeau a une belle sensibilité pour proposer d'intéressants questionnements sur certains excès d'une société malade, sans oublier le coté romanesque.
Lien : https://gruznamur.com/2019/0..
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critiques presse (2)
Liberation
05 août 2019
Elsa Marpeau, qui a créé le célèbre personnage du capitaine Marleau, une série devenue culte, a bâti là une intrigue très originale, parfois aux limites de la vraisemblance, mais à l’écriture suffisamment tenue pour que l’on reste captivé jusqu’au bout.
Lire la critique sur le site : Liberation
LeFigaro
18 avril 2019
Un écrivain célèbre tente de violer une femme. Elle le tue et imagine un scénario diabolique pour s’en sortir.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Elle ne se rappelait plus depuis combien de temps elle les craignait. D’aussi loin qu’elle s’en souvienne. Elle se revoyait à six ans, ravie parce qu’une « grande » de CM1 l’avait prise sous sa protection. Pourtant elle n’était pas battue, pas même harcelée. Alors de quoi fallait-il être protégée ?
Elle craignait la cruauté des autres – physique mais surtout mentale. Aujourd’hui encore. Elle ne comprendrait jamais ceux qui n’ont pas peur, ceux qui n’y pensent pas, ceux qui ont confiance. Derrière chaque visage, elle imaginait l’abîme de noirceur. La main de celui qui appuie sur le bouton pour déclencher la décharge électrique dans l’expérience de Milgram. Quelle confiance ? Confiance en quoi, si n’importe qui, soumis à un ordre, est prêt à vous torturer jusqu’à la mort ? Depuis la découverte de la Solution finale, de Dachau, d’Auschwitz, de Buchenwald, de Ravensbrück, de Belzec, de Sobibor, de Treblinka, qui pouvait encore croire en l’humanité ? Une espèce qui non seulement massacre toutes les autres mais se détruit elle-même doit être évitée à tout prix. Il ne s’agit pas de cultiver son jardin, mais d’y dresser des murs, des barricades, pour se mettre à l’abri.
Aucune bête aussi féroce. Aucun animal plus cruel.
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Quand ils s’étaient rencontrés, elle avait dix-neuf ans. Elle en aurait quarante dans quelques jours et elle n’imaginait pas comment elle avait vécu ou aurait pu vivre sans lui. Elle aimait la monotonie du quotidien, les bonheurs minuscules, les moments où l’habitude abolissait l’angoisse. Quiconque eût interprété cet amour comme une forme de résignation serait passé à côté de l’essentiel. Certains jours, Alex aimait Antoine avec exaltation. »
« En temps normal, Antoine déposait les filles à l’école en se rendant à Nantes, au lycée Clemenceau où il enseignait. Dans la mesure du possible, Alex évitait les interactions avec l’école, les parents d’élèves, le personnel enseignant, qui l’effrayaient tout particulièrement. Sa scolarité, du primaire au lycée, ne lui avait laissé que des souvenirs de combats et de cruauté. On la disait trop sensible.
Ses filles semblaient mieux armées qu’elle pour affronter cet univers brutal. Elle préférait néanmoins ne pas être témoin des conflits quotidiens auxquels elles se livraient et qu’Alex trouvait insurmontables.
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Le verbe « emmerder » réveilla tout à fait Alex de sa stupeur. C’était lui, c’était vraiment lui. Elle l’avait vu à la télévision, elle se rappelait ses célèbres envolées contre « les connards de tout poil et autres abrutis congénitaux ». Ce registre familier, parfois vulgaire, en contraste avec le style lyrique et sobre de ses romans.
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Elle fixa son attention sur ses mains, ses ongles rongés, la façon si particulière qu'il avait de tenir le pied de son verre de rosé, comme si ce n'était pas lui qui tenait le verre mais bien le verre qui le soutenait. Charles Berrier n'était ni ivre ni même éméché. Alex apprendrait au fil des jours que c'était sa façon habituelle de se saisir des choses et des êtres, de les étreindre comme si sa vie en dépendait.
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Pour faire de la bonne littérature, il faut aimer ses personnages, même les plus haïssables.
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Vidéo de Elsa Marpeau
Elsa Marpeau vous présente son ouvrage "Son autre mort" de la collection "Série Noire" aux éditions Gallimard.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2307802/elsa-marpeau-son-autre-mort
Notes de Musique : Youtube Audio Library
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