Citations de Emmanuel Quentin (31)
À trop désirer changer d'horizon, s'était-il fait la réflexion, on risque de perdre le nord. (13-14)
Les vivants sont aussi pourris que les morts, si ce n’est plus.
Je fus pris par cette peur qu’on éprouve tout gamin lorsqu’on se retrouve face à un couloir affreusement noir, un couloir dont notre esprit a ôté murs et limites pour en faire un espace illimité de dangers et d’angoisses insurmontables. Un espace que l’on doit franchir coûte que coûte parce qu’on a oublié notre foutu jouet à l’autre bout. Un défi lancé à notre imagination.
Pas de quartier, souriez vous êtes filmés!
Bref, tout ça pour dire que la nostalgie, c’est le mal.
Les yeux se réduisaient à deux spirales évoquant les sas des vaisseaux spatiaux dans les films de science-fiction qu’il regardait dans sa jeunesse. Ou à un trou de balle de chat.
Il y avait bien quelque chose de pourri au royaume des vivants
Parfois, on forge des remparts d’auto-persuasion avec l’idée que cela permettra d’éviter le pire alors que le pire, justement, n’attend qu’une chose : qu’on l’oublie, pour mieux se rappeler à nous ensuite.
Il y a des têtes qui ne vous reviennent pas, c’est comme ça, on ne peut pas se l’expliquer. Et pas toujours facile non plus de gratter un peu pour voir au-delà d’une aversion instantanée.
Les bribes de conversation des autres participants nourrissent mon insatiable curiosité. Celle-là même qui, sans cesse, me pousse à disséquer le goût prononcé de mes congénères pour l’abject et le sordide.
Il pense à la guerre aux combats qu’il pourrait mener plutôt que d’aller jouer les gardes-savants
La marche du temps n’a beau être qu’un concept, une invention de l’homme, elle s’accommode des contingences physiques qui régissent l’univers. Il n’y a rien d’irrationnel dans son fonctionnement, elle ne fait qu’obéir à des lois que l’homme n’a pas encore perçues dans leur globalité. L’altération spatiale ou passage entre les mondes en est une des composantes. Qui sait d’ailleurs si d’autres règles ne s’actionnent pas en ce moment même derrière le rideau des perceptions ?
Parfois, on forge des remparts d’auto-persuasion avec l’idée que cela permettra d’éviter le pire alors que le pire, justement, n’attend qu’une chose : qu’on l’oublie, pour mieux se rappeler à nous ensuite.
- Mais où sommes nous ? balbutiai-je, sans réprimer mes sanglots naissants.
- Tu es sur Terre, Matthias. Mais une Terre parallèle dont la ligne d'évolution est différente de celle d'où tu viens. Elle n'est ni pire ni meilleure, tu verras. Elle est autre.
Le temps magnifie les légendes. Très souvent, on leur octroie un lustre qu'elles ont été loin de posséder. Il suffit de gratter à la surface de l'existence des femmes et des hommes qui l'incarnent pour en révéler les aspects les moins glorieux. Mais elles sont nécessaires. Elles servent de balise à la bonne marche de la société, s'affichent comme des références utiles aux orientations politiques de tel ou tel gouvernant, de tel ou tel homme enclin à prendre le destin d'un pays en main ou à le servir.
C'est dans le passé et les souvenirs que la faiblesse s'exprime.
Mon courage s'arrêtait à la frontière des actes.
Je lui saisis à nouveau le bras, le serrant plus que de raison, et l'obligeai à se relever. Une fois debout, ma main sur son costume, il ressemblait à un i en italique.
La mort d'un salopard n'efface en rien le fait qu'il ait été un salopard.