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Critiques de Erwan Larher (218)
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Le livre que je ne voulais pas écrire

franchement je n'étais pas tenté. mais ce livre est vraiment bien écrit.

une journée une heure une minute et tout est bouleversé.



l'écrivain victime raconte... raconte son histoire avant, pendant et après le drame du Bataclan...mais pas seulement...

il raconte aussi la détresse des proches par les proches, la folie et la conscience des terroristes.



Atypique, poignant, dur, certes romancé mais qui nous projette au cœur du drame
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Le livre que je ne voulais pas écrire

Moi aussi je souhaite remercier Erwan Larher pour ce livre qu’il ne voulait pas écrire. Je désirais le lire depuis qu’il circulait sur Instagram. Il était donc prévu dans ma PAL, PAL de plus en plus longue ceci dit! Quelle fût pas ma surprise forte agréable quand, lors de ma venue à mon premier salon du livre, Livres en vignes, au château du Clos Vougeot, j’aperçus sur une table cette couverture si reconnaissable!! En plus d’acquérir ce roman, j’ai eu le privilège de rencontrer son auteur, d’échanger sur notre point commun, les livres et waouh!!!

Mais Erwan n’a pas « raconté » de suite, il ne voulait pas écrire, témoigner dans la frénésie… Beaucoup de témoignages ont été écrits juste après les attentats, témoignages que je n’ai pas encore lus… D’ailleurs, Le livre que je ne voulais pas écrire est mon premier récit de ce jour là et un peu comme Erwan, je ne voulais pas lire ce « 13 novembre » dans la « frénésie ». Besoin de laisser le temps passer, peut-être oublier aussi même si on ne peut pas oublier… Et en cette rentrée littéraire 2017, Le livre que je ne voulais pas écrire paraît et rien que le titre donne forcément envie de lire (esprit de contradiction!!)! Et cette couverture, forcément, elle donne envie d’ouvrir ce livre (Erwan et ses Santiags, une grande histoire)!! Toutes les conditions étaient réunies pour que je souhaite lire ce roman!

L’auteur nous livre donc son 13 novembre mais pas que… Il nous raconte aussi après: ses blessures, son séjour à l’hôpital, son retour chez lui, sa rééducation… Erwan raconte à son lecteur son quotidien qui a changé, ses relations avec les autres. Et justement en parlant des autres, Erwan a écrit des chapitres « Vue du dehors ». Non, ce n’est pas lui qui les a écrit en fait mais sa famille, ses amis, son amoureuse (ses amoureuses!!); ils ont écrit ce qu’ils ont vécu ce 13 novembre par rapport à Erwan et cette vision extérieure, qui coupe régulièrement le récit d’Erwan, s’accorde parfaitement avec ce que j’ai pu ressentir de l’auteur. Ce récit est fort et je comprends encore plus son titre après sa lecture. Mais n’allez pas croire que ce livre est triste, larmoyant. Il est vrai tout simplement et Erwan a su écrire ce drame avec justesse sans tomber dans le dramatique. J’ai eu le sourire à certains passages et je sais pourquoi je voulais lire ce livre
Lien : https://unbrindesyboulette.w..
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Le livre que je ne voulais pas écrire

J'ai repéré ce livre lors de mes recherches minutieuses des pépites de la rentrée littéraires 2017. Sans forcément en apprendre sur le contexte, j'ai seulement été interpellée par les éloges des chroniqueurs sur ce roman, avec ses santiags en guise de couverture !



Erwan Lahrer est un passionné de rock, de concert et des Eagles of death metal depuis le primaire. Erwan Lahrer assiste à leur concert au Bataclan. le vendredi 13 novembre 2015. Erwan Lahrer se prend une balle (dans les fesses). Erwan Lahrer est aussi écrivain. Il ne voulait effectivement pas s'étendre sur cet événement dans un livre mais l'auteur qui est en lui ne peut s'empêcher de vouloir en faire un objet littéraire, à défaut de vouloir en faire un témoignage de plus.



Ce récit est incroyable – dans plein de sens du terme. L'auteur parle de lui à la deuxième personne du singulier – il s'auto-parle, c'est assez dynamique et animé, comme une longue conversation avec lui-même tout en nous incluant dedans, le « tu» désignant autant lui que le lecteur. On en apprend aussi bien sur lui que sur ces événements tragiques (vécus de son point de vue).



On ne peut que s'attacher à sa personnalité douce, gentille, drôle, et piquante quand il le faut. On s'identifie à lui, on se dit que ce mec allongé dans son sang sur le sol de cette salle de spectacle, ça aurait pu tout aussi bien être nous. Ce qu'il a vécu forcément nous remue, mais toute la subtilité d'Erwan Larher résiste dans son humour (à toute épreuve !), sa philosophie de vie (il n'en veut à personne, et de ce fait, n'incrimine personne, sans pourtant se brimer dans ses pensées politiques expliquées en trois lignes en tout et pour tout), la construction narrative. En effet, il a inclut des textes de ses proches (amis, parents) qui racontent comment eux ont vécu cette soirée, en sachant Erwan au Bataclan (et sans portable - champion !). Et tout ça, et bien c'est fort non pas en chocolat (en plus, il lui reste les bras) mais en émotion !



C'est un livre important pour notre mémoire nationale. Et en plus c'est incroyable, c'est fort, c'est drôle, c'est bouleversant, ça fait peur, c'est captivant, c'est efficace. Franchement....qu'attendez-vous ?
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Le livre que je ne voulais pas écrire

Erwan était au Bataclan le soir des attentats et parce qu'il est écrivain ses amis lui ont demandé d'écrire. Il n'avait pas envie d'où le titre ! Puis la proposition a fait son chemin et il nous propose ici non un témoignage, non un roman mais un objet littéraire.



Objet littéraire où il convoque ses mémoires intérieures et extérieures, "ces vues de dehors" qui racontent leur soirée, dans l'inquiétude, l'attente, ... Aller-retour au fil des pages entre ce qui se passe dans la salle de concert et ce que vit chacun de ces amis / connaissance / famille au fil des heures, des nouvelles informations.



C'est un roman beau, fort, plus léger que à quoi on pouvait s'attendre, assez positif (dans un autre genre que "vous n'aurez pas ma haine" qui aborde aussi ce thème des attentats du Bataclan)



L'auteur se met aussi dans la peau des ceux qui lui ont tiré dessus, de la chance qu'il a eu, des réflexions que cela engendre par rapport à ses croyances. Il y parle de la perception du temps



"L'hyper horreur est une faille spatio temporelle"



Il y parle surtout d'amour, d'amitié, de la force de l'entourage auquel il n' pas pensé mais qui l'ont porté, protégé malgré lui.



C'est vraiment un beau roman à l'écriture sèche et rapide dans les moments tragiques et plus poétiques à d'autres.


Lien : http://keskonfe.eklablog.com..
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Le livre que je ne voulais pas écrire

Amateur de rock depuis toujours, Erwan Larher avait décidé d'assister au concert des Eagles of Death Metal. Confortablement installé dans la salle, il avait commencé à savourer le moment, jusqu'aux premiers tirs. C'était le 13 novembre 2015, au Bataclan. Blessé, il a finalement réussi à s'en sortir. le livre qu'il ne voulait pas écrire est né de cette épreuve.

Erwan Larher était-il légitime à tirer un livre de ce drame intime ? En aucun cas a-t-il longtemps pensé. Une « mésaventure » personnelle qui n'aurait rien d'intéressant pour le grand public. Pourtant, les mots sont venus un jour, précédant même la décision d'écrire. Et c'est en sa qualité d'écrivain que l'auteur aux santiags s'est finalement décidé à publier ce livre qu'il ne voulait pas écrire, signant là un ouvrage puissant et utile.

Ce livre qu'il ne voulait pas écrire, j'ai souhaité le lire, vite, comme une évidence. La rencontre a comme je me l'imaginais, été au rendez-vous. Ce livre et son auteur font désormais parti de ceux qui comptent pour moi. En voici les raisons.

Pressé par des amis écrivains d'user de sa plume après l'attentat – Alice Zéniter et Manuel Candré en particulier –, Erwan tergiverse. « Tu n'es ni sociologue, ni philosophe, ni penseur ; victime ne te confère aucune légitimité à donner ton avis branlant et ajouré à la télévision ou dans un hebdomadaire. Toutes les paroles ne se valent pas. »

Le véritable sujet n'est pas, me semble-t-il, la légitimité, celle-ci ne faisant bien évidemment aucun doute à mes yeux, mais plutôt celui de l'utilité. À quoi bon témoigner, aux côtés de tous ceux qui le font ? Pourquoi répondre positivement aux sollicitations des médias qui, même les plus sérieux d'entre eux, s'accrochent à chaud à la moindre information sans aucun recul, parfois indécents voire obscènes ?

Alors, Erwan a pris son temps, un recul nécessaire, une distanciation indispensable pour évoquer cette tragédie, non en guise de thérapie comme beaucoup d'autres, sans haine rétrospective non plus, mais avec le désir de partager, de livrer à ses lecteurs des éléments nécessaires à la compréhension d'une situation extrêmement complexe. En somme, et avec pertinence, il a réussi à mettre son talent d'écrivain à profit. L'écriture a, en effet, cette vertu de permettre de dépasser largement l'intérêt individuel pour servir le collectif. Utiliser son talent pour rendre compte d'une situation tout en invitant le lecteur à réfléchir. « La littérature n'arrête pas les balles. Par contre, elle peut empêcher un doigt de se poser sur une gâchette. Peut-être, il faut tenter le pari ».

Une fois la légitimité du projet acquise et son utilité certaine, une fois les mots jaillis, comment les ordonner ? Vrai challenge auquel l'auteur s'est trouvé confronté ! Et qu'il a relevé avec brio ! Ce livre qu'il ne voulait pas écrire n'est au final ni un roman, ni un récit, ni une biographie, mais bien l'objet littéraire poursuivi, à la frontière des autres styles, très original. Erwan Larher a utilisé plusieurs astuces pour ce faire, à commencer par l'emploi de la deuxième personne du singulier, le « je » autofictionnel ne lui convenant pas. Il a aussi inventé les personnages des assaillants, s'adressant à eux en choisissant des noms fictifs, pour essayer d'approcher au plus près leur psychologie. Autant de moyens permettant d'impliquer le lecteur dans ses propos, le conduisant à entrer dans le livre sans rester à côté. Dernière originalité, et pas des moindres, l'insertion des « Vu de l'extérieur ». Erwan a sollicité un certain nombre de personnes, plus ou moins proches de lui, leur demandant d'exprimer la manière dont elles avaient vécu la soirée du 13 novembre, avant de savoir qu'il était encore en vie. Ces témoignages viennent ponctuer le récit, lui imprimant un rythme particulier, un certain relief aussi et une richesse indéniable. Certains m'ont davantage touchée que d'autres. Je pense notamment au « Vu de l'extérieur V » qui dès les premiers mots, m'a saisie et extrêmement émue : « ça creuse une proximité, de penser si fort à quelqu'un, de lui parler à distance, de prier sans foi, de croire comme une môme à s'en fendre les paupières... ». Extrait rédigé par une auteur sans aucun doute mais qui ? La pudeur des mots choisis par Erwan Larher transparaît aussi ici puisque les auteurs de ces vues de l'extérieur ne sont pas identifiés au coup par coup mais cités au début de l'ouvrage.

Autant d'éléments qui autorisent l'auteur à se tenir parfois à distance du récit, évitant, de fait , tout pathos. Pour autant, ne pensez surtout pas, en ouvrant ce livre, avoir affaire à une prose simplement originale. Préparez-vous à être secoué, gravement ! Certains passages se lisent en apnée. La scène de l'attaque est ... époustouflante, rendant parfaitement compte de l'état de guerre dans lequel se sont retrouvées toutes les victimes. Un style saccadé, au rythme des rafales, des mots répétés, scandés, des HURLEMENTS quasi audibles, et une mise en page venant alors habilement mettre en valeur les mots choisis.

Si Erwan Larher est parvenu à user de sa qualité d'écrivain pour partager sa douloureuse expérience, son humanité et sa sensibilité affleurent à chaque page du livre. Lui qui reconnaît avoir vécu cet événement comme une victime parmi les autres, regrettant parfois de n'avoir su se montrer davantage héroïque, délivre l'un des messages les plus forts que puisse receler un livre : celui du bonheur d'être vivant, porté par l'amour des siens : « j'ai découvert tout cet amour. Il a fait dévier la trajectoire de la balle, n'essayez pas de me prouver le contraire ». Allant à l'encontre des idées reçues qui voudraient qu'au moment critique, l'on voit sa vie défiler, on pense à ses proches… l'auteur confesse n'avoir ressenti que de la douleur, immensément, et la volonté que ça aille vite et que ça ne fasse pas trop mal, obsédé alors de faire le mort. Un fatalisme et une résignation véritablement surprenants. Et qui nous interrogent aussi : qu'aurais-je fait dans cette situation ?

Cher Erwan, sachez qu'avec ce livre que vous ne vouliez pas écrire, vous êtes vraiment à des années lumière de la super Lavette dont vous vous affublez à tort. Parce que partager, aussi douloureux que cela a dû être, c'est faire avancer la réflexion, en tenant à distance l'horreur vécue. Vous nous avez offert les mots indispensables pour nous permettre d'y voir un peu plus clair et nous rappeler combien le bonheur est fragile et ne tient souvent qu'à un fil.

Ce livre représente pour une moi une rencontre avec une magnifique plume qu'il me tarde déjà de lire à nouveau, en commençant par Marguerite et... ses fesses, des retrouvailles avec des auteurs, d'autres que je souhaite maintenant découvrir, une co-jurée du grand prix des Lectrices Elle et même une personne avec laquelle j'ai travaillé un temps et que je suis persuadée d'avoir identifiée dans les « Vu de l'extérieur » !

Je terminerai en citant à nouveau un extrait de ce livre, tellement juste et fort. L'auteur évoque les visites à l'hôpital de ses proches durant ses dures semaines d'hospitalisation : « Comme c'est bon, putain ! Pourquoi pas tous les jours ? Pourquoi pas à chaque instant de nos vies ? Pourquoi attendre les drames ? Voilà quelques années que tu as décidé de dire que tu les aimes à ceux que tu aimes, de dire quand c'est bien, quand c'est beau, quand c'est touchant. D'exprimer tes sentiments. D'essayer d'être gentil et bienveillant contre le cynisme ambiant et ton fond fier et égoïste. Ca change tout. L'amour autour, en donner, en recevoir, ca change tout. Tant pis pour les pisse-froid ».


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Le livre que je ne voulais pas écrire

Erwan Larher offre avec cet ouvrage un point de vue intéressant et différent sur les attentats du 13 novembre. Si je n'ai pas toujours réussi à accrocher avec le personnage de l'écrivain et ses dilemmes, le récit pur de l'évènement parvient à être à la fois drôle et touchant, ce que renforce l'insertion des textes "vus de l'extérieur" et qui apporte une profondeur supplémentaire au livre.
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Le livre que je ne voulais pas écrire

3 novembre 2015 au Bataclan … Erwan s’y trouvait, il a reçu deux balles mais voilà, ce n’était pas son heure et il est toujours là pour nous raconter cette terrrible soirée. Sans pathos, parfois même avec un brin d’humour et toujours avec une immense sincérité …



Un livre très intime, une mise à nu totale et pourtant pleine de pudeur. Une écriture sobre et néanmoins percutante qui nous donne l’impression d’avoir été à ses côtés durant tout ce récit …



Et surtout, beaucoup, beaucoup d’amour ! Je ne suis pas certaine d’être sortie indemne de cette lecture : presque du mal à imaginer que je n’y étais pas !
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Le livre que je ne voulais pas écrire

Ce livre qu’Erwan Lahrer ne voulait pas écrire est le récit de sa nuit d’enfer le 13 novembre 2015 au Bataclan.

Il réussit avec beaucoup de pudeur à mettre en mots l’intolérable, la peur et la souffrance.



Son texte est entrecoupé par les réactions de ses proches ce qui donne plus de poids au récit.



Erwan Lahrer ne s’érige pas en victime, il ne juge pas mais relate des faits et salue le travail des secouristes, des médecins, du personnel soignant.

« Il faut plus de personnel soignant, les payer plus, se soucier de leur bien-être professionnel. Taxez la spéculation, capez les hauts salaires, démerdez-vous –démerdons-nous- mais n’abandonnez pas la santé publique. »



J’ai eu l’occasion de rencontrer trop brièvement l’auteur lors du dernier salon du livre de Vannes.

Je garde en mémoire, son regard bienveillant et malicieux, son sourire tellement craquant, sa gentillesse, son humour.



En refermant ce livre qu’il ne voulait pas écrire, je pense qu’il lui ressemble, il est d’une élégance incroyable.

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Le livre que je ne voulais pas écrire

Erwan Larher était au bataclan le 13 novembre 2015 pour le concert d'Eagles of death metal.

Il nous raconte ce qu'il a vécu ce soir là et aussi sa convalescence sans pathos , juste avec beaucoup de sincérité .

Forcément , c'est émouvant , bouleversant .....
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Le livre que je ne voulais pas écrire

Passé les 4 premiers chapitres où l'auteur ne cesse d'expliquer son titre (j'ai failli abandonné), on est plongé dans cette journée noire. Le style est particulier mais accrocheur, le plume est laissée à d'autres qui ont vécu de plus ou moins près ces événements. J'ai particulièrement aimé le chapitre vu depuis la place de l'un des terroristes : c'est le genre de chapitre auquel on ne s'attend pas et qui bouleverse nos pensées, nos jugements...
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Le livre que je ne voulais pas écrire

Et puis comme il finissait "Marguerite n'aime pas ses fesses", il a vu un signe. Les balles qui l'ont touché sont venues au niveau de ces fesses. Une occasion de montrer l'importance aussi de bander quand on est un homme et que l'on aime le sexe. Il se montre entier, vrai et sans tabou même s'il se dédouble dans les expressions et évite le JE. « Tu n’es ni sociologue, ni philosophe, ni penseur ; victime ne te confère aucune légitimité à donner ton avis branlant et ajouré à la télévision ou dans un hebdomadaire. Toutes les paroles ne se valent pas. » On se met à l'apprécier tout comme tous ces proches qui sont pleins de bienveillance, de tendresse et de force. Impossible de sortir de cette lecture indemne sans être en colère contre la violence et à la fois avec l'envie de dire à ceux qu'on aime qu'on les aime. 
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Le livre que je ne voulais pas écrire

Le livre que j’aurai voulu ne pas aimer lire



Erwan Larher, à son corps doublement défendant – parce qu’il ne l’a pas souhaité et parce qu’il en a souffert dans ses chairs –, se trouve être le seul écrivain à avoir vécu les événements du Bataclan de l’intérieur. Il a toujours refusé d’en parler publiquement, entre autre, pour n’être taxé d’aucune récupération de cet événement vis-à-vis de sa carrière d’écrivain et ne pas être lui-même récupéré par qui que ce soit. Mais sa position singulière devait bien finir par le pousser, aidée par ses amis, à écrire un livre à ce sujet.



Toute la question était, de l’aveu même de l’auteur, de ne pas faire juste un livre sur le Bataclan mais un objet littéraire. D’écueils en pièges, d’embûches en chausse-trappes, de montagne à gravir en marécages à enjamber, Erwan Larher a finalement réussi à les surmonter et, et cela se sent dès les premières pages, à écrire non pas un objet littéraire SUR mais un objet littéraire AUTOUR du Bataclan.



Mais comment a-t-il donc réussi ce tour de force ? Tout simplement (ceci est sans aucun doute une litote) en mêlant intime et collectif, en s’effaçant, en acceptant de ne plus totalement s’appartenir. Tout d’abord en utilisant le « je », le « tu » et le « il » qui renvoient à des « nous », des « vous » et des « ils ». Erwan Larher s’interpelle, se harangue, s’agresse sans concession : il s’extraie de lui-même pour s’observer et se transformer en un autre personnage, un autre de lui-même.



Ensuite, Erwan Larher a inséré des chapitres intitulés « vu du dehors » écrits par son entourage : famille, amis, amours… Ces « vu du dehors » répondent à cet autre Erwann Larher qui sort en quelque sorte de son propre corps, ou du corps de son hôte-auteur, pour se regarder du dehors. Autant de chapitres que de voix différentes, plus ou moins égales mais jamais discordantes, qui contrebalancent les récits d’Erwan Larher. Cet équilibre permet au livre de respirer, au rythme d’Erwan Larher, au rythme de l’auteur qui l’habite, au rythme de ses hôtes.



On pourrait caricaturer/réduire le récit d’Erwann Larher pour le réduire au triple questionnement suivant : « où c’est que j’ai mis mes santiags ? », « est-ce que je vais rebander ? » et « suis-je un caillou ? suis-je Sigolène ? » (cette dernière interrogation renvoyant à certains des plus somptueux passages du livre et au livre de Sigolène Vinson « Le caillou » écrit et publié après les événements de Charlie Hebdo). De ce nombrilisme, Erwan Larher en fait un leitmotiv salutaire pour lui et un credo universel pour nous, lecteurs, qui renvoie aux questions que l’on s’est tous posées : vais-je me relever de ces attentats ? qu’a-t-on perdu d’humain dans ces attentats ?



Malgré les artifices littéraires employés par Erwan Larher, on suit quand même une chronologie des faits, une succession d’événements, de situations qui impliquent l’auteur. On se replonge alors dans sa propre chronologie de faits et d’événements. Où était-on ? Que faisait-on ? Mais à cause des artifices littéraires employés par Erwan Larher, on fait bien plus que cela. On replonge aussi dans les pensées qui nous assaillaient ce soir-là et qui pour certaines nous assaillent toujours.



Et on se prend à répondre avec la voix d’Erwan Larher que l’amour est effectivement plus fort que tout. L’amour de ses proches, bien entendu, mais aussi et surtout l’amour universel qui rapproche les être humains. Si on perd cet amour, cette fraternité, on perd toute humanité. La seule réponse à la barbarie humaine c’est l’amour humain, sous toutes ses formes.



Erwan Larher, au moment de se mettre dans la peau des terroristes (quel morceau de bravoure !) ou de parler de les évoquer, ne tient jamais un discours de haine mais toujours de compassion. Le récit y puise une force insoupçonnable de prime abord. Ne ratez pas cet Objet Littéraire tout à fait identifié.





Vu du dehors



Tout fut d’abord très précis. C’est après que c’est devenu diffus.

Tout commence comme une soirée banale, de fin de semaine : des enfants épuisés qui vont se coucher tôt, un des deux qui négocie avec sa mère de dormir dans le grand lit parental et un mari qui se retrouve relégué au salon pour assouvir sa soif de lecture. Et puis le démon du jeu le reprend : il se souvient que ce soir c’est France-Allemagne au Stade de France et que si on peut mettre la pâtée une bonne fois pour toute à Schumarer et lui faire ravaler ses propres dents, « c’est toujours ça que les boches n’auront pas », comme on disait par chez moi !

Alors tu allumes l’Ipad, tu lances l’appli de télévision, tu regardes la second mi-temps du match. Tu es bien, le radiateur diffuse la petite odeur de chauffage qui fait te dire que la nuit ne sera pas glacée loin de ton lit. Et puis tu entends la voie du commentateur qui parle de bruit d’epxlosion. Mais tu ne comprends pas. Et puis tu entends des sirènes. Mais comme tu habites le long du canal Saint-Martin, tu ne comprends toujours pas.

Et puis les sirènes se font, non pas plus insistantes, mais plus fréquentes. Plus fréquentes que d’habitude, plus fréquentes que toujours. Tu ne comprends toujours pas ce qu’il se passe mais tu comprends qu’il se passe quelque chose. « Il s’est passé quelque chose » chante Juliette. Tu l’as souvent en tête cette ritournelle depuis bientôt deux ans, elle a pris un sens nouveau.

Alors tu poses l’Ipad mais tu ne l’éteins pas, la France est en train de gagner. Et tu prends ton téléphone pour chercher des informations. Alors tu reposes ton téléphone et tu reprends l’Ipad. Mais ce n’est plus du foot que tu vas continuer à suivre. Tu vas suivre une folle soirée entre infos, SMS, Facebook à rassurer, à prendre des nouvelles, à écouter les sirènes qui continuent leurs folles poursuites, à garder tes yeux ouverts malgré la fatigue de la semaine qui semble comme en suspension, à te demander si tu dois aller réveiller la maisonnée pour leur dire que… Mais pour leur dire quoi ? Alors tu restes seul dans ton salon à regarder les écrans, à observer les reflets des gyrophares des voitures qui déboulent sur le canal qui arrivent d’on ne sait où et qui vont là où on sait, maintenant.

Tu ne sais pas encore qu’une soirée un peu comme celle-là, tu en passeras une autre, en juillet 2016, sans les gyrophares, sans les sirènes parce que si tu es dans le sud, tu n’es pas directement à Nice mais dans l’arrière-pays. Un petit havre de paix et de calme à moins d’une heure des nouveaux attentats, chamboulé aussi par une nuit à rassurer, à prendre des nouvelles et à garder tes yeux ouverts malgré la semaine la fatigue de la semaine qui semble comme en suspension et malgré les douze heures de routes de la veille pour rejoindre ton lieu de vacances.

Bien sûr, ces attentats ont détruit avant tout des vies et les certitudes que je/tu/nous pouvait avoir sur ma/ta/notre existences. Mais ils ont aussi emporté avec eux les barrières de l’individualisme. Pas pour tout le monde. Pas partout. Mais je/tu/nous espère suffisamment pour ne pas faire de la fraternité un vain mot, un futur concept, un prochain oubli.

Alors, cher Erwan (je/tu/il se sent assez proche pour laisser tomber le nom de famille et passer au tutoiement), je/tu/il ne sait pas si tu rebandes à nouveau (et je/tu/il s’en fiche de le savoir, même si je/tu/il te le souhaite - et puis tu sais, la bandaison de papa, hein !), et d'ailleurs je/tu/il ne sait pas moi/toi/lui-même si je/tu/il a réellement survécu dans mon/ton/son intégrité à ces différents événements, mais je/tu/il espère que tu as pu pleurer dans ta bière…
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Le livre que je ne voulais pas écrire

Vous faites peut-être partie de ceux qui n’ont pas (encore) lu ce livre et vous vous dites « moi, jamais! ».. Sachez que j’étais comme vous. Pour moi, il était hors de question que je lise un roman/témoignage d’un gars qui s’était fait tirer dessus au Bataclan. J’avais l’impression d’avoir vu trop d’images, d’avoir entendu assez de récits pour me faire ma propre idée. « Le livre que je ne voulais pas écrire » était devenu « Le livre que je ne voulais pas lire » (ok c’était facile). Et puis, ce livre est apparu sur les étagères de la bibliothèque de ma ville, ça ne me coûtait rien de le prendre. Dans le train, le jour-même, je commençais à le lire, à l’aimer, à le terminer avidement le lendemain. Aussi simple que ça. Entre temps, j’avais déjà essayé de convaincre ceux qui ne l’avaient pas encore lu et me demandais à qui je pouvais bien l’offrir…

Je ne vous ferai pas de résumé de ce livre. Je veux juste que comme moi, vous oubliiez vos préjugés et que vous rencontriez Erwan, Jeanne, Alice, Loulou, Sigolène, et tous les autres. Ses proches qui ont pris la plume pour raconter leur 13 novembre et comment ils avaient vécu ce drame. Car ce qu’Erwan ne voulait pas c’était se mettre en avant. Il ne voulait pas écrire ce livre. Alors il parle en « je », en « tu », en « il », en « nous »... pour que ce récit soit universel.

Erwan Larher est écrivain et ça se sent, il a le sens des formules et de la narration. J’ai vraiment pris beaucoup de plaisir à découvrir son écriture et son humour ravageur.

Ce texte est aussi un vibrant hommage aux personnels soignants , ces réparateurs de corps décharnés, d’âmes blessées.



Ce livre résonne comme un bel hymne à la vie...
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Le livre que je ne voulais pas écrire

La première fois que j'ai vu ce livre, j'ai remarqué sa couverture et elle m'a attiré. Sobre, mais belle parce qu'avec des imprimés bleus, ma couleur préférée et surtout des santiags le genre de pompes que j'adore.



Je ne savais pas de quoi parlait ce livre, je ne connaissais pas son auteur. Et quand j'ai lu le sujet je n'ai pas osé l'acheter...Pas dans l'immédiat. ça me faisait une impression de voyeurisme, de curiosité malsaine et j'ai toujours détesté ce comportement chez les autres, alors pas question de faire parti de la meute d'assoiffés de sensationnalisme, faussement compatissants et dénués d'empathie.



Et puis je l'ai recroisé ce bouquin, principalement sur les réseaux sociaux que certains de mes amis lecteurs avaient lus et mes amis lecteurs ne sont pas du genre à se repaître du malheur des autres.



Je l'ai donc acheté, mais pas lu...Et puis j'ai rencontré Joss, une libraire formidable qui va inviter Erwan Larher dans sa librairie pour une rencontre. Là plus question de reculer, quand je vais à une rencontre d'auteur je lis le livre avant ( rarement je n'avais pas le livre et découvrais l'auteur)



Pourquoi je vous dis tout ça ? Peut-être parce que ce livre là il ne peut pas être raconté. Ce n'est pas un roman, c'est un partage, des échanges, entre l'auteur et nous les lecteurs, avec ses amis aussi qui ont écrit pour lui, sur lui.

Parce que quand on est touché dans sa chair, à un moment de sa vie où on pensait seulement à passer un chouet moment à écouter de la bonne musique, dans une salle de concert un soir de vendredi 13 novembre, on a pas envie d'écrire un roman là dessus. Juste parler, d'amitié, d'amour, de souffrance, encore d'amitié, de trouille, encore d'amour et savoir qu'on est là, en survivant, peut-être parce que justement on croit dur comme fer que par dessus les balles, les hurlements, le sang, les morts ,un lien invisible fait de toutes ces amitiés, tout cet amour, à tisser au dessus de soi comme une protection miraculeuse.



Une lecture brute, sans fioriture, qui m'a énormément touchée, moi la soignante tellement empathique et proche des gens. Je ne peux qu'être proche d'Erwan, même si je ne le connais pas encore.
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Le livre que je ne voulais pas écrire

Je n'ai pas aimé ce livre sur j'ai eu du mal à finir, je n'ai pas aimé l'écriture à la deuxième personne. L'histoire est complètement décousu, je n'y ai pas compris grand chose. De plus, il y a beaucoup de répétitions ainsi que de mots que je ne comprenais pas.

Assez déçue.
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Le livre que je ne voulais pas écrire

Voici la critique que je ne voulais pas écrire ! Pas facile de donner un avis sur un texte lié à un événement aussi violent et encore récent que les attentats du 13 novembre 2015.

Mais tout de même, il faut tirer son chapeau à Erwan Larher qui a très bien mené ce projet B., cet objet littéraire qui se révèle à la hauteur du défi : ne pas paraître exhibitionniste ou opportuniste.

Riche, notamment grâce aux textes "Vu du dehors" rédigés par ses proches, dont l'auteur jalonne son roman, " Le livre que je ne voulais pas écrire" parvient bel et bien à toucher quelque chose de collectif et de profondément humain.
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Le livre que je ne voulais pas écrire

En prenant ce livre, je ne pensais pas du tout qu’il s’agissait d’une espèce de biographie, qui plus est, sur les attentats du Bataclan. Je pensais à un vrai roman. Rien ne nous le dit sur la 4ème de couverture. J’ai eu de la peine à entrer dedans vu le style d’écriture hybride entre la narration de l’auteur en tu et alterné du point de vu de ses amis. Malgré tout, on s’attache à ce qu’il a vécu, qu’il exprime sans filtre, surtout sur sa capacité à retrouver sa « 3ème jambe ». Intéressant toutefois.
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Le livre que je ne voulais pas écrire

Difficile de parler d’un livre qui vous a autant ému. Erwan LARHER était au Bataclan ce terrible soir du 13 novembre 2015 ou la folie terroriste à frapper différents lieux de Paris. Erwan a été blessé dans sa chair, a dû lutter en serrant les dents, pas les fesses (la balle était passée par là). Il raconte, plutôt il rend compte des différentes émotions qui l’on parcouru pendant ces mois de souffrance. Mais Larher lui, n’a pas envie de faire pleurer dans les chaumières. Lui ce qui l’intéresse c’est les mots, ceux qui font qu’il a quitté son métier pour devenir écrivain. Et son talent narratif transpire tout du long de ce texte jamais larmoyant, toujours tourné vers une légèreté et une sensibilité qui colle parfaitement à Larher. Son livre est magnifique, vient vous cueillir alors que Larher fait tout pour l’éviter, certaines pages sont d’une justesse et d’une puissance incroyable. D’accord avec vous Erwan, on aurait aimé que ce livre n’existe pas, mais puisqu’il est là malheureusement, autant vous le dire, j’ai rien lu de mieux cette année.
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Le livre que je ne voulais pas écrire

J’avais entendu parler du livre d’Erwan Larher sur les réseaux sociaux. Il m‘intriguait et je m’étais dit, je vais le lire c’est sûr.

Mais je ne voulais pas découvrir l’auteur avec ça. Alors j’ai lu, Marguerite n’aime pas ses fesse d’abord (quelle ironie quand on y pense) et puis l’abandon du mâle en milieu hostile (rapatrié de Bretagne grâce au marquepage).

Je vous ai dit tout le bien que je pensais de ces deux romans alors j’étais prête pour le 24/08.

Le livre que je ne voulais pas écrire… Personne ne devrait pouvoir le lire, il ne devrait pas exister

Pas besoin de pitch, Erwan Larher était au Bataclan le 13 novembre 2015, pour le reste il faudra lire.

Antoine Leiris a écrit « vous n’aurez pas ma haine » et bien ils n’ont pas eu non plus l’humour, l’humanité et la tendresse d’Erwan Larher.

Erwan, c’est sûr le « projet B » est bel et bien un très bel « objet ».
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Le livre que je ne voulais pas écrire

Leçon d’écriture in vivo : rester intelligent tout en étant poignant, à partir d’une expérience personnelle atroce. Du grand art, et pas uniquement.



Sur mon blog : https://charybde2.wordpress.com/2017/08/16/note-de-lecture-le-livre-que-je-ne-voulais-pas-ecrire-erwan-larher/


Lien : https://charybde2.wordpress...
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