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Critiques de Erwan Larher (218)
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Pourquoi les hommes fuient ?

« Et toi, tu fais quoi ? (Je dîne avec toi, mec, et je m’ennuie.) »

Hou ça partait mal, entre ce roman et moi. Débuté avec un solide a priori (jamais terminé un roman d’Etwan Larher, il me perdait en cours), les premiers temps avec miss Jane (prononcer « Jhaine…) » ne m’incitaient guère à l’apprécier, elle et surtout sa langue, quelque peu hérissante, à mes yeux à tout le moins. Et puis elle m’a eue, la zouz. « Pendant que l’écrivain est aux toilettes, Jane checke ses profils. Il l’a saoulée avec ses remarques moisies, genre c’est malpoli de garder son portable sur la table, encore plus de répondre à ses messages. Invite une vieille la prochaine fois, Balzac ! » Elle est drôle, Jane. Libre, aussi. Tendre, évidemment, sous sa carapace d’épines acérées. Sa narration est entrecoupée par celles de ses deux pères putatifs, dont elle est à la recherche. Leur niveau de langage est tout autre, et cet écart est vraiment intéressant. « L’hiver t’est merveille, à présent. Lactescente pureté tavelée de crissements… » vs « Comme si tu lisais des romans, je lui ai répondu. Il m’a envoyé un selfie avec sa bibliothèque en arrière-plan, comment il m’a châtiée le bâtard ! » J’ai même dû chercher quelques mots que je ne connaissais pas, comme : vénéfice, smaragdin,ou encore pégueux, wow. Il n’y a que ce « fors (« cette jolie banlieusarde dont tu ignorais tout fors la nudité ») qui tombe à plat, parce que dit par Jane, bien loin de ses habitudes et d’où sortirait-elle ceci, elle qui revendique comme un fait d’arme de ne jamais, jamais rien lire du tout, et certainement pas des romans ? En dehors de ces deux aspects déjà totalement réjouissants (la langue et l’humour), le roman mène une enquête dans un environnement qui n’est pas tout à fait le nôtre. Une piste, notamment, est juste évoquée, comme ça, sans obtenir le développement qu’elle mérite et c’est aussi frustrant qu’amusant. Jane est témoin d’une bastonnade policière dont la victime surprend… Je me suis dit non mais c’est quoi, ça ? Avec un regain d’intérêt amusé. Mais ce n’était rien, en fait, qu’une fantaisie pas exploitée par la suite, ou de si loin qu’on le regrette. Tout ceci donne un roman dans lequel on s’enfonce avec de plus en plus de plaisir, et dont on apprécie le message sous l’intrigue. Il y est finalement question de solidarité, d’entraide et de valeurs magnifiques telles que la gentillesse et la bienveillance. Différent, et bien sympathique.
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Pourquoi les hommes fuient ?

Jane a 21 ans et pas froid aux yeux (ni ailleurs d'ailleurs), vivant sa vie à 200 à l'heure. Elle ne se laisse pas marcher sur les pieds et a le sens de la répartie cinglante (pour le plus grand plaisir du lecteur). Côté famille? Des grands parents peu attractifs qui se révéleront moins moches qu'attendu, une mère décédée et un père en pointillés finalement disparu on ne sait où. Seul indice lâché par sa mère : c'est un musicien. De fil en aiguille Jane enquête, rencontre, découvre le milieu rock des années 80, les petits groupes qui percent, disparaissent, un milieu où l'on se marche sur les pieds et lutte pour sa part de lumière.



Que l'on ne s'y trompe pas, ce roman ne se résume pas à la quête du père, il est beaucoup plus dense et riche que cela! Le monde du rock comme si vous y étiez, la fuite en autarcie dans une campagne reculée, les portables qui buguent mystérieusement, des grèves, manifestations, de la violence policière, des auras ou manques d'auras, mais dans quel monde sommes-nous? Le retour de Billie, mère de Marguerite (celle qui n'aime pas ses fesses), des scènes gouleyantes, Jane n'appréciant pas qu'on lui pique sa place de train, le type aviné dans le bistrot, les colocataires de Jane, une journaliste locale, un plan à trois, un personnage ne comprenant pas la signification de 'non'. Des retours vers le passé, éclairant le présent, un suspense bien mené. J'ai dévoré le tout.



Quelques extraits



Jane utilise pas mal de vocabulaire et tournures 'jeune', mais on suit (j'ai quand même dû chercher MMORPG et yolo, shame on me)

- Si on a inventé un mot, c'est parce qu'il n'y en avait pas pour dire ça.

- On dit ce qu'on veut, surtout!"



Avec le colocataire, Greg

"- Neuf heures?! Bordel, Greg, je me suis padgée à cinq dum, et puis on n'entre pas dans la chambre des gens à neuf heures un dimanche matin!

Ce taré de petit bourge confit dans ses habitudes, je parie qu'il préférerait une dictature militaire à une pénurie de lait bio."

(et peu après on a une description d'un magasin bio par Jane, ça vaut son pesant de quinoa.)



A feuilleter je retrouve pleiiiiiiiin de passages réjouissants.



Mais aussi



"L'hiver t'est merveille à présent. Lactescence pureté tavelée de crissements, de craquements, ponctuée de diamants givrés, le rien réverbère le rien à perte de vue, un aperçu des origines, ou de l'éternité. les larmes nivéales aux branches pendues disent le chagrin de la forêt, affirment qu’elle était là avant la matrice qui la rase et survivra à l'implosion de celle-ci.

Découvrir que le silence de la solitude n'en est pas un non plus."



"Tu plantes, cueilles, chasses sans te poser de questions. S'en posaient-ils, tes ancêtres berrichons au XVIIème siècle? La culture, l’éducation, les livres ont enherbé les esprits, lents vénéfices qui ont accouché d’ego monstrueux. Et de questions. Trop de questions. Heureusement, on a inventé la télévision."



Erwan Larher fait partie du club très fermé des auteurs dont je veux tout lire, et arrivée au 7ème opus j'ai tenté de comprendre pourquoi. Une belle imagination flirtant parfois avec l'imaginaire, un regard acéré sur notre monde et éventuellement des pistes de solutions, des personnages parfois brut de pomme sur lesquels l'on sent le regard bienveillant du créateur, et cette écriture dense et drue qui paraît couler de source, pourtant on sent que la barre est haute et pas question d'à peu près.
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Pourquoi les hommes fuient ?



3 éléments qui pourront vous permettre de savoir s'il vous faut fuir le nouveau roman d'Erwan Larher.



L'histoire :

Accrochez-vous aux rayons de votre bibliothèque, car nous frisons la grande originalité : une fille veut retrouver son père ! Au moins, du repos pour les neurones, on se glisse dans cette trame les yeux fermés ...heu...pas trop....faut découvrir quand même ce que l'auteur en fait de cette intrigue. Si l'on considère la fin de l'ouvrage ( rassurez-vous, je ne divulgache rien), pas grand chose. Mais là, je pointe d'emblée les deux points faibles de ce roman qui par ailleurs possède quelques qualités propres à intéresser un lecteur qui aimera se plonger à la suite d'une certaine Jane ( prononcez djène SVP). Jane est jeune, sa mère vient de quitter notre monde de brute sans beaucoup attrister sa fille unique qui a d'autres chats à fouetter, surtout des mecs à baiser ou à entourlouper. Au moins une héroïne qui prend sa vie en main et qui n'a pas froid aux yeux ! Un peu nombriliste, elle caracole dans la vie sans trop se soucier du monde extérieur pourtant en grève et en quasi révolution. Elle fonce, portable greffé dans sa main .... même si celui-ci l'intrigue pas mal quand ce salaud de Google ne veut pas lui donner les renseignements demandés...



Le style :



Assurément le point fort du livre. Avec un vocabulaire en parfaite adéquation avec l'âge de son héroïne ( un petite vingtaine), les phrases percutent, groovent ( c'est pas démodé ce terme ? ) , fusent, comme un Queneau actuel le ferait pour mettre en scène une jeune adulte d'aujourd'hui. La quête au paternel devient alors pas mal hilarante et se dévore comme une bonne sitcom ( très bien dialoguée). On ne fuit donc pas puisque l'on se régale du franc parler et des pensées sans filtre de Jane.



Les personnages :



Vous l'aurez compris, Jane occupe un très grande place dans le livre, tellement énorme que les autres protagonistes n'ont guère de place pour exister.

La fin sur le blog
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Pourquoi les hommes fuient ?

Et boum! Encore touchée! Erwan m’a une nouvelle fois conquise avec « Pourquoi les hommes fuient? »! La question qui m’assaille est: est-ce que ma chronique va pouvoir rendre justice à ce roman et vous donnez envie de vous précipiter chez votre libraire afin d’acquérir cette pépite???



Tout d’abord, l’écriture d’Erwan est une écriture singulière, une écriture qui lui appartient entièrement, qui se lit comme on l’écoute, qui ne fait pas de chichis!! Et c’est cela que j’apprécie le plus chez Erwan, le non chichi, ça fait du bien!! En fait, Erwan écrit tout simplement. Dans « Pourquoi les hommes fuient? », Erwan nous emmène dans l’univers de la musique, de l’ultra-connexion, de la recherche d’un père et de soi aussi. Il y a aussi la violence, la rébellion (un clin d’oeil à l’actualité?), le sexe, la drogue, le rock! C’est tout un univers que nous côtoyons dans ce roman avec des choses qui nous sont forcément inconnues mais que nous allons apprendre à connaître, à appréhender tout comme cela va se passer pour son héroïne, Jane! Dans ce roman, il y a également la quête: la quête d’un père, la quête de soi. En effet, Jane recherche son père et celui-ci se cherche également depuis le début de sa carrière. On y découvre les coulisses d’un groupe de punk avec ses concerts, ses groupies, ses trahisons. On y découvre également un écrivain avec le sarcasme que peut évoquer le fait d’être écrivain. On y découvre une société qui se rebelle avec des êtres différents de nous humains (ou pas… telle est une des questions). On y découvre le monde provincial également, monde éloigné de la capitale. Et dans toutes ces découvertes, il y a Jane, Jane à la grande gueule, Jane qui pense avoir peur de rien, Jane qui tente toutes les expériences, Jane qui s’en fout du quand dira-t-on, Jane sensible en fait, sensibilité cachée sous une carapace!!



« Pourquoi les hommes fuient? » est un roman d’aujourd’hui avec le passé en fond. En effet, il y a les chapitres de Jane, et les chapitres des Jo, Joseph et Joris, à se demander lequel est Jo… Erwan emmène son lecteur dans une enquête où forcément, le présent côtoie le passé. Nous suivons Jane dans sa recherche de son père, de ce Jo et elle va faire de jolies rencontres au final, des rencontres qui vont la faire avancer. Ce roman est une histoire d’amour, une histoire de musique, une histoire d’amitié, une histoire d’hommes, une histoire de recherche de soi! Et quel petit bonheur de retrouver Marguerite, qui n’aime d’ailleurs toujours pas ses fesses!!! Erwan a fait un très bon roman avec « Pourquoi les hommes fuient? », un roman dynamique, un roman vrai, un roman punchy, un roman qui, pour moi, ressemble à son auteur!
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Pourquoi les hommes fuient ?

Mais oui bon sang pourquoi les hommes fuient ?! Avant de lire ce livre, j’avais environ 4 pistes de réflexion :



- parce qu’ils s’emmerdent

- parce qu’ils ont faim

- parce qu’ils ont peur

- parce qu’ils sont programmés pour ça



Heureusement pour vous, Erwan Larher s’est penché sur la question un peu plus longtemps. Car déjà, que fuient-ils ces hommes ? Leur femme, leurs enfants, leur crédit maison et l’ensemble de leurs échecs ? Eux-mêmes, ou leur père qu’ils sont en train de devenir ? Est-ce vraiment une fuite ou l’envie d’explorer le monde ?



Jane, la jeune femme de 21 ans et narratrice du roman, est persuadée que son père, parti lorsqu’elle avait 4 ans, était une véritable popstar, un guitariste à groupies. Parce qu’on pourrait presque pardonner à un homme de partir s’il est ROCK’N ROLL ! Mais c’est quoi, au juste, être rock and roll ? Inconstant et volage ? Totalement libre ? Être libre, c’est être égoïste ou c’est être audacieux ? Et une femme qui fuit, c’est rock’N roll?? Pas vraiment n’est-ce pas... Vous l’aurez compris, ce sujet soulève chez moi un questionnement infini.



Jane rencontre un écrivain au début du récit, de trente ans son aîné. Il l’invite à dîner et tout commence par un ennui profond. Et qui dit ennui, dit rétrospection et enquête. Qui était véritablement son père ? Était-ce ce fameux Jo, Jonas ou Johann, dont le récit sème par indices les chapitres de sa carrière et de sa chute ?



Je ne vais rien vous spolier, juste vous dire que j’ai beaucoup aimé. La construction, le rythme, la narration, et toute la batterie de questions qu’il continue de susciter. Au-delà de la philosophie de vie, les personnages sont parfaitement incarnés et modernes. Les chapitres sont parfois durs, souvent lucide-amer, et l’humour revient toujours, mention spéciale pour la repartie de Jane et la description de l’écrivain à mourir de rire dans sa caricature. Beaucoup de choses sont à mourir de rire d’ailleurs, comme souvent avec cet auteur. Ne fuyez pas ce livre !!
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Pourquoi les hommes fuient ?

J’ai découvert la plume d’Erwan Larher avec Le livre que je ne voulais pas écrire. Une fiction, un peu autobiographique sur un écrivain fou de musique qui se trouvait au Bataclan le soir des attentats, le 13 novembre 2015. Comme Erwan Larher. Le livre que je ne voulais pas écrire est un roman que je ne voulais pas lire mais il m’a été conseillé avec tellement de bienveillance que j’ai cédé. Et j’ai aimé. Parce qu’il ne s’agit pas d’une oeuvre larmoyante ou écrite pour satisfaire un public voyeuriste. C’est un roman, déjà. Un roman qui mêle réalité et fiction, délires et lettres de proches, qui parlent de leurs angoisses de leur culpabilité aussi, celle de ne pas avoir senti les choses arriver, celle de se sentir soulagé de ne pas avoir été au concert ce soir-là. Un livre qui questionne, et que l’on devine OVNI dans la bibliographie de son auteur. Donc j’ai découvert la plume d’Erwan Larher avec Le livre que je ne voulais pas écrire, mais j’ai conscience que jusqu’à Pourquoi les hommes fuient ?, je ne la connaissais pas vraiment, cette plume.



Alors je me suis plongée dans son nouveau roman comme on plonge dans l’inconnu. Et j’ai fait connaissance avec une héroïne pas banale. Jane, une fille libre, qui se moque des conventions, à l’aise avec son corps et parle comme une charretière des cités. Un cocktail assez détonant. Elle rencontre « l’Ecrivain » lors d’un salon littéraire, accepte un dîner histoire de manger à l’œil mais sans avoir franchement envie de finir dans son lit. C’est peut-être cette rencontre, c’est peut-être ce moment, peut-être parce que sa mère ne peut plus rien lui dire sur lui, qu’elle va se mettre à rechercher son père. Probablement un musicien. Probablement un membre du groupe Charlotte Corday, qui a eu un certain succès dans les années quatre-vingts, surtout à Tours. Cette quête va l’amener dans cette ville, au Bateau Ivre, là où tout a commencé. Et c’est là que l’univers va commencer à se détraquer…



J’ai lu Pourquoi les hommes fuient ? presque en apnée, faisant quelques pauses non pas pour respirer mais pour écrire à mes copines que j’étais en train de lire un livre vraiment, vraiment bon, percutant. Cela faisait longtemps que je n’avais pas ressentie cette fébrilité. Je ne sais pas vraiment Pourquoi les hommes fuient ? m’a tant remuée. Tant plu aussi. Evidemment, il y a le style de l’auteur, très rock. Evidemment, il y a l’histoire qui flirte avec l’irréel. Evidemment il y a Jane, un personnage atypique, attachant et quelque peu fantasmatique. Et évidemment avec tout ça, il y a un livre génial. Ma rencontre avec la plume d’Erwan Larher a été belle. Et je me suis empressée d’aller acheter Marguerite n’aime pas ses fesses pour prolonger ce moment. J’espère.
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Pourquoi les hommes fuient ?

Et si la fuite était un acte de courage et non de lâcheté ?

Et si aux environs du mi-temps de sa vie, et après avoir constaté un relatif échec et un éloignement beaucoup moins relatif de ses rêves d’ado, la fuite, la disparition constituait la seule solution acceptable.

Et si la meilleure façon de ne pas supporter les petits renoncements de nos existences était justement de renoncer à tout et tant pis pour les dommages collatéraux ?



Jane à 20 ans, elle vient de perdre sa mère avec laquelle elle n’avait pas une relation très développer et n’a jamais connu son père ou si peu. En vidant les tiroirs de la maison maternelle, elle découvre des pistes qui vont la décider à partir à la recherche de cet homme dont elle n’a quasiment plus de souvenir et dont sa mère lui a avoué par erreur qu’il était musicien.

Et toujours cette question pourquoi ? Pourquoi les hommes fuient ? Pourquoi n’affrontent ils pas ce que la vie leur jette à la face ?

Mais au fond si c’était eux qui avaient raison…



Une nouvelle fois Erwan Larher nous régale de son écriture inimitable, érudite et rock.

Un infini plaisir de retrouver son univers et de croiser en guest Marguerite de son précédent roman « Marguerite n’aime pas ses fesses » (disponible en poche)

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Pourquoi les hommes fuient ?

Avec un tel titre, ce 7e ouvrage de l'auteur vient nous interroger sur notre nature masculine, ici, pas au mieux de sa réputation... vous en conviendrez...



Et quand on commence la lecture, dès le premier chapitre, on s'aperçoit que le mâle va, tôt, être mis à mal par causerie avec romancier star, interposée …



Et qui va nous le présenter sous un jour si peu glorieux ? Hein ! Qui ?... Jane (non pas Jeanne mais Jane)... une fille qui n'a pas froid aux yeux ni ailleurs, une nana bien dans l'air du temps, belle, à la fois guerrière et fragile. Alors dites-vous qu'avec une telle héroïne, Erwan Larher va vous entraîner dans une quête à l'issue improbable, truffée de rencontres surprenantes, de mystères, de révélations contradictoires, de revirements, de toquades, de vague à l'âme, mais aussi de sourires et de rires au dépend de ces hommes gauches, veules, bourrés d'ambitions ou bien ayant perdu toutes illusions. L'auteur surf sur les méandres de ces états d'âme qui, de la pétillante ironie à la colère, passe parfois à la partie fine mais aussi au désespoir de retrouver un père qui a fui au moment où l'on en avait certainement le plus besoin.







Erwan Larher a un style bien à lui, son écriture est incisive non dénuée d'humour avec moult clins d’œil corrosifs sur la société de notre temps et l'actualité très récente. Y supplée ici un argot contemporain, un vocable percutant, une reformulation concise de ce qui fait notre présent dans sa vérité nue et ça, c'est top !… D'ailleurs, l'auteur ne redoute pas de vous ballotter entre trépidations de l'action et réflexions personnelles, sociétales ou philosophiques, pas plus qu'il vous ménage en passant d'un chapitre à un autre où le contexte est très différent, dans l'espace et dans le temps...



Le père disparu depuis des lustres quelque part dans la nature, est en filigrane tout au long de la lecture à la fois tout proche et si loin… insaisissable... et ça nous emmène au fil des pages dans une tourmente qui titille notre curiosité et nous fait follement espérer la rencontre de Jane avec celui des deux gars "Jo" de l'ex groupe rock « Charlotte Corday » en vogue 30 ans plus tôt, qui pourrait être son père... reste à savoir lequel des deux...



Jane se raconte, se laisse aller à tous ses changements d'humeurs et envies, elle a la réplique vive et acerbe ; parfois, elle peut faire le coup de poing aussi bien qu'elle encaisse les coups, mais, au final, ne lâche rien et, contre son gré, elle ira jusqu'au bout… au bout ?



Au bout... elle trouve Faustine dans un café de bourgade pittoresque ; elle nous fait une description de l'endroit, de ses indécrottables attablés et de ce qui s'y passe qui ne manque ni de sel ni d'exposition de poitrine... on en prend plein les mirettes et c'est fort bien... ceci, juste avant la chute de cette histoire que je vous recommande de lire impérativement si vous voulez vraiment savoir pourquoi les hommes fuient... et, en prime, passer un bon moment de lecture...







Ah oui « Chauvigny le Sec »... mais où donc l'auteur nous a-t-il dégoté ce charmant village ??? Un nom pareil ça ne s'invente pas … si !.. Ah tiens !...
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Pourquoi les hommes fuient ?

Elle, c’est Jane, pas Jeanne, Jane, c’est pourtant facile. Jane, qui se demande depuis toujours pourquoi les hommes fuient, est une jeune femme à la recherche du père. Un père qu’elle a trop peu connu et dont sa mère lui a si peu parlé. Et justement sa mère vient de mourir. Alors, même si elle n’est pas plus attristée que ça, elle a beau fouiller dans ses affaires, elle voit bien qu’elle n’en saura pas plus son géniteur.



Jane est hôtesse, dans les soirées elle fait le service pour un traiteur. Par le plus grand des hasards, lors d’une de ces soirées, elle entend quelques notes de musique qui lui trottent dans la tête. Ritournelle entêtante qui lui rappelle un air lointain. Et qui va, de fil en aiguille, la mener jusqu’à Tours sur les traces de Jo, ou de Jo, c’est selon. A la recherche d’un père, d’un musicien punk ou rock mais forcément connu, et qui a disparu. Elle retrouve un groupe dans lequel deux des musiciens auraient pu être son père, mais lequel, et quand, et surtout pourquoi ce père a-t-il fui ? Elle met toute son énergie pour partir à la recherche du père perdu…



Ce roman comme son titre, est un questionnement sur la vie, sur le pourquoi les hommes fuient, et que fuient-ils finalement ? Un monde qui ne leur convient pas, une famille, une société dans laquelle ils ne se retrouvent plus, ou eux-mêmes ? Est-ce alors lâche ou courageux de fuir ainsi, de disparaitre, de changer totalement de vie ?



Voilà assurément un roman que l’on n’a pas envie de poser avant la fin. J’ai aimé cette écriture rythmée, incisive, parfaitement adaptée aux différents personnages et qui change avec eux. Que ce soit celui de Jane, ou ceux d’un groupe de musicos punk, d’un écrivain attendrissant et un peu désespéré, d’une bande de copains plutôt paumés qui se déchirent et se séparent. Écriture adaptée également aux situations qui partent du passé vers une actualité plus contemporaine, des manifestations récurrentes et violentes par exemple, avec une héroïne bien ancrée dans le présent, active sur les réseaux sociaux, qui partage ses émotions via son mobile et ses stories.



lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2020/04/22/pourquoi-les-hommes-fuient-erwan-larher/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Qu'avez-vous fait de moi ?

L'histoire débute sur la dernière journée de travail du héros, Léopold, à qui on ne renouvelle pas son contrat. Mais Léopold a une haute opinion de lui même: narcissique, egotiste, tout ce qui lui arrive est forcément la faute des "autres". La première partie du livre détaille ses déboires, ses fréquentations et ses fantasmes. La seconde partie du ivre peut se lire comme un polar ou un livre d'espionnage, mais très irréel. Pour ma part j'y vois plutôt une paranoïa destructrice qui ne fait qu'accélérer sa descente aux enfers. La critique sociale se lit en filigrane et je trouve qu'il y a un peu de Brett Easton Ellis en moins " saignant". C'est bien écrit et j'ai eu beaucoup de plaisir à lire ce premier roman très prometteur.
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Qu'avez-vous fait de moi ?

De l’énergie, action, modernité, originalité, voici les mots qui me viennent pour résumer ce livre de ouf ! J’ai adoré ce roman pétillant et décalé, l’histoire qui s’imbrique dans une fausse réalité, je suis narrateur ou pas ah ah suspense, ni polar, ni autre chose, un genre à part, mais quelle part ! quelque part dans la sphère romancière des auteurs dans la marge, un pied bien ancré dans les mots, et l’autre dans un imaginaire débordant mais bien mené à toute vitesse. Le récit débute en douceur, une certaine langueur semble s’installer, reflet de sa déprime, reflet de notre société, mais cette dernière ruissèle d’eaux boueuses, nauséabondes, ces eaux limpides aux premiers abords, attirent par ses éclats, en miroitant des paradis évanescents, Narcisse s’y mire et tombe dedans, naïf, plein de bonne volonté, le bougre comment pouvait-il imager une seule seconde, la capharnaüm qui se joue derrière le rideau rouge. La scène s’offre à lui, mille rôles, mille spectateurs, applaudissements, Mesdames, Messieurs … je suis le roi des loosers, mais j’ai décroché un rôle enfin un job, le job le plus rutilant de ma carrière, ça vaut bien un peu de peine à étaler sur une tranche de bonheur non ? Et bien non, le bonheur ne se tartine pas sur une tranche de pain visqueux et moisi, le bonheur a besoin de pureté, de sincérité, d’authenticité… Le bonheur ne se limite pas à un gros salaire et des avantages en nature, ni en voiture et appartements luxueux, ni fringues griffées …



J’ai adoré ce scénario déjanté, qui va crescendo, tout en infiltrant une enquête qui se faufile entre les personnages. Un premier roman étonnant pour ne pas dire détonnant, où l’ennui n’est pas au rendez-vous… Accrochez vos ceintures, catapulte en vue, Léopold Fleury, vous emmène dans une spirale pleine de surprises étonnantes… de l’humour teinté de dérision, des points sur les “i” tout naturellement, des petits coups de pied par ci par là jetés par cet héros qui se croit super mec tombeur à tomber toutes les nanas pourvu qu’elles soient dotées de tout ce qu’il faut là où il faut avec l’intelligence en prime, ce côté là m’a quelque peu lassé à la longue mais ça fait partie du “film”, ce mec qui se croit invincible à l’abri de tout avec sa belle “gueule” et sa ribambelle de diplômes, pas plus invincible que le pauvre bougre du coin sans diplôme…il va vite déchanter …pris au piège , saura-t-il s'en sortir et à quel prix ?



Un bon roman énergique à prendre au degré que vous voulez, premier, second ou troisième… qu’importe vous passerez un agréable moment de lecture… vivement le second roman…




Lien : http://lesmotsdepascale.cana..
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Qu'avez-vous fait de moi ?

Léopold Fleury, 27 ans, sur-diplômé comme tant d’autres voit la fin de contrat de travail poindre aux éditions du Soir. Mais, Léopold est un écrivain de génie ! Enfin, c’est lui qui le dit et il en est convaincu … et d’ailleurs quand son talent sera enfin reconnu, il vivra ses rêves qui tiennent lieu du fantasme. Revenons sur terre, le patron des éditions du Soir a été tué et Léo est soupçonné de meurtre. Au chômage avec des économies réduites à néant à cause d’un mauvais placement bousier, Léo rame pour trouver un emploi. Orgueilleux, branché en permanence sur les femmes et vivant dans ses rêves, Léo accède enfin au monde tant convoité du gratin dauphinois parisien où les paillettes brillent de mille feux… Il pense avoir réussi à décrocher ce travail grâce à ses nombreuses qualités et à son CV mais il n’en est rien. Léo n’est qu'un pion que certains déplacent sur l’échiquier… un pion qui aspire toujours à ses rêves. Et léo se retrouve embarqué dans une histoire qui dépasse toute réalité.

Roman ou polar ? Un mélange des deux qui est bien réussi ! Léo a tout pour agacer : pédant, arrogant, bref, le genre de personnes à qui l’on voudrait clouer le bec. Même lorsqu’il se retrouve en situation précaire, Léo joue au mythomane. S’enfermer dans ses rêve, ça a du bon quelques fois. La dure réalité du quotitien même si elle est pimentée par les désirs érotiques de Léo est décrite avec un humour acéré ! Car mine de rien, ce livre porte sur notre société et rien n’est laissé de côté. Tout y passe : le travail, l’écologie, le pouvoir, le paraître… De l’humour vif, sans concession sur ce qui nous entoure ( ô bonheur !).

J’ai préféré la seconde partie du livre car la première partie d’un point de vue écriture m’a semblée quelquefois un peu formelle.

L’ensemble est largement réussi : aucun temps mort et un ton d'une délicieuse impertinence!

Un premier roman qui donne déjà envie de lire les prochains livres de cet auteur !
Lien : http://fibromaman.blogspot.c..
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Qu'avez-vous fait de moi ?

Après L’abandon du mâle en milieu hostile, j’ai cherché d’autres titres à la bibliothèque et n’ai trouvé que son premier roman. Très prometteur. On sent déjà la plume d’un écrivain de talent. Pas de doute. Et surtout, ce que j’aime chez cet auteur, c’est qu’il nous raconte une histoire, totalement imaginée (comme quoi il existe encore des romanciers français, des vrais, pas des pseudos écrivains qui sous le terme de roman n’écrivent que sur eux, se répandent et nous ennuient) avec un style si reconnaissable.



Ici, une histoire rocambolesque. Entre fantasme et réalité, le narrateur nous emmène dans une pseudo histoire espionnico policière détonante, avec des morts, des rebondissements, des poursuites.



C’est original, le ton est alerte, on lit ce texte comme on dévale une colline, à toute allure et lorsqu’on arrive en bas, la surprise est totale, on débouche sur un paysage complètement différent de celui auquel on s’attendait, et le roman prend un tout autre sens ! Génial !



Et puis, de l’humour, un humour noir, décapant, du sarcasme, de l’autodérision, tout ce que j’aime, porté par un narrateur antipathique, l’anti-héros par excellence, le looser, celui à qui rien ne réussit mais qui se croit un génie, qui s’imagine une vie trépidante… et qui érafle au passage une société malade.



Je ne vais pas m’arrêter là dans la découverte de cet auteur, et si ma bibliothèque ne possède plus de romans d’Erwan Larher, je vais tout simplement me les offrir.



Un auteur pour tous ceux qui aime l’irrévérence et la langue française !
Lien : https://krolfranca.wordpress..
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Qu'avez-vous fait de moi ?

Léopold Fleury a 27 ans, un roman pas publié, quelques ex, quelques amis, et son CDD se termine. A lui les joies de la recherche d'emploi, voire même la descente vers la misère...







Parmi ses amis perdus de vue, un certain Richard cherche à le contacter, Richard qui serait le traître d'une vaste organisation souterraine et nuisible (non, pas de taupes ici) et a donc besoin d'aide car on en veut à sa peau,- mais à qui peut-il se fier?







Deux mystérieux Dupond et Dupont surgissent périodiquement sur le chemin de Léopold Fleury et le questionnent pour le compte de la Sécurité du Territoire.







A première vue donc Léopold Fleury est un type un peu à côté de la plaque; les fantasmes érotiques et les pages de son roman interviennent habilement dans sa vraie vie; côté sentimental il essaie d'oublier une certaine Sabine, n'ose pas aborder Marie, flashe sur Sarah, ne remarque pas Virginie. Le lecteur - par des aperçus sur les actions de Richard et de ceux qui sont à ses trousses- comprend que Léopold est aussi cerné et manipulé.







Où cela va-t-il mener notre héros? Les événements s'accélèrent...







Mon avis



Un roman que j'ai pris grand plaisir à découvrir car je ne savais absolument pas où l'auteur allait me mener (et ça, j'adore) . Mine de rien on parle des médias, du travail avilissant, du commerce équitable, de la société de consommation. Léopold Fleury pose sur le monde qui l'entoure un regard incisif, tout en se réfugiant dans son univers intérieur. Rien de plombant, attention, l'humour affleure toujours. L'auteur semble avoir prévu les reproches que l'on pourrait avancer sur son histoire en insérant au bon moment des remarques teintées d'auto dérision.







Comme d'ordinaire je ne peux trop en dire, mais le retournement final donne au roman une dimension vraiment différente, sérieuse et tragique et apporte un éclairage émouvant sur le héros.







Un roman à découvrir
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Qu'avez-vous fait de moi ?

"Erwan Larher signe une brillante comédie sociale, qui dérape en thriller"

Jean-Claude Perrier, Livres-Hebdo
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Qu'avez-vous fait de moi ?

Pas malin de ma part... J'ai lu ce livre cet hiver et je me souviens que j'avais bien aimé cet anti-héros aussi attachant que pathétique, à la langue bien pendue. J'avais aimé aussi l'écriture de l'auteur et les travers de la société qu'il dénonce. Je me souviens également d'avoir moins aimé le caractère de Léopold quand la belle vie s'offre à lui, car il devient prétentieux et un peu à baffer. Mais j'avoue ne pas avoir plus de souvenirs que cela de l'intrigue et suis incapable de pondre un billet qui relaterait en détail mes impressions sur cette lecture...
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Qu'avez-vous fait de moi ?

A l'aperçu du titre, je pensais qu'il s'agissait d'une œuvre autobiographique, ou pour le moins, d'un récit romancé moins axé sur la fiction que sur des faits vécus qui ne sauraient être étrangers à l'auteur...



Déjà parce que je me dis que dans toute histoire, fut-elle inventée du début jusqu'à la fin, celui ou celle qui l'écrit ne peut jamais vraiment prendre distance de ce qu'il est en tant que personne avec ses affects, ses tournures d'esprit, son bagage intellectuel, ses connaissances, les idées qu'il a intégrées, ses aspirations, ses expériences existentielles, sa vision du monde, sa façon de juger et de réagir, ses engagements, et l'idée qu'il se fait de lui ou d'elle-même face à son environnement... il est très difficile que ne transpire pas, dans ses écrits, ces parcelles de soi et ces pans de notre vie, fussent-ils distillés à doses homéopathiques.







Eh bien je me trompais... mais que ne soient pas sous-tendus dans l'écriture et ce qu'elle révèle au-delà des lignes, certains aspects énoncés ci-avant, tenant à la personne et à la personnalité de l'auteur, n'est pas forcément improbable, toutefois ça ne constitue pas la trame ni les visées de ce roman...







* Que je vous dise tout de suite : j'ai pris un réel plaisir à lire ce premier ouvrage d'Erwan Larher. On ne s'ennuie pas au défilé des pages... tous les ingrédients du roman attractif sont présents. La construction en deux parties distinctes et complémentaires mais aussi, en polarité, se singularise, chacune disposant d'une introduction faite du début d'une même phrase anodine employant la comparaison établie à partir des exigences météorologiques se devant être en adéquation avec la pratique du badminton, à juxtaposer avec d'autres exigences encore plus terre-à-terre...



Le style est « nerveux », incisif, caustique et parsemé de clins d’œil humoristiques, le vocabulaire riche, contemporain, parfois « recréé » mais nullement grandiloquent, sans tournure pompeuse. J'aime bien les soliloques, ces moments d'ouvertures et de respirations où l'auteur, à partir de son intrigue et des « confidences de son personnage principal, Léopold Fleury qu'il fait s'exprimer à la première personne, donne un bon coup de patte au monde et aux modes d'aujourd'hui, aux façons d'être bien ou mal, aux comportements, aux addictions propres (ou pas...) de notre temps, avec aussi pas mal de références au présent à travers des faits d’actualités sociales et politiques mais aussi, aux rencontres sportives parfois imaginées quant au score de certains match de foot...



La métaphore n'est nullement absente, maîtrisée, circonstanciée mais aussi outrée et donc drôle , en voici quelques exemples :



(Page187)



« ...à 36 ans, avec deux seins pareils, d'origine, fermes comme des positions israéliennes en Palestine... »



(Page 191)



« ...Je flâne dans le brouhaha aucunement incommodé... ...détaché comme un gynécologue au milieu d'une partouze... »



« ...Marie aussi improbable, désirée et libératrice que le but en or de David Trezeguet à l'Euro 2000... »







Métaphores humoristiques, jusqu'à être grinçantes, façon d'ouvrir les guillemets, pour des considérations hors contexte, à un moment de pleine action et voilà que percutent en moi, lecteur du dimanche, quelques résurgences de Frédéric Dard, le pseudo-nommé San Antonio, père des truculentes enquêtes d'un commissaire hors norme et éternel beau gosse. En fait, dans cette fiction de Erwan Larher, nous ne sommes pas loin du roman policier car le suspens est bien présent et entretenu dans chaque chapitre...







Reprenant mon impression du début « Qu'avez-vous fait de moi » est un titre qui apparemment, sonne comme un reproche fait aux siens, à ses parents et, par extension, à ceux ou celles qui ont encadré notre enfance, notre jeunesse, notre cursus scolaire et universitaire …



Mais, à la lecture, on découvre qu'il s'agit de tout autre chose, ces reproches s'adressent à la société et aux maux de notre temps... on trouve là : la férocité tenant à la concurrence pour faire sa place dans la vie, les coups de butoirs à l'âme que provoquent les rivalités sociales et amoureuses, les désespoirs et les accès de colère qu’entraîne le chômage, les angoisses tenant aux doutes sur ses capacités et les revers émanant de son propre destin.



Le personnage central doit se confronter avec lui-même autant qu'aux manipulations des personnages qu'il rencontre au gré de ses pérégrinations...



Nous ne sommes pas loin du thriller avec un suspens qui se transmet d'un chapitre à l'autre, parfois d'un paragraphe à l'autre, où le chassé-croisé des personnages qui gravitent dans l’environnement de Léopold Fleury nous tient en haleine, le lecteur ne sachant à aucun moment, qui, dans cette galerie très mouvementée, sont les bons et qui sont les méchants. C'est là, toute l'habileté de l'auteur lequel ne ménage pas son «héros » nous le décrivant, parcimonieusement au fil des pages, comme un personnage ambiguë dont l’ego est bien chevillé à l'âme autant que sa sensualité débordante et son aspiration l'attirant vers tout ce qui brille, au-delà des déconvenues et des « râteaux » qui jonchent son parcours... mais il sait aussi faire montre de pugnacité...



Alors ce Léopold Fleury est-ce un loser ou un winner ?... Il en demeure qu'il nous fait nous poser cette question :

Doit-on trouver nécessairement la légitimité de notre existence dans le regard des autres ?







En dire plus serait préjudiciable à l'envie de lire ce roman à l'intrigue bien ficelée, une fiction jamais loin des réalités de notre temps quant au contexte et à celui bien plus occulte des dessous pervers de la politique ayant à faire face aux monstruosités non avouables que s'acharnent à mettre en exergue autant les pros que les fans de la communication...







Si vous n'avez pas encore lu cet ouvrage, à vous internautes de passage, je le recommande vivement. Au delà du genre littéraire que vous n'affectionneriez pas forcément, ce serait vraiment étonnant que vous soyez déçus, déjà parce que cette prose est de qualité, le français, notre si belle langue, n'est nullement écorché et aussi parce que la construction de l'intrigue est parfaitement échafaudée, et qu'enfin, le dénouement est… euh… un dénouement… un dénouement … oui… un dénouement…



Ah, je vois, vous vous demandez s'il y a du sexe à travers cette histoire… et pourquoi n'y en n'aurait-il pas, hein !... Vous concevez ça vous, la vie sans le sexe, pire, une fiction où il n'y aurait pas quelques passages se rapportant au sexe !... Mais ce n'est peut-être pas le plus important, n'en déplaise à nos rêveries et autres besoins d'évasions bardés de dérives libidineuses...







*NB : Que ce soit bien clair, dans cet article, il ne s'agit nullement de l'énoncé de propos relevant d'une critique littéraire, elle, hors mes compétences, mais d'un « billet » où sont exposés mes impressions et une ébauche d'analyse toute personnelle, consécutives à la lecture du premier roman d'Erwan Larher.





Illustration de la couverture du livre … polarité des mains qui s'agrippent en surface où des pieds s'empressent en pas affairés... autre paradoxe de notre temps mais aussi, vraie contradiction des menées et affects qui sublime chaque destin...
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Qu'avez-vous fait de moi ?

Roman à tiroirs, jeu sur l’imaginaire et l’imagination, le réel et la fiction, les apparences …

Beaucoup d’humour, satirique et désabusé à la fois, de belles trouvailles (le 1er paragraphe donne le ton !), un vocabulaire émaillé de termes choisis, très sophistiqués, en contraste avec le milieu superficiel dépeint dans la plus grande part du roman. On ne voit pas bien l’utilité de ces termes (halitueux, égriser, amplectif, velouteux …) dans les situations évoquées, des synonymes plus courants auraient fait l’affaire ! Ces choix rendent d’autant plus évidente l’inadéquation du personnage, de son parcours, de son bagage, avec l’univers où il rêve de se faire une place. Il est toujours en décalage, pas seulement avec les gens et les milieux autour de lui, mais aussi avec les différents niveaux de réalité dans lesquels l’auteur le balade – et nous avec !

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