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Mika Biermann développe une œuvre littéraire des plus originales dans le paysage contemporain. Il se moquait du temps dans Booming, de l’espace dans Un blanc. Dans ce troisième roman chez Anacharsis, c’est au tour des personnages de brouiller les pistes.

Écrit à la première personne dans une langue truculente, Cendres de Marbella est le récit d’une trajectoire éclair au ras du bitume. Celle d’un jeune dealer de hasch, malin mais enfermé dans certains schémas de pensée, qui voudrait bien s’extirper de sa banlieue en déliquescence autogérée, pour être quelqu’un d’autre, du bon côté du périphérique.

Erwan travaille dans les frigos d’un abattoir angevin, au rythme des carcasses qui s’entrechoquent. Une vie à la chaîne parmi d’autres, vouée à alimenter la grande distribution en barquettes de viande, mais qui va bientôt dérailler.

Dans l’enchevêtrement des êtres et le brouhaha des langues d’un wagon à bestiaux, le narrateur distingue une femme. Elle s’adresse à son amant resté à Paris : « Sors-moi de cet enfer, aide-moi, souviens-toi, mon amour ». Elle se remémore sa relation avec lui.

Le père de François est assassiné par un migrant. Son deuil est vite rendu impossible par sa cousine Louise, militante d’extrême-droite qui transforme ce drame en opération d’agit-prop identitaire.

Fils de mère batteuse dans un groupe punk, Benjamin souffre d’un mal étrange : il ne supporte aucun son. Réduit à grandir avec un casque antibruit sur les oreilles, il réinvente avec peine le monde qui l’entoure. Pour l’aider dans cette reconstruction, une communauté de Pieds Nickelés veille sur lui. Gazoline Tango se présente comme la chronique douce­‐amère d’une cité de banlieue où la poésie se rêve à chaque coin de rue, par obligation et instinct de survie.

Le destin poignant d’Ingrid Jonker, jeune poète sud-africaine qui n’eut de cesse de combattre son père, haut dignitaire de l'apartheid, et dont la poésie inspira tant Mandela. Faisant alterner avec brio ces deux figures, Nimrod nous entraîne dans la tragédie d’un pays qui se mêle au mal de vivre d’Ingrid.

Reclus volontaire dans le couloir B d’un hôpital psychiatrique, il ne parle pas, ainsi en a-t-il décidé. Le récit nous livre, par touches imprécises, les raisons qui lui firent choisir l’asile plutôt que la vie. Jusqu’à ce que… Un suspense que Philippe Didier campe dans une petite ville de province comme tant d’autres.

Dans une cave, le cadavre scalpé d’une adolescente africaine - sa disparition dix mois plus tôt n’avait pas vraiment ému les autorités. Du déracinement à l’ostracisme, quelle place pour les enfants nés sous les vents mauvais ?

Un photographe de presse, habitué des zones de guerre, est invité à venir en Corée, pour réaliser une série de photos de mode. Malgré lui, il va être entraîné dans une aventure qui le conduit à tenter de récupérer des œuvres d’art volées. Mais c’est la ville, Séoul, qui le happe...

1901. Les Balkans sont sous la neige. Stoyan est vieux désormais, il se souvient de l’hiver 1861 où son périple a commencé : il fait partie de la délégation bulgare envoyée à Constantinople négocier avec le nouveau sultan. Très vite il prend les armes pour la libération des Balkans. Arrêté, il est condamné et déporté dans la prison la plus terrible de l’empire : Diyarbakir. Stoyan parvient pourtant à s’en échapper…

Le 1er mai, à Paris, une fête citoyenne est organisée par le président. Un coup de feu sème la panique et embrase la République. 5 personnages pris dans le tumulte, leurs vies bousculées par les événements se croisent et se confondent, charriant avec elles une réflexion contemporaine sur le sens du politique et de l’engagement.

A la tête de sa petite entreprise, un homme ordinaire doit soudain faire face à la disparition soudaine des clients et la multiplication de ses dettes. Roman obsédant, La Fuite décrit une descente aux enfers pavée de mensonges et de suspicions, où l’orgueil prime sur les sentiments. Un quotidien qui se transforme en tragédie.

Voici les confidences d'une mère dévastée par le départ de sa fille en Syrie, des mots comme une seule pensée d'amour réduite à la supplique déchirante : Ma fille, ne t'en va pas. Marion Poirson-Dechonne propose là un titre basé sur des faits réels qui nous plonge au cœur de l'actualité.

À dix ans, André est un garçon à peu près comme les autres. Il vit avec sa mère, professeur de littérature, et aime jouer aux cow-boys avec son meilleur ami Jean. Mais André a un don : le piano. Un jour, pour la première fois, son père vient le chercher à la sortie de l’école. Cet événement, banal pour tant d’autres enfants, bouleverse sa vie.

Un couple. Lui travaille dans une grande entreprise. Changement de patron. Pressions. Harcèlement ? Il se suicide. Elle. En colère contre lui, qui a fui la vie. En colère contre l'entreprise, à qui elle demande des comptes. David contre Goliath. Face à l'adversaire, ne pas plier. Faire le deuil. Choisir de sourire à une existence nouvelle.

« Mon amour mon père un ami un amant. Quelqu’un veut me parler. Je cours. J’ai l’impression de ne faire que cela, guetter, courir ». Après un événement tragique, dans une atmosphère post-apocalyptique, une femme tente de survivre.

Au moment de faire le choix de sa vie, un homme questionne son appétit pour celle-ci, découvre l’œuvre d’un peintre méconnu et en tire l’idée d’un tableau dans lequel il se mettra en scène. Une méditation sensible sur la vacuité d'une existence ordinaire qui conduira le protagoniste à lui donner pleinement son sens.

Athènes. Socrate vient d’être condamné à boire la ciguë après un singulier procès. L’aube se lève sur sa dernière journée. Ses amis affluent pour faire leurs adieux au penseur. Seule la voix pleine de colère de sa femme Xanthippe s’élève : « Les Athéniens comprendront, les Athéniens se réveilleront !  » Pour tenter de réhabiliter et de sauver son mari elle se lance donc dans les rues d’Athènes – et dans ses souvenirs.

Le 25 décembre au matin, Stanislas Pyhré découvre son frère pendu dans le hall de la demeure familiale. Mais Erik s'est-il vraiment suicidé ? Stanislas va fouiller les secrets de cette grande famille lyonnaise pour démontrer le contraire.

« J’ai écrit pour frayer mon propre chemin parmi les discours dominants sur la maternité. Témoigner de mes propres contradictions, de mon ambivalence dans le rapport à la norme, la tentation d’y céder. Face à ce moment de grande fragilité et de vulnérabilité, la société continue de vouloir produire des mères parfaites. Or la mère parfaite fait partie des Grands Projets Inutiles à dénoncer absolument. »

Une cité minière du nord de la France. Une femme nous invite dans sa cuisine autour d’un café, comme cela se fait. Elle parle de ses origines polonaises, de son père, elle l’a perdu jeune, de son mari. Elle évoque ses bonheurs, sa solitude, les fantômes du passé. C'est ainsi que, par le récit de sa vie fait par la mère au fils, l'autobiographie prend toute sa dimension romanesque.

Les parents d’Angelina rêvent d’une vie meilleure, loin de la misère de Madagascar. Mais après le naufrage de leur barque au large de Mayotte, la jeune fille va devoir rembourser les passeurs. Commence alors pour elle un long périple semé d’embûches, qui la mènera jusqu’à Beyrouth, puis Paris.

Depuis le ventre de sa mère, Maryam vit de front les premières heures de la révolution iranienne. Six ans plus tard, elle rejoint son père en exil à Paris. L'auteure raconte le déracinement, l’éloignement, l’effacement de la langue natale, et les racines comme fardeau, comme rempart, comme arme de séduction.

Debout près d'un bar situé face à l'océan, une soixantaine de personnes attendent l'arrivée d'une voiture. Celle-ci transporte le cercueil du tenancier. Qui sera bientôt placé au centre de la salle. C'est là qu'ils vont lui rendre hommage, en transformant le lieu de leurs agapes nocturnes en éphémère chapelle ardente, le temps de vider quelques verres et de revisiter leur mémoire en y faisant entrer la figure de celui qu'ils honorent.

Dans le port de Caen, confortablement assis sur le pont de son bateau, le commandant Philippe Pesqueur goûte la quiétude de cette fin de matinée ensoleillée et les saveurs parfumées d’une bière triple. Le téléphone vibre : le corps d’un gamin vient d’être découvert dans la poussière grise des quais…

Des tempêtes sévissent depuis trois mois, rendant inaccessible le phare de Babel. Deux hommes sont à l'intérieur, luttant contre le froid, l'abattement et la folie, jusqu'au jour où tout bascule. Ce roman à rebondissements raconte l'histoire d'un homme, gardien de phare, et de sa fuite désespérée.

C'est l'histoire d'Abel, un "winner", un jeune homme qui "réussit". Il apprend un jour avoir hérité sur une île, mais comment cela se peut-il, puisqu'il est orphelin ? Pour comprendre, Abel décide de se rendre sur cette île qui ne se trouve par ailleurs sur aucune carte.

Fanny N. a 33 ans, mais en vérité elle a l’âge mental des petits dont elle s’occupe à la crèche. Fanny N. mesure 1,59 m et pèse 100 kilos. Fanny N. vit encore chez sa mère, qui l’infantilise. Mais Fanny N. veut un bébé. Son bébé à elle. À n’importe quel prix.

Dans les territoires immenses du Montana, Matt Weldon, adolescent livré à lui-même et maltraité par l’existence, tente de renouer avec ses origines et fouille le passé décédé dans l’ascension de la montagne Denali et d’une mère internée. Incontrôlable et dévasté, son grand frère Jack est habité par une rage qui le mettra en travers de sa quête et le conduira à commettre l’irréparable.

Un jeune officier se retrouve parachuté au Liban, au sein des casques bleus. Plongé dans le folklore onusien, la grande aventure à laquelle il aspire tourne vite à la farce. En suivant ses mésaventures, cette satire du milieu militaire nous plonge au cœur d’une opération de maintien de la paix.

Comme une pierre dans un labyrinthe raconte le parcours de Damien, jeune autiste Asperger sauvé par la musique, dans un style littéraire certain et avec une capacité d’analyse incisive. Un hymne à la vie, doublé d’un hommage aux mamans qui accompagnent leurs enfants différents.

Ce récit biographique retrace le parcours d’Herschel Grynszpan en France, de 1936 à 1940. Quatre années tumultueuses durant lesquelles Herschel Grynszpan est passé du statut de réfugié à celui de clandestin, de victime se retournant contre ses bourreaux, de prisonnier puis d’homme libre avant d’être finalement livré aux nazis par Vichy.

Sonja fuit son passé militaire en Afghanistan, dort dans un van et enchaîne les petits boulots. Échouée à Mèze, elle rencontre Pierre, ancien champion olympique, Sabine, caissière en supermarché, et Abbes, fils de harki qui sort de prison. Tous les quatre tentent de s’inventer de nouveaux horizons.

« Je suis romancier. J’invente des histoires. Des intrigues. Des personnages. Et, je l’espère, une langue. Pour dire et questionner le monde, l’humain. Il m’est arrivé une mésaventure, qui est une tuile pour le romancier qui partage ma vie : je me suis trouvé un soir parisien de novembre au mauvais endroit au mauvais moment ; donc lui aussi. »

Mathias apprend que sa mère va mourir. De retour dans la maison de son enfance, ce sont plusieurs mondes qui vont s'ouvrir à lui : le cahier que sa mère a écrit ; sa relation avec son infirmière… Des liens se tissent : Mathias, Hermine, Blanche.., mêlent et confrontent leurs chemins de vie, bousculant parfois ce qu'ils croyaient être, révélant aussi des parts d'eux-mêmes.

Peu avant la guerre de 14, un jeune alsacien, réfugié dans un hameau reculé des Vosges, est rejeté en raison de son étrangeté. Octave, le forgeron, le prend sous sa protection, mais il part pour le front et les villageois en profitent pour assouvir leur haine. Il exigera d’eux réparation.

Qui, dans sa vie, n’a pas rêvé de disparaître subitement pour laisser un souvenir impérissable ? Dans L’Amour est une maladie ordinaire, un homme succombe à ce dangereux fantasme. Parce qu’il refuse que l’amour ne soit pas éternel, il se voit régulièrement obligé, la mort dans l’âme, d’organiser son décès auprès des femmes qu’il aime. Pour le meilleur et pour le pire…

Jubilatoire. Rafraîchissant. Frankétienne emporte la langue à la poursuite d’une femme imaginaire, femme-rôle assignée à la seconde place par l’homme supérieur. C’est un hymne à la vie, une déclaration d’amour, un feu, un hommage au sexe. C’est l’énergie et la force de la femme, de toutes les femmes de tous les siècles.

Une marche sur une route vieille de plusieurs siècles empruntée par les artistes, artisans, peintres, sculpteurs, écrivains, voyageurs. Ils voulaient apprendre, faire connaissance afin de témoigner. Rendre compte de cet « usage du monde » qui est le fondement de toutes disciplines. Pieter Breugel l’Ancien et Jean Michel Bénier, quatre siècles les séparent. Et cependant ils marchent ensemble, conversent. De la Mer du Nord à l’Adriatique. A pied, parcourant les sentiers, ils nous parlent du monde d’aujourd’hui, de l’homme et de ses enfances. Sur les routes d’Europe, ils cherchent des raisons d’espérer, de croire que la beauté peut encore sauver le monde.