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Citations de Fatima Bhutto (12)


— Si ce sala chutia* de Donald Trump peut devenir président après avoir fait ces émissions de merde à la télé, t’es qui, toi, pour mépriser le pouvoir et le prestige du monde de la finance ?

* "Connard" en ourdou.
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Pa n’avait pas idée de la facilité avec laquelle Sunny, lui, se trouvait des filles dans la triste petite ville de Portsmouth...... Sunny les colIectionnait. Il n’y avait jamais pénurie ; des Blanches qui voulaient emmerder leurs parents en couchant avec ce Sunny indien, musulman à la peau foncée et boxeur. Des étrangères, insouciantes et faciles.
Les filles qui portaient le foulard étaient les plus audacieuses. Mets un hijab sur une sœur, disait Micky, et tu verras de quel genre de frasques elle est capable.
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Le cybercafé était bondé, de jeunes gens surtout, casques à écouteurs sur la tête, les yeux cachés derrière des lunettes noires, qui naviguaient parmi des fonds d’écran montrant des nouvelles starlettes de Bollywood (…).
Les hommes qui faisaient ces recherches en douce sur Internet, au cybercafé de Shah Sawar, ne se parlaient pas, n’échangeaient pas d’informations ni d’adresses de sites. Certains allaient directement au fond de la salle où Rustam était installé, monopolisant l’espace situé derrière le bureau du propriétaire. (…) En échange d’une rémunération, [il] proposait toutes sortes de petits services à qui avait besoin de remplir des formulaires officiels. Il disposait de modèles de demande de visa américain (…), britannique, canadien, indonésien, ou des Emirats et de l’espace Schengen. Pour tout autre pays, c’était un peu plus cher. Rustam ne travaillait pas vraiment pour le cybercafé. Il se contentait d’être là et de remplir des formulaires de sa calligraphie soignée tandis que le propriétaire inscrivait les noms sur sa liste d’attente.
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Layla passait son temps à écrire dans son cahier, à évoquer le passé et à regretter, à regretter et à évoquer le passé, jusqu’à ce que toutes ses journées se fondent en une longue et douloureuse rétrospective.
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Il y avait les mosquées jumma namaz, spécialistes des diatribes centrées sur des questions de politique étrangère - avec des théories cinglantes dirigées contre les grands satans et les petits hommes qui faisaient dans la surenchère. Ces mosquées aspiraient à convertir de nombreux fidèles à leur cause, mais elles les perdaient à Mir Ali, où les gens préféraient fréquenter les maisons de Dieu qui avaient enseigné la justice à leurs pères et grands-pères. Il n'y avait pas plus grande cause que la justice à Mir Ali.
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Je t’apprendrai, lui promit Osama. Ensemble nous te libérerons de tes chaînes ; elles tomberont, aussi légères que la rosée du matin. Ensemble nous ferons en sorte qu’il ne t’arrive plus rien de tel.
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Il attendit patiemment, assis au bureau de la vieille dame, genoux remontés jusqu'à en avoir des crampes dans les jambes, à écouter "Channel Orange" en boucle, avec le sentiment d'être lui-même un diamant dans un monde rocailleux, affreusement rocailleux. Toute sa vie, d'une certaine façon, Sunny avait attendu que quelqu'un s'aperçoive de son existence. Que quelqu'un le reconnaisse - le rencontre au carrefour de la confusion et du vide - et, en le voyant, le libère de lui-même et du tourment qui l'habitait.
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Dans la ville de Mir Ali, où la religion progressait sur son sol de rocailles comme ces fleurs sauvages qui poussent aux endroits les plus improbables, on choisissait soigneusement sa mosquée. Le vendredi n'était plus tant le jour des fidèles que l'occasion pour les gardiens de la religion la plus limpide du monde de leur transmettre leur message. À Mir AJi, désormais, on n'avait que l'embarras du choix.
Il y avait les congrégations mesurées, où le mollah invoquait l'harmonie et la bonté parmi les hommes. Ces mosquées-là ne gardaient pas longtemps leurs ouailles, juste le temps de leur rappeler leurs obligations de peuple élu. Ils pouvaient dispenser des conseils élémentaires dans ce domaine, mais c'était essentiellement du service rapide.
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Extrait du prologue

12 NOVEMBRE 2008
Il est presque 11 h du soir à Karachi. De ma chambre du 70 Clifton, j'entends le bourdonnement incessant de la circulation. Un bruit familier devenu le fond sonore de mon écriture et de ma réflexion. Sans compter celui des sirènes. Des ambulances, ou bien des hommes politiques, qui circulent en ville, claironnant sur leur passage. Une garde d'élite armée jusqu'aux dents de kalachnikovs les accompagne, des rangers surtout ou troupes paramilitaires. Des tirs retentissent parfois. Une série de coups de feu par saccades la plupart du temps, qui éclatent au loin. Ce n'est pas la saison des mariages à Karachi, quand les mâles du pays sortent dans la rue et tirent des balles en l'air. Ce n'est pas le réveillon du Nouvel An, traditionnellement mouvementé et souvent pimenté de rafales marquant la nouvelle année. C'est le Karachi d'aujourd'hui. Mais c'est du déjà-vu.
Il y a quatorze ans, j'ai manqué l'école des semaines entières à cause de la violence qui s'était emparée de notre ville. Je me rappelle que j'allais me coucher au son des balles qui sifflaient non loin de chez moi. Le lendemain matin, je devais découvrir dans les journaux le bilan des morts, tués la veille. C'était une ville dangereuse que ma Karachi d'alors. Le parti populaire du Pakistan, le PPP à la tête du Sindh, avait lancé l'«Opération Nettoyage», véritable génocide contre l'ethnie des Muhajirs, qui constituait l'ensemble du MQM. Le MQM avait riposté, avec ses propres escadrons de la mort, et le bruit agressif de leur revanche était devenu lui aussi familier.
Il y a eu des moments, quand j'étais plus jeune, où le seul fait de me trouver à Karachi, dans cette maison, m'angoissait. Je tremblais au coeur des nuits d'été, cherchant le sommeil, priant de pouvoir dépasser cette peur de la violence et des fantômes qui rôdaient autour de moi. Mais, une nuit, à 5 h du matin, j'ai entendu des mainates chanter devant ma fenêtre. Après cela, je les attendais, ces drôles d'oiseaux noirs, et je m'endormais, rassurée par leur cri rauque qui m'annonçait que nous avions vaincu la nuit une fois de plus. J'ai fait la paix avec le 70 Clifton, la maison de mon enfance, et avec cette ville lorsque j'ai compris que les chants des mainates ne me suivraient nulle part et que, si je faisais mes bagages pour partir loin, ils allaient me manquer.
Mais c'était il y a longtemps. Cela fait plus d'une dizaine d'années qu'on n'avait pas vécu dans cette atmosphère-là. Longtemps que nous n'avions pas eu aussi peur.
Après la chute du gouvernement du PPP en 1996 et son cortège de violences, nous avons eu quelques années de calme à Karachi, le temps que s'achève, dans la confusion, le deuxième mandat de Nawaz Sharif, le leader de la Ligue musulmane du Pakistan, parti politique tantôt dans l'opposition, tantôt au pouvoir. Le calme régnait alors. Nous allions à l'école, passions nos examens, prenions des repas inconsistants à la cafétéria de l'école et rentrions à la maison en toute sécurité.
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Sunny sent ses forces décupler, son courage prend une nouvelle envergure. Avec les lauriers et la crédibilité que la guérilla aura apportés à Sunny, comment Oz pourrait-il rivaliser désormais ? Oz est un pygmée. Sunny est un géant. Oz est une fourmi, écrasée sous le poids de sa colonie. Sunny est une luciole, qui s’envole et retombe, mais dont la lumière ne s’éteint jamais.
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Cet appel au cours duquel elle lui avait demandé quelque chose de réel, de vrai. Et Monty, comme un enfant, n’avait pas compris que cela signifiait qu’il y avait quelque chose de faux entre eux.
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C’était ça, le sacrifice. C’était ça, le plus difficile. Pas quitter un endroit qui ne compte pas, mais renoncer à quelque chose qu’on voulait, quelque chose qu’on aurait pu aimer, pour un but plus noble, pour défendre une grande cause.
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