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Critiques de Ferdinando Camon (8)
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Apothéose

"La mort est plusieurs choses:silence d'une voix, séparation pour toujours,distance sans fin.L'autel est une voix,est un pont,une proximité."

Ferdinando Camon, dans Apothéose, revient sur le deuil douloureux de sa mère, pour rendre hommage à cette paysanne inculte mais "pur esprit"; se rappeler, avec tendresse, ses gestes quotidiens; revenir sur les traces du passé (souvenirs d'une famille nombreuse aimante et souvenirs des gestes ancestraux de jadis à présent révolus); réfléchir sur la mort et évoquer "l'autel" construit par son père, dans une sorte de délire mystique afin de faire revivre celle qu'il a aimée.

Mais à travers mots, Ferdinando Camon, ne dresse-t-il pas lui aussi un "autel" pour la rendre éternelle?

Il y a des livres qui marquent, laissent une trace tant ils sont profonds.

Apothéose est de ceux-là, car plus que la description de la famille de paysans pauvres de la province de Padoue qui fut la sienne; plus qu'un portrait de femme belle, sensible, dure à la tâche, humble, souriante, économe et pieuse; plus que la bravoure d'une résistante; plus que l'humanisme parental; il relate la Mère avec un grand M et le Père avec un grand P qui la sanctifie. Son récit autobiographique passe du conte à la légende et au divin car pour l'auteur, pour qui ne tue point la mort n'existe pas.

D'où Apothéose. Une fin de tout beauté.

Témoignage, transmission de la mémoire ancestrale, sur cette page d'histoire que fut la deuxième guerre mondiale, puis l'après-guerre avec avènement du progrès, Apothéose rappelle que la culture paysanne a servi d'engrais à des valeurs sûres empreintes de droiture,de morale,de goût pour le travail et de fraternité.

On pense au monde paysan relaté dans Canal Mussolini (qui concerne toutefois la première partie du XX° siècle) d'Antonio Pennacchi et à Figure humaine (roman de l'auteur, premier volume de la trilogie " Le cycles des derniers") qui relate le "dénuement des paysans de sa région". L'écriture est ici dénuée de toute fioriture mais élégante, elle touche.

Ferdinando Camon, dont je recommande l'excellent ouvrage : Conversations avec Primo Lévi, d'abord enseignant et journaliste est devenu écrivain....de talent!
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Jamais vu soleil ni lune

C'est la chronique d'après guerre d'une petite communauté paysanne de la région de Padoue. Les nazis quittent le pays, les fascistes italiens commettent leurs derniers forfaits et un monde nouveau s'installe qui peu à peu mettra fin à une civilisation millénaire désormais dépassée.

Cela est raconté en quelques courts chapitres, c'est douloureux, souvent truculent ou grotesque.

J'imagine la lecture accompagnée d'une musique burlesque et dansante de Nino Rota.
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Conversations avec Primo Levi

Conversations avec Primo Lévi, série d'entretiens menée à Turin par Ferdinando Camon(poète et romancier italien) peu de temps avant la mort de Primo Lévi,Italien déporté durant un an à Auschwitz ("Monowitz, ou Auschwitz III; moi,j'étais là;ce camp appartenait à l'usine") pour avoir commis la "faute d'être né" Juif est un témoignage exceptionnel sur la Shoah.

Il ne criait pas, dit Camon, il voulait "faire crier".

"Intelligence ordonnée", "regard un peu ironique", "souvenirs précis", Primo Lévi, petit homme aimable, chimiste et écrivain de moult ouvrages de révolte sur les camps, essaye de comprendre "le mystère Allemagne", le mal à l'état pur qui lui fait nier l'existence de Dieu,la folie des hommes fascinés embrigadés par la propagande d'un tyran démoniaque: Hitler (excellent orateur à la forte personnalité, sorte de gourou de secte) pour devenir "un seul corps".

Contrairement à L'écriture ou la vie de Jorge Semprun (dont les mots étayaient la survie dans le camp de Büchenwald), Primo Lévi, "livré aux Allemands" a souffert (en plus des horreurs bien sûr subies par les "tatoués") de l'isolement dans lequel le maintenait l'italien et de l'incompréhension des "ordres hurlés" qui s'en suivait.

Le "besoin de raconter" l'a taraudé lors de son retour et l'écriture ("à but thérapeutique") l'a délivré entre deux crises dépressives.

A lire pour maintenir la mémoire vivante et crier :Plus jamais ça!
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La maladie humaine

Un livre très fort dans sa drôlerie comme dans sa vérité. Lu il y a une quinzaine d'années (*), c'est un livre qui m'a marqué et qui je pense contient toujours intacte sa charge explosive. J'ai aussi en mémoire la pièce de théâtre qui en avait été tirée et qui fut jouée dans l'un des théâtres de la Cartoucherie (L'aquarium, je crois) sous le titre "Les nuits blanches".



(*) cette note de lecture date du 16 juillet 2004.
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Apothéose

Ce petit livre est entièrement consacré à la mère de l’auteur, dont les obsèques ont lieu en ouverture. Son fils est revenu auprès des siens pour l’enterrement et va passer les jours suivants avec son père et son frère. Tous vont tenter à leur manière de faire vivre le souvenir de la défunte. Les enfants en ressuscitant des photos d’elle oubliées, voire inconnues. Le mari en entreprenant la construction d’un autel qui lui sera consacré (le titre original du roman, beaucoup plus explicite, est d’ailleurs «Un altare per la madre »). Mais pour ce faire, il a besoin de cuivre. Alors tous les habitants du village, même les plus pauvres, vont faire don de leurs chaudrons afin que le père de l’auteur puisse mener à bien son projet. Dans un bel élan de solidarité du monde paysan, dont il est question ici de faire l’éloge autant que de la mère.



Pour être honnête, j’ai trouvé ce livre assez étrange et n’ai pas accroché. Le style est si sobre qu’il m’a paru neutre, et je ne m’attendais pas à un tel décalage par rapport à un sujet à ce point personnel. J’imagine que cela est volontaire et vise à coller au mieux à l’image rude et brute du père et de ce milieu, mais je trouve qu’un peu plus de sensibilité n’aurait pas nui à l’ensemble. Cette sobriété ne s’efface que dans la très jolie conclusion du livre, lorsque Ferdinando Camon déclare que ce petit livre est son autel à lui, sa manière de rendre hommage…avec des mots.




Lien : http://tassedethe.unblog.fr
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La maladie humaine

Un livre marquant où l'analyse devient passionnel et obsessionnel chez le narrateur. On constate que le personnage souffre tout au long du récit et qu'il se délivre un peu vers la fin. Du moins, on peut penser qu'il réalise à la fin du livre, qu'il a moins besoin de voir le psychanalyste. Je pense qu'il se libère du poids de sa maladie tout en reconnaissant que l'humain est malade.



" En vérité, l'homme est une maladie, et il n'est pas de remède à la maladie humaine".



La maladie humaine est incurable et il en devient conscient vers la fin, je crois.

Il ne peut qu'en prendre connaissance et en devenir conscient.



Le "mal" est omniprésent, l'auteur cherche constamment des moyens d'étudier sa douleur. La communication et l'analyse deviennent le coeur de cet ouvrage. Aussi, derrière ce livre, on perçoit la critique contre une Italie fasciste et religieuse. L'auteur s'attaque à des fondements de sa société qui se sont passés ou qui peut-être restent présente.



Plusieurs passages forts dans le livre, une étude d'un linguiste étudiant la communication comme un docteur en recherche d'une thèse à écrire.



Je le recommande fortement.
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Jamais vu soleil ni lune

J'ignore si nous devons le titre à F.Camon ou au traducteur, mais je dois dire qu'il ne pouvait pas mieux tomber...

Jamais vu le soleil, et j'ai bien vite quitté ce tombeau !

Que c'est mal écrit ! lourdingue ! besogneux !

Pas terminé, et sans aucune culpabilité.

Ciao !
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La maladie humaine

Le narrateur rapporte quelques tentatives d'analyses avec des psychanalystes farfelus avant de nous livrer des moments de la cure qu'il entame avec un psyschanalyste de sa ville, Padoue. Les réflexions de l'analysé offrent un aspect des mentalités, des pertes de repère et des progrès de l'Italie des années 50-80, réflexions souvent portées avec dérision qui peuvent apporter des rapprochements jubilatoires comme "le mal-mâle"...
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