Conversations avec
Primo Lévi, série d'entretiens menée à Turin par
Ferdinando Camon(poète et romancier italien) peu de temps avant la mort de
Primo Lévi,Italien déporté durant un an à Auschwitz ("Monowitz, ou Auschwitz III; moi,j'étais là;ce camp appartenait à l'usine") pour avoir commis la "faute d'être né" Juif est un témoignage exceptionnel sur la Shoah.
Il ne criait pas, dit Camon, il voulait "faire crier".
"Intelligence ordonnée", "regard un peu ironique", "souvenirs précis",
Primo Lévi, petit homme aimable, chimiste et écrivain de moult ouvrages de révolte sur les camps, essaye de comprendre "le mystère Allemagne", le mal à l'état pur qui lui fait nier l'existence de Dieu,la folie des hommes fascinés embrigadés par la propagande d'un tyran démoniaque: Hitler (excellent orateur à la forte personnalité, sorte de gourou de secte) pour devenir "un seul corps".
Contrairement à
L'écriture ou la vie de
Jorge Semprun (dont les mots étayaient la survie dans le camp de Büchenwald),
Primo Lévi, "livré aux Allemands" a souffert (en plus des horreurs bien sûr subies par les "tatoués") de l'isolement dans lequel le maintenait l'italien et de l'incompréhension des "ordres hurlés" qui s'en suivait.
Le "besoin de raconter" l'a taraudé lors de son retour et l'écriture ("à but thérapeutique") l'a délivré entre deux crises dépressives.
A lire pour maintenir la mémoire vivante et crier :Plus jamais ça!